MARC 2 : 1 à 28

02/12/2021 00:02

 

JOUR 32 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MARC 2

MARC 2 : 1 à 28 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu’il était à la maison,

 

2:1

 

il était à la maison. Une meilleure traduction serait « il était chez lui ». Il s’agissait probablement de la maison de Pierre où Jésus avait élu temporairement domicile (cf. #Mt 4:13).

 

2  et il s’assembla un si grand nombre de personnes que l’espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.

 

2:2

la parole. La bonne nouvelle de l’Evangile, selon laquelle le salut est accordé par grâce uniquement, au moyen de la foi, pour le pardon des péchés.

 

3  Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.

 

un paralytique. Cet homme étant allongé sur un lit, sa paralysie devait être grave; peut-être était-il même tétraplégique.

 

4  Comme ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.

 

2:4

ils découvrirent le toit. La majorité des maisons en Israël avaient des toits plats où l’on pouvait se reposer à la fraîcheur du soir et dormir quand les nuits étaient chaudes. Généralement, un escalier extérieur y conduisait. Souvent, comme c’est le cas ici, le toit était constitué de plaques d’argile cuite ou séchée, posées sur des poutres de soutènement dont les extrémités reposaient elles-mêmes sur les murs de part et d’autre. Le maçon étalait alors par-dessus les plaques d’argile dure, sèche, une couche d’argile mouillée, fraîche, qui rendait la maison étanche à la pluie. Les amis du paralytique le transportèrent sur le toit d’une maison de ce type et retirèrent la couche d’argile, creusant plusieurs de ces plaques jusqu’à dégager un trou suffisamment grand pour le faire descendre en présence de Jésus.

le paralytique. Voir la note sur le v. 3 {==> "Mr 2:3"}.

 

5  Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.

 

2:5

Jésus, voyant leur foi. Les efforts et la persévérance des amis du paralytique étaient une preuve visible de leur foi en la puissance de guérison de Jésus.

Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. A l’époque, beaucoup de Juifs pensaient que les maladies ou les souffrances ne pouvaient provenir que des péchés que l’on avait commis. Ce paralytique le croyait peut-être lui aussi; c’est pourquoi il devait considérer comme normal que le pardon de ses péchés précède sa guérison. Le mot grec pour « pardonnés » signifie « envoyés » ou « chassés au loin » (cf. #Ps 103:12 ; #Jér 31:34 ; #Mi 7:19). Ainsi, Jésus débarrassait l’homme de son péché et le libérait de la culpabilité qu’il en ressentait.

 

6  Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d’eux:

7  Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

 

2:7

cet homme …  blasphème. Les scribes avaient raison de dire que seul Dieu peut pardonner les péchés, mais tort de dire que Jésus blasphémait. Ils refusaient de reconnaître que la puissance de Jésus lui venait de Dieu, et ils acceptaient encore moins l’idée qu’il puisse être Dieu.

 

8  Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu’ils pensaient au dedans d’eux, leur dit : Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ?

 

2:8

par son esprit. Il n’est pas question ici du Saint-Esprit, mais de l’esprit omniscient du Sauveur.

 

9  Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, prends ton lit, et marche ?

 

2:9

Lequel est le plus aisé. Il est bien plus facile de dire: « Tes péchés sont pardonnés. » Il est en effet impossible à l’homme d’apporter la preuve que cela s’est effectivement produit, puisque cela se passe dans le monde invisible. Commander à un paralytique de se lever serait bien plus difficile à dire de façon convaincante car, par ses actes, le paralytique pourrait immédiatement donner la preuve de l’efficacité d’un tel commandement.

 

10  Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:

 

2:10

afin que vous sachiez. En montrant qu’il avait la puissance de guérir les infirmités physiques du paralytique, Jésus prouvait aussi la véracité de sa déclaration et son pouvoir de pardonner les péchés.

Fils de l’homme. Jésus se désignait ainsi pour mettre en évidence l’abaissement qui était le sien. Cette expression apparaît 14 fois chez Marc (vv. #Mr 2:10, #Mr 2:28 ; #Mr 8:31, #Mr 8:38 ; #Mr 9:9, #Mr 9:12, #Mr 9:31 ; #Mr 10:33, #Mr 10:45 ; #Mr 13:26 ; #Mr 14:21, #Mr 14:41, #Mr 14:62).

 

11  Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.

12  Et, à l’instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu’ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Nous n’avons jamais rien vu de pareil.

13 ¶  Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait.

14  En passant, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit.

 

2:14

Lévi, fils d’Alphée. L’un des douze, plus connu sous le nom de Matthieu.

bureau des péages. Matthieu était publicain, ou percepteur, une profession méprisée à l’époque car ceux qui l’exerçaient étaient considérés comme des traîtres. Les publicains étaient des Juifs qui avaient acheté aux Romains la charge de percevoir les impôts. Ils avaient l’autorisation de garder pour eux toute somme excédant les quotas exigés par Rome. C’est ainsi que nombre de publicains s’enrichissaient aux dépens de leurs propres compatriotes.

Lévi se leva, et le suivit. Cette simple action de Matthieu démontrait sa conversion. Sa réponse fut si spontanée qu’il est permis de penser qu’il était déjà convaincu de péché et avait déjà pris conscience de son besoin d’être pardonné.

 

15  Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples ; car ils étaient nombreux, et l’avaient suivi.

 

2:15

à table. Ou « allongé à table », position courante quand on mangeait en présence d’un invité. Selon #Lu 5:29, ce banquet était donné par Matthieu en l’honneur de Jésus.

 

publicains. Ils se répartissaient en deux catégories:

1° les gabbai collectaient les impôts les plus courants, sur le foncier et l’immobilier, et l’impôt sur le revenu, appelé aussi taxe locale ou d’enregistrement;

2° les mokhes collectaient une grande variété de taxes sur l’utilisation d’un service, semblables à nos taxes douanières à l’importation, patentes et péages.

Il existait deux catégories de mokhes: les grands mokhes louaient les services d’autres personnes pour la collecte des impôts; les petits mokhes procédaient eux-mêmes à l’évaluation et à la collecte des impôts. Matthieu faisait partie des petits mokhes. Selon toute probabilité, les deux catégories de mokhes participaient au banquet de Matthieu. Tous étaient considérés comme des exclus des points de vue religieux et social.

gens de mauvaise vie. Littéralement « pécheurs ». Terme utilisé par les Juifs pour désigner ceux qui ne respectaient pas la loi mosaïque ni les traditions rabbiniques. On les considérait donc comme la pire espèce de vauriens.

à table. Littéralement « allongé en compagnie de ». En partageant le banquet de telles personnes, Jésus offensait profondément les scribes et les pharisiens car il démontrait par là qu’il ne répugnait pas à s’associer aux publicains et aux pécheurs.

 

16  Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples : Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ?

 

2:16

Les scribes et les pharisiens. Littéralement « les scribes des pharisiens ». Expression qui indique que tous les scribes n’étaient pas pharisiens pour ce qui est des scribes). Les pharisiens étaient une secte juive légaliste, qui se caractérisait par une observance stricte de la loi cérémonielle.

 

17  Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

 

2:17

Je ne suis pas venu appeler des justes. Certains manuscrits, mais pas les plus anciens, portent « appeler à la repentance », à l’instar du passage parallèle de #Lu 5:32. C’est à l’homme repentant  celui qui reconnaît qu’il est pécheur et se détourne de son péché - que s’adresse l’appel de Jésus. Celui qui est pécheur mais se croit juste refuse de reconnaître qu’il a besoin de se repentir de son péché.

 

18 ¶  Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?

 

2:18

disciples de Jean. Ceux, parmi les disciples de Jean-Baptiste, qui n’avaient pas suivi Jésus (cf. #Jn 3:30 ; #Ac 19:1-7). A cette époque-là, Jean était en prison (#Mt 4:12). Par leur question, ses disciples montrent qu’ils observaient la tradition pharisienne (cf. #Mt 9:14).

les pharisiens. L’association des disciples de Jean avec les pharisiens prouve que ces deux groupes étaient également gênés de voir Jésus en compagnie des pécheurs et des publicains, et que cela leur posait problème (cf. v. #Mr 2:15).

jeûnaient. Le jeûne bihebdomadaire constituait l’expression principale du judaïsme orthodoxe au temps de Jésus (cf. #Lu 18:9-14). Cependant, l’A.T. ne prescrivait qu’un seul jeûne, et cela le jour du grand pardon (#Lé 16:29-31).

 

19  Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner.

 

2:19

Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner. Dans cette illustration de Jésus, les « amis de l’époux » sont ceux que l’époux s’est choisis pour l’aider à organiser les festivités. Ce n’est certainement pas une circonstance convenable pour pratiquer le jeûne, qui était associé au deuil ou aux temps de détresse spirituelle. Jésus voulait montrer que le rituel pratiqué par les disciples de Jean et par les pharisiens était déconnecté de la réalité. Les disciples de Jésus n’avaient aucune raison de prendre le deuil et de jeûner puisqu’ils vivaient la réalité exceptionnelle de la présence du Messie au milieu d’eux.

 

20  Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.

 

2:20

l’époux leur sera enlevé. Désigne un éloignement soudain ou un arrachement violent et fait évidemment allusion à l’arrestation et à la crucifixion de Jésus.

alors ils jeûneront. Le jour de la crucifixion de Jésus serait une circonstance appropriée pour jeûner.

 

21  Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit ; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.

 

2:21-22

Jésus proposa deux paraboles pour illustrer le fait que son Evangile, avec son message nouveau de la repentance intérieure et du pardon du péché, ne pouvait être rattaché aux vieilles traditions qui visaient une justice rituelle et extérieure.

 

22  Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus ; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

 

2:22

outres neuves. Seules des outres neuves et jamais utilisées présentaient la solidité et la souplesse nécessaires pour contenir du vin en fermentation.

 

23  Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.

 

2:23

jour de sabbat. Le mot « sabbat » est la transcription d’un mot hébreu désignant l’arrêt d’une activité, un temps de repos. En l’honneur du jour où il se reposa d’avoir créé le monde (#Ge 2:3), le Seigneur établit le septième jour de la semaine comme un temps particulier de repos et de commémoration pour son peuple, ce qu’il incorpora dans les dix commandements. Or, suite à des siècles d’enseignements rabbiniques, de nouvelles restrictions insupportables et arbitraires avaient été ajoutées à l’ordre originel de Dieu. L’une d’elles consistait à interdire de se déplacer à plus de 900 m de chez soi (cf. #No 35:5 ; #Jos 3:4).

champs de blé. Les routes de l’Israël du Ier siècle étaient pour la plupart des grandes artères; aussi, dès qu’on quittait ces grandes routes principales, on parcourait de larges sentiers qui longeaient ou traversaient les champs de céréales.

arracher des épis. Les voyageurs qui avaient omis de prendre suffisamment de nourriture pour leur voyage étaient autorisés à arracher le nombre d’épis nécessaires pour se rassasier (#De 23:24-25 ).

 

24  Les pharisiens lui dirent : Voici, pourquoi font-ils ce qui n’est pas permis pendant le sabbat ?

 

2:24

ce qui n’est pas permis pendant le sabbat. La tradition rabbinique avait interprété l’acte de froisser des épis dans la main (cf. #Lu 6:1) comme un travail de battage et par conséquent l’interdisait. La loi mosaïque interdisait de moissonner pour un profit le jour du sabbat (#Ex 34:21), mais de toute évidence ce n’était pas le cas ici. En fait, l’accusation des pharisiens correspondait elle-même à un péché, puisqu’ils plaçaient leur tradition sur un pied d’égalité avec la Parole de Dieu.

 

25  Jésus leur répondit : N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans la nécessité et qu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ;

 

2:25

Jésus leur répondit: N’avez-vous jamais lu. Par cette remarque, Jésus voulait montrer que la principale faute des pharisiens, qui se posaient pourtant en experts et gardiens des Ecritures, consistait dans leur ignorance de ce qui y était réellement enseigné (cf. #Ro 2:17-24).

ce que fit David. David et ses compagnons étaient en train de fuir devant Saül pour sauver leur vie. Quand ils arrivèrent à Nob, où avait été installé le tabernacle, ils demandèrent de la nourriture parce qu’ils avaient faim (cf. #1S 21:1-6).

 

26  comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu’il n’est permis qu’aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui !

 

2:26

du temps du souverain sacrificateur Abiathar. L’expression « du temps » peut signifier « pendant la vie de ». Selon #1S 21:1, le souverain sacrificateur qui donna les pains à David n’était pas Abiathar, mais son père Achimélec. Abiathar devint souverain sacrificateur pendant le règne de David. Puisque Achimélec mourut peu après l’incident mentionné ici (cf. #1S 22:19-20), Marc a probablement ajouté ce détail pour identifier le fameux compagnon de David qui devint souverain sacrificateur avec Tsadok (#2S 15:35).

les pains de proposition. Douze miches de pain sans levain (symbolisant les douze tribus d’Israël) étaient disposées sur la table dans le sanctuaire. On les remplaçait chaque semaine par des miches fraîches. Les miches rassies ne pouvaient être consommées que par les sacrificateurs. En d’autres circonstances, il aurait été illégitime que David et ses compagnons se nourrissent de ces pains, mais Dieu ne désirait pas qu’ils meurent d’inanition. C’est la raison pour laquelle nulle part dans les Ecritures ils ne sont condamnés pour cet acte.

 

27  Puis il leur dit : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat,

 

2:27

Le sabbat a été fait pour l’homme. Dieu a institué le sabbat pour le bien de l’homme, car il lui a ainsi réservé un jour où il peut se reposer de son labeur et jouir de ses bénédictions. Les pharisiens par contre en firent un fardeau et asservirent ainsi l’homme à la multitude de règles instituées par l’homme.

 

28  de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat.

 

2:28

le Fils de l’homme est maître même du sabbat. En affirmant être plus grand que le sabbat, Jésus prétendait être Dieu. Fondé sur cette autorité, il était donc en mesure de rejeter les règlements que les pharisiens avaient institués autour du sabbat, afin de restaurer l’intention originelle de Dieu: faire du respect de ce jour non pas un joug mais une bénédiction. 

 

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