MATTHIEU 26 : 1 à 75

27/11/2021 00:01

JOUR 27 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MATTHIEU 26

MATTHIEU 26 : 1 à 75 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples:{*}

2  Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.{*}

 

la Pâque. C’était le temps choisi par Dieu pour la mort de Christ, qui avait toujours été l’antitype représenté par l’agneau sacrifié lors de la Pâque. Christ avait toujours échappé aux complots que fomentaient ses ennemis pour le tuer (#Lu 4:29-30 ; #Jn 5:18 ; #Jn 10:39), mais maintenant son temps était venu. Le véritable agneau de Dieu allait enlever le péché du monde (#Jn 1:29).

 

3  Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe ;

 

Caïphe. Caïphe occupa la charge de souverain sacrificateur de 18 à 36 apr. J.-C., une période exceptionnellement longue pour cette fonction. Le fait qu’il occupa ce poste pendant si longtemps laisse supposer des relations étroites avec Rome et avec la dynastie hérodienne. Il était le beau-fils d’Anne, son prédécesseur (#Jn 18:13). Il dirigeait toutes les affaires du temple et avait sans aucun doute tiré profit du commerce corrompu qui s’y menait. Son inimitié contre Jésus tient d’une animosité personnelle intense et particulièrement

 

4  et ils délibérèrent sur les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

5  Mais ils dirent : Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

 

pas pendant la fête. Les chefs religieux juifs, qui cherchaient à le tuer depuis si longtemps, décidèrent de remettre l’exécution de leur plan jusqu’à un moment plus favorable, mais ils ne purent le faire, car le temps de Dieu était venu

 

6 ¶  Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,

 

Simon le lépreux. Mentionné uniquement par Matthieu et Marc (#Mr 14:3), Simon était certainement un ancien malade guéri par Jésus, car les lépreux, considérés comme impurs, n’avaient pas le droit de mener une vie sociale normale ni même de vivre à l’intérieur des villes.

 

7  une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix ; et, pendant qu’il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête.

 

un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix. Marc précise que sa valeur était de « plus de trois cents deniers », soit l’équivalent d’environ une année de salaire. C’était effectivement un grand prix. Le coût du précieux flacon qui fut brisé (#Mr 14:3) augmentait d’autant la dépense. L’albâtre ressemblait au marbre ; extrait de carrières en Egypte, il pouvait être taillé pour façonner des récipients raffinés destinés à contenir des parfums de prix. Jean nous apprend que cette femme n’était autre que Marie, la sœur de Marthe et de Lazare (#Jn 12:3). On peut en déduire que les deux femmes firent le service du repas dans la maison de Simon. Matthieu et Marc indiquent que Marie oignit la tête de Jésus ; Jean ajoute qu’elle versa aussi du parfum sur ses pieds et qu’elle les essuya avec ses cheveux. Un acte d’adoration similaire est décrit en #Lu 7:36-38, mais les circonstances du moment et du lieu, ainsi que d’autres détails, indiquent clairement qu’il s’agit de deux situations différentes.

 

8  Les disciples, voyant cela, s’indignèrent, et dirent : A quoi bon cette perte ?

 

s’indignèrent. Jean précise que c’est Judas qui joua le rôle de porte-parole et qu’il le fit pour des motifs hypocrites (#Jn 12:4-6). De toute évidence, les autres disciples ne firent pas suffisamment preuve de discernement et se joignirent aussitôt à sa protestation.

 

9  On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres.

10  Jésus, s’en étant aperçu, leur dit : Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a fait une bonne action à mon égard {*}

11  car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.{*}

 

vous avez toujours des pauvres avec vous. Jésus ne dépréciait certainement pas le ministère à l’égard des pauvres, d’autant moins après la leçon qu’il venait de donner sur le jugement des brebis et des boucs (cf. #Mt 25:35-36). Toutefois, il révélait qu’il existait un ministère plus important que tous les autres : l’adorer. Tout autre que Dieu mériterait d’être accusé de blasphème pour une telle allégation. Une fois de plus, Jésus affirmait implicitement sa divinité

 

12  En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture.{*}

 

elle l’a fait pour ma sépulture. Cela ne signifie pas forcément que Marie ait été tout à fait consciente de la signification de son geste. Il est très improbable qu’elle ait su que Jésus se préparait à la mort, ou en tout cas qu’elle ait pu se douter de la date prochaine de son sacrifice. Il s’agissait ici d’un acte de pure adoration : Dieu avait parlé à son cœur, et en réponse elle accomplit cet acte symbolique et sacrificiel dont elle ignorait la signification profonde.

 

13  Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.{*}

 

en mémoire de cette femme. Cette promesse fut accomplie par l’inclusion de ce récit dans le N.T.

 

14 ¶  Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs,

15  et dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent.

 

trente pièces d’argent. Le prix d’un esclave (#Ex 21:32).

 

16  Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus.

17 ¶  Le premier jour des pains sans levain, les disciples s’adressèrent à Jésus, pour lui dire : Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ?

 

Le premier jour des pains sans levain. Les agneaux de la Pâque étaient tués (#Mr 14:12) le 14 du mois de Nisan (mars/avril), et le soir de ce jour-là, les Juifs mangeaient le repas de la Pâque. La fête des pains sans levain avait lieu immédiatement après la Pâque, du 15 au 21 Nisan. La totalité de cette période festive était désignée sous le nom de Pâque (#Lu 22:1) ou de fête des pains sans levain. Par conséquent, le « premier jour » était bien le 14 Nisan.

 

18  Il répondit : Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz : Le maître dit : Mon temps est proche ; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples.{*}

 

un tel. #Mr 14:13 et #Lu 22:10 précisent que les disciples pourraient identifier cet homme parce qu’il porterait « une cruche d’eau », une corvée normalement réservée aux femmes. De toute évidence, ils ne le connaissaient pas. Il pouvait s’agir d’un serviteur du propriétaire d’une maison avec « chambre haute », où ils devaient prendre le repas de la Pâque (#Mr 14:15 ; #Lu 22:12). Il est clair que Jésus prit ses dispositions pour ce repas de manière clandestine, afin d’éviter une trahison prématurée. Judas aurait sûrement alerté les chefs religieux et les anciens s’il avait connu par avance le lieu où il allait se dérouler (voir vv. 14-16). Mais aucun de ces événements ne devait arriver avant que le « temps » soit « proche ». L’arrangement soigné des circonstances montre que Jésus était entièrement, jusque dans les moindres détails, le maître du déroulement de sa propre crucifixion.

 

19  Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque.

19  Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque.

20  Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze.

 

se mit à table. Littéralement « s’allongea » cf. #Jn 13:25).

 

21  Pendant qu’ils mangeaient, il dit : Je vous le dis en vérité, l’un de vous me livrera.{*}

22  Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire : Est-ce moi, Seigneur ?

23  Il répondit : Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera.{*}

24  Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né.{*}

25  Judas, qui le livrait, prit la parole et dit : Est-ce moi, Rabbi ? Jésus lui répondit : Tu l’as dit.

26 ¶  Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.{*}

 

mangez, ceci est mon corps. Jésus transforma cette dernière Pâque en la première célébration de la cène. Il constitue l’antitype central dans les deux cérémonies, où il est représenté symboliquement par l’agneau pascal et les éléments du service de la communion. Les mots « ceci est mon corps » ne pouvaient en aucun cas être pris au sens littéral par les disciples présents au repas ce soir-là.

 

27  Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ;

28  car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.{*}

 

mon sang, le sang de l’alliance. Les alliances étaient ratifiées par le sang d’un sacrifice (#Ge 8:20 ; #Ge 15:9-10). Les paroles de Jésus font écho à celles de Moïse en #Ex 24:8. Le sang de la nouvelle alliance n’est pas celui d’un animal, mais le propre sang de Christ, répandu pour le pardon des péchés.

 

29  Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.{*}

 

le royaume de mon Père. Le royaume terrestre du millénium (voir #Lu 22:18, #Lu 22:29-30).

 

30  Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

 

chanté les cantiques. Probablement le #Ps 118. Le Talmud considérait les #Ps 113 à 118 comme le Hallel (psaumes de louange) d’Egypte. Ils étaient chantés à la Pâque

 

31 ¶  Alors Jésus leur dit : Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.{*}

 

une occasion de chute. Voir le v. 56. Jésus employa le même mot grec qu’en #Mt 24:10 (« succomberont »), où il décrivait la chute et la trahison spirituelles des temps de la fin. Cependant, ici, Jésus parlait d’une chute qui n’avait pas la gravité d’une apostasie complète et finale. Dans un moment de peur bien charnel, les disciples désavouèrent Christ (v. #Mt 26:34), mais il avait prié pour que leur foi ne défaille pas (#Lu 22:32 ; #Jn 17:9-11), et sa prière fut exaucée. Jésus cite ici #Za 13:7

 

32  Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.{*}

 

je vous précéderai en Galilée. Cela ne signifiait pas qu’ils ne le reverraient pas avant ce moment-là. Il se montra aux apôtres à plusieurs reprises avant qu’ils ne le revoient en Galilée (#Lu 24:15, #Lu 24:34, #Lu 24:36 ; #Jn 20:19, #Jn 20:26). Cependant, son apparition la plus importante après la résurrection eut lieu en Galilée, où « il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois » (#1Co 15:6).

 

33  Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.

34  Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.{*}

 

avant que le coq chante. « Deux fois », ajoute Marc. Le coq commençait à chanter vers trois heures du matin (cf. #Mr 13:35). Bien que Pierre et les autres disciples aient affirmé qu’ils ne rejetteraient jamais Christ (vv. #Mt 26:33, #Mt 26:35), quelques heures seulement les séparaient de l’accomplissement de cette prophétie (vv. #Mt 26:74-75 ; #Mr 14:66-72).

 

35  Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.

36 ¶  Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier {*}

 

Gethsémané. Littéralement « pressoir à huile ». C’était un lieu de rencontre habituel pour Christ et ses disciples (#Jn 18:2), situé face à Jérusalem de l’autre côté de la vallée du Cédron (#Jn 18:1). Un jardin de vieux oliviers y subsiste aujourd’hui encore. Judas n’ignorait rien des habitudes de Jésus, ce qui lui permit de le trouver là, bien que Christ n’ait pas dévoilé ses intentions par avance.

 

37  Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses.

38  Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez avec moi.{*}

 

triste jusqu’à la mort. Son angoisse n’avait rien à voir avec la peur des hommes ou les tourments physiques de la croix. Il ressentait une tristesse extrême parce qu’il lui faudrait bientôt boire la coupe de la fureur divine contre le péché

 

39  Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.{*}

 

cette coupe. Cf. v. #Mt 26:42. Dans l’A.T., la coupe symbolise souvent la colère divine contre le péché (#Esa 51:17, #Esa 51:22 ; #Jér 25:15-17, #Jér 25:27-29 ; #La 4:21-22 ; #Ez 23:31-34 ; #Ha 2:16). Le lendemain, Christ allait « porter les péchés de beaucoup » (#Hé 9:28), et la plénitude de la colère divine allait retomber sur lui (#Esa 53:10-11 ; #2Co 5:21). Tel était le prix du péché qu’il prit sur lui, le prix qu’il paya dans sa totalité. Son cri d’angoisse en #Mt 27:46 reflète l’extrême amertume de la coupe de colère qui lui fut donnée.

 

non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Cette expression n’implique pas qu’il y ait eu un conflit entre les personnes qui composent la Trinité. Au contraire, elle illustre la façon dont Christ, dans son humanité, soumit sans contrainte sa volonté à celle du Père. En toutes choses, il s’abandonna entre les mains du Père, précisément pour qu’il n’y ait aucun conflit entre la volonté divine et ses propres désirs. Voir #Jn 4:34 ; #Jn 6:38 ; #Jn 8:29 ; #Ph 2:8.

 

40  Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi !{*}

41  Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.{*}

 

la chair est faible. La tendresse de cette supplication est des plus touchantes. Christ était parfaitement conscient des sentiments propres à la faiblesse humaine (#Hé 4:15), il était cependant libre de tout péché. En cet instant précis, il luttait contre les passions humaines qui, sans être un péché en elles-mêmes, doivent être soumises à la volonté divine afin de ne laisser prise à aucun péché.

 

42  Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi : Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite !{*}

43  Il revint, et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis.

44  Il les quitta, et, s’éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.

45  Puis il alla vers ses disciples, et leur dit : Vous dormez maintenant, et vous vous reposez ! Voici, l’heure est proche, et le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.{*}

46  Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’approche.{*}

47 ¶  Comme il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.

 

Judas, l’un des douze. Voir le v. 14. Les quatre évangélistes désignent tous Judas par cette périphrase (#Mr 14:10, #Mr 14:43 ; #Lu 22:47 ; #Jn 6:71). Elle est utilisée une seule fois pour parler d’un autre disciple (#Jn 20:24). Les auteurs des Evangiles semblent l’employer pour souligner le caractère insidieux du crime de Judas, particulièrement dans ce passage où la trahison allait être consommée.

 

48  Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le.

49  Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Salut, Rabbi ! Et il le baisa.

50  Jésus lui dit : Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. {*}

 

ami. Ce n’est pas le mot grec habituel pour parler d’un « ami », car il signifie plutôt « camarade ».

 

51  Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille.

 

un de ceux. Jean identifie l’homme à l’épée comme étant Pierre et la victime comme Malchus (#Jn 18:10). Il est évident que Pierre n’avait pas visé l’oreille, mais la tête. Luc est le seul à mentionner le fait que Jésus guérit l’oreille de Malchus

 

52  Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.{*}

 

périront par l’épée. Pierre prit l’initiative de rétablir l’ordre par la force. Même si l’arrestation de Jésus était injuste, il n’avait aucun droit de faire lui-même la loi pour s’y opposer. La réplique de Jésus rappelait le principe de #Ge 9:6: « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé », une déclaration selon laquelle la peine capitale est la punition applicable en cas de meurtre.

 

53  Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ?{*}

 

plus de douze légions. Une légion romaine se composait de 6000 soldats, le nombre invoqué représentait donc un total de plus de 72 000 anges. En #2R 19:35, un seul ange tua plus de 185 000 hommes en une seule nuit. Un tel rassemblement d’anges aurait constitué une armée redoutable.

 

54  Comment donc s’accompliraient les Ecritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ?{*}

 

s’accompliraient les Ecritures. Dieu lui-même avait préparé la mort de Jésus dans les moindres détails (#Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28). La mort de Christ fut l’acte de soumission ultime à l’égard du Père et de sa volonté. Jésus lui-même restait parfaitement maître de la situation (#Jn 10:17-18). Pourtant, ce ne fut pas lui seul, mais aussi tous ceux qui l’entouraient y compris ses ennemis - qui accomplirent les prophéties de l’A.T. dans le moindre détail. Cela démontre sa divine souveraineté.

 

55  En ce moment, Jésus dit à la foule : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi.{*}

56  Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite. {*}

57 ¶  Ceux qui avaient saisi Jésus l’emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés.

 

le souverain sacrificateur Caïphe. #Jn 18:13 précise que Christ fut d’abord emmené vers Anne (le souverain sacrificateur précédent et beau-père de Caïphe) avant d’être envoyé lié dans la maison de Caïphe (#Jn 18:24). La conspiration était parfaitement planifiée, car « les scribes et les anciens » (les membres du sanhédrin, étaient déjà « assemblés » dans la maison de Caïphe, prêts à juger Jésus. On se situait alors entre minuit et le premier chant du coq (v. #Mt 26:74). Un tel interrogatoire était illégal à maints égards : les procès criminels ne devaient pas avoir lieu la nuit ; de plus, les procès pouvant entraîner une condamnation à mort devaient se tenir dans le temple et en public.

 

58  Pierre le suivit de loin jusqu’à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s’assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait.

59  Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir.

 

le sanhédrin. Le sanhédrin, le tribunal suprême d’Israël, était constitué de 71 membres sous la présidence du souverain sacrificateur. Ce tribunal se réunissait chaque jour au temple, excepté les jours de sabbat et d’autres jours festifs. En principe, il n’avait pas le pouvoir de condamner à la peine capitale (#Jn 18:31), mais, comme dans le cas d’Etienne, cette restriction n’empêchait pas les lapidations d’avoir lieu (cf. #Ac 6:12-14 ; #Ac 7:58-60). Les gouverneurs romains trouvaient souvent leur intérêt à ignorer de tels incidents. Dans le cas de Jésus, les hommes qui le jugeaient étaient ceux-là mêmes qui avaient préalablement comploté contre lui (cf. #Jn 11:47-50).

 

60  Mais ils n’en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux,

 

ils n’en trouvèrent point. Même si de nombreuses personnes était prêtes à se parjurer, le sanhédrin ne réussit pas à trouver de chef d’accusation suffisamment crédible pour inculper Jésus. De toute évidence, les « faux témoins » n’arrivaient pas à faire concorder leurs dépositions.

 

61  (26-60) qui dirent : (26-61) Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours.

 

détruire le temple de Dieu. Voir #Jn 2:19-21. Le récit des témoins déformait le sens des paroles de Jésus. #Mr 14:58 offre un rapport plus complet de leur témoignage.

 

62  Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit : Ne réponds-tu rien ? Qu’est-ce que ces hommes déposent contre toi ?

63  Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit : Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu.

 

Je t’adjure. Caïphe tentait de briser le silence de Jésus (v. #Mt 26:62). Le serment était censé le placer sous l’obligation légale de répondre. La réponse de Jésus (v. #Mt 26:64) impliquait l’acceptation de ce serment.

 

64  Jésus lui répondit : Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.{*}

 

Cette image est empruntée au #Ps 110:1 et à #Da 7:13.

 

65  Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d’entendre son blasphème.

 

le souverain sacrificateur déchira ses vêtements. Ce geste était normalement l’expression d’une profonde douleur (#2R 19:1 ; #Job 1:20 ; #Jér 36:24). Le souverain sacrificateur n’avait pas le droit de déchirer ses vêtements (#Lé 10:6 ; #Lé 21:10), mais le Talmud accordait une exception pour les souverains sacrificateurs qui étaient témoins d’un blasphème. La douleur affichée de Caïphe était aussi fausse que l’accusation de blasphème portée contre Jésus ; en réalité, il jubilait à l’idée d’avoir enfin trouvé un prétexte pour l’accuser (v. #Mt 26:60).

 

66  (26-65) Que vous en semble ? (26-66) Ils répondirent : Il mérite la mort.

67  Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets

68  (26-67) en disant : (26-68) Christ, prophétise ; dis-nous qui t’a frappé.

69 ¶  Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.

70  Mais il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu veux dire.

71  Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là ; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth.

72  Il le nia de nouveau, avec serment : Je ne connais pas cet homme.

73  Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre : Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître.

74  Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.

 

il se mit à faire des imprécations et à jurer. Prenant Dieu à témoin, il déclara : « Je ne connais pas cet homme ! » et prononça sur lui-même une sentence de mort de la main de Dieu si ses paroles n’étaient pas vraies. Les quatre Evangiles rapportent le reniement de Pierre. Cf. vv. #Mt 26:31-35.

 

75  Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.{*}

 

Et Pierre se souvint. #Lu 22:61 signale que le regard de Jésus croisa celui de Pierre à cet instant précis. Chez le disciple, cette circonstance ne put qu’alourdir le sentiment de honte insoutenable. « Et étant sorti » il quitta certainement la maison de Caïphe - « il pleura amèrement ». La véritable nature de Pierre se manifeste non dans son reniement, mais dans sa repentance. Ce récit nous rappelle non seulement nos propres faiblesses, mais aussi la richesse de la grâce divine (voir aussi #Jn 21:15-19).

 

 

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