MARC 5 : 1 à 43
05/12/2021 00:02JOUR 35 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
MARC 5
1 ¶ Ils arrivèrent à l’autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens.
l’autre bord de la mer. La rive orientale de la mer de Galilée (cf. #Lu 8:26).
le pays des Gadaréniens. On trouve aussi le terme « Géraséniens » à la place de « Gadaréniens ». Il s’agit sans doute d’une petite ville, Gersa (ou Khersa, Kursi; située au milieu de la rive orientale. « Le pays de » renvoie globalement à la région comprenant Gersa et qui était sous la juridiction de la ville de Gadara, elle-même située à environ 10 km au sud-est de la mer de Galilée.
2 Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d’un esprit impur.
Aussitôt Ce mot implique que cela s’est produit presque immédiatement ou du moins dans quelques minutes.
un homme, sortant des sépulcres. Marc ne parle que d’un seul des hommes possédés par le démon, sans doute du plus impressionnant des deux (cf. #Mt 8:28). Les « sépulcres » lieu de résidence courant des aliénés de l’époque - étaient en fait des caveaux creusés dans la roche des montagnes environnant la ville. Si, en outre, cet homme et son compagnon étaient juifs et que donc, pour eux, le contact avec un cadavre était synonyme de souillure grave - habiter un tel endroit ne pouvait que constituer un tourment supplémentaire.
esprit impur. Désignation du démon qui avait le contrôle de l’aliéné. Ce genre d’esprit était moralement impur et faisait beaucoup de mal à ceux qu’il possédait ; cf. #Lu 4:33-36 ; #Lu 7:21 ; #Lu 8:2).
3 Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne.
Sépulcres cela implique que ces sépulcres étaient creusés dans la montagne ou dans la collines à quelques minutes du bord de la mer de Galilée.
personne ne pouvait plus le lier. L’accumulation de négations dans le texte grec souligne la force exceptionnelle de cet homme.
4 Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n’avait la force de le dompter.
fers aux pieds … chaînes. Les « fers aux pieds » (probablement en métal ou alors en partie en corde) étaient utilisés pour entraver les pieds, et pour le reste du corps on se servait de chaînes.
5 Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres.
criant, et se meurtrissant avec des pierres. « Crier » évoque un cri perpétuel, inhumain, poussé avec une grande charge émotionnelle. Les « pierres » devaient être des cailloux de silex, aux arêtes coupantes.
6 Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui,
7 et s’écria d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas.
Qu’y a-t-il entre moi et toi. Expression courante de protestation
Fils du Dieu Très-Haut. Les démons étaient conscients de la divinité de Jésus, l’homme-Dieu. « Dieu Très-Haut » était une expression en usage autant chez les non-Juifs que chez les Juifs pour désigner le seul vrai Dieu vivant et le distinguer ainsi de toutes les fausses idoles (cf. #Ge 14:18-20 ; #No 24:16 ; #De 32:8 ; #Ps 18:14 ; #Ps 21:8 ; #Esa 14:14 ; #Lu 1:32 ; #Hé 7:1).
Je t’en conjure … ne me tourmente pas. L’ajout de « je t’en conjure » par Marc montre que le démon essayait de pousser Jésus à atténuer la dureté du sort auquel il ne pouvait échapper. Cf. #Ja 2:19.
8 Car Jésus lui disait : Sors de cet homme, esprit impur !
9 Et, il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs.
Quel est ton nom? Jésus posa cette question probablement parce que le démon l’avait supplié de ne pas être tourmenté. Il n’avait cependant pas besoin de connaître le nom du démon pour le chasser. Il voulait plutôt par cette question mettre en lumière la réalité et la complexité de ce cas.
Légion. Terme latin, employé couramment à l’époque aussi bien par les Grecs que par les Juifs, qui désignait une unité de combat romaine forte de 6000 fantassins. Ce nom démontre que l’aliéné était possédé par un très grand nombre de démons actifs en lui, ce que confirme la précision « car nous sommes plusieurs ».
10 Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays.
priait instamment. Le démon savait parfaitement que Jésus avait tout pouvoir contre lui et il s’adressa à lui avec le désir intense que sa requête soit entendue.
ne pas les envoyer hors du pays. Les démons tenaient à rester dans le lieu où ils exerçaient leurs pouvoirs diaboliques.
11 Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.
pourceaux. Les pourceaux étaient des animaux impurs aux yeux des Juifs. Par conséquent, ceux qui les gardaient ne pouvaient être que des non-Juifs, ou des Juifs qui ne se souciaient pas de la loi
12 Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux.
Il le leur permit. Jésus, dont le pouvoir est souverain, autorisa les démons à entrer dans les pourceaux et à les détruire. Le texte n’offre aucune autre explication à cela (cf. #De 29:29 ; #Ro 9:20). Ce faisant, Jésus démontra à cet homme, de façon visible, puissante et vivante, qu’il venait de le délivrer de puissances démoniaques extrêmement nuisibles.
13 Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer.
Il le leur permit. Jésus, dont le pouvoir est souverain, autorisa les démons à entrer dans les pourceaux et à les détruire. Le texte n’offre aucune autre explication à cela (cf. #De 29:29 ; #Ro 9:20). Ce faisant, Jésus démontra à cet homme, de façon visible, puissante et vivante, qu’il venait de le délivrer de puissances démoniaques extrêmement nuisibles.
14 Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé.
15 Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur.
assis. Le calme de cet homme formait un saisissant contraste avec sa condition antérieure, très agitée.
dans son bon sens. Il n’était plus sous le contrôle démentiel et hurlant des démons.
16 Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux.
Ceux qui avaient vu … racontèrent. « Ceux » fait peut-être allusion autant aux douze qu’aux gardiens des pourceaux. Ils désiraient que tout le monde sache ce qui était arrivé à cet homme et aux pourceaux, et voulaient montrer le lien entre les deux événements.
17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
supplier Jésus de quitter leur territoire. Les habitants de la région prirent peur et en voulurent à Jésus de ce qui s’était passé. Ils étaient probablement inquiets de voir leurs habitudes dérangées et avaient peur d’avoir subi une perte financière. Ils désiraient donc que Jésus quitte leur région avec ses pouvoirs, de façon à ne plus subir ce genre de perte. On peut aussi penser qu’ils étaient si éloignés de Dieu que la démonstration des pouvoirs spirituels de Jésus les avait effrayés
18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque lui demanda la permission de rester avec lui.
19 Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit : Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a eu pitié de toi.
raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait. Jésus se définissait comme Dieu, capable de contrôler aussi bien le monde naturel que spirituel (cf. #Lu 8:39).
20 Il s’en alla, et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous furent dans l’étonnement.
la Décapole. Un ensemble de dix villes sous influence grecque, à l’est du Jourdain.
21 ¶ Jésus dans la barque regagna l’autre rive, où une grande foule s’assembla près de lui. Il était au bord de la mer.
l’autre rive. Jésus et ses disciples retournèrent sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée.
22 Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui, l’ayant aperçu, se jeta à ses pieds,
chefs de la synagogue. Ils présidaient les collèges d’anciens des synagogues locales. Ces groupes d’anciens, composés d’officiels laïcs, étaient chargés d’organiser les cultes et de veiller à la bonne gestion des affaires de la synagogue.
23 et lui adressa cette instante prière : Ma petite fille est à l’extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.
24 Jésus s’en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait.
25 Or, il y avait une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans.
perte de sang. Signale une hémorragie interne chronique, peut-être due à une tumeur ou à une autre maladie.
26 Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait, et elle n’avait éprouvé aucun soulagement, mais était allée plutôt en empirant.
beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins. Au temps du N.T. il était courant, en cas de maladie grave, que les patients consultent un grand nombre de médecins, qui leur prescrivaient une série de traitements différents. Ces prétendus traitements étaient contradictoires, des escroqueries qui, la plupart du temps, ne faisait qu’aggraver l’état du malade au lieu de l’améliorer. Luc, le médecin, suggéra en #Lu 8:43 que cette femme n’avait pas été soignée car son cas était réputé incurable.
27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement.
28 Car elle disait : Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie.
Si je puis seulement toucher ses vêtements. La foi de cette femme dans les pouvoirs de guérison de Jésus était très grande : elle croyait que même un contact indirect à travers ses vêtements suffirait.
29 Au même instant la perte de sang s’arrêta, et elle sentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
la perte de sang. Littéralement « la source de son sang », c’est-à-dire l’origine de son saignement.
30 Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui ; et, se retournant au milieu de la foule, il dit : Qui a touché mes vêtements ?
qu’une force était sortie de lui. La « force » de Christ, sa capacité à effectuer son ministère et à faire des choses surnaturelles, procédait de lui sous le contrôle de sa volonté souveraine.
Qui a touché mes vêtements ? Ce n’est pas parce qu’il ignorait la réponse à sa question qu’il la posa, mais pour que la femme sorte de la foule et loue Dieu pour ce qui lui était arrivé.
31 Ses disciples lui dirent : Tu vois la foule qui te presse, et tu dis : Qui m’a touché ?
32 Et il regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela.
33 La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s’était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité.
34 Mais Jésus lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton mal.
ta foi t’a sauvée. Déclaration publique de Jésus au sujet de la foi de cette femme (exprimée aux vv. 28, 33) et de ses résultats. La forme du verbe grec traduit par « t’a sauvée », qu’on pourrait aussi traduire par « t’a préservée », indique que la guérison était totale. C’est le terme habituel dans le N.T. pour exprimer le salut par rapport au péché, ce qui suggère fortement que la foi de cette femme l’a aussi conduite au salut spirituel.
35 ¶ Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent : Ta fille est morte ; pourquoi importuner davantage le maître ?
36 Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue : Ne crains pas, crois seulement.
crois seulement. Il s’agit d’une attitude à adopter au moment même et à conserver : Jaïrus devait garder en lui la foi dont il avait fait preuve au départ en venant vers Jésus. Christ savait qu’il n’y avait pas d’autre solution à la situation désespérée de Jaïrus, et il avait confiance dans l’issue qu’apporterait sa foi (cf. #Lu 8:50).
37 Et il ne permit à personne de l’accompagner, si ce n’est à Pierre, à Jacques, et à Jean, frère de Jacques.
à Pierre, à Jacques, et à Jean. C’est la première fois que Marc reconnaît un statut spécial à ces trois disciples. Les Ecritures n’expliquent pas pourquoi ces hommes furent autorisés à être les témoins d’événements auxquels les autres ne pouvaient assister (cf. #Mr 9:2 ; #Mr 14:33), mais il est certain que ce trio constituait un groupe particulier au sein des douze. Même la grammaire grecque implique l’existence de ce groupe à l’intérieur du groupe, du fait que leurs trois noms dépendent, dans certains manuscrits, d’un seul article défini.
38 Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris.
pleuraient et poussaient de grands cris. C’était, dans cette culture, le signe certain qu’un décès venait de se produire. Comme l’enterrement devait se faire le plus rapidement possible après la mort, les gens n’avait que cette occasion pour pleurer leur mort en public. Les pleurs devaient être très forts et des pleureuses salariées s’en chargeaient le plus souvent
39 Il entra, et leur dit : Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort.
pas morte, mais elle dort. Par cette expression figurée, Jésus voulait dire que cette petite fille n’était pas morte au sens normal du terme, car son état n’était que temporaire et allait changer ; cf. #Jn 11:11-14 ; #Ac 7:60 ; même phénomène en grec en #Ac 13:36 ; #1Co 11:30 ; #1Co 15:6, #1Co 15:18, #1Co 15:20, #1Co 15:51 ; #1Th 4:13-14).
40 Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’avaient accompagné, et il entra là où était l’enfant.
se moquèrent de lui. Ou « rirent de lui avec mépris » ou « lui rirent au nez ». Ils prenaient les paroles de Jésus au sens littéral, et pensaient qu’elles étaient absurdes. « Se moquer de lui » évoque donc des éclats de rire répétés, dans le but d’humilier le Seigneur. Leur réaction, tout irrespectueuse et superficielle qu’elle ait été, indique en tous cas que les personnes présentes étaient persuadées du caractère irréversible de la mort de la petite fille, et cela souligne la réalité du miracle que Jésus était sur le point d’accomplir.
fait sortir tout le monde. Il s’agit d’une expulsion exécutée de force et avec emphase, par l’autorité de Jésus, du fait que les incrédules s’étaient disqualifiés eux-mêmes. Ils n’avaient donc plus le droit d’assister à la résurrection de la fillette.
41 Il la saisit par la main, et lui dit : Talitha koumi, ce qui signifie : Jeune fille, lève-toi, je te le dis.
Talitha koumi. Marc est le seul évangéliste à reproduire les mots de Jésus, qui s’exprimait en araméen « Talitha » est la forme féminine d’« agneau » ou de « jeune ». « Koumi » est un impératif signifiant « lève-toi ». Comme en d’autres circonstances, Jésus ne s’adressa pas seulement au corps mort, mais aussi à la personne de celui qu’il ressuscitait (cf. #Lu 7:14 ; #Jn 11:43).
42 Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher ; car elle avait douze ans. Et ils furent dans un grand étonnement.
43 Jésus leur adressa de fortes recommandations, pour que personne ne sût la chose ; et il dit qu’on donnât à manger à la jeune fille.
que personne ne sache. La notoriété d’un tel miracle ne pouvait être complètement évitée. Mais Christ tenait à ce que cela ne s’ébruite qu’après son départ de la région concernée. Il savait que cela risquait, autrement, d’inciter ses nombreux opposants juifs à l’attaquer et le tuer prématurément. Son but premier était de répandre l’Evangile, bien plus que de passer pour un faiseur de miracles. Jésus voulait certainement éviter aussi que les parents et la petite fille ne deviennent l’objet d’une curiosité excessive et d’un sensationnalisme embarrassant.
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