MARC 14 : 1 à 72

14/12/2021 00:02

JOUR 44 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MARC 14

MARC 14 : 1 à 72 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

 

Pâque. Le vendredi de la Pâque commençait le jeudi au coucher du soleil. La Pâque commémorait le fait que l’ange de la mort avait épargné les maisons des Israélites, alors qu’il avait tué les premiers-nés des Egyptiens (#Ex 12:1-13:16). Elle commençait le 14e jour de Nisan (premier mois du calendrier juif) avec le sacrifice de l’agneau de la Pâque, et continuait jusqu’aux premières heures du 15e.

 

pains sans levain. Fête qui commémorait le départ d’Egypte des Israélites (#Ex 23:15). Elle commençait juste après la Pâque et durait du 15 au 21 du mois de Nisan. Le pain sans levain correspond à la sorte de pain que les Israélites avaient dû emporter dans leur fuite. Il symbolisait l’absence du levain du péché dans leur vie et leur foyer.

 

deux jours après. Dans le contexte de #Mt 26:2, Jésus annonçait que sa crucifixion aurait lieu dans « deux jours », ce qui correspondrait à vendredi puisqu’il disait cela un mercredi soir. La chronologie de Marc est ici la même que celle de Matthieu.

 

2  Car ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

 

pas pendant la fête. Comme la Pâque devait être célébrée à Jérusalem, la ville allait être surpeuplée : elle pouvait abriter jusqu’à deux millions de personnes à cette occasion. Beaucoup d’entre eux viendraient de Galilée, région où Jésus avait beaucoup de sympathisants. Les chefs religieux voulaient éviter de déclencher une émeute, et ils décidèrent donc d’attendre que la fête de la Pâque soit terminée car les foules seraient moins nombreuses.

 

3  Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu’il se trouvait à table. Elle tenait un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix ; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus.

 

14:3-9

L’incident rapporté ici avait eu lieu le samedi précédent (cf. #Jn 12:1). C’est le récit que fait Marc de l’onction de Jésus par Marie en préparation de sa crucifixion (cf. #Mt 26:6-13 ; #Jn 12:2-8).

 

Simon le lépreux. Ce n’est que dans le contexte de ce récit que le nom de cet homme apparaît dans le N.T. Les lépreux étaient exclus de la société juive. Il avait donc sans doute été guéri miraculeusement de sa lèpre par Jésus et avait organisé ce repas en son honneur pour le remercier.

 

une femme. #Jn 12:3 l’identifie comme Marie, sœur de Marthe et de Lazare, qui prenaient eux aussi part à ce repas.

 

vase d’albâtre. Cette bouteille au long col était taillée dans un marbre particulier réputé être le meilleur matériau pour préserver les parfums coûteux et les huiles précieuses.

 

parfum de nard pur. C’était une huile tirée d’une plante, le nard, originaire d’Inde. Elle était pure, et donc authentique et non trafiquée, ce qui explique son si grand prix.

 

ayant rompu le vase. Elle a peut-être simplement cassé le col de la bouteille pour pouvoir en déverser plus rapidement le contenu, signe de sa sincère et totale consécration au Seigneur.

 

4  Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation : A quoi bon perdre ce parfum ?

 

Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation. #Jn 12:4-5 précise que Judas était l’instigateur de ce mouvement, et #Mt 26:8 indique que tous les disciples, suivant l’exemple de Judas, se montrèrent très irrités de ce gaspillage d’un produit de grande valeur.

 

5  On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s’irritaient contre cette femme.

 

trois cents deniers. Un denier correspondait à une journée de travail pour un ouvrier agricole. Cela représentait donc un an de travail.

 

donner aux pauvres. Onze des disciples auraient probablement été d’accord d’utiliser ainsi cet argent, mais les pauvres n’en auraient sans doute jamais vu la couleur puisque Judas, le trésorier des douze, était un voleur. Il aurait donc probablement détourné toute cette somme (#Jn 12:6).

 

6  Mais Jésus dit : Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne action à mon égard ;

7  car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m’avez pas toujours.

 

vous avez toujours les pauvres avec vous. On a « toujours » l’occasion de faire du bien aux pauvres, mais Jésus allait être avec les disciples pendant seulement peu de temps encore. L’heure n’était donc pas à s’occuper des pauvres et des malades ; c’était le temps de l’acte sacrificiel de celui qui allait bientôt souffrir et être crucifié (cf. #Mr 2:19).

 

8  Elle a fait ce qu’elle a pu ; elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture.

 

embaumé mon corps pour la sépulture. Marie avait probablement agi sans se rendre compte de la portée de son acte. Son onction de Jésus prit le sens d’un symbole annonçant sa mort et sa mise au tombeau

 

9  Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.

10  Judas Iscariot, l’un des douze, alla vers les principaux sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus.

 

Judas Iscariot. La haine et la traîtrise de Judas forment un puissant contraste avec l’amour et la consécration de Marie. Ce disciple, qui n’apparaît on le comprend - qu’en dernier dans la liste des douze, était le fils de Simon, appelé « Iscariot ». « Iscariot » signifie « homme de Kérioth », petite ville de Judée à environ 37 km au sud de Jérusalem (cf. #Mr 3:19). Judas n’était donc pas galiléen comme les autres disciples. Il est certain que Jésus ne présentait aucun intérêt spirituel pour lui : il n’était attiré vers lui que parce qu’il espérait que Jésus devienne un puissant chef politique et religieux. Il escomptait retirer puissance, richesse et prestige de son association avec lui. Jésus savait pertinemment à qui il avait affaire depuis le début, et c’est même à ce titre qu’il le choisit pour devenir l’un des douze. Il était celui qui le trahirait, de façon à ce que les Ecritures et le plan de Dieu pour le salut soient accomplis (#Ps 41:10 ; #Ps 55:13-16, #Ps 55:21-22 ; #Za 11:12-13 ; #Jn 6:64, #Jn 6:70-71 ; #Jn 13:18 ; #Jn 17:12).

 

11  Après l’avoir entendu, ils furent dans la joie, et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

 

l’argent. Matthieu précise que la somme que Judas exigea pour prix de sa trahison fut de trente pièces d’argent.

 

cherchait une occasion favorable. « Cherchait » serait mieux traduit par « se mit à chercher ». « Favorable » signifie que Judas cherchait une bonne occasion de réaliser son plan odieux. Elle se présenterait lorsque Jésus se trouverait à l’écart des foules (#Lu 22:6).

 

12 ¶  Le premier jour des pains sans levain, où l’on immolait la Pâque, les disciples de Jésus lui dirent : Où veux-tu que nous allions te préparer la Pâque ?

 

pains sans levain. La Pâque et la fête des pains sans levain étaient si étroitement associées qu’on utilisait les deux termes l’un pour l’autre pour exprimer les huit jours de célébration qui s’ouvraient avec la Pâque. Bien que Marc emploie ici le terme de fête des pains sans levain, il est évident qu’il pense à la préparation de la Pâque.

 

on immolait la Pâque. On sacrifiait les agneaux (#Ex 12:6) le 14 Nisan au crépuscule, en hébreu « entre les deux soirs », c’est-à-dire entre 3 et 5 heures du soir. Après avoir tué l’agneau, on aspergeait l’autel d’un peu de son sang. Chaque famille emportait alors le sien à la maison où on le rôtissait entier, pour le manger au repas du soir accompagné de pains sans levain, d’herbes amères, de charoseth (mélange de pommes écrasées, dattes, grenades et noix, formant une pâte dans laquelle on trempait des mouillettes de pain), le tout additionné de vin.

 

13  Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez à la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le.

 

deux de ses disciples. Pierre et Jean (#Lu 22:8). Deux personnes seulement étaient autorisées à accompagner l’agneau au sacrifice.

 

homme portant une cruche d’eau. C’est la seule indication donnée par Jésus. Cet homme offrirait un spectacle remarquable car peu courant, puisqu’il revenait d’habitude aux femmes de s’acquitter de cette corvée

 

14  Quelque part qu’il entre, dites au maître de la maison : Le maître dit : Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples ?

 

le lieu. Ce mot est traduit « hôtellerie » en #Lu 2:7. Il désignait un endroit où les voyageurs pouvaient passer la nuit: chambre d’hôtel ou chez l’habitant, comme c’était ici le cas (cf. #Mt 26:18).

 

15  Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée et toute prête : c’est là que vous nous préparerez la Pâque.

 

grande chambre haute. Indique que la pièce était située à l’étage. C’était peut-être un grenier construit en haut de la maison.

 

vous nous préparerez. Pierre et Jean était chargés de préparer le repas de la Pâque pour Jésus et les disciples.

 

16  Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.

17  Le soir étant venu, il arriva avec les douze.

 

Le soir étant venu. Le repas de la Pâque devait être mangé le soir après le coucher du soleil, mais être terminé avant minuit (#Ex 12:8-14).

 

avec les douze. Peut-être, Pierre et Jean avaient-ils rejoint Jésus et les autres disciples pour les conduire à la chambre haute. Il se peut aussi que l’expression désigne les disciples de façon générale et signifie que les dix autres disciples vinrent avec Jésus rejoindre Pierre et Jean.

 

18  Pendant qu’ils étaient à table et qu’ils mangeaient, Jésus dit : Je vous le dis en vérité, l’un de vous, qui mange avec moi, me livrera.

 

ils étaient à table. Voici l’ordonnancement du repas de la Pâque:

1° on buvait une coupe de vin rouge coupée d’eau (cf. #Lu 22:17);

2° on se lavait les mains en signe de besoin de purification spirituelle et morale;

3° on mangeait les herbes amères, symboles de l’esclavage en Egypte ;

4° on buvait la deuxième coupe de vin c’est à ce moment que le chef de famille expliquait le sens de la Pâque ;

5° on chantait le Hallel (#Ps 113:1-118:2, mais uniquement les deux premiers);

6° l’agneau était apporté sur la table, et le chef de famille distribuait les morceaux, accompagnés de pain sans levain ;

7° on buvait la troisième coupe de vin.

 

19  Ils commencèrent à s’attrister, et à lui dire, l’un après l’autre: Est-ce moi ?

20  Il leur répondit : C’est l’un des douze, qui met avec moi la main dans le plat.

 

met avec moi la main dans le plat. Il y avait sans doute plusieurs plats tout autour de la table. Judas était probablement assis à proximité de Jésus et mettait la main dans le même plat que lui.

 

21  Le Fils de l’homme s’en va selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né.

 

selon ce qui est écrit. Jésus n’était pas une victime: la trahison de Judas fait l’objet d’une prophétie dans l’A.T. (#Ps 22 ; #Esa 53) et faisait partie du plan prévu par Dieu pour procurer le salut (#Ac 2:23).

 

Mieux vaudrait …  qu’il ne soit pas né. Cf. #Jn 8:21-24 ; #Jn 16:8-11. Les tourments que Judas connaîtrait en enfer seraient en effet très grands. Le châtiment le plus sévère est réservé à Judas et à ceux de son acabit (#Hé 10:29). C’est l’une des déclarations les plus explicites concernant la responsabilité qu’a l’homme de croire en Jésus-Christ, à laquelle s’ajoutent les conséquences de l’incrédulité.

Il va y avoir des niveaux de souffrances en enfer.

 

22  Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps.

 

14:22-25

A ce point du récit, il semble que Judas soit déjà parti (#Jn 13:23-30) et que Jésus soit seul avec les onze fidèles. C’est alors qu’il changea la Pâque de l’ancienne alliance en la cène de la nouvelle alliance, créant ainsi une nouvelle fête pour commémorer la délivrance du péché effectuée par Dieu.

 

Pendant qu’ils mangeaient. Aucun des récits des Evangiles n’indique quelle partie du repas ils étaient en train de manger, mais cela se fit sans doute juste avant ou pendant qu’ils mangeaient l’agneau. Il est significatif que Jésus établisse la vérité de la nouvelle alliance pendant le repas de la Pâque.

 

ceci est mon corps. Jésus conféra une nouvelle signification au pain. Les pains sans levain symbolisaient la délivrance qu’avaient vécue les Israélites de leur vie ancienne en Egypte. Ils représentaient leur séparation d’avec la vie de ce monde, le péché et la fausse religion, ainsi que le commencement d’une nouvelle vie de sainteté et de piété. Depuis l’institution de la cène, le pain rappelle le corps de Christ, sacrifié pour le salut des hommes.

 

23  Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous.

 

une coupe. La troisième coupe de vin de la cérémonie

 

24  Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs.

 

le sang de l’alliance. Verser du sang par le biais d’un sacrifice a toujours représenté une exigence de Dieu lors de l’établissement d’une alliance (cf. #Ge 8:20 ; #Ge 15:10 ; #Ex 24:5-8). Ici, il fallait que le sang de Christ soit versé pour le pardon des péchés (#Hé 9:22 ; #1Pi 1:19 ).

 

pour beaucoup. Ou « en faveur de beaucoup ». Les « beaucoup » sont tous ceux qui croient, les Juifs autant que les non-Juifs.

 

25  Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.

 

je ne boirai plus. Jésus déclarait que c’était la dernière Pâque, et qu’il ne boirait plus de vin avec eux puisque c’était son dernier repas. Jusqu’à l’inauguration du royaume de mille ans, les croyants doivent commémorer l’événement en partageant le repas de la cène.

 

le boirai nouveau. Cette affirmation devait les assurer du retour de Jésus et de l’établissement de son règne millénaire sur terre. Elle peut aussi impliquer que le service de communion continuera pendant le millénium, pour commémorer la croix. Ce qui est plus probable, c’est que Jésus voulait leur indiquer qu’il ne partagerait plus la Pâque avec eux avant l’avènement du royaume. Il est aussi vrai que, dans le royaume, des sacrifices commémoratifs de l’ancienne alliance seront rétablis (#Ez 43:1-45:2). Ils auront une signification qu’il était impossible de comprendre avant la croix de Christ vers laquelle ils pointaient.

 

royaume de Dieu. Il s’agit du royaume millénaire sur la terre.

 

26  Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

 

avoir chanté les cantiques. Sans doute le #Ps 118, le dernier du Hallel traditionnellement chanté lors de la Pâque.

 

27  Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées.

 

Vous serez tous scandalisés. Le verbe peut aussi se traduire par « chuter » et renvoie à la défaillance temporaire des disciples dans leur fidélité à Jésus.

 

il est écrit. Citation de #Za 13:7.

 

28  Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée.

 

en Galilée. Jésus promit ainsi aux disciples de les revoir dans la forme qu’il revêtirait après la résurrection (cf. #Mr 16:7 ; #Mt 28:16-17).

 

29  Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé.

30  Et Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.

 

avant que le coq chante deux fois. Selon la division juive du temps, le chant du coq désignait la troisième veille de la nuit, qui s’achève à 3 heures du matin, heure à laquelle les coqs commencent à chanter. Marc est le seul des Evangiles à indiquer que le coq chanta deux fois (v. #Mr 14:72).

 

31  Mais Pierre reprit plus fortement : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose.

32 ¶  Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je prierai.

 

Gethsémané. Ce mot signifie « pressoir à huile » et désignait un verger d’oliviers sur l’une des pentes du mont des Oliviers. Jésus fréquentait cet endroit avec ses disciples quand il voulait rester à l’écart des foules pour prier (cf. #Jn 18:1-2).

 

33  Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur et des angoisses.

 

Pierre, Jacques et Jean. Jésus les avait probablement pris avec lui, dans le jardin, parce qu’ils étaient les chefs des douze et qu’il avait une leçon importante à leur enseigner pour qu’ils la transmettent aux autres (vv. #Mr 14:34-42).

 

éprouver de la frayeur. Le mot grec évoque un sentiment d’effarement et de terreur devant une perspective effrayante. A la perspective de supporter toute la colère de Dieu contre le péché, Jésus avait de quoi se sentir terrifié.

 

34  Il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez.

 

jusqu’à la mort. A ce moment-là, la tristesse de Jésus était si forte qu’elle menaçait de lui être fatale. Il est possible de mourir d’angoisse (cf. #Lu 22:44).

 

35  Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta contre terre, et pria que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui.

 

s’il était possible. Jésus ne doutait pas que Dieu ait le pouvoir d’éloigner cette heure de lui, mais seulement de ce que cela soit possible selon son plan. Christ était sur le point de boire cette coupe d’amertume sur la croix, seul sacrifice que Dieu pouvait accepter pour les péchés (cf. #Ac 4:12).

 

cette heure. L’heure de sa mort sacrificielle, décrétée par Dieu. Elle inclut chaque événement, de la trahison (v. #Mr 14:41) jusqu’aux procès de Jésus, aux moqueries et à sa crucifixion.

 

36  Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

 

Abba. Terme araméen affectueux, intime, qui correspond au français « papa » (cf. #Ro 8:15 ; #Ga 4:6).

 

toutes choses te sont possibles. Jésus savait qu’il était du pouvoir et de l’omniscience de Dieu de fournir un autre plan de salut, s’il le désirait.

 

coupe. C’était la coupe de la colère divine dont parle l’A.T. (#Ps 75:9 ; #Esa 51:17 ; #Jér 49:12). Christ allait endurer la colère de Dieu contre le péché, contre Satan, la puissance de la mort et la culpabilité de l’iniquité.

 

non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Révèle la détermination et le consentement absolus de Jésus à faire la volonté de Dieu. Il était venu dans le monde pour faire la volonté de Dieu, et sa résolution resta la même sur terre (cf. #Jn 6:38-40).

 

37  Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n’as pu veiller une heure !

 

Simon. Peut-être, Jésus choisit-il d’employer le nom « Simon » car le disciple n’était pas à la hauteur de la signification et de l’importance de son nouveau nom, « Pierre » .

 

une heure. Indique que Jésus avait passé une heure à prier, et Pierre n’avait pas été capable de rester éveillé pendant ce court laps de temps.

 

38  Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

 

Veillez. Mot grec signifiant « rester sur ses gardes ». Jésus encourageait Pierre, Jacques et Jean à discerner les moments où ils étaient soumis à des attaques spirituelles. Ils ne devaient pas laisser la confiance qu’ils avaient en eux-mêmes les bercer et les endormir spirituellement.

 

la chair est faible. Du fait que leur esprit, malgré toute sa bonne volonté, est encore attaché à leur chair non rachetée, les croyants ne sont pas toujours en mesure de pratiquer la justice comme ils y aspirent (cf. #Ro 7:15-23

39  Il s’éloigna de nouveau, et fit la même prière.

40  Il revint, et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre.

41  Il revint pour la troisième fois, et leur dit : Dormez maintenant, et reposez-vous ! C’est assez ! L’heure est venue ; voici, le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.

 

Dormez maintenant, et reposez-vous! Une exclamation ou plutôt une interrogation étonnée de Jésus : les trois disciples sont restés indifférents non seulement aux besoins de Christ à cette occasion mais aussi à leur besoin de force et de vigilance en prévision de la tentation imminente qu’ils allaient devoir affronter. Les disciples avaient besoin d’apprendre que la victoire revient à ceux qui restent vigilants dans la prière et dépendent de Dieu, et que la confiance en soi, doublée d’un manque de préparation, provoque la déroute spirituelle.

 

42  Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’approche.

43 ¶  Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens.

 

Judas, l’un des douze. Les rédacteurs des quatre Evangiles le mentionnent de cette façon (vv. #Mr 14:10, #Mr 14:20 ; #Mt 26:14, #Mt 26:47 ; #Lu 22:47 ; #Jn 6:71); cette manière de faire dénote une retenue remarquable dans leur description et évaluation de Judas. Vu le contexte, cette description, si simple, souligne plus encore la gravité de son crime que toute une série d’épithètes péjoratifs et de critiques négatives. Elle renforce aussi l’accomplissement précis de ce que Jésus avait annoncé aux vv. #Mr 14:18-20.

 

foule armée d’épées et de bâtons. Cette « foule » se composait de personnes soigneusement sélectionnées dont le seul but était l’arrestation de Jésus pour sa mise à mort. Elle était soutenue par une cohorte (600 hommes, au complet) de soldats romains (#Jn 18:3, #Jn 18:12) parce que les chefs juifs (cf. #Lu 22:52) qui avaient organisé ce rassemblement avaient besoin de la permission de Rome pour exécuter la peine de mort et craignaient les réactions de la foule. Les « épées » (courtes armes de poing) constituaient l’arme réglementaire des soldats romains, et les « bâtons » de bois étaient les armes grossières que portaient les officiers de la police du temple.

 

principaux sacrificateurs …  les scribes …  les anciens. Ils représentaient trois sections distinctes du sanhédrin (comme l’indique la présence d’un article défini grec devant chacun), mais ils agissaient ici ensemble. Ces chefs juifs avaient de toute évidence espéré pendant quelque temps accuser Jésus de trahison contre Rome. Son exécution pourrait alors être reprochée aux Romains, et ainsi les chefs juifs échapperaient aux représailles que risquaient d’exercer contre eux les partisans juifs de Jésus. Le sanhédrin s’était sans doute empressé de solliciter l’aide des soldats de Pilate, le gouverneur romain ; ou peut-être avaient-ils convenu avec lui de mettre la troupe en alerte pour pouvoir intervenir au pied levé. Quoi qu’il en soit, les chefs juifs s’étaient assuré l’assistance des soldats romains basés à la forteresse Antonia, à Jérusalem.

 

44  Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement.

 

baiser. Dans la culture du Moyen-Orient, cette sorte de baiser constituait une marque spéciale de respect et d’affection, mais aussi un hommage. Elle possédait un grand nombre de variantes (sur les pieds, le dos de la main, la paume, l’ourlet du vêtement), et Judas choisit de prendre Jésus dans ses bras et de l’embrasser sur la joue. Témoignage de la plus vive affection et de l’amour le plus profond, cette forme de baiser était normalement réservée à une personne avec laquelle on entretenait une relation proche et même intime. Judas n’aurait pas pu choisir façon plus méprisable d’identifier Jésus, car cela constituait une perversion des plus hypocrite et des plus fourbe de sa signification habituelle.

 

45  Dès qu’il fut arrivé, il s’approcha de Jésus, disant : Rabbi ! Et il le baisa.

 

Rabbi. « Mon maître »

 

lui donna un baiser. « Donner un baiser » est en grec une forme intensive du verbe traduit identiquement au v. 44; cela dénote une expression fervente et continuelle d’affection (cf. #Lu 7:38, #Lu 7:45 ; #Lu 15:20 ; #Ac 20:37). Judas affichait une très vive affection pour Jésus. Il fallait en outre que son baiser dure longtemps pour permettre l’identification de Jésus par ceux qui suivaient le traître.

 

46  Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent.

47  Un de ceux qui étaient là, tirant l’épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille.

 

Un de ceux qui étaient là. Simon Pierre (#Jn 18:10), l’un des deux disciples qui avaient apporté une arme (#Lu 22:38). Marc et les autres auteurs synoptiques ne l’identifient pas explicitement, peut-être parce qu’ils écrivaient plus tôt que Jean, à une époque où Pierre risquait encore d’être victime de représailles de la part des Juifs.

 

le serviteur du souverain sacrificateur. Malchus (#Jn 18:10). Il ne s’agissait ni d’un soldat ni d’un garde du temple, mais plutôt de l’un des esclaves personnels de haut rang attachés à Caïphe, le souverain sacrificateur ; il avait probablement été envoyé pour observer Judas et faire son rapport sur les événements de la soirée.

 

48  Jésus, prenant la parole, leur dit : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi.

 

comme après un brigand. Jésus exprimait un reproche légitime contre l’action et l’attitude de la troupe. Un « brigand » était normalement un bandit de grand chemin ou un brigand armé, prêt à résister à son arrestation. La mise en scène organisée par la troupe était totalement incohérente avec la façon notoire dont Jésus avait exercé son ministère d’enseignement religieux.

 

49  J’étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. Mais c’est afin que les Ecritures soient accomplies.

 

temple. C’était l’endroit le plus public à Jérusalem.

 

que les Ecritures soient accomplies. Cette troupe nourrissait des intentions coupables contre Jésus, et pourtant Dieu était en train de les utiliser, dans sa souveraineté, pour que s’accomplisse la prophétie (#Esa 53:7-9, #Esa 53:12) et que se réalise son plan de grâce.

 

50  Alors tous l’abandonnèrent, et prirent la fuite.

 

l’abandonnèrent. Les disciples ne trouvèrent aucun réconfort dans cette allusion de Jésus aux Ecritures. Bien au contraire, leur foi en lui s’effondra quand ils comprirent qu’il ne résisterait pas à son arrestation et qu’eux-mêmes risquaient d’être pris.

 

51  Un jeune homme le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap. On se saisit de lui ;

 

Un jeune homme. Peut-être, Marc lui-même. Si, dans sa recherche de Jésus, la troupe bruyante menée par Judas était passée par la maison de la mère de Marc dans la mesure où c’était là que Jésus et les douze avaient célébré la Pâque - Marc avait pu entendre du bruit, soupçonner ce qui se tramait et s’empresser de suivre le groupe.

 

qu’un drap. Une robe de nuit ample ou un drap dans lequel Marc se serait enveloppé à la hâte après avoir été tiré de son sommeil.

 

52  mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu.

 

se sauva tout nu. Marc échappa ainsi à la capture, mais ce qui le couvrait fut arraché ou se perdit dans l’action, et il se retrouva tout nu, ou alors avec rien de plus que ses sous-vêtements.

 

53 ¶  Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s’assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes.

 

14:53-15:15

Le récit que fait Marc des procès de Jésus, comme celui de tous les Evangiles, explique clairement que Jésus fut jugé en deux phases principales : d’abord devant les autorités religieuses (le sanhédrin juif), puis devant les autorités politiques séculières (Rome, représentée par le gouverneur Ponce Pilate). Chacune de ces phases se divisa en trois parties : interrogatoire préliminaire, arrestation officielle et inculpation formelle. Marc, comme les autres rédacteurs des Evangiles, ne fit pas un récit complet et détaillé de chacune de ces étapes. Pour obtenir un tableau exhaustif, il est nécessaire de combiner toutes les informations contenues dans les quatre Evangiles.

 

souverain sacrificateur. Caïphe, le chef du sanhédrin cf. #Jn 18:24. C’était lui le souverain sacrificateur en 18-36 apr. J.-C.

 

tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes. Le sanhédrin était venu en force, avec toute sa hiérarchie.

 

54  Pierre le suivit de loin jusque dans l’intérieur de la cour du souverain sacrificateur ; il s’assit avec les serviteurs, et il se chauffait près du feu.

 

la cour. Une cour située au centre de la maison du souverain sacrificateur.

 

55  Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point ;

56  car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas.

 

Jésus était innocent. Les chefs juifs ne pouvaient le condamner à moins de s’appuyer sur de faux témoignages et une justice pervertie. Ils avaient décidé de ne reculer devant rien pour parvenir à leurs fins, même si cela impliquait de violer toutes les règles bibliques et rabbiniques.

 

plusieurs rendaient de faux témoignages. Il ne manquait pas d’individus pour se porter volontaires et porter consciemment de faux témoignages contre Jésus.

 

ne s’accordaient pas. Les témoignages étaient grossièrement incohérents. La loi cependant exigeait l’exacte concordance de deux témoignages au moins (#De 17:6 ; #De 19:15).

 

57  Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant:

 

14:57-58

 

faux témoignage. Les témoins interprétaient faussement et déformaient les déclarations de Jésus. Selon toute vraisemblance, ils faisaient l’amalgame entre ses déclarations au sens figuré concernant sa mort et sa résurrection, en #Jn 2:19-22, et sa prophétie d’une destruction littérale du temple, en #Mr 13:2. Ils l’accusaient de subversion contre l’ordre religieux et le culte (remplacement du temple d’alors) et de blasphème contre Dieu (reconstruction très rapide du temple).

 

58  Nous l’avons entendu dire: Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.

 

Je détruirai ce temple fait de main d’homme. Renvoyait au sanctuaire matériel de Jérusalem. Jésus fit cette déclaration devant le temple que les Juifs vénéraient, mais ses paroles ne furent pas comprises totalement

 

59  Même sur ce point-là leur témoignage ne s’accordait pas.

60  Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l’assemblée, interrogea Jésus, et dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ?

 

Caïphe essaya de conserver à cette situation toute sa tension quand il constata que, malgré le feu nourri de faux témoignages, il ne se dégageait aucun chef d’accusation et qu’il ne parvenait pas à arracher la moindre réaction de la bouche de Christ. L’attitude de Jésus, qui restait silencieux, sans opposer la moindre défense, était incompréhensible pour le souverain sacrificateur.

61  Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l’interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?

 

garda le silence. Le silence de l’innocence, de l’intégrité et de la foi en Dieu. Toute réponse de Jésus pour se défendre n’aurait fait qu’apporter à tous ces faux témoignages et procédures illégales une apparence de légitimité.

 

le Christ. Renvoie à la prétention de Jésus d’être le Messie promis.

 

Fils du Dieu béni. Littéralement « fils du béni ». Renvoie à la prétention de Jésus d’être Dieu. C’est la seule fois que cette expression est utilisée dans le N.T., et c’est un exemple de la façon dont les Juifs s’arrangeaient pour s’exprimer sans prononcer le nom de Dieu. Le fait que Jésus acceptait qu’on l’appelle le Messie et qu’on lui confère la divinité qu’il revendiquait (cf. #Lu 4:18-21 ; #Jn 4:25-26 ; #Jn 5:17-18 ; #Jn 8:58) avait toujours suscité l’opposition des chefs juifs (#Jn 5:19-47 ; #Jn 8:16-19 ; #Jn 10:29-39). De toute évidence, le souverain sacrificateur posait ses questions dans le seul but que Jésus réitère ses prétentions, de façon à prêter le flanc à l’accusation formelle de blasphème.

 

62  Jésus répondit : Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.

 

Je le suis. Affirmation explicite et sans ambiguïté que Jésus était et reste à la fois le Messie et le Fils de Dieu.

 

Fils de l’homme. Dans les Evangiles, Jésus s’attribua 80 fois ce titre messianique couramment reconnu, ici en faisant allusion à #Ps 110:1 et #Da 7:13 (cf. #Ap 1:13 ; #Ap 14:14).

 

à la droite de la puissance de Dieu. Cf. #Mr 10:37 ; #Ac 2:33 ; #Ac 7:55 ; #Hé 2:9 ; #Ap 12:5. La place de Jésus en gloire se trouve à côté du trône de Dieu (la « puissance de Dieu », littéralement « la puissance », est une autre désignation de Dieu).

 

les nuées. cf. #Mt 24:30 ; #Mt 26:64 ; #Lu 21:27 ; #Ac 1:9-11 ; #Ap 1:7 ; #Ap 14:14.

 

63  Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit : Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?

 

déchira ses vêtements. Manifestation solennelle de tristesse et d’indignation, en l’occurrence feinte, devant la prétendue profanation du nom de Dieu par Jésus (cf. #Ge 37:29 ; #Lé 10:6 ; #Job 1:20 ; #Ac 14:14).

 

encore besoin de témoins. Question rhétorique exprimant le soulagement que cette situation tendue et embarrassante soit enfin terminée. Jésus venait, d’après lui, de s’incriminer aux yeux du sanhédrin, et c’est pourquoi ils n’avaient plus besoin de convoquer d’autres faux témoins.

 

64  Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Tous le condamnèrent comme méritant la mort.

 

blasphème.  cf. #Mr 3:29. Au sens strict, les paroles de Jésus ne constituaient pas un « blasphème » ni une marque d’irrespect visant à défier Dieu (#Lé 24:10-23), mais Caïphe les considérait ainsi parce que Jésus s’était déclaré l’égal de Dieu en puissance et en prérogatives.

 

65  Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant : Devine ! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets.

 

cracher sur lui …  frapper. Pour les Juifs, « cracher » au visage était la forme la plus grossière et la plus détestable d’insulte personnelle (cf. #No 12:14 ; #De 25:9). Leur cruauté brutale atteignit son paroxysme et révéla la grande méchanceté de leur cœur quand ils le battirent ou le frappèrent à coups de poing.

 

Devine! Ils se moquaient de Jésus en lui demandant de façon irrévérencieuse d’utiliser les pouvoirs de prophète qu’il déclarait posséder, et ce de manière aussi frivole qu’en devinant qui venait de le frapper (#Mt 26:68).

 

66 ¶  Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur.

 

en bas. Les appartements tout autour dominaient la cour elle-même.

 

une des servantes. Femme esclave ou servante, attachée à la maison du souverain sacrificateur. C’était peut-être la personne qui avait admis Pierre dans la cour (cf. #Jn 18:15-16) et qui, piquée par la curiosité et le soupçon, désirait l’observer de plus près.

 

67  Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth.

 

de Nazareth. Cette allusion à la ville natale de Jésus laisse transparaître un sentiment de mépris, conforme aux vues des chefs juifs et à la mauvaise réputation générale de Nazareth (cf. #Jn 1:46).

 

68  Il le nia, disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta.

 

le vestibule. Utilisé uniquement ici dans le N.T., ce terme désigne l’entrée ou le hall, arche couverte dans la cour, qui ouvrait sur la rue.

 

Et le coq chanta. Evoque la prédiction de Jésus au v. #Mr 14:30 et en #Mt 26:34. Au milieu de toutes les accusations qui étaient lancées contre lui, soit Pierre n’entendit pas chanter le coq, soit il ne se rendit pas compte de ce que cela signifiait. Quand le coq chanta pour la deuxième fois, Jésus regarda Pierre (#Lu 22:61), ce qui réveilla sa mémoire et lui fit prendre conscience de ses reniements (cf. v. #Mr 14:72).

 

69  La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : Celui-ci est de ces gens-là.

70  (14-69) Et il le nia de nouveau. (14-70) Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen.

 

Galiléen. Etiquette péjorative fréquemment utilisée par les habitants de Jérusalem envers leurs voisins du nord. C’était une allusion à peine voilée au faible niveau d’éducation et d’instruction des natifs de Galilée (cf. #Ac 4:13).

 

71  Alors il commença à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.

72  Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.

 

 

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