
Ombre
16/10/2019 12:01Ombre. (Hébreu tsel ; grec skia ; episkiazô : couvrir de son ombre ; kataskiazô : causer de l’ombre). Zone sombre créée par un corps opaque qui intercepte la lumière (#Jug 9:36 ; #Jér 6:4). Dans la Bible, le mot ombre est surtout utilisé au sens figuré Il s’applique d’abord à la protection de Dieu et en particulier au salut. En effet, si le soleil donne de la lumière et de la chaleur, il peut aussi brûler (surtout dans les pays où la Bible est née) et faire souffrir (#2R 4:18-20 ; #Jon 4:8 ; #Esa 49:10 ; #Ap 7:16) ; mais l’ombre protège (#No 14:9 ; #Job 7:2 ; #Jon 4:5-6). De manière semblable, Dieu cache l’homme à l’ombre de ses ailes (#Ps 17:8; 36:8; 57:2; 63:8). Il couvre son serviteur à l’ombre de sa main (#Esa 49:2; 51:16), celui qui habite sous l’abri du Tout-Puissant (#Ps 91:1). De manière similaire, la puissance de guérison conférée aux apôtres se manifeste par exemple lors du passage de l’ombre de Pierre sur les malades (#Ac 5:15). Dans #Lu 1:35, l’ange annonce à Marie que la puissance de Dieu la couvrira de son ombre, c’est-à-dire qu’il accomplira en elle une création étrangère à l’ordre de la nature. Le mot ombre peut aussi s’appliquer à la protection assurée par un homme ou par l’alliance militaire avec un pays (#Esa 30:3).
Par ailleurs, lorsqu’on ne voit que l’ombre d’une chose, on ne peut pas se faire une idée exacte de ce qui la provoque. Voir l’ombre d’une certaine réalité signifie en avoir une connaissance imprécise, une image dont on ne distingue que les contours. Les pratiques légales juives étaient « l’ombre des choses à venir », c’est-à-dire une image vraie, mais incomplète et sans valeur indépendamment de la réalité incarnée par Jésus-Christ (#Col 2:17 ; #Hé 8:5; 10:1). L’ombre d’un inconnu est menaçante. Ainsi, l’ombre de la mort (#Esa 9:1 ; #Jér 13:16 ; #Mt 4:16 ; #Lu 1:79) plane sur tous les vivants et leur insuffle la peur. L’expression est utilisée très souvent dans Job (#Job 3:5; 10:21; 12:22; 16:16; 24:17; 28:3; 34:22; 38:17) et dans les Psaumes (#Ps 23:4; 44:20; 107:10,14). Mais l’ombre reculera et laissera la place à la brise du jour, c’est-à-dire à la gloire éternelle (#Ca 2:17) et la lumière resplendira sur ceux qui habitent le pays de l’ombre de la mort (#Esa 9:1 ; #Mt 4:16 ; #Lu 1:79).
L’ombre symbolise aussi le caractère passager de la vie : l’homme est semblable à une ombre qui disparaît sans laisser de trace (#1Ch 29:15 ; #Job 8:9; 14:2; 17:7 ; #Ps 102:12; 144:4 ; #Ec 6:12). Par contre, Dieu est le Père des lumières, c’est-à-dire le créateur des astres resplendissants. En lui ne se trouve ni changement ni ombre de variation (#Ja 1:17) comme c’est le cas pour les astres qui ne répandent pas toujours une lumière égale. En Dieu, il n’y a jamais d’ombre, car « Dieu est lumière, et il n’y a point en lui de ténèbres » (#1Jn 1:5).
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