Oraison dominicale

12/08/2019 13:09

Oraison dominicale. Nom donné au « Notre Père » (#Mt 6:9-13 ; #Lu 11:2-4). Le texte se présente avec quelques variantes dans les deux évangiles. Matthieu le situe dans le cadre du Sermon sur la montagne, Luc dans le contexte d’un enseignement sur la prière donné au cours du ministère en Pérée, après le départ de Jésus de la Galilée. Le texte de Luc dans les manuscrits les plus importants omet la 3e et la 7e demande, la formulation des 4e et 5e demandes diffèrent légèrement. Ces divergences nous avertissent que le Notre Père n’était certainement pas donné comme une formule invariable à réciter telle quelle, mais comme un résumé de ce que toute prière devrait contenir. Cette prière a certainement été répétée à plusieurs occasions. La doxologie finale (« car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire aux siècles des siècles ») ne figure dans aucun ancien manuscrit. C’est une addition provenant de sources liturgiques des premiers siècles. Dans la Didaché, nous trouvons la recommandation : « Trois fois par jour, tu prieras ainsi : À toi est la puissance et la gloire dans l’éternité » (VII, 2). La doxologie complète se trouve dans les Constitutions apostoliques (1.VII, 24) et fut peut-être intégrée de là dans le texte de Matthieu parce que les prières juives se terminaient toujours par une doxologie. Elle présente des similitudes avec #1Ch 29:10-13 ; #Da 2:37 ; #2Ti 4:18.

      L’oraison dominicale remplissait les conditions idéales de la prière juive qui devait consister en trois parties : la louange de Dieu, 7 demandes individuelles et une doxologie finale. Elle a des affinités certaines avec le Shemone Esré et le Qaddish et d’autres prières juives de l’époque qui appellent aussi Dieu : Père dans les cieux, qui contiennent la demande « que ton nom soit sanctifié » (Qaddish 1 ; Shemone 3), l’idée du « règne » de Dieu et de sa volonté, l’imploration relative au pardon des péchés (Shemone 6, Berakhot 16b) et à la délivrance de « Satan le destructeur ». Ces similitudes ne s’expliquent pas nécessairement par une dépendance littéraire, elles sont plutôt dues au fait que la piété juive et Jésus ont puisé leur inspiration dans la révélation de l’Ancien Testament où apparaissent l’idée de Dieu, Père de son peuple (#De 32:6 ; #Esa 63:16 ; #Jér 31:9), la sanctification du nom de Dieu (#Ex 20:7 ; #Lé 22:32) et la demande de la rémission des péchés (#Ex 32:32 ; #1R 8:34,36,39,50 ; #Da 9:19). La prière résume aussi l’enseignement de Jésus lui-même sur Dieu notre Père (#Mt 6:32), son règne, sa justice et, par conséquent, la confiance que nous pouvons avoir en Lui (#Mt 6:33), l’amour fraternel commandant le pardon des offenses (#Mr 11:25), la libération du mal dans la tentation (#Mr 14:36 ; #Jn 17:15 cf. #2Th 3:3 ; #2Ti 4:18). Elle a aussi des éléments communs avec la prière sacerdotale (#Jn 17) : la glorification de Dieu (#Jn 17:1), l’accomplissement de son œuvre sur la terre (#Jn 17:4), le nom de Dieu (#Jn 17:6), être gardé du Malin et du mal (#Jn 17:15). Les pensées fondamentales se retrouvent dans la théologie de Paul (#1Co 10:13; 15:28 ; #Ep 4:32 ; #Ph 2:9). L’ensemble de la prière respire une attente joyeuse du monde nouveau dans lequel Dieu seul régnera et où le mal sera définitivement vaincu. Il ne faudra donc jamais oublier cette dimension eschatologique dans l’interprétation du Notre Père.

 

      Trois points ont causé des difficultés aux traducteurs :

1) Notre pain de ce jour. Voir Pain quotidien.

2) Ne nous soumets pas à la tentation. Voir Tentation, dernier paragraphe.

3) Délivre-nous du mal ou du Malin. Voir Mal (Délivre-nous du).

 

 

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