LUC 22 : 1 à 71

08/01/2022 00:03

JOUR 69 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

LUC 22

LUC 22 : 1 à 71 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  La fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait.

 

appelée la Pâque. La Pâque durait une journée, et elle était immédiatement suivie de la fête des pains sans levain (#Lé 23:5-6). Cette période de fête dans son ensemble pouvait être appelée indifféremment de l’un ou l’autre nom (cf. v. #Lu 22:7).

 

2  Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens de faire mourir Jésus ; car ils craignaient le peuple.

 

car ils craignaient le peuple. C’est pourquoi ils complotaient dans le secret et espéraient se débarrasser de Jésus après la Pâque, lorsqu’une grande partie de la foule aurait quitté Jérusalem (cf. v. #Lu 22:6 ; #Mt 26:4-5 ; #Mr 14:1-2). Mais les événements se déroulèrent selon le plan de Dieu et non le leur.

 

3  Or, Satan entra dans Judas, surnommé Iscariot, qui était du nombre des douze.

 

Satan entra. Judas était sous la possession de Satan lui-même. Satan a visiblement pris son contrôle à deux occasions : une première fois juste avant qu’il ne conclue un accord secret avec les principaux sacrificateurs, puis lors du dernier repas du Seigneur dans la chambre haute (#Jn 13:27), juste avant qu’il ne fasse effectivement acte de trahison.

 

4  Et Judas alla s’entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer.

 

chefs des gardes. Il s’agit des gardiens du temple, une force de sécurité composée de Lévites.

 

5  Ils furent dans la joie, et ils convinrent de lui donner de l’argent.

 

ils convinrent de lui donner de l’argent. #Mt 26:15 précise le montant de sa rémunération: trente pièces d’argent, le prix d’un esclave (#Ex 21:32).

 

6  Après s’être engagé, il cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l’insu de la foule.

7 ¶  Le jour des pains sans levain, où l’on devait immoler la Pâque, arriva,

 

Le jour des pains sans levain. C’est-à-dire le premier jour de la fête. Les personnes venant de Galilée célébraient la Pâque le jeudi soir, et les agneaux pour leur repas étaient tués l’après-midi de cette journée. Jésus et ses disciples prirent le repas de la Pâque ce soir-là, après le coucher du soleil (le commencement officiel de la Pâque). Les Judéens suivaient le même ordre de célébration, mais avec un jour de décalage, le vendredi soir.

 

8  et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant : Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions.

 

Pierre et Jean. Luc est le seul à les identifier.

 

Allez …  préparer. Ce n’était pas une tâche facile : ils devaient faire sacrifier l’agneau pascal et s’occuper des préparatifs du repas pour treize personnes (v. #Lu 22:14). Toutefois, il semble que Jésus avait déjà pris personnellement certaines dispositions concernant ce repas ; de plus, le propriétaire de la chambre haute se chargea d’un certain nombre de détails à leur place.

 

9  Ils lui dirent : Où veux-tu que nous la préparions ?

10  Il leur répondit : Voici, quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau ; suivez-le dans la maison où il entrera,

 

un homme portant une cruche d’eau. Probablement l’une de ses tâches en vue de la préparation du repas. Normalement, cette corvée incombait aux femmes, c’est pourquoi un homme avec une cruche ne passait pas inaperçu. Il est fort peu probable qu’il se soit agi d’un signal convenu par avance ; le fait que Jésus connaissait l’occupation exacte de l’homme au moment précis où les disciples arriveraient doit plutôt être attribué à son omniscience divine.

 

11  et vous direz au maître de la maison: Le maître te dit : Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples ?

12  Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée : c’est là que vous préparerez la Pâque.

 

une grande chambre haute, meublée. De nombreuses pièces de ce type pouvaient être louées à Jérusalem par les pèlerins pour la célébration des fêtes. L’ameublement comprenait certainement tous les ustensiles nécessaires à la préparation et au service d’un repas.

 

13  Ils partirent, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.

14  L’heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui.

 

L’heure étant venue. L’heure du coucher du soleil qui marquait le début officiel de la Pâque.

 

se mit à table. En position semi-allongée.

 

15  Il leur dit : J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ;

 

J’ai désiré vivement. Cf. #Jn 13:1. Il voulait les préparer à ce qui allait suivre.

 

16  car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.

 

accomplie. La mort de Christ, le lendemain, accomplit le symbolisme du repas de la Pâque, qui était à la fois un mémorial en souvenir de la délivrance vécue en Egypte et un type prophétique du sacrifice de Christ.

 

17  Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous ;

 

ayant pris une coupe. Luc mentionne deux coupes (cf. v. #Lu 22:20). Le seder (rituel) de la Pâque comportait quatre coupes de vin mêlé d’eau. Cette coupe (la coupe d’actions de grâces) était la première des quatre et précéda l’institution de la cène. Elle marquait la fin du temps où Jésus mangeait et buvait avec ses disciples et, en particulier, prenait la Pâque avec eux (v. #Lu 22:18 ; cf. #Lu 5:34-35 ; #Mt 9:15 ; #Mt 26:29).

 

18  car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.

19  Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.

 

Ceci est mon corps. Le pain représentait le corps de Christ (cf. #Lu 8:11, « la semence, c’est la parole de Dieu », ainsi que le v. 20). L’usage d’expressions métaphoriques était typique de l’hébreu. Aucun miracle de transsubstantiation n’est suggéré ici ; d’ailleurs, les disciples ne pouvaient manquer de comprendre la dimension symbolique de l’affirmation de Christ. En effet, ils voyaient devant eux son corps physique, qui n’était pas encore rompu.

 

faites ceci. Jésus établit ainsi une ordonnance relative au culte.

 

en mémoire de moi. La Pâque préfigurait le sacrifice de Christ, qui était encore à venir ; Jésus transforma le rituel pascal en une cérémonie tout à fait différente : un mémorial de sa mort rédemptrice.

 

20  Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.

 

prit …  la coupe. La coupe de la bénédiction, la troisième des quatre qui faisaient partie de la célébration de la Pâque.

 

après le souper. Cf. #1Co 11:25. Ces deux vv. ont une formulation quasiment identique. Paul déclare qu’il tient ses informations sur cet événement du Seigneur lui-même (#1Co 11:23).

 

Cette coupe est la nouvelle alliance. Il est clair que la coupe ne faisait que représenter la nouvelle alliance.

 

21 ¶  Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table.

 

la main de celui qui me livre est avec moi. Luc regroupe les divers détails du dernier repas du Seigneur par sujet, plutôt que de les présenter de manière chronologique. Matthieu et Marc placent l’avertissement de Jésus concernant la trahison avant le partage du pain et du vin, tandis que Luc le situe après. Jean est le seul à mentionner le départ de Judas (#Jn 13:30), mais il ne dit rien à propos du pain et de la coupe. Il est par conséquent difficile de déterminer, en comparant les divers récits, si Judas est parti avant ou après l’institution de la cène. Cependant, d’après les termes employés par Luc, il semble que Judas ait pris part à l’événement. S’il était effectivement présent à ce moment, son hypocrisie et son crime en sont d’autant plus abjects (cf. #1Co 11:27-30).

 

22  Le Fils de l’homme s’en va selon ce qui est déterminé. Mais malheur à l’homme par qui il est livré !

 

selon ce qui est déterminé. Dieu exerçait une maîtrise souveraine sur tous les détails de la crucifixion de Christ, qui s’inscrivaient parfaitement dans son plan éternel. Cf. #Ac 2:23 ; #Ac 4:26-28.

 

Mais malheur. Le fait que la trahison de Judas faisait partie du plan divin ne décharge pas pour autant celui-ci de la culpabilité d’un crime qu’il a commis en toute conscience. La souveraineté de Dieu n’excuse jamais la culpabilité de l’homme.

 

23  Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d’entre eux qui ferait cela.

24  Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ?

 

une contestation. Cf. #Lu 9:46 ; #Mt 20:20-24. Elle fut peut-être à l’origine de l’épisode où Jésus lava les pieds de ses disciples (#Jn 13:1-20). Cet incident révèle l’importance du thème de la grandeur dans l’esprit des disciples, mais aussi leur manque de compréhension de tout ce que Jésus leur avait enseigné.

 

25  Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.

 

bienfaiteurs. Cf. #Mt 20:25. Les rois païens en Egypte et en Syrie portaient ce titre, même s’il correspondait rarement à la réalité. Il devait les faire passer pour les héros de leur peuple, mais il sonnait de façon terriblement condescendante, du fait que tant de « bienfaiteurs » étaient en réalité d’impitoyables tyrans.

 

26  Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.

 

celui qui sert. Cf. #Mt 20:26-28. Il s’agit ici sans aucun doute d’une allusion au lavement des pieds des disciples. Christ lui-même a donné l’exemple d’un vrai serviteur tout au long de son ministère (v. #Lu 22:27 ; cf. #Ph 2:5-8).

 

27  Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

28  Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves ;

 

mes épreuves. La vie et le ministère de Christ ont été marqués par la tentation (#Lu 4:1-13), les difficultés (#Lu 9:58), la douleur (#Lu 19:41) et l’agonie (#Lu 22:44), sans parler des souffrances de la croix qu’il savait être devant lui.

 

29  c’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur,

 

je dispose du royaume en votre faveur. Christ confirma l’attente qu’avaient les disciples d’un royaume terrestre à venir. Même s’ils se trompaient quant au moment de sa venue et quant à la manière dont il serait établi, ils avaient sa promesse qu’un tel royaume verrait le jour et qu’ils y joueraient un rôle important (v. #Lu 22:30 ; cf. #Mt 19:28).

 

30  afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël.

 

juger les douze tribus d’Israël. Le langage employé dans ce passage permet de le considérer comme une promesse qui trouvera son accomplissement lors du millénium.

 

31  Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.

 

Simon, Simon. La répétition du nom (cf. #Lu 10:41 ; #Ac 9:4) indique un avertissement grave et pressant. C’était Christ lui-même qui avait remplacé le nom de Simon par celui de Pierre (#Lu 6:14); cette fois-ci, cependant, il appelle son disciple par son ancien nom. Il lui reprochait une attitude charnelle caractérisée par un excès de confiance en soi et voulait peut-être rendre sa critique plus percutante. Le contexte suggère aussi que Pierre s’était fait entendre lors de l’incident du v. 24.

 

Satan vous a réclamés. Inclus parmi les paroles adressées à Pierre, cet avertissement englobait cependant tous les disciples.

 

cribler comme le froment. L’image est appropriée. Elle suggère que de telles épreuves, même si elles perturbent et déplaisent, entraînent une indispensable épuration.

 

32  Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.

 

j’ai prié pour toi. Le pronom est ici au singulier (contrairement au v. 31). Jésus a évidemment prié pour eux tous (#Jn 17:6-19), mais Pierre est ici personnellement assuré aussi bien des prières du Maître en sa faveur que de sa victoire finale. Il est même invité à devenir une source d’encouragement pour les autres.

 

afin que ta foi ne défaille point. Pierre lui-même a misérablement échoué, mais sa foi, elle, n’a jamais été vaincue (cf. #Jn 21:18-19).

 

33  Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.

34  Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître.

 

nié. Cette prédiction du reniement de Pierre fut prononcée de toute évidence dans la chambre haute (cf. #Jn 13:38). #Mt 26:34 et #Mr 14:30 mentionnent un second incident quasiment identique, qui eut lieu sur le mont des Oliviers, sur le chemin de Gethsémané (cf. #Mt 26:30 ; #Mr 14:26).

 

35  Il leur dit encore : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose ? Ils répondirent : De rien.

 

Quand je vous ai envoyés. Cf. #Lu 9:3 ; #Lu 10:4.

 

36  Et il leur dit : Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée.

 

Maintenant, au contraire. Auparavant, lorsque Christ avait envoyé ses disciples, il avait pourvu à tous leurs besoins grâce à ses dispositions souveraines. A présent, il leur faudrait employer des moyens normaux pour s’assurer subsistance et protection. La bourse, le sac et l’épée étaient des expressions figurées qui symbolisaient ces besoins (l’épée représente la protection, et non une attitude agressive). Ils commirent cependant l’erreur de prendre les paroles de Jésus à la lettre (v. #Lu 22:38).

 

37  Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s’accomplisse en moi : Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver.

 

Citation d’#Esa 53:12.

 

38  Ils dirent : Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit : Cela suffit.

 

deux épées. Il s’agissait d’armes à lame courte, pareilles à des dagues, plus proches d’un couteau que d’une épée. Le port de telles armes n’avait rien d’inhabituel dans la culture de l’époque. Elles servaient à de multiples usages pratiques et n’étaient pas uniquement des instruments d’agression.

 

Cela suffit. C’est-à-dire assez parlé de ce sujet (cf. v. #Lu 22:51).

 

39 ¶  Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des oliviers. Ses disciples le suivirent.

 

Ses disciples le suivirent. #Mt 26:36-37 et #Mr 14:32-33 donnent quelques détails supplémentaires. Jésus quitta la plupart des disciples à l’entrée de Gethsémané et emmena uniquement Pierre, Jacques et Jean pour qu’ils prient avec lui.

 

40  Lorsqu’il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit : Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

 

Priez. Auparavant, il avait déjà averti les disciples et notamment Pierre - qu’ils allaient être soumis à une épreuve extrêmement intense (v. #Lu 22:31). Malheureusement, ils ne tinrent pas plus compte de cet avertissement que de son invitation pressante à prier.

 

41  Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, et, s’étant mis à genoux, il pria,

 

environ un jet de pierre. C’est-à-dire à portée de voix. Sa prière était en partie destinée à fortifier ses disciples (cf. #Jn 11:41-42).

 

42  disant : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.

 

cette coupe. La coupe de la colère divine (cf. #Esa 51:17, #Esa 51:22 ; #Jér 25:15-17, #Jér 25:27-29 ; #La 4:21-22 ; #Ez 23:31-34 ; #Ha 2:16).

 

que ma volonté ne se fasse pas. Cf. #Mt 26:39 ; #Jn 4:34 ; #Jn 5:30 ; #Jn 6:38 ; #Jn 8:29. Cette parole ne suggère pas qu’il y ait eu un conflit entre la volonté du Père et celle du Fils. Il était parfaitement naturel que la nature humaine de Christ recule devant la coupe de la colère divine. Cependant, même si cette coupe lui était en horreur, il la prit volontairement, car telle était la volonté du Père. Sa prière témoigne d’une soumission consciente, délibérée et volontaire de ses sentiments humains à la volonté parfaite du Père. On ne peut donc parler de conflit entre le Père et le Fils, pas plus qu’entre la nature divine de Christ et ses sentiments humains.

 

43  Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.

 

22:43-44

Les faits rapportés dans ces vv. ne figurent que dans le récit de Luc, le médecin.

 

44  Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.

 

comme des grumeaux de sang. C’est la manifestation d’un état critique connu sous le nom d’hématidrose ou sueur de sang. Il peut être provoqué par une angoisse ou un effort physique extrême. Les capillaires sous-cutanés se dilatent et éclatent, mêlant le sang à la sueur. Christ lui-même déclara que sa souffrance l’avait conduit au seuil de la mort. cf. #Hé 12:3-4.

 

45  Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse,

 

endormis de tristesse. Cf. #Lu 9:32. La tension émotionnelle était extrêmement intense pour les disciples autant que pour Christ. Cependant, leur réaction fut de capituler devant les revendications de la chair. Ainsi, ils préférèrent assouvir leur envie de dormir immédiate plutôt que de veiller et de prier pour obtenir davantage de force, comme Christ le leur avait ordonné (v. #Lu 22:40). Toutes les raisons de leurs échecs subséquents se trouvent dans le comportement qu’ils manifestèrent dans le jardin de Gethsémané.

 

46  et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

 

Levez-vous et priez. Un appel rempli de tendresse adressé aux disciples, qui, dans leur faiblesse, lui avaient désobéi au moment le plus critique. Peut-être, les exhorta-t-il à se tenir debout pour mieux vaincre leur somnolence. #Mt 26:43 et #Mr 14:40 révèlent qu’une fois encore au moins il les trouva endormis.

 

47 ¶  Comme il parlait encore, voici, une foule arriva ; et celui qui s’appelait Judas, l’un des douze, marchait devant elle. Il s’approcha de Jésus, pour le baiser.

 

une foule. Des représentants du sanhédrin lourdement armés (#Mt 26:47 ; #Mr 14:43), accompagnés d’une cohorte romaine portant des lanternes, des flambeaux et des armes (#Jn 18:3).

 

donner un baiser. Salutation coutumière. Ici, il s’agissait en réalité du signal convenu par lequel Judas identifiait Christ pour les soldats (cf. #Mt 26:48-49).

 

48  Et Jésus lui dit : Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme !

49  Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ?

50  Et l’un d’eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille droite.

 

lui emporta l’oreille droite. Les quatre Evangiles mentionnent tous cet incident. Toutefois, Jean est le seul à préciser que l’homme à l’épée n’était autre que Pierre et que la victime portait le nom de Malchus (#Jn 18:10). En revanche, Luc, le médecin, est le seul à relater la guérison qui s’ensuivit (v. #Lu 22:51).

 

51  Mais Jésus, prenant la parole, dit : Laissez, arrêtez ! Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit.

 

Laissez, arrêtez! Jésus invitait ses disciples à ne pas empêcher cette trahison ni son arrestation. Tous les événements se déroulaient selon le plan divin préétabli.

 

ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit. C’est le seul passage de toute l’Ecriture où Christ guérit une blessure. Ce miracle est aussi unique par le fait qu’il guérit un ennemi, sans que celui-ci ne le lui demande, et sans aucune manifestation de foi de la part de l’intéressé. Il est tout aussi remarquable qu’un tel miracle n’ait eu aucun effet sur le cœur des hommes présents. Ils restèrent aussi insensibles à la puissance des paroles de Jésus, qui les fit tomber (#Jn 18:6). Ils poursuivirent leur tâche comme si rien de particulier ne s’était passé (v. #Lu 22:54).

 

52  Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons.

53  J’étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais c’est ici votre heure, et la puissance des ténèbres.

 

c’est ici votre heure. C’était la nuit, le règne de l’obscurité. Ils n’eurent pas le courage de se mesurer à lui en présence de la foule, au temple, où il avait publiquement enseigné tous les jours. Leur tactique consistant à agir en cachette révélait le fond de leur cœur. La nuit était un moment propice pour les agissements des ouvriers de Satan, le prince des ténèbres (cf. #Jn 3:20-21 ; #Ep 5:8, #Ep 5:12-15 ; #1Th 5:5-7).

 

54 ¶  Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin.

 

la maison du souverain sacrificateur. La maison de Caïphe.

 

Pierre suivait de loin. Les quatre Evangiles mentionnent ce fait. Jean précise qu’un autre disciple probablement lui-même - le suivait aussi (#Jn 18:15).

 

55  Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux.

56  Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit : Cet homme était aussi avec lui.

 

Une servante. Les quatre Evangiles parlent d’elle. Elle devait être la portière de la maison d’Anne (cf. #Mt 26:69 ; #Mr 14:66 ; #Jn 18:17).

 

57  Mais il le nia disant : Femme, je ne le connais pas.

 

Mais il le nia. Selon #Jn 18:13-18, ce premier reniement eut lieu alors que Jésus était interrogé par Anne, le beau-père de Caïphe. Comme les deux récits mentionnent un feu dans la cour de la maison (v. #Lu 22:55 ; #Jn 18:18), les maisons d’Anne et de Caïphe donnaient peut-être sur une cour commune. Jean est le seul à faire mention de l’interrogatoire mené par Anne, c’est pourquoi les trois autres Evangiles situent le triple reniement de Pierre dans la cour et le vestibule de la maison de Caïphe.

 

58  Peu après, un autre, l’ayant vu, dit : Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n’en suis pas.

 

un autre, l’ayant vu. Le masculin en grec implique qu’il s’agissait d’un homme. #Mr 14:69 nous apprend que cette deuxième mise à l’épreuve de Pierre eut lieu suite à une affirmation de la servante qui l’avait reconnu tout au début (v. #Lu 22:56). La contradiction apparente peut être facilement résolue si l’on se souvient que Pierre, entouré de nombreux observateurs de la scène, était interrogé par plusieurs personnes à la fois (#Mt 26:73). En réponse, Pierre nia à nouveau connaître Christ.

 

59  Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen.

 

il est Galiléen. Ils reconnurent son accent, typique de cette région (#Mt 26:73).

 

60  Pierre répondit : Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta.

61  Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois.

 

Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Luc est le seul à mentionner ces regards entre Jésus et Pierre. Le verbe employé suggère un regard attentif et fixe. Le fait que Jésus put voir Pierre implique que les hommes qui s’étaient emparés de lui l’avaient déjà amené dans la cour pour le frapper (v. #Lu 22:63).

 

62  Et étant sorti, il pleura amèrement.

63 ¶  Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient.

 

se moquaient de lui, et le frappaient. Jésus fut d’abord soumis à un interrogatoire préliminaire chez Caïphe (#Mt 26:59-68 ; #Mr 14:55-65), dont Luc ne donne pas les détails. De toute évidence, il subit les outrages évoqués ici à la suite de ce premier examen, avant que le sanhédrin ne se réunisse pour l’audience officielle (v. #Lu 22:66).

 

64  Ils lui voilèrent le visage, et ils l’interrogeaient, en disant : Devine qui t’a frappé.

65  Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres injures.

66  Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. (22-67) Ils dirent:

 

Quand le jour fut venu. Les procès criminels n’avaient pas de valeur légale s’ils se déroulaient de nuit. Le sanhédrin attendit donc scrupuleusement le lever du jour pour délibérer et rendre le verdict qui, pourtant, avait été préparé par avance (cf. #Mt 26:66 ; #Mr 14:64).

 

67  Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit : Si je vous le dis, vous ne le croirez pas ;

 

Si tu es le Christ. Le sanhédrin soumit Christ à la même série de questions que celles posées durant l’interrogatoire de la nuit ; les réponses aussi furent en substance les mêmes (cf. vv. #Lu 22:67-71 ; #Mt 26:63-66 ; #Mr 14:61-64).

 

68  et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas.

69  Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu.

70  Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis.

71  Alors ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche.

 

 

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