NÉHÉMIE 5 : 1 à 19 *** + NEHEMIAH 5 : 1 to 19 + NOTES TO JOHN MACARTHUR

18/05/2017 05:04

NÉHÉMIE  5 : 1 à 19 *** +
 

 1 ¶  Il s’éleva de la part des gens du peuple et de leurs femmes de grandes plaintes contre leurs frères les Juifs.

 

5:1-13

La situation économique s’était détériorée, du fait de l’opposition et des temps difficiles, et cela avait un effet dévastateur sur la vie, fragile, de Juda. Les pressions financières à l’intérieur même de la communauté agissaient de façon pire que l’opposition ennemie sur le moral des anciens exilés.

leurs frères les Juifs. Il s’agissait peut-être à nouveau des riches qui refusaient de travailler et avaient noué des alliances avec les ennemis. Les Juifs pauvres étaient fatigués de leur dur labeur, éprouvés par les railleries constantes de leurs ennemis, et ils manquaient du nécessaire pour vivre. N’ayant pas l’argent nécessaire pour payer leurs impôts, ils se voyaient dans l’obligation d’emprunter. Comme ils devaient travailler en ville, ils ne pouvaient pas cultiver les champs pour se nourrir. Des plaintes s’élevèrent en outre contre la terrible exploitation et les mesures d’extorsion pratiquées par les riches: ils refusaient d’aider leurs compatriotes, les obligeant à vendre leurs maisons et leurs enfants alors qu’ils n’avaient pas les moyens de les racheter. En temps normal, la loi offrait l’espoir d’une libération par la remise des dettes, tous les sept ans ou au cours de la cinquantième année, celle du jubilé (#Lé 25). La coutume du rachat permettait, par ailleurs, de libérer presque à n’importe quel moment l’individu asservi, mais la situation financière désespérée d’alors rendait apparemment cela impossible.

 

2  Les uns disaient : Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux ; qu’on nous donne du blé, afin que nous mangions et que nous vivions.

3  D’autres disaient : Nous engageons nos champs, nos vignes, et nos maisons, pour avoir du blé pendant la famine.

4  D’autres disaient : Nous avons emprunté de l’argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi.

5  Et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants ; et voici, nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles, et plusieurs de nos filles y sont déjà réduites ; nous sommes sans force, et nos champs et nos vignes sont à d’autres.

6 ¶  Je fus très irrité lorsque j’entendis leurs plaintes et ces paroles-là.

7  Je résolus de faire des réprimandes aux grands et aux magistrats, et je leur dis : Quoi ! vous prêtez à intérêt à vos frères ! Et je rassemblai autour d’eux une grande foule,

 

réprimandes aux grands et aux magistrats. La participation des grands et des magistrats au projet de reconstruction était négligeable (cf. #Né 3:5), et leur loyauté envers Tobija et les autres accentuait leur comportement opportuniste, les plaçant pour ainsi dire dans le camp de l’opposition. Ils étaient devenus des ennemis intérieurs.

 

prêtez à intérêt. Le terme utilisé pouvait désigner un intérêt normal ou excessif. Selon la loi mosaïque, les Juifs avaient l’interdiction d’exiger un intérêt sur les prêts qu’ils faisaient à leurs compatriotes, qu’il s’agisse d’argent, de nourriture ou de quoi que ce soit d’autre. Si la personne était sans ressources, ils devaient même considérer ce prêt comme un don. Si elle était en mesure de rembourser plus tard, ce devait être sans aucun taux d’intérêt (voir #Lé 25:36-37 ; #De 23:19-20). Une telle générosité caractérisait les hommes pieux (voir #Ps 15: 5 ; #Jér 15: 10 ; cf. #Pr 28: 8). En revanche, un intérêt pouvait être exigé des étrangers (#De 23: 20). Le taux d’intérêt pouvait dépasser 50% dans l’Antiquité. Une telle pratique profitait du désespoir des gens et rendait tout remboursement impossible; elle épuisait les ressources de la famille tout entière et réduisait les débiteurs à un esclavage permanent.

 

8  et je leur dis : Nous avons racheté selon notre pouvoir nos frères les Juifs vendus aux nations ; et vous vendriez vous-mêmes vos frères, et c’est à nous qu’ils seraient vendus ! Ils se turent, ne trouvant rien à répondre.

 

Nous avons racheté. Néhémie dénonça avec sévérité la mauvaise conduite de ceux qui avaient vendu leurs frères à travers la pratique de l’intérêt. Il mit leur attitude en contraste avec la sienne: lui-même avait racheté, avec ses propres ressources, des Juifs exilés qui avaient perdu leur liberté à Babylone à cause de leurs dettes.

 

9  Puis je dis : Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n’être pas insultés par les nations nos ennemies ?

10  Moi aussi, et mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l’argent et du blé. Abandonnons ce qu’ils nous doivent !

 

Moi aussi. Néhémie avait à nouveau donné l’exemple en accordant des prêts, mais sans exiger d’intérêt.

 

11  Rendez-leur donc aujourd’hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l’argent, du blé, du moût et de l’huile que vous avez exigé d’eux comme intérêt.

 

Rendez-leur donc aujourd’hui. Pour réparer le mal qu’ils avaient commis, les coupables devaient restituer ce qu’ils avaient confisqué à des personnes incapables de rembourser leurs prêts, y compris les intérêts qu’ils avaient encaissés.

 

12  Ils répondirent : Nous les rendrons, et nous ne leur demanderons rien, nous ferons ce que tu dis. Alors j’appelai les sacrificateurs, devant lesquels je les fis jurer de tenir parole.

 

jurer. Les coupables furent touchés dans leur conscience par les paroles de Néhémie. La peur, la honte et les regrets les poussèrent à jurer de rendre les biens confisqués avec les intérêts, et même de libérer les esclaves. Cette annulation des dettes eut un effet unificateur sur les deux parties concernées. La séance se termina officiellement par un engagement solennel du peuple au travers du serment prêté devant les sacrificateurs (ou « par » eux, selon une autre interprétation possible, en tant que représentants de l’administration). Tous promirent de rester fidèles à ce serment.

 

13  Et je secouai mon manteau, en disant: Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et de ses biens tout homme qui n’aura point tenu parole, et qu’ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide ! Toute l’assemblée dit : Amen ! On célébra l’Éternel. Et le peuple tint parole.

 

secouai mon manteau. Ce geste du gouverneur Néhémie, symbolisant une malédiction, appelait la colère de Dieu sur quiconque ne respecterait pas son engagement de libérer ses débiteurs. Le peuple se montra d’accord avec lui et respecta son engagement.

 

14 ¶  Dès le jour où le roi m’établit leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année jusqu’à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n’avons vécu des revenus du gouverneur.

 

trente-deuxième année. C’est-à-dire l’année au cours de laquelle Néhémie retourna auprès d’Artaxerxès en Perse (vers 433 av. J.-C.; cf. #Né 13: 6).

vécu des revenus du gouverneur. Il s’agissait des revenus liés à l’administration perse. Néhémie avait choisi de ne pas y recourir, car il aurait dû pour cela exiger des impôts de son peuple, déjà frappé par la pauvreté (v. #Né 5:15). Cette affirmation témoigne des richesses qu’il avait accumulées, en tant qu’échanson du roi en Perse, et prises avec lui. D’après les vv. #Né 5:17-18, il subvenait avec largesse aux besoins de 150 hommes (et leurs familles) qui exerçaient des responsabilités avec lui.

 

15  Avant moi, les premiers gouverneurs accablaient le peuple, et recevaient de lui du pain et du vin, outre quarante sicles d’argent ; leurs serviteurs mêmes opprimaient le peuple. Je n’ai point agi de la sorte, par crainte de Dieu.

 

quarante sicles. Environ un demi-kilo.

par crainte de Dieu. Si Néhémie n’opprimait pas ses compatriotes, contrairement à ses prédécesseurs, c’était parce qu’il estimait que cela constituerait un acte de désobéissance envers Dieu.

 

16  Bien plus, j’ai travaillé à la réparation de cette muraille, et nous n’avons acheté aucun champ, et mes serviteurs tous ensemble étaient à l’ouvrage.

 

nous n’avons acheté aucun champ. Même si l’époque était idéale pour acheter la propriété de ceux qui étaient obligés de vendre, Néhémie conserva une politique personnelle cohérente et ne chercha pas à profiter de la détresse d’autrui. Il travailla sur la muraille, au lieu de passer son temps à accumuler des biens.

 

17  J’avais à ma table cent cinquante hommes, Juifs et magistrats, outre ceux qui venaient à nous des nations d’alentour.

18  On m’apprêtait chaque jour un bœuf, six moutons choisis, et des oiseaux ; et tous les dix jours on préparait en abondance tout le vin nécessaire. Malgré cela, je n’ai point réclamé les revenus du gouverneur, parce que les travaux étaient à la charge de ce peuple.

 

revenus du gouverneur. Dans le Proche-Orient ancien, on calculait les dépenses du personnel d’un roi non en termes d’argent, mais en fonction des fournitures (cf. #1R 4:22 ; #1R 18: 19 ; #Ec 5:10).

 

19  Souviens-toi favorablement de moi, ô mon Dieu, à cause de tout ce que j’ai fait pour ce peuple !

 

Souviens-toi …  de moi. C’est la première de quatre prières identiques de Néhémie (cf. #Né 13: 14, #Né 13: 22, #Né 13: 31).

 

 

NEHEMIAH  5 : 1 to 19 + NOTES TO JOHN MACARTHUR

 

1 ¶ And the men of the people and of their wives raised great complaints against their brethren the Jews.

 

5: 1-13

The economic situation had deteriorated, owing to the opposition and the difficult times, and this had a devastating effect on the fragile life of Judah. Financial pressures within the community were acting worse than enemy opposition on the morale of former exiles.

Their brothers the Jews. Perhaps they were again the rich who refused to work and had formed alliances with the enemies. The poor Jews were tired of their hard work, tested by the constant taunts of their enemies, and they lacked the necessaries of life. Not having the money to pay their taxes, they were forced to borrow. Since they had to work in the city, they could not cultivate the fields for food. Complaints were also raised against the terrible exploitation and extortion practiced by the rich: they refused to help their compatriots, forcing them to sell their houses and children when they did not have the means to Redeem them. Normally, the law offered the hope of a liberation by the surrender of debts, every seven years or in the fiftieth year, that of the jubilee (# Le 25). The custom of redemption, moreover, freed almost at any moment the enslaved individual, but the desperate financial situation of that time apparently made this impossible.

 

2 Some said, We, our sons and our daughters, are many. That we may be given corn, that we may eat, and live.

3 And others said, We have committed our fields, our vineyards, and our houses, to have corn during the famine.

4 And others said, We borrowed money from our fields and our vineyards for the tribute of the king.

5 Yet our flesh is like the flesh of our brethren, our children are like their children; And, behold, we subdue our sons and our daughters to bondage, and many of our daughters are already slain; We are without strength, and our fields and vineyards are to others.

6 ¶ I was very angry when I heard their complaints and these words.

7 And I resolved to reprove the great and the rulers, and I said unto them, What! You lend interest to your brothers! And I gathered a great crowd around them,

 

Reprimands to the great and the magistrates. The participation of the major and the magistrates in the reconstruction project was negligible (see # 3: 5), and their loyalty to Tobija and others accentuated their opportunistic behavior, placing them, so to speak, in the opposition camp. They had become internal enemies.

 

Lend to interest. The term used could refer to normal or excessive interest. According to Mosaic law, Jews were prohibited from demanding interest on their loans to their compatriots, whether it was money, food or anything else. If the person was destitute, they would even consider the loan as a gift. If she was able to repay later, it had to be without any interest rate (see # Le 25: 36-37; #De 23: 19-20). Such generosity was characteristic of godly men (see #Ps 15: 5, # Jer 15:10, cf. #Pr 28: 8). On the other hand, interest could be demanded of foreigners (# 23:20). The interest rate could exceed 50% in antiquity. Such a practice took advantage of the despair of the people and rendered any reimbursement impossible; It exhausted the resources of the entire family and reduced the debtors to a permanent slavery.

 

8 And I said unto them, We have redeemed, according to our power, our brethren, the Jews sold to the nations; And you would sell your brothers yourselves, and we would sell them! They were silent, finding nothing to answer.

 

We have redeemed. Nehemiah denounced with severity the evil conduct of those who had sold their brethren through the practice of interest. He put their attitude in contrast with his own: he himself had redeemed, with his own resources, exiled Jews who had lost their liberty to Babylon because of their debts.

 

9 And I said, What you do is not good. Should not you walk in the fear of our God, lest we should be insulted by the nations our enemies?

10 I, too, and my brothers and my servants, have lent them money and grain. Let us give up what they owe us!

 

Me too. Nehemiah had set an example again by granting loans, but without requiring any interest.

 

11 Therefore give them back to them their fields, their vineyards, their olive-trees, and their houses, and the hundredth of the silver, and the corn, and the wine, and the oil, which you have required of them as an interest.

So give them back today. To remedy the evil they had committed, the culprits had to return what they had confiscated to people who were unable to repay their loans, including the interest they had received.

 

12 And they said, We will give them up, and we will ask them nothing, and we will do as you say. Then I called the priests, before whom I made them swear to keep my word.

 

swear. The guilty were touched in their conscience by the words of Nehemiah. Fear, shame and regret forced them to swear to confiscate the property with the interests, and even to free the slaves. This cancellation of debts had a unifying effect on the two parties concerned. The session officially ended with a solemn pledge of the people through the oath taken before the priests (or "by them, according to another possible interpretation, as representatives of the administration"). All promised to remain faithful to this oath.

 

13 And I shook my cloak, saying, God shake in the same manner out of his house and in his possessions every man who has not kept his word, and thus let this man be shaken and left empty. All the congregation said, Amen! The Lord was celebrated. And the people kept their word.

 

Shook my coat. This gesture of Governor Nehemiah, symbolizing a curse, called God's wrath on anyone who would not respect his commitment to free his debtors. The people agreed with him and respected his commitment.

 

14 ¶ From the day that the king appointed me their ruler in the land of Judah, from the twentieth year to the thirty-second year of king Artaxerxes, twelve years, neither I nor my brothers lived Of the Governor.

 

Thirty-second year. That is to say, the year in which Nehemiah returned to Artaxerxes in Persia (about 433 BC, cf. Born 13: 6).

Income of the governor. These were revenues related to the Persian administration. Nehemiah had chosen not to have recourse to it, for by this he should have exacted taxes from his people, already struck by poverty (see # 5:15). This affirmation bears witness to the riches which he had accumulated, as the king's swordsman in Persia, and taken with him. According to vv. # Born 5: 17-18, he generously supported the needs of 150 men (and their families) who had responsibilities with him.

 

15 Before me the first rulers overwhelmed the people, and received bread and wine from him, besides forty shekels of silver; Their servants even oppressed the people. I did not do so, out of fear of God.

 

Forty shekels. About half a kilo.

For fear of God. If Nehemiah did not oppress his compatriots, contrary to his predecessors, it was because he felt that this would constitute an act of disobedience to God.

 

16 Moreover, I have worked to repair this wall, and we have not bought any field, and my servants all together were at work.

 

We did not buy any fields. Even though the time was ideal to buy the property of those who were forced to sell, Nehemiah maintained a coherent personal policy and did not seek to profit from the distress of others. He worked on the wall, instead of spending his time accumulating property.

 

17 I had at my table a hundred and fifty men, Jews and magistrates, besides those who came to us from the nations around.

18 Every day I was given an ox, six sheep chosen, and birds; And every ten days they prepared in abundance all the necessary wine. In spite of this, I did not claim the revenues of the governor, because the work was the responsibility of this people.

 

Income of the governor. In the ancient Near East, the expenses of a king's staff were calculated not in terms of money, but in terms of supplies (see # 1R 4:22; # 1R 18:19; #Ec 5:10) .

 

19 Remember me, O my God, for all that I have done for this people.

 

Remember me. This is the first of four identical Nehemiah prayers (see # B.13: 14, # B.13: 22, # B.13: 31).8

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