MATTHIEU 3 : 1 à 17

04/11/2021 00:01

JOUR 4 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MATTHIEU 3

MATTHIEU 3 : 1 à 17 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  En ce temps-là parut Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée.

 

Jean-Baptiste. Cf. #Mr 1:2-14 ; #Lu 1:5-25, #Lu 1:57-80 ; #Lu 3:3-20 ; #Jn 1:6-8, #Jn 1:19-39.

 

le désert de Judée. La région située immédiatement à l’ouest de la mer Morte, un désert totalement dépourvu de vie. Il existait d’importantes communautés de la secte juive des Esséniens dans la région. Cependant, rien dans le texte biblique ne permet de supposer que Jean fut en relation avec elles. Apparemment, il avait prêché à l’extrémité nord de cette région, près de l’endroit où le Jourdain se jette dans la mer Morte (v. #Mt 3:6). Il peut sembler étrange d’avoir choisi ce lieu, situé à une bonne journée de marche de Jérusalem, pour annoncer l’arrivée d’un roi. Cela est pourtant en accord parfait avec la manière divine d’agir (#1Co 1:26-29).

 

2  Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

 

Repentez-vous. Il ne s’agit pas d’un changement de point de vue purement intellectuel, ni de l’expression d’un regret ou d’un remords. Jean-Baptiste parla de la repentance comme d’une séparation radicale d’avec le péché, laquelle produit nécessairement le fruit de la justice (v. #Mt 3:8). Le premier sermon de Jésus commença par le même impératif (#Mt 4:17).

 

le royaume des cieux. Cette expression est particulière à l’Evangile de Matthieu. Il emploie le mot « ciel » en tant qu’euphémisme pour parler de Dieu, dans le but de s’adapter à la sensibilité de ses lecteurs juifs (cf. #Mt 23:22). Dans la suite de l’Ecriture, il est toujours question du « royaume de Dieu ». Les deux expressions renvoient à l’étendue du pouvoir de Dieu sur ceux qui lui appartiennent. Le royaume est maintenant manifeste dans le règne spirituel de Dieu dans le cœur des croyants (#Lu 17:21); il sera un jour établi en tant que royaume terrestre dans une réalité physique (#Ap 20:4-6).

 

est proche. Dans une certaine mesure, le royaume est déjà présent, bien que sa plénitude sa réalisation complète - soit encore à venir.

 

3  Jean est celui qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète, lorsqu’il dit : C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

 

celui qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète. La mission de Jean fut décrite longtemps avant sa venue en #Esa 40:3-5 (voir les notes sur ces vv.). Les 4 Evangiles citent ce passage comme une prophétie parlant de Jean-Baptiste.

4  Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

 

un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir. Des vêtements pratiques et durables, même si leur confort et leur aspect laissaient à désirer. Jean fait penser à Elie, dont les Israélites attendaient le retour avant le jour du Seigneur (#Mal 4:5).

 

sauterelles. Elles faisaient partie des aliments autorisés par la loi (#Lé 11:22).

 

5  Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui ;

6  et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain.

 

baptiser. Le symbolisme du baptême de Jean puisait probablement dans les rituels de purification de l’A.T. (cf. #Lé 15:13). Par ailleurs, le baptême avait été longtemps administré aux prosélytes (non-Juifs qui se convertissaient au judaïsme). Le baptême de Jean était ainsi doté d’un symbolisme particulièrement fort et marquant en tant que signe de la repentance. Les Juifs qui s’y soumettaient admettaient avoir été comme des non-Juifs et reconnaissaient leur besoin de devenir le peuple de Dieu d’une manière authentique, dans leur cœur. (C’était une confession étonnante, compte tenu de leur aversion pour les non-Juifs.) Le peuple se repentait dans l’attente de l’arrivée du Messie. La signification du baptême johannique diffère quelque peu de sa signification chrétienne (cf. #Ac 18:25). En réalité, le baptême chrétien a modifié la signification du rituel, qui symbolise l’identification du croyant avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection (#Ro 6:3-5 ; #Col 2:12).

 

7 ¶  Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?

 

de pharisiens et de sadducéens. Les pharisiens étaient peu nombreux (environ 6000) et formaient une secte juive légaliste réputée pour son attachement rigide aux menus détails de la loi cérémonielle. Leur nom signifie « séparés ». Les rapports de Jésus avec les pharisiens furent généralement conflictuels. Il leur reprocha leur usage de la tradition humaine pour annuler l’Ecriture (#Mt 15:3-9) et, par-dessus tout, leur hypocrisie flagrante (#Mt 15:7-8 ; #Mt 22:18 ; #Mt 23:13, #Mt 23:23, #Mt 23:25, #Mt 23:29 ; #Lu 12:1). Les sadducéens étaient connus pour leur rejet du surnaturel. Ils ne croyaient pas à la résurrection des morts (#Mt 22:23) ni à l’existence des anges (#Ac 23:8). Contrairement aux pharisiens, ils ne faisaient aucun cas de la tradition humaine et dédaignaient le légalisme. Dans toute l’Ecriture, ils reconnaissaient l’autorité du seul Pentateuque. Ils étaient pour la plupart de riches membres de l’aristocratie au sein de la tribu des sacrificateurs ; au temps du roi Hérode, leur secte dirigeait le temple, malgré leur nombre plus restreint que celui des pharisiens. Les deux groupes avaient peu de choses en commun. Les sadducéens étaient des rationalistes libéraux, les pharisiens, des inconditionnels de la loi et des rituels ; les uns étaient des opportunistes politiques enclins au compromis, les autres, des séparatistes. Ils s’unirent pourtant dans leur opposition à Christ (#Mt 22:15-16, #Mt 22:23, #Mt 22:34-35), et Jean les traita publiquement de vipères.

 

la colère à venir. La prédication de Jean faisait écho à un thème connu de l’A.T., celui de la colère qui éclaterait au jour du Seigneur (p. ex. #Ez 7:19 ; #Sop 1:18. Pour les chefs spirituels juifs, son évocation représentait une critique particulièrement mordante, puisqu’ils pensaient que la colère divine était réservée aux non-Juifs.

 

8  Produisez donc du fruit digne de la repentance,

 

du fruit digne de la repentance. La repentance en elle-même ne représente pas une œuvre, mais les œuvres en sont le fruit nécessaire. La foi et la repentance sont indissolubles dans l’Ecriture. Dans un acte de repentance, l’homme se détourne du péché ; par la foi, il se rapproche de Dieu (cf. #1Th 1:9). Ce sont les deux faces d’une même pièce, toutes deux en rapport étroit avec la conversion (#Mr 1:15 ; #Ac 3:19 ; #Ac 20:21). Il faut noter que les œuvres dont parle Jean constituent le « fruit » de la repentance. Cependant, la repentance en elle-même n’est pas une « œuvre », pas plus que la foi.

 

9  et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham.

 

Abraham pour père. Voir #Jn 8:39-44. Ils croyaient que le simple fait d’être des descendants d’Abraham, et donc membres de la race élue de Dieu, leur assurait une sécurité spirituelle. Mais les descendants réels d’Abraham sont ceux qui partagent sa foi (cf. #Ro 4:16). Et « ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham » (#Ga 3:7, #Ga 3:29).

 

10  Déjà la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.

 

la cognée est mise à la racine. Un jugement irréversible était imminent.

 

11  Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu.

 

Trois types de baptême sont ici mentionnés :

 

1° d’eau, pour … amener à la repentance. Le baptême de Jean symbolisait la purification;

 

2° du Saint-Esprit. Tous ceux qui croient en Christ sont automatiquement baptisés du Saint-Esprit (#1Co 12:13); et

 

3° de feu. Dans l’ensemble de ce passage, le feu a la valeur de l’instrument du jugement (vv. #Mt 3:10, #Mt 3:12). Le baptême de feu signifie nécessairement un jugement sur ceux qui refusent de se repentir.

 

12  Il a son van à la main ; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.

 

van. Un outil qui servait à lancer le grain en l’air, de sorte que le vent le sépare de la bale.

 

13 ¶  Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui.

14  Mais Jean s’y opposait, en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi !

 

Jean s’y opposait. Aux yeux de Jean, son baptême symbole de la repentance - ne convenait pas pour celui qu’il savait être l’Agneau de Dieu parfait et sans tache (cf. #Jn 1:29).

 

15  Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus.

 

convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Christ s’identifia aux pécheurs. Il finirait même par porter leurs péchés et sa justice parfaite leur serait imputée (#2Co 5:21). Ce baptême était un élément nécessaire de la justice qu’il offrit aux pécheurs. Le premier événement public de son ministère est aussi riche de signification :

1° il était l’image de sa mort et de sa résurrection (cf. #Lu 12:50);

2° il préfigurait ainsi la signification du baptême chrétien

3° il marquait la première identification publique de Jésus avec ceux dont il allait porter les péchés (#Esa 53:11 ; #1Pi 3:18); et

4° il fut l’occasion de proclamer publiquement que Jésus était le Messie, auquel le ciel rendait un témoignage direct.

 

16  Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17  Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.

 

3:16-17

 

Jésus …  l’Esprit de Dieu …  une voix …  des cieux. Dans ce passage, les trois personnes de la Trinité sont clairement présentées. Le commandement du Père d’écouter le Fils ainsi que le témoignage et la puissance de l’Esprit inaugurèrent officiellement le ministère de Christ.

 

mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Cette proclamation céleste combine les paroles de #Ps 2:7 et #Esa 42:1, des prophéties certainement bien connues de ceux qui attendaient la venue du Messie. Cf. #Mt 17:5 ; #Mr 1:11 ; #Mr 9:7 ; #Lu 3:22 ; #Lu 9:35.

 

 

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