MATTHIEU 9 : 1 à 38

10/11/2021 00:01

JOUR 10 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MATTHIEU 9

MATTHIEU 9 : 1 à 38 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.

 

sa ville. Capernaüm. Jésus s’y était rendu pour échapper quelque temps à la foule (#Mt 8:18).

 

2  Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. {*}

 

tes péchés sont pardonnés. Le fait que l’homme fut amené sur un lit indique qu’il souffrait d’une paralysie grave. Les paroles de pardon de Jésus peuvent signifier que la paralysie était la conséquence directe des péchés de cet homme. Cf. #Jn 9:1-3

 

3  Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d’eux : Cet homme blasphème.

 

Cet homme blasphème. Cette accusation aurait été vraie pour qui que ce soit hormis Dieu incarné, car seul celui envers qui l’on a péché jouit de la prérogative de pardonner. Les paroles de Jésus à cet homme furent donc une affirmation sans équivoque de son autorité divine.

 

4  Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs ?{*}

 

connaissant leurs pensées. Cf. #Mt 12:25 ; #Jn 2:24. Bien que le Seigneur Jésus se soit humilié (#Ph 2:4-8) et qu’il ait choisi de ne pas faire usage de ses prérogatives divines lors de l’incarnation (#Jn 5:30), il était néanmoins pleinement Dieu et, à ce titre, omniscient. Voir #Mr 13:32 ; #Lu 2:52.

 

5  Car, lequel est le plus aisé, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, et marche ?{*}

 

lequel est le plus aisé. Il est certainement plus facile d’affirmer détenir le pouvoir d’absoudre les péchés que de manifester le pouvoir de guérison. Christ prouva ici qu’il avait le pouvoir de pardonner lorsqu’il guérit instantanément l’homme de sa paralysie. S’il pouvait accomplir ce qui semblait plus difficile, il pouvait faire aussi ce qui paraissait plus facile. Le pardon des péchés était pourtant l’œuvre la plus difficile des deux, puisque finalement Jésus dut sacrifier sa vie.

 

6  Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. {*}

7  Et il se leva, et s’en alla dans sa maison.

8  Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.

9 ¶  De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. {*}

 

assis au bureau des péages. L’humilité de Matthieu transparaît dans ce passage. Il ne cacha rien de son passé et ne présenta aucune justification. Alors que #Mr 2:14 et #Lu 5:27 emploient son nom d’autrefois (Lévi), Matthieu se désigne par le nom sous lequel il se fit connaître en tant que disciple (cf. #Mr 3:18 ; #Lu 6:15). Les collecteurs d’impôts appartenaient au groupe des personnes les plus méprisées de la société. De l’argent qu’ils récoltaient, une partie était souvent soutirée pour un gain personnel (cf. #Lu 19:8), l’autre constituait l’impôt dû à Rome. Ainsi, pour la nation juive, ils étaient non seulement des voleurs, mais encore des traîtres.

 

10  Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples.

11  Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ?

 

publicains C’étaient des Israélites qui collaboraient avec les Romains dans le but de taxer d’autres Juifs et de s’enrichir personnellement. Leur nom devint un symbole des gens de la pire espèce. Cf. #Mt 9:10-11 ; #Mt 11:19 ; #Mt 18:17 ; #Mt 21:31 ; #Mr 2:14-16 ; #Lu 5:30 ; #Lu 7:25, #Lu 7:29, #Lu 7:34 ; #Lu 18:11-13. Matthieu avait été l’un d’eux.

 

12  Ce que Jésus ayant entendu, il dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.{*}

 

bien …  malades. Les pharisiens se croyaient en bonne santé, c’est-à-dire purs et saints d’un point de vue religieux. Ceux qui étaient rejetés par la société n’avaient pas cette opinion d’eux-mêmes. Le salut ne peut approcher les hommes imbus de leur propre justice.

 

13  Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.{*}

 

Allez, et apprenez ce que signifie. Cette expression était fréquemment employée à l’encontre de ceux qui ne savaient pas ce qu’ils auraient dû savoir. Jésus cite #Os 6:6 (cf. #1S 15:22 ; #Mi 6:6-8), qui souligne la priorité absolue des préceptes moraux de la loi sur ses règles cérémonielles. Les pharisiens avaient tendance à porter toute leur attention sur l’aspect extérieur, sur la dimension rituelle et cérémonielle de la loi de Dieu, aux dépens de son contenu intérieur, éternel et moral. Cette attitude provoqua chez eux un endurcissement du cœur, conjugué à un esprit de critique et un sentiment d’autosatisfaction qui leur faisait mépriser les autres. Jésus renouvela sa réprimande sévère en #Mt 12:7.

 

14 ¶  Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?

 

disciples de Jean. D’après Luc, c’étaient les pharisiens qui posèrent cette question ;  cf. #Mr 2:18-20). Certains membres de ce groupe devaient être encore présents à l’arrivée des disciples de Jean. Rien n’empêche de penser que les uns et les autres interrogèrent Jésus ensemble.

 

nous et les pharisiens jeûnons. Cf. #Lu 18:12.

 

15  Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. {*}

 

alors ils jeûneront. Cette phrase indique que le jeûne est censé faire partie de la vie spirituelle (cf. #1Co 7:5). Il est associé à la tristesse (#Mt 9:14-15), la prière (#Mt 17:21), la charité (#Esa 58:3-6) et la recherche de la volonté de Dieu (#Ac 13:2-3 ; #Ac 14:23).

Jésus fit une comparaison avec un festin de noces pour expliquer que la joie des disciples d’avoir Christ parmi eux était trop grande pour le jeûne, qui était associé aux moments de tristesse et de prière intense.

 

16  Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit ; car elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait pire.{*}

 

une pièce de drap neuf à un vieil habit. Comme un morceau d’étoffe toute neuve ne peut raccommoder un tissu usé, ainsi la vérité de la nouvelle alliance ne peut être associée aux anciennes formes cérémonielles de la loi mosaïque.

 

17  On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent.{*}

 

du vin nouveau dans de vieilles outres. En raison de son élasticité, la peau des animaux était utilisée pour stocker du vin pendant la fermentation. Au cours de ce processus, la pression intérieure augmentait et tendait la peau. Une peau qui avait été déjà tendue manquait d’élasticité et pouvait se déchirer, mettant à mal aussi bien la peau que son contenu. Jésus utilisa cette illustration de la vie courante pour enseigner que les formes des anciens rituels, tels que les jeûnes cérémoniels que pratiquaient les pharisiens et les disciples de Jean, ne correspondaient plus au vin nouveau de la période de la nouvelle alliance (cf. #Col 2:17). Dans les deux comparaisons (vv. #Mt 9:16-17), le Seigneur disait en substance que le jeûne et leurs autres rituels n’avaient pas leur place dans l’Evangile.

 

18 ¶  Tandis qu’il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se prosterna devant lui, et dit : Ma fille est morte il y a un instant ; mais viens, impose-lui les mains, et elle vivra.

 

chef. Jaïrus (#Mr 5:22 ; #Lu 8:41) était un chef de la synagogue.

 

19  Jésus se leva, et le suivit avec ses disciples.

20  Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.

 

une perte de sang depuis douze ans. L’affliction de cette femme était due non seulement à un dysfonctionnement grave au niveau physique, mais aussi à son état permanent d’impureté rituelle (cf. #Lé 15:25-27). Cela signifiait que tout le monde l’évitait, y compris les membres de sa famille, et qu’elle était exclue du temple aussi bien que de la synagogue.

 

le bord de son vêtement. Cf. #Mt 14:36. Probablement une des franges, cousues sur les bords d’un vêtement, qui devaient rappeler à celui qui le portait d’obéir aux commandements de Dieu (#No 15:38-40 ; #De 22:12).

 

21  Car elle disait en elle-même : Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.

 

Fallait-il qu’elle eu une grande foi pour être convaincue de la sorte… ?

 

22  Jésus se retourna, et dit, en la voyant : Prends courage, ma fille, ta foi t’a guérie Et cette femme fut guérie à l’heure même. {*}

 

t’a guérie. Littéralement « t’a sauvée ».

 

23  Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu’il vit les joueurs de flûte et la foule bruyante,

 

les joueurs de flûte et la foule bruyante. L’environnement habituel, dans cette culture, à l’occasion de funérailles (cf. #2Ch 35:25). La foule comprenait généralement des pleureuses professionnelles, des femmes dont le rôle était de gémir plaintivement tout en répétant le nom du défunt et celui d’autres membres de la famille qui étaient morts récemment. Il en résultait un vacarme confus.

 

24  il leur dit : Retirez-vous ; car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. {*}

 

dort. Jésus n’était pas en train de dire que la mort annoncée de la fillette était une erreur de diagnostic. Il prédisait en fait sa résurrection. Il fit une déclaration semblable à propos de la mort de Lazare (#Jn 11:11), avant d’expliquer à ses disciples qu’il avait utilisé une métaphore (#Jn 11:14). Dans le N.T., le sommeil représente la mort (cf. #1Co 11:30 ; #1Co 15:51 ; #1Th 5:10).

 

ils se moquaient de lui. Qu’ils étaient prompts à changer leurs plaintes rémunérées en paroles de dérision !

 

25  Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune fille, et la jeune fille se leva.

26  Le bruit s’en répandit dans toute la contrée.

27 ¶  Etant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient : Aie pitié de nous, Fils de David !

 

Fils de David. Cf. #Mt 1:1 ; #Mt 12:23 ; #Mt 21:9, #Mt 21:15. Un titre messianique. Voir #Mt 20:29-34 pour un récit sensiblement similaire, bien que distinct.

 

28  Lorsqu’il fut arrivé à la maison, les aveugles s’approchèrent de lui, et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire cela Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. {*}

29  Alors il leur toucha les yeux, en disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi. {*}

 

selon votre foi. La foi fut à la base de certaines guérisons opérées par le Seigneur (dans ce cas, ce ne fut pas celle de la personne guérie, de même qu’en #Mt 9:2 ; #Mt 15:28); dans d’autres, elle n’entrait pas en ligne de compte (vv. #Mt 8:14-16 ; #Lu 22:51).

 

30  Et leurs yeux s’ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère : Prenez garde que personne ne le sache.{*}

 

que personne ne le sache. Répandre la nouvelle de ces miracles pouvait entraver la mission de Christ et détourner l’attention du public de son message. Marc note que c’est précisément ce qui se passa. Débordant de joie à cause du miracle, l’homme désobéit. En conséquence, Christ dut déplacer son ministère de cette ville vers le désert (#Mr 1:45).

 

31  Mais, dès qu’ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans tout le pays.

32  Comme ils s’en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque muet.

33  Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait : Jamais pareille chose ne s’est vue en Israël.

34  Mais les pharisiens dirent : C’est par le prince des démons qu’il chasse les démons.

 

le prince des démons. Les pharisiens avaient suffisamment vu la puissance de Jésus à l’œuvre pour y reconnaître la puissance de Dieu. Mais, dans leur incrédulité volontaire, ils affirmèrent que Jésus agissait par la puissance de Satan. cf. #Mt 25:41 ; #Mr 3:22 ; #Lu 11:15. Après tant de manifestations de la divinité de Jésus, les pharisiens déclarèrent qu’il venait de Satan. C’était tout à l’opposé de la vérité, ils le savaient bien ; cf. #Mt 9:34 ; #Mr 3:22 ; #Lu 11:15).

 

35 ¶  Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.

 

toute maladie. Jésus avait chassé la maladie dans une série de guérisons sans précédent, offrant ainsi le témoignage manifeste de sa divinité. Son rejet par les Juifs en fut d’autant plus odieux.

De toute l’histoire de l’A.T., aucun personnage ne manifesta autant de puissance, aucune époque ne connut autant de cas de guérison. Les guérisons physiques étaient très rares dans l’A.T. Christ choisit de montrer sa divinité en guérissant les malades, ressuscitant les morts et libérant les démoniaques. Ces actes ne servaient pas uniquement à démontrer le pouvoir du Messie sur les domaines physique et spirituel, mais aussi à exprimer la compassion de Dieu à l’égard de personnes affligées par le péché.

 

36  Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger.

 

il fut ému de compassion. L’humanité de Christ lui permit d’exprimer son attitude à l’égard des pécheurs sous forme d’une passion humaine. Il fut « ému » de compassion. Dieu, étant immuable, n’est pas sujet à des fluctuations d’humeur ni à des changements d’émotions (#No 23:19), mais Christ, qui était en tous points humain, doté de toutes les dispositions humaines, fut à certains moments touché jusqu’aux larmes par la condition misérable des pécheurs (#Lu 19:41 ;). Dieu lui-même exprima une compassion similaire par l’intermédiaire des prophètes (#Ex 33:19 ; #Ps 86:15 ; #Jér 9:1 ; #Jér 13:17 ; #Jér 14:17).

 

languissante et abattue. Les besoins spirituels du peuple étaient encore plus pressants que leur besoin de guérison physique. Des ouvriers plus nombreux seraient nécessaires pour y répondre (v. #Mt 9:37).

 

37  Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.{*}

 

moisson. Cf. #Lu 10:1-2. Le Seigneur parlait ici de la moisson spirituelle des âmes pour le salut.

 

38  Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.{*}

 

Priez donc. Jésus déclarait ainsi que les prières des croyants concouraient à l’accomplissement du plan de Dieu.

 

 

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