MARC 9 : 1 à 50

09/12/2021 00:02

JOUR 39 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MARC 9

MARC 9 : 1 à 50 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Il leur dit encore : Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance.

 

Je vous le dis en vérité. Déclaration solennelle qui n’apparaît que dans les Evangiles, et seulement dans la bouche de Jésus. Elle introduit toujours un sujet de la plus haute importance.

 

ne mourront point, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu. Les interprétations diffèrent quant à l’événement que Jésus avait à l’esprit : évoquait-il sa résurrection et son ascension, la venue de l’Esprit à la Pentecôte, l’extension du christianisme ou la destruction de Jérusalem en 70 apr. J.-C. ? L’interprétation la plus adéquate, d’après le contexte, consiste à lier la promesse de Christ à la transfiguration (vv. #Mr 9:2-8), car celle-ci offrit un avant-goût de son retour en gloire. Les trois Evangiles synoptiques inscrivent cette promesse juste avant la transfiguration, ce qui confirme ce point de vue, outre le fait que le « royaume » peut désigner la splendeur royale.

 

2  Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ;

 

Six jours après. Marc et Matthieu placent la transfiguration « six jours après » la promesse faite par Jésus (v. #Mr 9:1). Quant à Luc, il donne un intervalle « d’environ huit jours », sans doute parce qu’il y inclut le jour où fut donnée cette promesse, plus le jour de la transfiguration elle-même (#Lu 9:28).

 

Pierre, Jacques et Jean. Comme ces trois disciples faisaient partie des intimes de Jésus, ils étaient parfois autorisés à être les témoins d’événements auxquels les autres ne pouvaient assister (cf. #Mr 14:33).

 

haute montagne. Très probablement le mont Hermon, qui s’élève à plus de 2800 m au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait la montagne la plus élevée de la région de Césarée de Philippe (cf. #Mr 8:27).

 

transfiguré. Vient d’un verbe grec signifiant « changer de forme » ou « être transformé ». D’une façon inexplicable, Jésus manifesta une partie de sa gloire aux trois disciples (cf. #2P 1:16).

 

3  ses vêtements devinrent resplendissants, et d’une telle blancheur qu’il n’est pas de foulon sur la terre qui puisse blanchir ainsi.

 

resplendissants, et d’une telle blancheur. La gloire divine qui émanait de Jésus faisait même irradier ses vêtements d’une lumière d’une blancheur éblouissante. La lumière est souvent associée à la présence visible de Dieu (cf. #Ps 104:2 ; #Da 7:9 ; #1Ti 6:16 ; #Ap 1:14 ; #Ap 21:23).

 

4  Elie et Moïse leur apparurent, s’entretenant avec Jésus.

 

Elie et Moïse. Symboles, l’un des prophètes, l’autre de la loi, qui sont les deux grandes parties de l’A.T. L’ordre de leur apparition dans le texte (Elie d’abord, puis Moïse) est spécifique à Marc (qui renverse lui-même cet ordre au v. 5).

 

s’entretenant avec Jésus. Le sujet de leur entretien était sa mort imminente (#Lu 9:31).

 

5  Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Rabbi, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie.

 

Rabbi. Littéralement « mon maître ». Titre honorifique conféré par les Juifs à des enseignants respectés. Dans le N.T., il est aussi utilisé pour Jean-Baptiste (#Jn 3:26).

 

dressons trois tentes. De façon à ce que le séjour de ces trois illustres figures devienne permanent. Peut-être, Pierre fit-il cette suggestion parce qu’il croyait que le royaume millénaire était sur le point d’être inauguré (cf. #Za 14:16).

 

6  Car il ne savait que dire, l’effroi les ayant saisis.

7  Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le !

 

Une nuée vint les couvrir. Il s’agit de la nuée glorieuse qui, tout au long de l’A.T., signalait la présence de Dieu ;  cf. #Ex 13:21 ; #Ex 33:18-23 ; #Ex 40:34-35 ; #No 9:15 ; #No 14:14 ; #De 1:33).

 

de la nuée sortit une voix. C’est la voix du Père qui, sortant de la nuée, interrompit le bafouillage de Pierre (#Mt 17:5 ; #Lu 9:34-35).

 

mon Fils bien-aimé. Le Père répétait son amour pour le Fils, exprimé pour la première fois à l’occasion du baptême de Jésus (#Mr 1:11). On trouve ces mots dans les récits parallèles de la transfiguration (#Mt 17:5 ; #Lu 9:35) ainsi que chez Pierre (#2P 1:17).

 

écoutez-le! Jésus, celui vers lequel tendaient la loi et les prophètes (cf. #De 18:15), est celui que les disciples sont tenus d’écouter et à qui ils doivent obéir (cf. #Hé 1:1-2).

 

8  Aussitôt les disciples regardèrent tout autour, et ils ne virent que Jésus seul avec eux.

9  Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme fût ressuscité des morts.

 

jusqu’à ce que …  soit ressuscité des morts. C’est-à-dire le moment où la véritable nature de la mission messianique de Jésus deviendrait évidente pour tous : il était venu remporter la victoire non sur les Romains, mais sur le péché et sur la mort.

 

10  Ils retinrent cette parole, se demandant entre eux ce que c’est que ressusciter des morts.

 

se demandant entre eux, ce qu’il entendait par ressusciter des morts. Comme la plupart des Juifs (à l’exception notoire des sadducéens), les disciples croyaient en une résurrection future (cf. #Jn 11:24). Ce qui les troublait, c’était le fait que Jésus évoquait l’imminence de sa propre résurrection, et donc de sa mort. La confusion des disciples prouve une nouvelle fois qu’ils ne comprenaient toujours pas la nature de sa mission messianique

 

11  Les disciples lui firent cette question : Pourquoi les scribes disent-ils qu’il faut qu’Elie vienne premièrement ?

 

il faut qu’Elie vienne premièrement. Cf. #Mr 8:28-29. La doctrine des scribes, en la matière, n’était pas basée sur la tradition rabbinique mais sur l’A.T. (#Mal 3:1 ; #Mal 4:5). Les prophéties de Malachie étaient familières aux Juifs du temps de Jésus, et les disciples essayaient sans doute de les faire correspondre à l’apparition d’Elie, telle qu’ils venaient de la voir. Sans doute aussi les scribes et les pharisiens argumentaient-ils que Jésus ne pouvait être le Messie, puisque Elie n’était pas revenu avant lui. Les trois disciples ne savaient plus que penser et demandèrent donc à Jésus de leur donner son interprétation.

 

12  Il leur répondit : Elie viendra premièrement, et rétablira toutes choses. Et pourquoi est-il écrit du Fils de l’homme qu’il doit souffrir beaucoup et être méprisé ?

 

Elie viendra premièrement. Jésus affirmait que l’interprétation par les scribes de #Mal 3:1 ; #Mal 4:5 était correcte, ce qui dut ajouter encore à la perplexité des disciples.

 

souffrir beaucoup et être méprisé. Jésus relevait que les prophéties d’Elie n’excluaient d’aucune manière que le Messie doive souffrir et mourir, puisque cela était aussi prédit dans l’A.T. (par ex. #Ps 22 ; #Ps 69:21-22 ; #Esa 53 ).

 

13  Mais je vous dis qu’Elie est venu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu, selon qu’il est écrit de lui.

 

Elie est venu. Jésus répondait ici directement à la question des disciples : les prophéties relatives à la venue d’Elie avaient été accomplies en Jean-Baptiste. Ce dernier, sans être en aucune façon sa réincarnation (cf. #Jn 1:21), venait « avec l’esprit et la puissance d’Elie » et aurait accompli ces prophéties s’ils avaient cru. Puisqu’ils ont rejeté aussi bien Jean-Baptiste que Jésus, un autre viendra « avec la puissance et l’esprit d’Elie » avant la seconde venue de Christ. Surement les deux témoins de la première partie des tribulations de 7 ans.

 

ils l’ont traité. Les chefs juifs rejetèrent Jean-Baptiste (#Mt 21:25 ; #Lu 7:33), et Hérode le mit à mort (#Mr 6:17-29).

 

selon qu’il est écrit de lui. Aucune prophétie particulière de l’A.T. n’avait prédit la mort du précurseur du Messie. La meilleure façon de comprendre cette déclaration est donc de considérer que cet accomplissement repose sur le mode typologique : le sort qui avait été réservé à Elie (#1R 19:1-2) atteignit aussi Jean-Baptiste, son antitype.

 

14 ¶  Lorsqu’ils furent arrivés près des disciples, ils virent autour d’eux une grande foule, et des scribes qui discutaient avec eux.

 

disciples. Les neuf qui étaient restés en arrière.

 

15  Dès que la foule vit Jésus, elle fut surprise, et accourut pour le saluer.

16  Il leur demanda : Sur quoi discutez-vous avec eux ?

17  Et un homme de la foule lui répondit : Maître, j’ai amené auprès de toi mon fils, qui est possédé d’un esprit muet.

 

possédé d’un esprit muet. Ce garçon était frappé d’une incapacité de parler d’origine diabolique, détail qu’on ne trouve que chez Marc.

 

18  En quelque lieu qu’il le saisisse, il le jette par terre ; l’enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J’ai prié tes disciples de chasser l’esprit, et ils n’ont pas pu.

 

ils n’ont pas pu. L’échec des disciples est surprenant, quand on sait de quels pouvoirs ils avaient été investis par Jésus (#Mr 3:15 ; #Mr 6:13).

 

19  Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi.

 

race incrédule. Cf. #Ps 95:10. Le mot « race » indique que Jésus était exaspéré non seulement contre les neuf disciples, mais aussi contre les scribes incrédules, qui devaient faire leurs choux gras de l’échec des disciples (cf. v. #Mr 9:14), et contre l’Israël incrédule en général.

 

20  (9-19) On le lui amena. (9-20) Et aussitôt que l’enfant vit Jésus, l’esprit l’agita avec violence ; il tomba par terre, et se roulait en écumant.

21  Jésus demanda au père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Depuis son enfance, répondit-il.

22  Et souvent l’esprit l’a jeté dans le feu et dans l’eau pour le faire périr. Mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous.

 

pour le faire périr. Ce démon était particulièrement violent et dangereux. Les feux à ciel ouvert et les réserves d’eau sans garde-fous étaient monnaie courante dans la région au Ier siècle, ce qui offrait maintes occasions au démon de tenter de tuer cet enfant. La déclaration est faite par le père, ce qui ajoute au pathétique de la situation. Le garçon devait avoir été défiguré par les cicatrices de ses brûlures, et même frappé d’ostracisme à cause d’elles. Son état représentait un fardeau pour toute sa famille, qui devait le surveiller constamment pour le garder du danger.

 

23  Jésus lui dit : Si tu peux ! …  Tout est possible à celui qui croit.

 

Tout est possible. Le problème ne venait pas d’un manque de puissance de Jésus, mais du manque de foi de la part du père. Même s’il guérissait souvent sans tenir compte de la foi des gens concernés, Jésus choisit ici de mettre l’accent sur la puissance de la foi (cf. #Mt 17:20 ; #Lu 17:6). Jésus guérissait des multitudes de malades, et pourtant beaucoup, sinon la plupart, ne croyaient pas en lui. Cf. #Lu 17:15-19.

 

24  Aussitôt le père de l’enfant s’écria : Je crois ! viens au secours de mon incrédulité !

 

Je crois! viens au secours de mon incrédulité! En reconnaissant l’imperfection de sa foi, à laquelle se mêlaient tant de doutes, le père, désespéré, supplia Jésus de l’aider à faire preuve de cette plus grande portion de foi qu’il exigeait de lui.

 

25  Jésus, voyant accourir la foule, menaça l’esprit impur, et lui dit : Esprit muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant, et n’y rentre plus.

 

voyant accourir la foule. En voyant grandir la foule, Jésus agit sans plus tarder, peut-être pour épargner au garçon et à son père un embarras supplémentaire. Il faut dire aussi que le Seigneur n’accomplissait pas ses miracles pour satisfaire les amateurs de sensations fortes (cf. #Mr 8:11 ; #Lu 23:8-9).

 

je te l’ordonne. Le N.T. atteste l’autorité absolue de Jésus sur les démons (par ex. #Mr 1:32-34 ; #Mr 5:1-13 ; #Lu 4:33-35). Ses guérisons démontraient son autorité sur le monde naturel et apportaient la preuve de sa divinité. Celle-ci était confirmée par son autorité sur les démons, qui démontrait son autorité sur le monde surnaturel.

 

26  Et il sortit, en poussant des cris, et en l’agitant avec une grande violence. L’enfant devint comme mort, de sorte que plusieurs disaient qu’il était mort.

27  Mais Jésus, l’ayant pris par la main, le fit lever. Et il se tint debout.

28  Quand Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : Pourquoi n’avons-nous pu chasser cet esprit ?

29  Il leur dit : Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière.

 

Cette espèce-là. Certains démons sont plus puissants et obstinés que d’autres, et donc plus résistants quand on veut les chasser (cf. #Mt 12:45).

 

que par la prière. Les disciples, rendus peut-être trop confiants par leurs succès antérieurs, s’étaient probablement appuyés sur leurs propres capacités et négligeaient de puiser leurs forces dans la puissance divine.

 

30 ¶  Ils partirent de là, et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu’on le sût.

 

traversèrent la Galilée. Quittant la région de Césarée de Philippe, Jésus et ses disciples avaient commencé leur voyage vers Jérusalem, voyage dont l’issue serait la crucifixion, quelques mois plus tard. Leur destination immédiate était Capernaüm (v. #Mr 9:33).

 

ne voulait pas qu’on le sache. Jésus persistait à s’isoler de façon à pouvoir préparer les disciples à sa mort (cf. #Mr 7:24).

 

31  Car il enseignait ses disciples, et il leur dit : Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera.

 

9:31-32

Jésus continuait ses enseignements au sujet de sa mort imminente et de sa résurrection, notions que les disciples n’avaient toujours pas assimilées

 

32  Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l’interroger.

33  Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin ?

 

la maison. Le choix de l’article défini indique que c’était la maison occupée habituellement par Jésus quand il résidait à Capernaüm. On ne sait si c’était celle de Pierre ou de quelqu’un d’autre.

 

34  Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

 

ils gardèrent le silence. Pris en faute, embarrassés, les disciples restaient sans voix.

 

qui était le plus grand. Querelle peut-être, déclenchée par le privilège octroyé à Pierre, Jacques et Jean d’assister à la transfiguration. Ces disputes entre les disciples attestent qu’ils ne parvenaient pas à appliquer les enseignements explicites de Jésus concernant l’humilité (p. ex. #Mt 5:3), ni à suivre l’exemple de ses propres souffrances et de sa mort (vv. #Mr 9:31-32 ; #Mr 8:30-33). Cela les incita à demander à Jésus de trancher, ce qu’il fit, mais pas comme ils s’y attendaient !

 

35  Alors il s’assit, appela les douze, et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.

 

s’assit. Les rabbins avaient l’habitude de s’asseoir pour enseigner (cf. #Mt 15:29 ; #Lu 4:20 ; #Lu 5:3 ; #Jn 8:2).

 

Si quelqu’un veut être le premier. Ce qui était incontestablement le cas des disciples (v. #Mr 9:34 ; cf. #Mr 10:35-37).

 

le dernier de tous et le serviteur de tous. La conception que se faisaient les disciples de la grandeur, influencés qu’ils étaient par leur culture, avait besoin d’être entièrement renversée. Dans le royaume de Dieu, les premiers ne sont pas ceux qui imposent leur autorité aux autres, mais ceux qui se mettent humblement au service d’autrui (cf. #Mr 10:31, #Mr 10:43-45 ; #Mt 19:30-20:16 ; #Mt 23:11-12 ; #Lu 13:30 ; #Lu 14:8-11 ; #Lu 18:14 ; #Lu 22:24-27).

 

36  Et il prit un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et l’ayant pris dans ses bras, il leur dit:

 

petit enfant. Le terme grec désigne un tout-petit. S’ils logeaient bien dans la maison de Pierre, c’était peut-être un de ses enfants. Dans l’exemple qu’employa Jésus dans son merveilleux enseignement, l’enfant devint l’exemple du croyant qui s’humilie et fait preuve d’une confiance enfantine.

 

37  Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même ; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m’a envoyé.

 

Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants. Pas des enfants au sens strict, mais de vrais croyants: ceux qui se sont humiliés comme des petits enfants

 

38  Jean lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom ; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas.

 

Jean lui dit. C’est le seul exemple dans tous les Evangiles synoptiques où Jean est le seul à répondre. Devant le reproche de Jésus (vv. #Mr 9:35-37), la conscience de Jean était troublée au sujet d’un autre incident antérieur, dans lequel il s’était trouvé impliqué. Il est évident que l’exorciste non identifié n’était pas un escroc, puisqu’il parvenait à chasser les démons. Il avait apparemment une foi authentique en Jésus ; Jean et les autres s’étaient opposés à lui seulement parce qu’il n’était pas, contrairement à eux, officiellement et publiquement allié de Jésus.

 

39  Ne l’en empêchez pas, répondit Jésus, car il n’est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi.

40  Qui n’est pas contre nous est pour nous.

 

9:39-40

Jésus leur donna l’ordre de ne pas gêner l’exorciste, déclarant logiquement que, si quelqu’un agissait sincèrement en son nom, il n’allait pas se retourner tout d’un coup contre lui. On ne peut rester neutre vis-à-vis de Jésus : « Qui n’est pas contre nous est pour nous. » Mais, pour la même raison, « celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (#Mt 12:30).

 

41 ¶  Et quiconque vous donnera à boire un verre d’eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.

 

parce que vous appartenez à Christ. Jésus considérait que des actes de bonté commis envers ses disciples le touchaient lui aussi (cf. #Mt 25:37-40).

 

sa récompense. C’est-à-dire une place et un service uniques dans le royaume éternel.

 

42  Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu’on le jetât dans la mer.

 

si quelqu’un scandalisait. Le verbe traduit par « scandaliser » signifie « causer la chute ». Tromper, piéger un croyant ou l’amener à pécher est une affaire grave.

 

meule. C’est-à-dire la grosse meule de dessus, si lourde qu’il fallait un âne pour la faire tourner. Même une mort aussi horrible (méthode d’exécution en vigueur chez les non-Juifs) est préférable à l’acte de faire tomber un chrétien dans le péché.

 

43  Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,

 

coupe-la. Il ne faut pas prendre les paroles de Jésus au premier degré; aucune mutilation, même grave, ne saurait régler le péché, qui est une affaire de cœur. Le Seigneur insiste ici sur la gravité du péché et sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour s’en occuper.

 

vie. Le contraste entre « la vie » et « la géhenne » indique que Jésus parlait de la vie éternelle.

 

géhenne. Le mot grec renvoie à la vallée de Hinnom, décharge publique près de Jérusalem qui brûlait constamment. Elle fournissait une illustration de ce qu’est l’enfer apte à frapper les esprits.

 

le feu qui ne s’éteint point. La présentation du tourment de l’enfer comme éternel est une doctrine incontournable des Ecritures (cf. #Da 12:2 ; #Mt 25:41 ; #2Th 1:9 ; #Ap 14:10-11 ; #Ap 20:10).

 

44  que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.

 

9:44, 46

Les manuscrits grecs les plus anciens omettent ces vv., qui ne font que répéter la citation tirée d’#Esa 66:24 qu’on trouve au v. 48.

 

45  Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,

46  que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.

47  Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne,

48  où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point.

49  Car tout homme sera salé de feu.

 

Il semblerait que le sens de ce v. difficile soit que le croyant est purifié par ses souffrances et la persécution. Le lien entre sel et feu paraît rappeler les sacrifices de l’A.T., accompagnés de sel (#Lé 2:13).

 

50  Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous ? (9-51) Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.

 

le sel est une bonne chose. Le sel était un produit essentiel dans l’Israël du Ier siècle. Sous ce climat très chaud, dépourvu de procédé de réfrigération, il était le seul moyen de préserver la nourriture.

 

Ayez du sel en vous-mêmes. Le travail de la Parole (#Col 3:16) joint à celui de l’Esprit (#Ga 5:22-23) rend l’individu pieux, lui permettant ainsi d’agir comme un agent de préservation dans la société. Cf. #Mt 5:13.

 

soyez en paix les uns avec les autres. Cf. #Mt 5:9 ; #Ro 12:18 ; #2Co 13:11 ; #1Th 5:13 ; #Ja 3:18.

 

 

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