Parfait, Perfection

09/02/2019 09:45

Parfait, Perfection. Dans la Bible, une quinzaine de termes hébreux et grecs sont rendus en français par les mots parfait, perfection, rendre parfait, etc. Parmi eux Tamim, qui signifie sans défaut. Ce mot s’applique aux animaux physiquement sans défaut, donc aptes aux sacrifices (cf. #Lé 22:21).

      Dieu est parfait, c’est-à-dire il a toutes les qualités et il est moralement irréprochable (#Mt 5:48). Sa science, sa Loi, ses voies et ses œuvres sont parfaites (#2S 22:31 ; #Job 37:16 ; #Ps 18:31; 19:8). Mais l’homme peut aussi être tamim, c’est-à-dire juste ou intègre (Noé : #Ge 6:9 ; Abraham : #Ge 17:1 ; Job : #Job 1:1 ; etc.), il a son cœur tout entier à Dieu (#1R 15:14).

      Le mot hébreu tam (littéralement pur, sain), voisin de tamin, apparaît dans #Ca 5:2; 6:9 où il désigne la beauté parfaite de la Sulamite. Ce mot hébreu s’applique en outre aux hommes intègres et obéissants (#Job 1:1,8; 2:3 ; #Ps 37:37; 64:5).

      Au sens figuré, Sion et Jérusalem sont parfaites, c’est-à-dire leur beauté est sans tache (les mots hébreux employés ici sont des dérivés de kalal qui signifie être parfait, #Ps 50:2 ; #La 2:15 ; #Ez 16:14). TaKhlit et tiKhlah contiennent aussi l’idée de perfection : #Ps 119:96 met la Loi divine parfaite en opposition avec la perfection terrestre et #Ps 139:22 parle même d’une haine parfaite.

      Dans le Nouveau Testament, les termes grecs les plus courants pour le mot perfection sont le verbe teleioô et ses dérivés. Étant donné que les Septante ont traduit l’hébreu tamim par teleioô, ce mot signifie aussi obéir à la volonté de Dieu. Teleios (= parfait) est employé dans ce sens dans #Mt 19:21 : Jésus dit au jeune homme riche : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres… » Dans #Mt 5:48, Jésus enseigne ses disciples d’être parfaits comme leur Père céleste l’est : ils doivent manifester leur amour aussi bien envers leurs amis que leurs ennemis, comme le Père aime l’humanité tout entière.

      Dans l’épître de Jacques, teleios a parfois le sens particulier de mûr, être arrivé à maturité : « il faut que la patience accomplisse son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis… » (#Ja 1:4). En d’autres termes, les chrétiens n’atteignent la maturité spirituelle que si leur foi mise à l’épreuve produit la constance. La constance s’accomplit dans l’obéissance qui n’est pas seulement la capacité d’écouter, mais aussi celle de mettre en pratique « la loi parfaite, la loi de la liberté » (#Ja 1:25). Dans #Ja 1:17, l’apôtre affirme que tout cadeau parfait vient de Dieu, c’est-à-dire que les dons divins sont excellents et donnés pour permettre aux chrétiens de persévérer dans les épreuves.

      Dans 1 Jean, teleioô désigne 4 fois l’amour parfait que les chrétiens doivent se manifester les uns envers les autres (#1Jn 2:5; 4:12,17,18). Dans ces versets, il semble que l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ soit « amené à la perfection » lorsque les chrétiens obéissent à ce commandement suprême.

      Dans les épîtres de Paul, teleios est employé plusieurs fois dans le sens d’être mûr ou fait (des hommes faits) (#1Co 2:6 ; #Ep 4:13 ; #Ph 3:15 ; #Col 1:28; 4:12). Dans d’autres passages, il signifie achevé, parfait. Dans #Ro 12:2, Paul exhorte ses lecteurs à être transformés par le renouvellement de leur intelligence afin qu’ils puissent discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. Dans #1Co 13:9-12, Paul met en opposition la connaissance partielle (imparfaite) présente avec la connaissance parfaite qui attend les hommes à l’avènement de Jésus-Christ. Dans #Ph 3:12, Paul emploie les mots des adversaires de la foi qui prétendaient avoir atteint la perfection : « Ce n’est pas que j’aie déjà atteint la perfection ». Dans #Col 3:14, l’amour est le lien de la perfection, il unit les différent membres de la communauté pour former le Corps de Christ. En outre, il mène à la perfection, c’est-à-dire la maturité spirituelle qui est le but à atteindre dans le Corps de Christ (cf. #Ep 4:13-16).

      Dans l’épître aux Hébreux, l’auteur emploie le mot perfection dans le sens spécial que la Septante a donné à ce mot, à savoir : qualifié pour le service cultuel (pour un prêtre) ou, de manière plus générale : apte à se tenir en présence de Dieu. Est donc parfait celui qui peut avoir un libre accès au Père et jouir d’une pleine communion avec lui. Jésus, qui a souffert pour les péchés comme un agneau sans tache, a été vraiment qualifié pour être le grand prêtre éternel. En entrant dans le tabernacle plus grand et plus parfait (= le sanctuaire céleste, c’est-à-dire dans la présence même de Dieu, #Hé 9:11) et en s’offrant lui-même en sacrifice (cf. #Hé 9:25 et suivant), Jésus a réalisé la perfection que la Loi ne pouvait atteindre. Il a purifié les hommes du péché et les a rendus parfaits pour venir en présence de Dieu (#Hé 10:14,19-22). Ainsi dans la terminologie cultuelle de l’épître aux Hébreux, la perfection s’applique à Jésus-Christ le grand prêtre et aux chrétienx qui peuvent se tenir devant Dieu, leur vie purifiée du péché.

 

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