MARC 8 : 1 à 38
08/12/2021 00:02JOUR 38 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
MARC 8
1 ¶ En ces jours-là, une foule nombreuse s’étant de nouveau réunie et n’ayant pas de quoi manger, Jésus appela les disciples, et leur dit:
8:1-9
Si les quatre Evangiles rapportent la multiplication des pains pour 5000 hommes, seuls Matthieu (#Mt 15:32-38) et Marc rapportent celle qui toucha 4000 hommes.
une foule nombreuse. Probablement du fait que la nouvelle de la guérison du sourd-muet s’était répandue (#Mr 7:36).
2 Je suis ému de compassion pour cette foule ; car voilà trois jours qu’ils sont près de moi, et ils n’ont rien à manger.
ému de compassion. Ce n’est que dans ce passage et dans son parallèle de #Mt 15:32 que Jésus lui-même utilise cette expression à son propre sujet. Quand il nourrit la foule de 5000 hommes, Marc précise que Jésus manifesta de la compassion pour la condition des hommes perdus spirituellement (#Mr 6:34); ici, il s’agit de compassion pour leurs besoins matériels (cf. #Mt 6:8, #Mt 6:32). Jésus pouvait comprendre leur faim, car il avait lui-même éprouvé cette sensation (#Mt 4:2).
trois jours qu’ils sont près de moi. Démontre la forte motivation de la foule à entendre les enseignements de Jésus et à faire l’expérience de sa capacité de guérir (cf. #Mt 15:30). Le fait qu’ils le suivaient depuis tout ce temps avant de bénéficier de la multiplication miraculeuse des pains rend cet événement différent de la précédente multiplication, où les gens s’étaient rassemblés, avaient mangé et étaient repartis le même jour (#Mt 14:14-15, #Mt 14:22-23).
3 Si je les renvoie chez eux à jeun, les forces leur manqueront en chemin ; car quelques-uns d’entre eux sont venus de loin.
4 Ses disciples lui répondirent: Comment pourrait-on les rassasier de pains, ici, dans un lieu désert ?
Comment pourrait-on les rassasier de pains. D’aucuns trouvent la question des disciples incroyable, eux qui venaient d’assister à la multiplication en faveur des 5000. Cette attitude est pourtant en parfaite cohérence avec leur lenteur spirituelle et leur manque de compréhension (cf. vv. #Mr 8:14-21 ; #Mr 6:52).
lieu désert. La région de la Décapole était bien moins peuplée que la Galilée.
5 Jésus leur demanda : Combien avez-vous de pains ? Sept, répondirent-ils.
pains. Galettes plates, qu’on pouvait facilement rompre en morceaux plus petits.
6 Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains, et, après avoir rendu grâces, il les rompit, et les donna à ses disciples pour les distribuer ; et ils les distribuèrent à la foule.
7 Ils avaient encore quelques petits poissons, et Jésus, ayant rendu grâces, les fit aussi distribuer.
8 Ils mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.
sept corbeilles. Elles n’étaient pas du même genre que celles qui avaient servi lors de la multiplication des pains pour les 5000 (#Mr 6:43). Il s’agissait alors de paniers plutôt petits, couramment utilisés par les Juifs pour emporter un ou deux repas pour la route ; ici, le mot désigne de grandes corbeilles (assez grandes pour qu’un homme puisse y tenir, #Ac 9:25) qu’utilisaient les païens. Marc ne précise pas comment furent utilisés les morceaux qui restaient. Selon toute vraisemblance, ils furent donnés aux gens pour leur voyage de retour, puisqu’il est clair que les disciples ne les gardèrent pas pour eux (cf. v. #Mr 8:14).
9 Ils étaient environ quatre mille. Ensuite Jésus les renvoya.
quatre mille. En ne comptant que les hommes, sans les femmes et les enfants (#Mt 15:38). Cela signifie qu’il pouvait y avoir au moins 16 000 personnes.
10 ¶ Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples, et se rendit dans la contrée de Dalmanutha.
Dalmanutha. Cette localité n’est pas mentionnée dans la littérature profane, et c’est la seule fois qu’elle apparaît ici dans le N.T. Sa localisation précise est inconnue, mais il est clair qu’elle se trouvait dans la région de Magdala (ou Magadan, cf. #Mt 15:39). Des fouilles archéologiques récentes dans cette région, effectuées à un moment où le niveau de l’eau était exceptionnellement bas, ont permis de découvrir plusieurs ancrages jusqu’alors inconnus. On a découvert un petit port, entre Magdala et Capernaüm, qui pourrait être Dalmanutha.
11 Les pharisiens survinrent, se mirent à discuter avec Jésus, et, pour l’éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel.
signe venant du ciel. Les pharisiens sceptiques exigeaient de Jésus des miracles supplémentaires pour qu’il leur prouve ses prétentions messianiques. Insatisfaits des miracles innombrables qu’il avait déjà faits sur terre, ils exigeaient une sorte de miracle fantastique. Comme il avait déjà apporté un nombre plus que suffisant de garanties, Jésus refusa de faire preuve de complaisance pour leur aveuglement spirituel. Le signe suprême qui allait prouver son statut de Fils de Dieu et de Messie devait être sa résurrection (#Mt 12:39-40).
12 Jésus, soupirant profondément en son esprit, dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? Je vous le dis en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération.
13 Puis il les quitta, et remonta dans la barque, pour passer sur l’autre bord.
l’autre bord. La rive nord-est où se trouvait Bethsaïda
14 Les disciples avaient oublié de prendre des pains ; ils n’en avaient qu’un seul avec eux dans la barque.
15 Jésus leur fit cette recommandation : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d’Hérode.
du levain des pharisiens et du levain d’Hérode. Dans le N.T., le « levain » illustre l’influence subie et le plus souvent la puissance mauvaise du péché. En ce qui concerne les pharisiens, le « levain » représentait leurs enseignements erronés (#Mt 16:12) et leur conduite hypocrite (#Lu 12:1); quant à Hérode Antipas, son « levain » était sa conduite immorale et corrompue (cf. #Mr 6:17-29). Pharisiens et hérodiens étaient ligués contre Jésus (#Mr 3:6).
16 Les disciples raisonnaient entre eux, et disaient : C’est parce que nous n’avons pas de pains.
17 Jésus, l’ayant connu, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n’avez pas de pains ? Etes-vous encore sans intelligence, et ne comprenez-vous pas ? (8-18) Avez-vous le cœur endurci ?
Pourquoi raisonnez-vous … pas de pains? Par cette question, Jésus reprochait aux disciples leur totale incompréhension de ce qu’il avait voulu dire. Il se préoccupait de la vérité spirituelle, pas de questions matérielles et mondaines.
18 Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n’entendez-vous pas ? Et n’avez-vous point de mémoire ?
8:18-21
Avez-vous le cœur endurci? Signifie qu’ils étaient rebelles, insensibles du point de vue spirituel et incapables de comprendre les réalités spirituelles. Les cinq questions suivantes de Jésus visaient à leur reprocher leur dureté de cœur, mais aussi à leur rappeler qu’il était en mesure de leur procurer tout ce dont ils avaient besoin.
19 Quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? Douze, lui répondirent-ils.
20 Et quand j’ai rompu les sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées ? Sept, répondirent-ils.
21 Et il leur dit : Ne comprenez-vous pas encore ?
Ne comprenez-vous pas encore? Appel fondé sur les questions qu’il venait de leur poser. Le récit parallèle de Matthieu révèle qu’à ce moment-là les disciples finirent par comprendre le message que Jésus voulait leur transmettre (#Mt 16:12).
22 ¶ Ils se rendirent à Bethsaïda ; et on amena vers Jésus un aveugle, qu’on le pria de toucher.
8:22-26
Le second des deux miracles de Jésus qui ne sont rapportés que par Marc (cf. #Mr 7:31-37). C’est aussi la première des deux guérisons d’aveugles que Marc rapporte (cf. #Mr 10:46-52).
Bethsaïda. pour l’autre Bethsaïda. Il s’agit ici de Bethsaïda-Julias, située à quelques km au nord de la mer de Galilée et à l’est du Jourdain.
23 Il prit l’aveugle par la main, et le conduisit hors du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains, et lui demanda s’il voyait quelque chose.
mit de la salive sur les yeux. Par cet acte et son geste de lui toucher les yeux, Jésus voulait probablement assurer l’aveugle (qui se fiait naturellement à ses autres sens, le toucher notamment) de son intention de lui guérir les yeux (cf. #Mr 7:33 ; #Jn 9:6).
24 Il regarda, et dit : J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et qui marchent.
25 Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux ; et, quand l’aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement.
26 Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en disant : N’entre pas au village.
N’entre pas au village. Jésus avait conduit l’aveugle en dehors du village avant de le guérir (v. #Mr 8:23), probablement pour éviter de faire sensation et prévenir l’émeute qui n’aurait pas manqué de s’ensuivre. Contrairement à d’autres par le passé (cf. #Mr 1:45 ; #Mr 7:36), cet aveugle a apparemment obéi à Jésus.
27 ¶ Jésus s’en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question : Qui dit-on que je suis ?
Césarée de Philippe. Ville située à environ 40 km de Bethsaïda près du mont Hermon, à ne pas confondre avec la localité de Césarée qui se trouvait sur la côte méditerranéenne, à une centaine de km au nord-ouest de Jérusalem.
28 Ils répondirent : Jean Baptiste ; les autres, Elie, les autres, l’un des prophètes.
29 Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répondit : Tu es le Christ.
qui dites-vous que je suis? Après qu’ils lui eurent énuméré les principales idées erronées des gens à son propos (v. #Mr 8:28), Jésus demanda aux disciples de lui préciser leur propre opinion sur son identité. La réponse que chacun donne individuellement à cette question détermine son sort éternel.
Tu es le Christ. La réponse de Pierre, faite sans hésitation et au nom des douze (cf. #Mt 14:28 ; #Mt 15:15 ; #Mt 17:4 ; #Mt 19:27 ; #Mt 26:33 ; #Jn 6:68 ; #Jn 13:36), affirme de façon claire et indubitable leur conviction que Jésus était bien le Messie.
30 Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de lui à personne.
ne dire cela de lui à personne. On n’a rien compris à la mission messianique de Jésus si l’on en exclut la croix, et c’était ce que les disciples n’avaient pas encore compris (cf. vv. #Mr 8:31-33 ; #Mr 9:30-32). S’ils avaient à ce moment-là proclamé que Jésus était le Messie, cela aurait accrédité encore plus l’idée (erronée) que celui-ci devait venir apporter une libération militaire et politique au peuple. Les Juifs désespéraient tellement de se débarrasser du joug romain qu’ils allaient tenter d’établir Jésus comme roi par la force (#Jn 6:15 ; cf. #Mr 12:12-19).
31 Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après.
8:31-10:53
Dans cette section, Jésus prépare ses disciples à sa mort tout en se dirigeant vers Jérusalem.
souffre beaucoup. Les souffrances et la mort de Jésus, bien que dues humainement parlant - au rejet de Jésus par les chefs juifs, étaient inévitables puisqu’elles procédaient d’un ordre divin (#Ac 2:22-23 ; #Ac 4:27-28); #Mt 21:42.
principaux sacrificateurs. Membres du sanhédrin et représentants des 24 classes de sacrificateurs ordinaires (cf. #Lu 1:8).
scribes. Experts dans la loi de l’A.T.
ressuscite. Chaque fois qu’il évoquait sa mort, Jésus ne manquait jamais de prédire aussi sa résurrection (cf. #Mr 9:31 ; #Mr 10:34 ; #Mt 16:21 ; #Mt 17:23 ; #Mt 20:19 ; #Lu 9:22 ; #Lu 18:33), ce qui rend d’autant moins admissible la lenteur des disciples à comprendre.
trois jours après. Selon le signe de Jonas (#Mt 12:40).
32 Il leur disait ces choses ouvertement. Et Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre.
Il leur disait ces choses ouvertement. C’est-à-dire ni en paraboles, ni par allusions (cf. #Jn 16:29).
Pierre … se mit à le reprendre. Les disciples ne pouvaient toujours pas concevoir que leur Messie meure. Comme à l’accoutumée, Pierre exprimait les pensées du reste des douze (cf. v. #Mr 8:33). Par ces cris du cœur inconsidérés il démontrait certes sa présomption et son incompréhension, mais surtout la profondeur de son amour pour Jésus.
33 Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit : Arrière de moi, Satan ! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n’as que des pensées humaines.
Arrière de moi, Satan! Par un renversement saisissant, Pierre, qui venait d’être félicité pour s’être fait le porte-parole de Dieu (#Mt 16:17-19), était maintenant condamné pour s’être exprimé comme un messager de Satan. Le fait est que la mort sacrificielle de Jésus était nécessaire au plan de Dieu (#Ac 2:22-23 ; #Ac 4:27-28), et quiconque s’y opposait devenait, consciemment ou non, l’avocat des œuvres de Satan.
34 Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.
renonce à lui-même. Si l’on n’est pas prêt à renoncer à soi-même, on ne peut se prétendre légitimement disciple de Christ.
se charge de sa croix. Montre jusqu’où doit aller ce renoncement à soi-même: jusqu’à la mort, si nécessaire. La profondeur du désespoir d’un pécheur repentant, qui prend conscience qu’il ne peut se sauver lui-même, atteint le point où l’on ne garde rien pour soi (cf. #Mt 19:21-22).
35 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.
perdra sa vie … la sauvera. Cette affirmation paradoxale révèle une vérité spirituelle importante : ceux qui recherchent une vie d’aisance et de confort ainsi que l’approbation du monde ne trouveront pas la vie éternelle. Elle sera donnée, en revanche, à ceux qui accepteront de donner leur vie pour Christ et l’Evangile. Cf. #Jn 12:25.
36 Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ?
8:36-37
âme. C’est-à-dire la vraie personne, celle qui vivra éternellement au paradis ou en enfer. Posséderait-on tout ce que le monde peut offrir, sans Christ on est en faillite pour l’éternité; tous les biens du monde ne sauraient compenser la perte éternelle de votre âme.
37 Que donnerait un homme en échange de son âme ?
38 Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges.
honte de moi et de mes paroles. Ceux qui rejettent les exigences de la vie de disciple font la démonstration, de facto, qu’ils ont honte de Jésus-Christ et de la vérité qu’il a enseignée, et donc qu’ils ne sont pas rachetés de leur péché.
quand il viendra. Première mention, chez Marc, de la seconde venue de Jésus, événement décrit plus tard en détail dans le discours sur le mont des Oliviers (#Mr 13:1-37).
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