LE CONSOMMATEUR DE LA FOI
16/12/2014 00:45NOEL LE CONSOMMATEUR DE LA FOI
C’est le temps de Noël et comme toutes les années, plusieurs d’entre nous se laisseront entraîner par l’effervescence et le raz de marée de la consommation. Noël est le temps des présents bien intentionnés. Le désir d’emballer le plaisir se répercute même dans notre façon d’être chrétien.
Depuis la fin du siècle dernier nous sommes habitués à un rythme de vie qui déteint sur nos traditions, même les traditions spirituelles. La foi est souvent perçue comme un article que l’on déballe et que l’on consomme. Le prix chèrement payé par Jésus-Christ en est réduit à un solde, voire à un christianisme bien emballé. Certains en arrivent même à consommer l’Église, la Bible, les relations et même la foi.
« Ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. » — Hébreux 12:2
Comment donc reconnaître lorsque nous abandonnons le consommateur de la foi ? Quelle est la différence entre consommer la foi et faire confiance au consommateur de la foi ?
La grosseur du cadeau
Un premier indice d’un cœur qui consomme la foi, est la recherche de grandeur. Enfants, nous étions impressionnés par les dimensions de la boîte emballée sous le sapin. Nous sommes souvent comme ces gamins, le soir de Noël, l’œil frappé par cette montagne emballée et souvent reluisante. Chacun, à tour de rôle, s’approche et tente de voir si son nom y est inscrit… s’il a reçu la bénédiction du jour! Une déception à peine masquée nous envahit lorsque nous ne sommes pas « l’élu ». Puis c’est la recherche de notre cadeau et la comparaison : plus ou moins gros, plus ou moins lourd, plus ou moins brillant.
Lorsque nous consommons la foi, nous agissons de la même façon. Nous associons ce que nous avons et obtenons puis transformons la bénédiction en consommation. Nous confondons l’avoir et l’être. Dès que notre foi est en compétition, la joie disparaît et fait place à une déception, puis à la convoitise et finalement à la jalousie et aux déchirements. La bénédiction du voisin devient plus attrayante que la mienne. Nous oublions que le cadeau n’est pas ce que nous recevons, mais bien celui qui nous le donne. Christ est le don de Dieu pour nous. Tout le reste n’est qu’accessoire.
Celui qui consomme la foi a tendance à croire que l’amour de Dieu envers lui se mesure et peut se mettre en boîte. Et plus cette « boîte » est grosse, plus il se croit aimé et apprécié. Leconsommateur de la foi quant à lui nous dit : je t’aime ! Et ce que tu as est suffisant pour être heureux aujourd’hui.
La grâce à crédit
Profiter maintenant et payer plus tard ! Un second indice de la consommation est cet engouement à désirer la grâce sans en payer le prix. La foi bon marché n’existe tout simplement pas.
Nous regardons la nuée de témoins et aimerions être immédiatement comme eux. Vivre la patience sans connaître la souffrance, goûter l’intimité de Dieu sans passer par le lieu secret, être imbibé de la Parole sans y plonger. S’il a plu à Dieu de briser son Fils par la souffrance, combien nous, si imparfaits et en constant besoin de perfectionnement, devons-nous nous attendre à payer le prix d’un si grand cadeau (Esaïe 53 :10).
La foi consommée cherchera le chemin de la facilité, mais le consommateur de la foi nous dit : Voici le chemin étroit.
Un shopping compulsif
J’ai souvent remarqué cette compulsion à désirer tout le lot et la panoplie sans même en avoir besoin. Cette sécurité que nous procure l’impression d’être bien entourés par la technologie, les accessoires de toute sorte, nous amène à acheter même ce dont nous n’avons pas réellement besoin… et nous nous retrouvons avec un lot d’articles souvent inutiles qui terminent leurs vies dans la remise avant même d’avoir été déballés.
La grâce de Dieu s’offre à l’usage et au besoin. « Ma grâce te suffit », disait le Seigneur à Paul. Désirer augmenter notre courage, notre foi et même notre compassion simplement pour les posséder et sans les utiliser ne sert qu’à mesurer notre insécurité et révèle une mauvaise compréhension de ce que nous sommes. Nous avons tout pleinement en Lui ! Christ en nous, la gloire en action au travers nos actions. Sa grâce et ses dons suffisent pour accomplir ce que le Seigneur me demande ici et aujourd’hui, sans rien ajouter.
La foi consommée désire ce qu’elle possède déjà sans même l’utiliser, mais le consommateur de la foi nous appel : Viens, sort de la barque (Matthieu 14 :29).
Attiré par l’emballage
L’homme regarde ce qui frappe les yeux (1 Samuel 16 :7). Le chou gigantesque, le bel emballage, le bling-bling, les paillettes, la carte musicale par-dessus l’empilage des ornements, le tout pour tenter de faire paraître et apprécier un article que nous savons bien éphémère.
Nous nous laissons si facilement berner par l’apparence ! Le faux semblant, les belles paroles spirituelles, les bonnes actions sans fondement, la piété sans la puissance (2 Timothée 3 :5), bref un emballage religieux et tout ce qu’il y a de brillant, afin de laisser croire que l’intérieur est étincelant et surtout qu’il n’est pas vide.
La foi consommée se concentre sur un emballage éclectique qui en jette ! Le consommateur de la foi quant à lui vise le cœur.
Le chef et consommateur de notre foi EST le cadeau de Dieu pour chacun de nous. Pour Noël, offrons-nous donc la simplicité volontaire d’un présent actuel : Christ en nous désirant que nous nous offrions nous-mêmes a ceux qui nous entourent. Sans faux semblants, et en gardant la foi d’un enfant satisfait d’être l’objet don le plus grand.
« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » — Esaïe 9:5
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