LUC 16 : 1 à 31

02/01/2022 00:03

JOUR 63 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

LUC 16

LUC 16 : 1 à 31 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Jésus dit aussi à ses disciples : Un homme riche avait un économe, qui lui fut dénoncé comme dissipant ses biens.

 

un économe. C’est-à-dire un serviteur jugé fidèle, souvent né dans la propriété, chargé de la gestion et de la répartition des biens de la maison. Il distribuait la nourriture à tous les autres serviteurs et gérait ainsi les ressources de son maître pour le bien-être des autres. Il agissait en tant qu’agent de son maître et était investi de l’autorité qui lui permettait de négocier des affaires au nom de celui-ci.

 

dissipant ses biens. La prodigalité est le point commun entre cette parabole et la précédente. Tout comme le fils cadet de la parabole précédente, cet économe est coupable de dilapider les ressources qui lui ont été confiées. Cependant, à la différence du fils prodigue, il a suffisamment de bon sens pour s’assurer que ses dépenses inconsidérées ne le laisseront pas, finalement, sans amis ni sans aucune possibilité de secours.

 

2  Il l’appela, et lui dit: Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration, car tu ne pourras plus administrer mes biens.

 

tu ne pourras plus administrer mes biens. En annonçant son intention de renvoyer l’homme, le propriétaire manque de sagesse, ce qui lui coûte encore davantage. De toute évidence, il pense que l’homme est coupable d’incompétence, et non de fraude. Cela explique son attitude au v. 8.

 

3  L’économe dit en lui-même : Que ferai-je, puisque mon maître m’ôte l’administration de ses biens ? Travailler à la terre ? je ne le puis. Mendier ? j’en ai honte.

 

Travailler à la terre ? je ne le puis. L’homme ne se considère pas apte au travail physique.

 

4  Je sais ce que je ferai, pour qu’il y ait des gens qui me reçoivent dans leurs maisons quand je serai destitué de mon emploi.

 

ce que je ferai. Il prévoit habilement d’offrir une large remise aux débiteurs de son maître, lesquels ne seront que trop contents de l’accepter.

 

me reçoivent dans leurs maisons. Ceux qui ont profité de l’allègement de leur dette seront dès lors ses obligés et devront l’inviter chez eux lorsqu’il sera renvoyé de chez son maître.

 

5  Et, faisant venir chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ?

6  Cent mesures d’huile, répondit-il. Et il lui dit : Prends ton billet, assieds-toi vite, et écris cinquante.

 

vite. C’est une transaction secrète, menée à l’insu du maître. L’emprunteur est coupable de complicité délibérée avec l’homme et son attitude frauduleuse.

 

7  Il dit ensuite à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Cent mesures de blé, répondit-il. Et il lui dit : Prends ton billet, et écris quatre-vingts.

8  Le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment. Car les enfants de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière.

 

Le maître loua l’économe infidèle. Tombé sur un plus malin que lui, il approuve la ruse de cet homme. Son admiration pour le génie criminel du mauvais économe montre qu’il est, lui aussi, un homme méchant. Un cœur pécheur admire naturellement l’habileté du méchant (#Ps 49:19). Il est à remarquer que tous les personnages de cette parabole sont méchants, peu scrupuleux et corrompus.

 

plus avisés. La plupart des non-croyants montrent plus de perspicacité dans les affaires du monde que certains croyants (les « enfants de lumière », cf. #Jn 12:36 ; #Ep 5:18) n’en manifestent dans les choses de Dieu.

 

9  Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour qu’ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels, quand elles viendront à vous manquer.

 

les richesses injustes. C’est-à-dire l’argent. L’économe infidèle a employé l’argent de son maître pour s’acheter l’affection d’amis de ce monde ; les croyants doivent utiliser l’argent de leur Maître de manière à ce qu’il leur rapporte des amis pour l’éternité. Dans ce but, ils l’investiront dans l’Evangile du royaume qui conduit les pécheurs au salut ; ainsi, lorsqu’ils entreront au ciel (« les tabernacles éternels »), ces pécheurs seront là pour les accueillir. Christ ne recommande pas la malhonnêteté de cet homme, puisqu’il le qualifie à juste titre d’ « infidèle » (v. #Lu 16:8). Cependant, ce personnage lui permet d’illustrer une vérité : même les fils de ce monde les plus méchants savent prendre leurs précautions pour se protéger du mal à venir. Les croyants devraient se montrer d’autant plus prévoyants qu’ils sont animés par des considérations éternelles, et non simplement terrestres. Cf. #Lu 12:33 ; #Mt 6:19-21.

 

10  Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes.

 

Celui qui est fidèle. Probablement un proverbe courant. Cf. #Lu 19:17 ; #Mt 25:21.

 

11  Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables ?

 

les véritables. L’emploi fidèle des richesses terrestres est régulièrement mis en relation avec l’accumulation de trésors dans le ciel (cf. #Lu 12:33 ; #Lu 18:22 ; #Mt 6:19-21).

 

12  Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ?

 

ce qui est à autrui. C’est-à-dire à Dieu ; le passage traite de la gestion de l’argent que Dieu confie aux croyants pour qu’ils l’emploient, mais dont il est, lui, le propriétaire.

 

13  Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.

 

Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. De nombreux pharisiens enseignaient qu’une dévotion envers l’argent (« Mammon ») et le culte rendu à Dieu étaient compatibles (v. #Lu 16:14). Cette idée allait de pair avec la conviction populaire qui voulait que les richesses terrestres soient des manifestations de la bénédiction divine. Les hommes riches étaient ainsi considérés comme les favoris de Dieu. Sans condamner la richesse en tant que telle, Christ critique sévèrement l’amour de l’argent et la dévotion à Mammon.

 

14  Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui.

15  Jésus leur dit : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

 

vous cherchez à paraître justes. Les pharisiens croyaient que leur propre bonté suffisait à les justifier (cf. #Ro 10:3). Une telle attitude est l’exemple type de la propre justice. Cependant, comme Jésus le suggère, leur justice était loin d’être parfaite : en réalité, elle n’était qu’un vernis extérieur. Elle suffisait probablement pour les justifier aux yeux des hommes, mais pas devant Dieu, qui connaissait leur cœur. Jésus a régulièrement dénoncé le travers consistant à rechercher l’approbation des hommes (cf. #Mt 6:2, #Mt 6:5, #Mt 6:16 ; #Mt 23:28).

 

16  La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer.

 

jusqu’à Jean. Le ministère de Jean-Baptiste marqua un tournant décisif dans l’histoire de la rédemption. Auparavant, les grandes vérités concernant Christ et son royaume étaient voilées dans les types et les ombres de la loi et présentes sous la forme de promesses dans les écrits des prophètes (cf. #1Pi 1:10-12). Contrairement à ces derniers, Jean-Baptiste introduisit le roi lui-même. Les pharisiens, qui se considéraient comme des experts de la loi et des prophètes, passèrent à côté de la signification profonde de Celui-là même dont parlaient toute la loi et les prophètes.

 

chacun use de violence pour y entrer. Cf. #Jér 29:13. Alors que les pharisiens étaient occupés à s’opposer à Christ, les pécheurs entraient dans son royaume en grand nombre. La « violence » renvoie probablement au zèle des pécheurs, qui cherchaient de tout leur cœur à entrer dans le royaume.

 

17  Il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber.

 

qu’un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber. Jésus ajoute cette parole à l’attention de toute personne susceptible de penser que les affirmations du v. 16 annulent la loi et les prophètes. Les grands principes moraux de la loi, les vérités éternelles contenues dans ses types et symboles, ainsi que les promesses dont parlent les prophètes demeurent tous en vigueur et ne sont en rien abrogés par le message du royaume.

 

18  Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère.

 

commet un adultère. Dans le cas où le divorce n’a pas de motif légitime. Luc donne un récit abrégé de l’enseignement de Jésus à ce sujet, en mettant l’accent uniquement sur le thème principal de son message. Le récit plus complet fourni par Matthieu indique clairement que le divorce était autorisé par le Seigneur en cas d’adultère. Cet enseignement s’opposait à la doctrine des rabbins, qui permettaient aux hommes de divorcer de leur épouse pour presque n’importe quelle raison (#Mt 19:3).

 

19 ¶  Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.

20  Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères,

 

Lazare. De toute évidence, il n’est pas question ici du Lazare de #Jn 11 (qui mourut plus tard). Ce mendiant est le seul personnage des paraboles de Jésus à recevoir un nom. Cette particularité a fait dire à certains commentateurs qu’il ne s’agit pas d’un récit fictif, mais d’un incident authentique. Quoi qu’il en soit, Christ l’emploie de façon identique à toutes ses paraboles, c’est-à-dire dans le but d’enseigner une leçon, et dans ce cas à l’attention des pharisiens.

 

21  et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.

 

La mention de miettes, d’ulcères et de chiens contribuait à rendre le pauvre odieux aux yeux des pharisiens ; ils ne tarderaient pas à y voir des preuves de la défaveur divine. A leurs yeux, une telle personne était non seulement impure, mais manifestement rejetée de Dieu.

 

22  Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.

 

le sein d’Abraham. La même expression (qui n’apparaît que dans ce passage de l’Ecriture) est employée dans le Talmud comme symbole du ciel. Elle signifie que Lazare a reçu une place d’honneur, aux côtés d’Abraham, au banquet céleste.

 

23  Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.

 

Dans le séjour des morts. L’idée selon laquelle un homme riche pourrait être exclu du ciel était scandaleuse pour les pharisiens. La pensée qu’un mendiant, qui devait se contenter de miettes, pouvait s’asseoir à une place d’honneur aux côtés d’Abraham leur était particulièrement désagréable. Dans la LXX, le terme « séjour des morts » (grec hades) est employé pour traduire le mot hébreu scheol, qui désignait le royaume des morts de façon générale, sans nécessairement faire la distinction entre les âmes justes et les injustes. Cependant, dans l’usage établi par le N.T., « le séjour des morts » désigne toujours la demeure des méchants avant le jugement dans l’étang de feu. L’image employée par Jésus reprend l’idée rabbinique selon laquelle le séjour des morts se composait de deux parties séparées par un gouffre infranchissable, l’une contenant les âmes des justes et l’autre celles des injustes. Cependant, contrairement à l’idée émise par certains, il n’y a aucune raison de supposer que le « sein d’Abraham » fasse allusion à une prison temporaire pour les âmes des saints de l’A.T., qui seraient parvenus au ciel seulement lors du rachat de leurs péchés par Jésus. L’Ecriture enseigne invariablement que les esprits des morts justes se rendent immédiatement dans la présence de Dieu (cf. #Lu 23:43 ; #2Co 5:8 ; #Ph 1:23). La présence de Moïse et d’Elie sur le mont de la transfiguration (#Lu 9:30) dément l’idée selon laquelle ils auraient été confinés dans une partie du séjour des morts jusqu’à ce que Christ ait accompli son œuvre.

 

24  Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme.

 

je souffre cruellement. Christ dépeint le séjour des morts comme un lieu où les tourments indescriptibles de l’étang de feu ont déjà commencé. Il en mentionne les supplices : le feu qui ne s’éteint pas, une conscience accusatrice nourrie par le souvenir d’occasions perdues (v. #Lu 16:25) et une séparation irréversible d’avec Dieu et d’avec tout ce qui est bon (v. #Lu 16:26).

 

25  Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.

26  D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.

27  Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ;

 

envoyer Lazare dans la maison de mon père. L’homme riche conserve une attitude condescendante envers Lazare même en enfer, demandant sans cesse à Abraham de l’« envoyer » à son service (cf. v. #Lu 16:24). Les flammes de l’enfer ne rachètent pas le péché et ne purifient pas les pécheurs endurcis de leur corruption (cf. #Ap 22:11).

 

28  (16-27) car j’ai cinq frères. (16-28) C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.

29  Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent.

 

Ils ont Moïse et les prophètes. C’est-à-dire les écrits inspirés de l’A.T.

 

30  Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.

31  Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.

 

ils ne se laisseront pas persuader. Ce passage affirme avec force la pleine suffisance de l’Ecriture pour vaincre l’incrédulité. L’Evangile lui-même est la puissance de Dieu pour le salut (#Ro 1:16). Etant donné que l’incrédulité est avant tout un problème d’ordre moral plutôt qu’intellectuel, aucune preuve ne peut la transformer en foi. En revanche, la Parole révélée de Dieu possède en elle-même le pouvoir d’opérer cette transformation (cf. #Jn 6:63 ; #Hé 4:12 ; #Ja 1:18 ; #1Pi 1:23).

 

 

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