MARC 10 : 1 à 52
10/12/2021 00:02JOUR 40 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
MARC 10
1 ¶ Jésus, étant parti de là, se rendit dans le territoire de la Judée au delà du Jourdain. La foule s’assembla de nouveau près de lui, et selon sa coutume, il se mit encore à l’enseigner.
au-delà du Jourdain. Cette région s’appelait la Pérée. Jésus avait prévu d’aller exercer son ministère là-bas jusqu’à son départ pour Jérusalem, juste avant la semaine de la Passion
2 Les pharisiens l’abordèrent ; et, pour l’éprouver, ils lui demandèrent s’il est permis à un homme de répudier sa femme.
l’abordèrent; et, pour l’éprouver, ils lui demandèrent. Les pharisiens cherchaient à discréditer publiquement le ministère de Jésus. La perte de popularité qui, espéraient-ils, s’ensuivrait, leur permettrait de le démolir plus facilement. En outre, la Pérée était gouvernée par Hérode Antipas, celui-là même qui avait emprisonné Jean-Baptiste en raison de ses opinions sur le divorce et le remariage (#Mr 6:17-18). Les pharisiens espéraient sans aucun doute que Jésus subirait le même sort.
permis … de répudier. Les pharisiens tentèrent de piéger Jésus grâce à une question épineuse dans le judaïsme du Ier siècle : le divorce. Deux écoles de pensées s’affrontaient. L’une autorisait le divorce pour pratiquement n’importe quelle raison, alors que l’autre l’interdisait formellement, sauf en cas d’adultère. Les pharisiens espéraient sans doute que Jésus prendrait parti, perdant ainsi le soutien de la faction opposée.
3 Il leur répondit : Que vous a prescrit Moïse ?
Que vous a prescrit Moïse? Jésus posait ainsi les règles de base appropriées pour la discussion : il ne s’agissait pas d’une question d’interprétation rabbinique, mais de ce qu’enseignent les Ecritures sur le sujet.
4 Moïse, dirent-ils, a permis d’écrire une lettre de divorce et de répudier.
a permis. La loi mosaïque (les pharisiens étaient bien obligés de l’admettre) ne recommandait le divorce nulle part. Le passage qu’ils mettaient en avant, #De 24:1-4, reconnaissait la réalité du divorce et cherchait à protéger les droits et la réputation de l’épouse, tout en réglementant le remariage.
lettre de divorce. Dans ce document, le mari devait faire figurer les raisons du divorce, protégeant ainsi la réputation de la femme (qu’elle soit innocente ou coupable). Il servait aussi à la délier de son mariage et affirmait son droit au remariage (dans la mesure où elle ne s’était pas rendue coupable d’immoralité). L’aile libérale des pharisiens avait détourné le sens de #De 24 pour justifier leur opinion que le divorce était « permis » quelle qu’en soit la raison (on citait parmi les causes légitimes le fait que la femme avait cuisiné un mauvais repas ou simplement que le mari venait de découvrir une femme plus désirable), à condition que les documents administratifs soient en règle. Dans cette manière de voir, on montait en épingle un détail, mentionné seulement en passant, pour en faire le point central du passage.
5 Et Jésus leur dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte.
la dureté de votre cœur. Evoque la poursuite flagrante et obstinée de l’immoralité sexuelle, le divorce étant censé n’être que l’ultime recours devant tant de dureté de cœur. Les pharisiens prenaient à tort une disposition, due à la grâce de Dieu, qui autorisait le divorce (et ce dans certains cas seulement) pour une recommandation en faveur de cette pratique.
6 Mais au commencement de la création, Dieu fit l’homme et la femme ;
au commencement. Le divorce ne faisait pas partie du plan original de Dieu concernant le mariage, car l’homme et la femme étaient censés rester mariés à vie (#Ge 2:24).
l’homme et la femme. Littéralement « un mâle et une femelle », Adam et Eve. La citation de Marc est tirée de #Ge 1:27 ; #Ge 5:2.
7 c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme,
10:7-8
Jésus éleva le débat, en le faisant passer d’une simple querelle rabbinique au sujet des détails techniques du divorce au projet de Dieu concernant le mariage. Le passage cité par Jésus (#Ge 2:24) contient trois raisons pour lesquelles le mariage est inviolable.
1° Dieu a créé seulement deux humains, et non un groupe d’hommes et de femmes; il leur était donc impossible de se mettre avec qui leur semblait bon ou de changer de partenaire selon leur bon plaisir.
2° Le verbe traduit par « s’attacher » signifie littéralement « coller ensemble », ce qui souligne la solidité du lien du mariage.
3° Aux yeux de Dieu, un couple marié devient « une seule chair », dont l’union indivisible est manifestée en la personne de leur enfant.
8 et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair.
9 Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.
ce que Dieu a joint. Jésus ajouta une quatrième raison à l’indissolubilité du mariage: puisque c’est Dieu qui a institué le mariage, il est impossible à l’homme de l’annuler.
10 Lorsqu’ils furent dans la maison, les disciples l’interrogèrent encore là-dessus.
11 Il leur dit : Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard ;
10:11-12
Se remarier après un divorce sauf pour de solides raisons bibliques - revient à commettre l’adultère. Celui des deux qui n’a rien à se reprocher et dont le conjoint s’est rendu coupable d’adultère prolongé, sans scrupule ni repentance - a le droit de se remarier sans être lui-même considéré comme adultère. Il en va de même pour un croyant dont le conjoint païen a choisi de rompre son mariage
12 et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.
13 ¶ On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient.
afin qu’il les touche. C’est-à-dire qu’il leur impose les mains et prie pour eux (#Mt 19:13). Les parents juifs avaient l’habitude de solliciter les rabbins de renom en faveur de leurs enfants.
14 Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.
ne les en empêchez pas. Jésus reprocha à ses disciples d’essayer d’empêcher les enfants de l’approcher (v. #Mr 10:13), car il ne leur revenait pas de décider qui aurait accès à lui.
le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. La plupart, sinon tous ces enfants, étaient trop jeunes pour exercer une foi personnelle. Jésus lui-même affirme que Dieu accorde gracieusement le salut à ceux qui, trop jeunes ou mentalement attardés, sont dans l’incapacité de mettre leur foi en action.
15 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point.
Je vous le dis en vérité… comme un petit enfant. C’est-à-dire dans une attitude de dépendance humble et pleine de confiance, en reconnaissant n’avoir rien accompli de valable ni d’exceptionnel.
16 Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
17 ¶ Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui : Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?
un homme. Les autres Evangiles synoptiques révèlent qu’il était jeune (#Mt 19:20), et un « officiel », probablement au service de la synagogue (#Lu 18:18). Il était aussi riche (v. #Mr 10:22).
que dois-je faire. Pris dans le légalisme de son époque, ce jeune homme ne savait penser, pour s’assurer la vie éternelle, qu’en termes de bonnes œuvres religieuses. Ce manque de compréhension de la vraie nature du salut, en revanche, ne signifie pas qu’il n’était pas sincère.
vie éternelle. Bien plus qu’une vie éternelle, c’est une différente qualité de vie. La vie éternelle ne se trouve qu’en Christ seul ; cf. #Jn 10:28 ; #Jn 17:2-3 ; #Ro 6:23 ; #1Jn 5:11, #1Jn 5:13, #1Jn 5:20). Ceux qui la possèdent sont passés de la « mort » à la « vie » (#Jn 5:24 ; #1Jn 3:14 ; cf. #Ep 2:1-3); ils sont morts au péché et vivants pour Dieu (#Ro 6:11); ils ont en eux la vie même de Christ (#2Co 4:11 ; #Ga 2:20) et jouissent d’une relation avec Christ qui durera toujours (#Jn 17:3).
18 Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.
Pourquoi m’appelles-tu bon? Jésus mit au défi ce dirigeant de réfléchir aux implications qu’entraînait le fait de lui conférer le titre de « bon ». Puisque Dieu seul est intrinsèquement bon, cet homme était-il disposé à reconnaître la divinité de Jésus ? Par cette question Jésus ne remettait nullement en cause sa divinité. Bien au contraire, il la réaffirmait.
19 Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère.
Cité d’après #Ex 20:12-16.
tu ne feras tort à personne. Cette formulation ne se trouve dans aucun des dix commandements, et elle est particulière au récit de Marc. Il s’agit probablement d’une paraphrase du commandement relatif à la convoitise.
20 Il lui répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.
j’ai observé toutes ces choses. Sa réponse était sans doute sincère, mais superficielle et inexacte. Il était peut-être, comme Paul (#Ph 3:6), irréprochable en terme d’actes extérieurs, mais pas dans ses attitudes et motivations intérieures (cf. #Mt 5:21-48).
21 Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
Jésus … l’aima. C’est-à-dire éprouva une grande compassion pour cet homme sincèrement en quête de la vérité et pourtant désespérément perdu. Dieu aime vraiment ceux qui ne sont pas encore sauvés.
vends tout ce que tu as. Jésus ne faisait pas de la philanthropie ou de la pauvreté une condition pour le salut, mais il dévoilait ce qu’il voyait dans le cœur du jeune homme : contrairement à ce qu’il prétendait, il n’était pas irréprochable, puisque son amour des richesses dépassait celui qu’il portait à son prochain (cf. #Lé 19:18). Plus grave encore, il refusa d’obéir à un commandement direct de Christ en choisissant les richesses plutôt que Dieu (#Mt 6:24). Il s’agissait de déterminer s’il se soumettrait à la seigneurie de Christ quoi qu’il lui demande. S’il refusait de reconnaître son péché et de se repentir, il refuserait aussi de se soumettre à la souveraineté de son Sauveur. Tant de réticence quant à ces deux points l’empêchait d’obtenir la vie éternelle qu’il recherchait.
trésor dans le ciel. Le salut et toutes les bénédictions qui l’accompagnent, aussi bien ici-bas que dans la vie à venir, sont donnés par le Père qui vit au ciel (cf. #Mt 13:44-46).
22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
s’en alla tout triste. Il ressentait une déception purement mondaine de n’avoir pas obtenu la vie éternelle qu’il demandait parce que le prix du sacrifice était trop élevé pour lui. Il aimait trop ses richesses (cf. #Mr 8:36-37).
23 Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses. Dans ce contexte, « difficile » signifie impossible (cf. v. #Mr 10:25). Les « richesses » ont tendance à produire un sentiment d’autosuffisance et un sentiment trompeur de sécurité, conduisant ceux qui les possèdent à s’imaginer qu’ils peuvent se passer des ressources divines (voir #Lu 16:13 ; contraster avec #Lu 19:2 ; #1Ti 6:9, #1Ti 6:17-18).
24 Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit : Mes enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d’entrer dans le royaume de Dieu !
25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
chameau … trou d’une aiguille. Les Perses exprimaient une impossibilité en disant qu’il serait plus facile de faire passer un éléphant par le chas d’une aiguille. Il s’agit ici d’une adaptation familière juive de cette expression car, en Israël, l’animal le plus gros était le chameau. Nombre d’interprétations improbables ont été proposées pour tenter d’atténuer le sens de cette expression. On a prétendu, p. ex., que « aiguille » renvoyait plutôt à une toute petite porte dans les remparts de Jérusalem, par laquelle les chameaux ne passaient qu’avec difficulté (mais on n’a aucune preuve de l’existence d’une telle porte et, de toute façon, un conducteur de chameau digne de ce nom aurait simplement cherché à passer par une porte plus large); ou encore qu’un copiste aurait écrit par erreur kamelos (chameau) au lieu de kamilos (grosse corde ou câble; mais une grosse corde ne peut pas plus passer par le trou d’une aiguille qu’un chameau, et il est extrêmement improbable que les trois Evangiles synoptiques aient été altérés exactement de la même façon). En utilisant cette illustration, Jésus voulait dire de façon explicite que le salut est impossible à obtenir par des efforts humains ; il est exclusivement l’affaire de la grâce divine. Les Juifs croyaient qu’on pouvait acheter le salut à force d’aumônes (comme le dit le Talmud). Par conséquent, plus on était riche, plus on pouvait faire l’aumône et offrir sacrifices et holocaustes, pour acheter la rédemption. La question des disciples (v. #Mr 10:26) montre bien qu’ils avaient compris ce que Jésus voulait dire: le salut ne s’achète pas, quelle que soit votre richesse.
26 Les disciples furent encore plus étonnés, et ils se dirent les uns aux autres ; Et qui peut être sauvé ?
qui peut être sauvé? Les enseignements de Jésus allaient à l’encontre des doctrines rabbiniques, qui accordaient aux riches un sérieux avantage dans le domaine du salut. Face à cette insistance sur l’impossibilité pour les riches de s’acheter le salut, les disciples se demandaient quelle chance cela laissait aux pauvres.
27 Jésus les regarda, et dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu : car tout est possible à Dieu.
impossible aux hommes, mais non à Dieu. Il est impossible à qui que ce soit d’être sauvé par ses propres efforts puisque le salut est entièrement l’œuvre de Dieu, une œuvre souveraine de grâce.
28 Pierre se mit à lui dire ; Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi.
nous avons tout quitté. Pierre faisait remarquer que les douze avaient fait ce que le Seigneur avait demandé au jeune chef (cf. v. #Mr 10:21) et qu’ils étaient venus à lui en respectant ses conditions. Leur foi et leur renoncement à eux-mêmes leur vaudraient-ils une place dans le royaume ?
29 Jésus répondit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres,
30 ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.
dans ce siècle-ci … dans le siècle à venir. Suivre Jésus amène des récompenses dans le présent autant que lors de l’avènement du royaume glorieux du Messie.
avec des persécutions. De grandes épreuves accompagnent souvent de grandes bénédictions.
31 Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.
Les croyants jouiront à parts égales des bénédictions du paradis, vérité illustrée par la parabole de #Mt 19:30-20:16 (voir les notes sur ces vv.).
32 ¶ Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient troublés, et le suivaient avec crainte. Et Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et commença à leur dire ce qui devait lui arriver:
10:32-34
Troisième et dernière prédiction par Jésus de sa mort et de sa résurrection (cf. #Mr 8:31 ; #Mr 9:31). C’est aussi la plus détaillée des trois, puisqu’elle mentionne spécifiquement que Jésus serait victime de moqueries (#Mr 15:17-20 ; #Lu 23:11, #Lu 23:35-39), battu de verges (#Mr 15:15), et recevrait des crachats (#Mr 14:65 ; #Mr 15:19).
monter à Jérusalem. En partant de la Pérée, via Jéricho (v. #Mr 10:46). C’est la première fois que Jérusalem est mentionnée comme lieu de destination de Jésus. Du fait de son altitude (près de 800 m), on disait toujours qu’on y montait, quelle que soit la ville de départ.
troublés. Par la détermination de Jésus à se rendre à Jérusalem (cf. #Lu 9:51), malgré la mort cruelle qui l’y attendait (cf. vv. #Mr 10:32-34).
suivaient. D’après la syntaxe grec, il s’agissait d’un groupe distinct des douze, sans doute des pèlerins en route vers Jérusalem pour y célébrer la Pâque. Ils ressentaient de la crainte car ils se rendaient compte qu’il allait s’y passer un événement important, sans comprendre lequel.
33 Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens,
34 qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir ; et, trois jours après, il ressuscitera.
35 Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : Maître, nous voudrions que tu fisses pour nous ce que nous te demanderons.
10:35-45
Incident qui prouve une nouvelle fois que les disciples n’assimilaient pas l’enseignement de Jésus au sujet de l’humilité. Les disciples ne voulaient pas entendre les instructions réitérées de Jésus leur annonçant qu’il allait à Jérusalem dans le but de mourir et ils étaient donc toujours persuadés que les manifestations visibles du royaume étaient sur le point d’advenir. Ils se préoccupaient de manœuvrer pour s’y réserver les places les plus en vue (cf. #Mt 18:1).
Les fils de Zébédée, Jacques et Jean. Matthieu révèle que leur mère était avec eux et que c’est elle qui prit la parole la première (#Mt 20:20-21), et que Jacques et Jean réitérèrent sa requête ensuite. Si elle était la tante de Jésus, tous trois espéraient probablement faire jouer les relations de famille.
36 Il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ?
37 Accorde-nous, lui dirent-ils, d’être assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire.
assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche. C’est-à-dire aux positions les plus en vue et les plus honorifiques autour du trône.
dans ta gloire. Dans la glorieuse majesté de ton royaume (cf. #Mt 20:1-21:2).
38 Jésus leur répondit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ?
coupe … baptême. C’est-à-dire endurer la souffrance et la mort en portant le péché, comme Jésus se préparait à le faire (cf. vv. #Mr 10:32-34
39 (10-38) Nous le pouvons, dirent-ils. (10-39) Et Jésus leur répondit : Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé ;
Jacques et Jean allaient souffrir comme leur maître (cf. #Ac 12:2 ; #Ap 1:9) mais ce n’était pas cela en soi qui leur vaudrait les honneurs auxquels ils aspiraient.
40 mais pour ce qui est d’être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui cela est réservé.
cela ne dépend pas de moi. Dans le royaume, les honneurs sont distribués non selon l’ambition égoïste de chacun, mais selon la volonté souveraine de Dieu.
41 Les dix, ayant entendu cela, commencèrent à s’indigner contre Jacques et Jean.
Les dix … commencèrent à s’indigner. Rien à voir avec une sainte indignation : eux-mêmes s’étaient rendus coupables de la même conduite égocentrique (#Mr 9:33-34) et recommenceraient bientôt (#Lu 22:24). Ce que les autres disciples ne supportaient pas, c’était que Jacques et Jean essaient de gagner un avantage sur les autres dans la poursuite des honneurs qu’ils recherchaient tous.
42 Jésus les appela, et leur dit : Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent.
les tyrannisent … les dominent. Ces expressions parallèles évoquent l’exercice d’une autorité autocratique, dominatrice.
43 Il n’en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;
pas de même au milieu de vous. L’Eglise n’a que faire de chefs dominateurs (cf. #Mr 9:35 ; #Mt 23:8-12 ; #1Pi 5:3-6 ; #3Jn 9-10).
44 et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous.
45 Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
non pour être servi. Jésus constitue l’exemple suprême d’un chef serviteur (cf. #Jn 13:13-15). Le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs (#Ap 19:16) a renoncé à ses privilèges (#Ph 2:5-8) et donné sa vie en sacrifice désintéressé pour servir les autres.
la rançon de beaucoup. « Rançon » désignait le prix payé pour libérer un esclave ou un prisonnier; « de » signifie « à la place de ». La mort substitutive de Christ en faveur de ceux qui acceptent de mettre leur foi en lui constitue la vérité la plus glorieuse et la plus bénie de toutes les Ecritures (cf. #Ro 8:1-3 ; #1Co 6:20 ; #Ga 3:13 ; #Ga 4:5 ; #Ep 1:7 ; #Tit 2:14 ; #1Pi 1:18-19). Cette rançon n’a jamais été versée à Satan, contrairement à ce que prétendent certaines doctrines erronées. Les Ecritures présentent Satan comme un ennemi à vaincre, et non comme une autorité à apaiser. La rançon a été payée à Dieu, pour satisfaire sa justice et apaiser sa sainte colère contre le péché. En la payant, Christ « a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (#1Pi 2:24).
46 ¶ Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.
10:46-52
C’est la seconde des deux guérisons d’aveugles rapportées par Marc (cf. #Mr 8:22-26).
Jéricho. Ville située à environ 24 km au nord-est de Jérusalem et à 8 km du Jourdain. La route de la Pérée à Jérusalem y passait. C’est la seule mention d’une visite de Jésus à Jéricho.
en sortit. Marc et Matthieu disent que la guérison se fit au moment où Jésus était en train de quitter Jéricho, Luc au moment d’y entrer. Il se peut que Marc et Matthieu parlent de l’ancienne ville fortifiée, située juste au nord de la ville citée dans l’A.T., alors que Luc parle de la ville de l’A.T. elle-même. La formulation de Luc peut aussi signifier que la guérison eut lieu dans les environs de Jéricho.
fils de Timée. Traduction de « Bartimée »; le préfixe araméen « bar » signifie « fils de ».
mendiant aveugle. Matthieu signale deux mendiants aveugles alors que Marc et Luc ne s’intéressent qu’au plus bruyant des deux (cf. #Mt 8:28 avec #Mr 5:2 ; #Lu 8:27). Comme ils ne pouvaient pas travailler, les aveugles vivaient le plus souvent de mendicité (cf. #Jn 9:8). Ces hommes avaient choisi un bon endroit pour mendier sur la route principale conduisant à Jérusalem.
47 Il entendit que c’était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier ; Fils de David, Jésus aie pitié de moi !
Fils de David. Titre messianique courant, utilisé dans ce sens uniquement dans les Evangiles synoptiques.
48 Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire ; mais il criait beaucoup plus fort ; Fils de David, aie pitié de moi !
49 Jésus s’arrêta, et dit : Appelez-le. Ils appelèrent l’aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t’appelle.
Jésus … dit: Appelez-le. Il adressait ainsi un reproche implicite à ceux qui voulaient faire taire l’aveugle (v. #Mr 10:48).
50 L’aveugle jeta son manteau, et, se levant d’un bond, vint vers Jésus.
51 Jésus, prenant la parole, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Rabbouni, lui répondit l’aveugle, que je recouvre la vue.
Rabbouni. Forme intensive de « rabbi »
52 Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. (10-53) Aussitôt il recouvra la vue, et suivit Jésus dans le chemin.
ta foi t’a sauvé. Bartimée eut probablement les yeux spirituels ouverts en même temps que ses yeux physiques. La guérison extérieure reflétait le bien-être intérieur apporté par le salut.
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