MATTHIEU 20 : 1 à 34

21/11/2021 00:01

JOUR 21 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MATTHIEU 20

MATTHIEU 20 : 1 à 34 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.{*}

 

louer des ouvriers. Il s’agissait d’une pratique habituelle durant l’époque de la moisson. Les ouvriers journaliers se tenaient sur la place publique depuis l’aube en espérant être employés pour la journée. La journée de travail allait de six heures du matin jusqu’à six heures du soir.

 

2  Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa vigne.{*}

 

un denier par jour. Un salaire équitable pour une journée de travail. Le denier est une pièce d’argent, de la valeur d’un jour de salaire pour un soldat romain. Les pièces étaient fabriquées sous l’autorité de l’empereur, car lui seul pouvait autoriser l’émission de pièces d’or ou d’argent. Le denier du temps de Jésus était frappé par Tibère. L’une des faces portait son effigie, tandis que l’autre le représentait assis sur son trône, vêtu d’une tenue de sacrificateur. Les Juifs considéraient de telles images comme de l’idolâtrie, interdite par le deuxième commandement (#Ex 20:4); le tribut payé avec cette pièce était ainsi une double insulte.

 

3  Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui étaient sur la place sans rien faire.{*}

 

la troisième heure. Neuf heures du matin. Ils attendaient sans rien faire parce que personne ne les avait employés (v. #Mt 20:7).

 

4  Il leur dit : Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. (20-5) Et ils y allèrent.{*}

 

ce qui sera raisonnable. Ces hommes étaient tellement désireux de travailler qu’ils ne cherchèrent même pas à négocier le montant de leur salaire.

 

5  Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.{*}

6  Etant sorti vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient sur la place, et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?{*}

 

la onzième heure. Cinq heures de l’après-midi. Ils avaient désespérément attendu « toute la journée » pour trouver du travail. Ils étaient prêts à accepter n’importe quelle rémunération.

 

7  Ils lui répondirent : C’est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il.{*}

8  Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.{*}

 

des derniers aux premiers. Clé qui révèle le sens de la parabole

 

9  Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier.{*}

10  Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage ; mais ils reçurent aussi chacun un denier.{*}

11  En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison,{*}

12  et dirent : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur.{*}

13  Il répondit à l’un d’eux: Mon ami, je ne te fais pas tort ; n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier ?{*}

 

je ne te fais pas tort. A leur surprise, tous les ouvriers reçurent le salaire d’une journée entière de travail (vv. #Mt 20:9-11). L’homme agissait généreusement envers ceux qu’il avait surpayés. Ceux qui avaient effectivement accompli une journée complète de travail ne furent pas lésés pour autant, car le salaire reçu correspondait au contrat initial. Cependant, le maître exerçait son privilège de faire bénéficier chacun de sa générosité (v. #Mt 20:15 ; cf. #Ro 9:15).

 

14  Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi.{*}

15  Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? — {*}

16  Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.{*}

 

les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. En d’autres termes, tous arrivent ex æquo. Les ouvriers reçurent tous le plein salaire, indépendamment de la durée de leur travail. De même, le brigand sur la croix allait bénéficier de la pleine bénédiction du ciel, au même titre que ceux qui auraient œuvré leur vie entière pour Christ. C’est ainsi qu’agit la grâce de Dieu

 

17 ¶  Pendant que Jésus montait à Jérusalem, il prit à part les douze disciples, et il leur dit en chemin:

 

montait à Jérusalem. Ici commença son ultime voyage qui devait se terminer à la croix.

 

18  Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort,{*}

19  et ils le livreront aux païens, pour qu’ils se moquent de lui, le battent de verges, et le crucifient ; et le troisième jour il ressuscitera.{*}

 

crucifient. C’était la troisième fois que Jésus parlait de sa mort à ses disciples (cf. #Mt 17:22-23); de plus, trois d’entre eux l’avaient entendu s’entretenir à ce sujet avec Moïse et Elie lors de la transfiguration (#Lu 9:31). Cependant, cette fois-ci il ajouta quelques détails.

 

20 ¶  Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils, et se prosterna, pour lui faire une demande.

 

mère des fils de Zébédée. #Mr 10:35 affirme que Jacques et Jean posèrent eux-mêmes la question du v. 21. Il n’y a aucune contradiction entre ces deux versions. Il est possible qu’ils se soient adressés à Jésus tous ensemble ; plus probablement, ils en avaient discuté entre eux au préalable et chacun interrogea ensuite Jésus à part.

 

21  Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils, que voici, soient assis, dans ton royaume, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche.{*}

 

Ordonne …  mes deux fils. Il s’agit certainement d’une reprise des paroles de Jésus en #Mt 19:28. Jacques et Jean avaient poussé leur mère à faire part de leur demande orgueilleuse et égoïste à Jésus. Cette tendance individualiste réapparaissait souvent chez les disciples (cf. #Mt 18:1, #Mt 18:4 ; #Mt 23:11 ; #Mr 9:34 ; #Lu 9:46 ; #Lu 22:24, #Lu 22:26), jusque durant le dernier repas avec Jésus dans la chambre haute.

 

22  Jésus répondit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? Nous le pouvons, dirent-ils.{*}

 

Vous ne savez ce que vous demandez. La plus grande des gloires est offerte à ceux qui souffrent le plus pour Christ.

 

la coupe que je dois boire. La coupe de la colère de Dieu. Certains manuscrits ajoutent, ici et au v. 23: « ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé », renvoyant à l’immersion du Seigneur dans la souffrance (cf. #Lu 12:50). Mais les manuscrits les plus anciens ne portent pas cette leçon.

 

23  Et il leur répondit : Il est vrai que vous boirez ma coupe ; mais pour ce qui est d’être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui mon Père l’a réservé.{*}

 

Il est vrai. Jacques fut décapité (#Ac 12:2), Jean torturé et exilé à Patmos (#Ap 1:9) pour Christ.

 

à qui mon Père l’a réservé. Dieu décide souverainement qui il choisit.

 

24  Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères.

 

furent indignés. Par jalousie, sans doute. Ils auraient tous souhaité obtenir de Jésus des positions de faveur et de gloire s’ils avaient eu l’occasion d’en faire la demande.

 

25  Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.{*}

26  Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;{*}

27  et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.{*}

28  C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.{*}

 

20:25-28

Dans ce passage très riche, le Seigneur enseigna aux disciples que la grandeur et l’autorité parmi les croyants se mesuraient différemment que dans le monde. Les dirigeants païens gouvernent d’une façon dictatoriale, ils exercent leur autorité par le moyen d’une puissance charnelle. Les croyants sont appelés à agir différemment : ils dirigent véritablement lorsqu’ils se mettent au service des autres et qu’ils se sacrifient pour eux, à l’exemple de Christ.

donner sa vie comme la rançon de beaucoup. On pourrait traduire littéralement : « à la place de beaucoup ». Cette expression met en valeur le fait que Christ s’est sacrifié à la place du croyant. Une « rançon » était le prix payé pour racheter un esclave ou un prisonnier. La rédemption n’est pas un prix payé à Satan. La rançon est offerte à Dieu dans le but de satisfaire sa justice et d’apaiser sa colère contre le péché. Le prix payé fut la vie même de Christ, un sacrifice d’expiation par le sang (cf. #Lé 17:11 ; #Hé 9:22). Telle est la signification de la croix : Christ a pris notre place et s’est soumis lui-même au châtiment divin contre le péché (cf. #Esa 53:4-5 ). La souffrance endurée à la place des pécheurs, sous le poids de toute la colère de Dieu, est cette « coupe » qu’il devait boire (v. #Mt 20:22).

 

29 ¶  Lorsqu’ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.

 

sortirent de Jéricho. Il est aussi avéré qu’il y eut deux endroits appelés Jéricho : l’un était le tertre qui subsistait de l’ancienne ville (dont les ruines sont toujours visibles aujourd’hui), l’autre étant la ville toute proche et habitée de Jéricho. Jésus sortait peut-être de l’ancienne Jéricho et se dirigeait vers la nouvelle ville. Il est aussi possible que des événements qui se déroulèrent à des moments différents soient présentés comme s’ils avaient été simultanés. Dans ce cas, Christ aurait rencontré les aveugles une première fois avant d’entrer dans la ville, mais il les aurait guéris seulement au moment où il la quittait.

 

30  Et voici, deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait, et crièrent : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David !

 

deux aveugles. #Mr 10:46 et #Lu 18:35 ne mentionnent qu’un seul homme aveugle, et Luc affirme que cette rencontre eut lieu alors que Christ approchait de Jéricho (v. #Mt 20:29). Cependant, les difficultés ne sont pas aussi insurmontables qu’il y paraît : il y eut deux hommes aveugles, mais Bartimée (#Mr 10:46) fut le porte-parole des deux, c’est pourquoi Marc et Luc portent leur attention sur lui dans leurs récits. Il est aussi avéré qu’il y eut deux endroits appelés Jéricho : l’un était le tertre qui subsistait de l’ancienne ville (dont les ruines sont toujours visibles aujourd’hui), l’autre étant la ville toute proche et habitée de Jéricho. Jésus sortait peut-être de l’ancienne Jéricho et se dirigeait vers la nouvelle ville. Il est aussi possible que des événements qui se déroulèrent à des moments différents soient présentés comme s’ils avaient été simultanés. Dans ce cas, Christ aurait rencontré les aveugles une première fois avant d’entrer dans la ville, mais il les aurait guéris seulement au moment où il la quittait.

 

31  La foule les reprenait, pour les faire taire ; mais ils crièrent plus fort : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David !

32  Jésus s’arrêta, les appela, et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ? {*}

33  Ils lui dirent : Seigneur, que nos yeux s’ouvrent.

34  Emu de compassion, Jésus toucha leurs yeux ; et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent.

 

 

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