
Perdition ; Perdre
07/08/2018 14:28Perdition ; Perdre. (Grec apôleia = perdition, ruine, destruction ; verbe apollumi =[ moyen] périr, être perdu). La perte d’un objet coupe le lien qui existait entre lui et son propriétaire, il ne lui appartient plus, ne lui sert plus, il reste isolé, inutile — à moins de devenir la propriété d’un autre. Perdre son chemin, c’est s’égarer, perdre un être cher plonge dans la tristesse, perdre la vie, c’est mourir. Il était normal que l’expérience commune de la perte serve de métaphore à la ruine, la destruction, la mort.
L’Ancien Testament utilise ce mot en premier lieu pour une ruine et un anéantissement terrestres (#Ex 21:26 ; #Lé 26:26 ; #No 32:15 ; #Jug 16:24 ; #Ps 80:14), mais aussi pour les jugements de Dieu sur les méchants (#Ge 9:11; 18:28 ; #De 9:26 ; #Esa 13:5). « La désobéissance à Dieu est un chemin de perdition » (#No 22:32). Le mont des Oliviers s’appelait du temps de Josias « la montagne de perdition » (#2R 23:13) parce qu’elle portait des hauts lieux menant les Israélites à la perdition. La sécurité des insensés (#Pr 1:32), l’adultère (#Pr 6:32), le mépris de la Parole de Dieu (#Pr 13:13) sont des chemins de perdition. Dans #Ge 6:12 et suivant, Dieu qui voit que la terre est corrompue, annonce à Noé qu’il va détruire les humains (voir aussi #Ge 9:11; 18:28 ; #De 9:26).
Le Nouveau Testament l’emploie comme synonyme de damnation (#Mt 10:28 ; #1Th 5:3 ; #2Th 1:9) à travers le jugement des méchants (#Hé 10:39 ; #2P 3:7). #1Ti 6:9 juxtapose ruine (grec alethros) et perdition (grec apôleia). Jésus établit le contraste entre la voie large, c’est-à-dire facile qui conduit à la perdition (= destruction) et le chemin resserré (= difficile) qui amène à la vie (#Mt 7:13). Dans #Mt 10:39, Jésus affirme que celui qui aura gardé sa vie la perdra, et que celui qui aura perdu sa vie à cause de lui la retrouvera. Cela signifie que celui qui cherche à conserver sa vie propre dans ce monde, en fuyant la mort corporelle, la perdra au jour du jugement, tandis que celui qui la perd dans le temps, lentement par la souffrance, par les renoncements acceptés pour la cause de Christ, ou brusquement par le martyre, la trouvera pour l’éternité. Celui qui aime sa vie, c’est-à-dire refuse de la livrer à la mort comme Jésus a livré la sienne (#Jn 12:25), la perd. Dans #Ro 14:14 et suivant, Paul exhorte les croyants à ne pas provoquer la perte de leurs frères, c’est-à-dire à ne pas scandaliser leur conscience.
Dans #Ph 1:28, Paul met la perdition en opposition avec le salut. Dans #1Ti 6:9, il affirme que les hommes qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation et dans une foule de désirs insensés qui les plongent dans la ruine et la perdition.
L’expression fils de la perdition s’applique à Judas Iscariot (#Jn 17:12) et à l’Antichrist (#2Th 2:3). C’est un hébraïsme indiquant la caractéristique essentielle d’un homme (voué à la perdition et menant d’autres à la perdition).
Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu (#Mt 18:11 ; #Lu 19:10) ne voulant pas qu’aucun des petits qui croient en lui se perde (#Mt 18:14 ; cf. #Jn 6:39; 17:12).
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