
Péqah ; Pékach ; Pékah ; Pékakh ; Péca
07/08/2018 14:31Péqah (JÉRUSALEM, T.O.B.) ; Pékach (SEGOND) ; Pékah (SYNODALE) ; Pékakh (DARBY) ; Péca (Français Courant) : (Dieu) a ouvert (les yeux). Fils de Remaliahou. Officier de Peqahya, roi d’Israël, qu’il tua afin de s’emparer du pouvoir. Il s’adonna au culte du veau comme l’avait pratiqué Jéroboam I (#2R 15:25-28). À la fin du règne de Yotam, roi de Juda, Péqah s’allia à Retsîn, roi de Syrie, pour attaquer Juda et lui imposer un autre roi. Les coalisés envahirent Juda lorsqu’Ahaz succéda à Yotam. Les Syriens, projetant d’opérer la jonction avec Péqah à Jérusalem, s’avancèrent à l’est du Jourdain. Incendiant et pillant tout, l’armée de Péqah se dirigea vers Jérusalem, dont les habitants étaient terrorisés. Le prophète Ésaïe assura au roi et au peuple que l’Éternel les délivrerait s’ils se confiaient pleinement en lui. Méprisant ce conseil, Ahaz préféra acheter le secours de Tiglath-Piléser III, roi d’Assyrie. L’armée assyrienne traversa la Galilée (#2R 15:29) et gagna la Philistie en 734 avant Jésus-Christ, ce qui obligea Péqah et Retsîn à retirer leurs troupes du pays de Juda pour protéger leurs propres États. En se retirant, Péqah déporta de nombreux habitants de Juda, mais certains chefs d’Israël les vêtirent, les nourrirent et les renvoyèrent chez eux, grâce aux exhortations du prophète Oded (#2R 16:5-9 ; #2Ch 28:5-15 ; #Esa 7:1-13). En 730 avant Jésus-Christ Osée, fils d’Éla, tua Péqah, puis monta sur le trône d’Israël (#2R 15:30), agissant avec la complicité de Tiglath-Piléser III.
Le texte hébreu actuel dit que le règne de Péqah dura 20 ans (#2R 15:27) ; or il n’est guère possible que ce souverain ait occupé si longtemps le trône de Samarie, car Ménahem, l’un de ses prédécesseurs, occupait ce trône vers 738 avant Jésus-Christ, alors que Tiglath-Piléser III était déjà roi d’Assyrie (#2R 15:19). Les savants s’accordent pour penser que le règne de Péqah n’a pu être aussi long. Voici peut-être une solution de ce problème : la déclaration de #2R 15:27 : « la 52e année d’Azaria, roi de Juda, Péqah, fils de Rémaliahou, régna sur Israël à Samarie. Il régna 20 ans », ne signifie pas nécessairement qu’il régna durant ces 20 ans à Samarie. L’association de Péqah avec des Galaadites (#2R 15:25) pourrait indiquer qu’il établit d’abord sa domination sur le nord du pays de Galaad et sur la Galilée (peut-être en 749 avant Jésus-Christ) à la faveur des troubles survenus lors de Jéroboam II, et qu’il y maintint son autorité pendant la majeure partie du règne de Ménahem. Ce serait la raison de l’appel au secours que Ménahem adressa à Tiglath-Piléser III, qui envahit le nord du royaume d’Israël et affermit la royauté de Ménahem sur tout le pays (#2R 15:19). Péqah aurait ensuite cessé de s’opposer à Ménahem (tout comme Abner au temps de David), et lui aurait juré fidélité. Ménahem lui aurait alors conféré une fonction importante dans l’armée israélite. Après la mort de Ménahem, Péqah, appuyé peut-être par Retsîn en l’absence de Tiglath-Piléser III, s’empara du trône d’Israël en la 52e année d’Azaria, roi de Juda, et gouverna cette fois-ci tout le territoire. Voir Chronologie IV.
Note archéologique. Péqah était un officier, c’est-à-dire le « 3e homme » (chalich) de Peqahya, roi d’Israël, qu’il tua pour lui succéder. On trouve le nom de Péqah inscrit sur un fragment de poterie d’un vase à vin du 8e siècle, à Hatsor. Il est marqué : « pour Péqah, Semader ». On pense que « Semader » est une sorte de vin. Tiglath-Piléser III (Poul), qui envahit le royaume du nord en 732 avant Jésus-Christ opérant ainsi la première déportation d’Israël, dit dans ses annales avoir remplacé Péqah par Osée.
À la fin du 19e siècle, Clermont-Ganneau acheta à Nablus un sceau portant l’effigie et le nom de Péqah (voir dessin). D’après Pierre Bordreuil, l’absence de couronne sur l’effigie indique probablement que Péqah n’était pas encore roi, mais seulement chalich. Pierre Bordreuil dit : « Peut-être un jour découvrirons-nous un sceau de Péqah comme roi » (voir #2R 15:23-25).
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