LUC 10 : 1 à 42

27/12/2021 00:03

JOUR 57 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

LUC 10

LUC 10 : 1 à 42 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.

 

soixante-dix autres. L’envoi des 70 n’est mentionné que dans Luc. Moïse avait aussi nommé 70 anciens comme ses représentants (#No 11:16, #No 11:24-26). Les 12 disciples avaient été envoyés en Galilée (#Lu 9:1-6), alors que les 70 furent envoyés partout où Jésus allait se rendre, c’est-à-dire en Judée et peut-être aussi en Pérée.

 

deux à deux. De la même manière que les 12 (#Mr 6:7 ; cf. #Ec 4:9, #Ec 4:11 ; #Ac 13:2 ; #Ac 15:27, #Ac 15:39-40 ; #Ac 19:22 ; #Ap 11:3).

 

2  Il leur dit : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.

3  Partez ; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

 

des agneaux au milieu des loups. Ils allaient être exposés à l’hostilité (cf. #Ez 2:3-6 ; #Jn 15:20) et aux dangers d’ordre spirituel (cf. #Mt 7:15 ; #Jn 10:12).

 

4  Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin.

 

ni bourse, ni sac, ni souliers. Ils ne devaient s’encombrer d’aucun bagage, sans pour autant marcher pieds nus.

 

ne saluez personne. Une salutation, dans la culture de cette époque, consistait en un cérémonial élaboré qui englobait une série de formalités-peut-être même un repas - et prenait par conséquent du temps. Une personne porteuse d’une mission urgente pouvait être dispensée de telles formalités sans paraître impolie. Les instructions de Jésus font ressortir le temps limité disponible et l’extrême urgence de la tâche.

 

5  Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison !

6  Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à vous.

7  Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire. N’allez pas de maison en maison.

 

N’allez pas de maison en maison. En particulier pour chercher un hébergement. Ils devaient plutôt établir un quartier général dans un village et ne pas perdre de temps à se déplacer inutilement dans les environs ou à chercher un hébergement plus confortable.

 

8  Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté,

9  guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.

10  Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites:

11  Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds ; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché.

12  Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.

13  Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.

14  C’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.

15  Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts.

16  Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé.

 

Ces paroles valorisent la mission d’un serviteur fidèle de Christ et aggravent la culpabilité et la condamnation de ceux qui rejettent le message.

 

17 ¶  Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.

 

revinrent avec joie. Le texte ne précise pas la durée de la mission, mais il est possible qu’elle ait duré plusieurs semaines. Selon toute vraisemblance, les 70 ne sont pas tous revenus en même temps, même si ce dialogue semble avoir eu lieu après qu’ils se sont de nouveau retrouvés ensemble.

 

18  Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.

 

Je voyais Satan tomber. Dans ce contexte, le sens que Jésus donna à ses paroles fut certainement : « Ne soyez pas surpris de ce que les démons vous sont soumis ; j’ai vu leur chef être chassé du ciel, il n’est donc pas étonnant que ses serviteurs soient chassés sur la terre. Ne suis-je pas la source de l’autorité qui les rend soumis à vous ? » (v. #Lu 10:19). Il se peut aussi qu’il ait voulu les avertir, par le moyen d’un rappel subtil, des dangers de toute forme d’orgueil, lequel avait précipité la chute de Satan (cf. #1Ti 3:6). A propos de la chute de Satan,

 

19  Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire.

 

les serpents et les scorpions. Cf. #Ps 91:13 ; #Ez 2:6. Ces animaux symbolisent les puissances démoniaques (cf. #Ro 16:20).

 

20  Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.

 

ne vous réjouissez pas. Au lieu de s’enthousiasmer pour les manifestations extraordinaires, comme la puissance exercée sur les démons et le don d’accomplir des miracles, ils auraient dû comprendre que le plus grand des miracles n’est autre que le salut. Celui-ci se trouve au cœur du message de l’Evangile; les miracles ne servent qu’à attirer l’attention sur cet élément central.

 

vos noms sont écrits dans les cieux. Cf. #Ph 4:3 ; #Hé 12:23 ; #Ap 21:27. A l’opposé, les non-croyants sont « inscrits sur la terre » (#Jér 17:13).

 

21  En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.

22  Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

23  Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !

24  Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

25 ¶  Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?

 

Un docteur de la loi. Un scribe censé être un expert dans la loi de Dieu. Luc est le seul évangéliste à faire usage de ce mot (#Lu 11:45-46), à l’exception d’une occurrence en #Mt 22:35.

 

que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Plusieurs personnes posèrent la même question (#Lu 18:18-23 ; #Mt 19:16-22 ; #Jn 3:1-15).

 

26  Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ?

27  Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même.

 

Il répondit. Le docteur de la loi résuma les exigences de la loi (#Lé 19:18 ; #De 6:5), exactement comme l’avait fait Christ en une autre occasion

 

28  Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras.

 

fais cela, et tu vivras. Cf. #Lé 18:5. « Fais et tu vivras », telle est la promesse de la loi. Mais puisque aucun pécheur ne peut obéir parfaitement à la loi, ses exigences impossibles à atteindre ont pour objectif de nous conduire à rechercher la miséricorde divine (#Ga 3:10-13, #Ga 3:22-25). Cet homme aurait dû répondre par une confession de sa propre culpabilité plutôt que par une autojustification (v. #Lu 10:29).

 

29  Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

 

voulant se justifier. Cela trahit un caractère imbu de sa propre justice.

 

qui est mon prochain? Selon l’opinion prédominante dans le milieu des pharisiens et des scribes, seul un personnage juste pouvait être qualifié de « prochain ». A leurs yeux, les méchants parmi lesquels se trouvaient les pécheurs patentés (tels que les publicains et les prostituées), les non-Juifs, et particulièrement les Samaritains - méritaient d’être haïs parce qu’ils étaient ennemis de Dieu. Ils s’appuyaient sur le #Ps 139:21-22 pour justifier leur position. Certes, comme le suggère ce passage, la haine du mal est le corollaire naturel de l’amour de la justice, mais la « haine » qu’une personne véritablement juste éprouve à l’égard des pécheurs n’a rien d’une inimitié malveillante. Il s’agit au contraire d’un sentiment de répulsion justifié devant tout ce qui est ignoble et corrompu. La haine selon Dieu, loin d’être une aversion personnelle et hostile envers des individus, se caractérise par une profonde tristesse de cœur à cause de la condition du pécheur. De plus, comme Jésus l’enseigne ici et dans d’autres passages (#Lu 6:27-36 ; #Mt 5:44-48), elle est tempérée par un amour authentique. Les pharisiens avaient élevé l’hostilité à l’égard des méchants au rang de vertu et annulaient ainsi le second des deux plus grands commandements. La réponse de Jésus abolit toute excuse qu’ils pouvaient se donner pour haïr leurs ennemis.

 

30  Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort.

 

descendait de Jérusalem à Jéricho. Une pente rocheuse et tortueuse qui franchit en moins de 30 km une dénivellation de 1000 m. Cette partie de la route avait la réputation d’être infestée de voleurs et truffée de dangers.

 

31  Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.

32  Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre.

 

Lévite. Les descendants de la tribu de Lévi en dehors de la lignée d’Aaron. Ils assistaient les sacrificateurs dans le service du temple.

 

33  Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit.

 

Samaritain. Il était inhabituel pour un Samaritain de voyager par cette route. Il se trouvait sous une double menace : rencontrer des voleurs et être victime de l’hostilité des autres voyageurs.

 

34  Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.

 

de l’huile et du vin. Les voyageurs en transportaient certainement de petites quantités en tant que produits de premiers soins. Le vin avait des fonctions antiseptiques, alors que l’huile, apaisante, favorisait la guérison.

 

35  Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

 

deux deniers. L’équivalent de deux jours de salaire. Cette somme était sans doute plus que suffisante pour que l’homme reste là jusqu’à son rétablissement.

 

36  Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?

 

le prochain. Jésus inverse la question initiale (v. #Lu 10:29). Alors que le docteur de la loi partait du principe que c’était aux autres de prouver leur qualité de prochain, la réponse de Jésus ne laisse planer aucun doute: chacun a la responsabilité d’agir comme un prochain, surtout envers ceux qui sont dans le besoin.

 

37  C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

38 ¶  Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.

 

un village. Béthanie, à environ 4 km à l’est du temple de Jérusalem, sur le versant est du mont des Oliviers. C’était la patrie de Marie, de Marthe et de Lazare (cf. #Jn 11:1).

 

39  Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

40  Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider.

 

occupée. L’expression grecque suggère que Marthe, tout agitée, accomplissait plusieurs tâches à la fois.

 

divers soins domestiques. Elle faisait tout un monde de détails inutilement compliqués.

 

41  Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses.

42  Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.

 

Une seule chose …  la bonne part. Jésus ne s’intéressait pas au nombre de plats qui devaient être servis. La seule chose qui était nécessaire, et qui fut mise en évidence par Marie, c’était une attitude d’adoration et de méditation, à l’écoute des paroles de Jésus, avec un esprit et un cœur ouvert.

 

 

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