
Peuple
09/07/2018 12:57Peuple. Ancien Testament : l’hébreu am se rapporte à la population de la terre (#Esa 24:4 et suivant), ou aux habitants d’une certaine région (#Jos 8:16 ; #Jér 29:16; 36:9) ou même à des groupes encore plus restreints composés de quelques personnes (#Jug 3:18; 16:30 ; #Esd 8:15). Son pluriel ammim se réfère généralement à des étrangers (synonyme de païens). Parfois, il ne désigne que les hommes, à l’exclusion des femmes (#Ge 19:4 ; #Jos 5:4 et suivant), ou les laïcs, opposés aux prêtres (#Esa 24:2 ; #Os 4:9 ; #Esd 9:1).
« Être retranché de son peuple » (22 fois dans l’Ancien Testament) était l’un des châtiments les plus sévères pour des péchés particulièrement graves. Il impliquait non seulement l’excommunication de la communauté religieux (#Ex 12:15,19 ; #No 19:13,20) mais la mort (#Ex 31:14 ; #Lé 20:2).
Le composé am elohim (peuple de Dieu) se trouve déjà dans les premiers livres de la Bible. Dieu a chosi Israël pour en faire son peuple (#Ex 3:7-11:10). Dans le désert, lorsque la colère de l’Éternel s’enflamme contre Israël, Moïse plaide avec Dieu en s’appuyant sur cette relation particulière entre Lui et son peuple (#Ex 33:16). Puisqu’il appartient à Dieu, ce peuple doit être saint et observer ses commandements #De 7:6-11; 14:2; 27:9; 28:9
L’expression se retrouve dans les livres historiques (#Jug 5:11; 20:2 ; #1S 9:16 ; #2S 3:18 ; #1R 6:13 ; #1Ch 17:6-10 ; #2Ch 6:5-7) et prophétiques : « mon peuple » est opposé à « pas mon peuple » (#Os 1:9; Os2:23) L’infidélité d’Israël à l’égard de l’Éternel est comparée à l’adultère ou à la prostitution d’une épouse (#Esa 3:12,15; 5:13 ; #Os 4:6-12). Jérémie et Ézéchiel reprochent une cinquantaine de fois à Israël son infidélité en lui rappelant que sa qualité de peuple de Dieu implique la sainteté (#Ez 11:20; 39:7; 44:23). Dieu ne répudie pas son peuple, mais il sélectionne dans la masse apostate un reste (voir ce mot) qui lui sera fidèle et qui sera sauvé (#Jér 24:7; 30:3; 31:31-34 ; #Ez 37:11-14). C’est pourquoi il apporte prophétiquement à ceux qui seront éprouvés un message de réconfort : « Consolez mon peuple » (#Esa 40:1) et appelant ce peuple épuré à une mission de témoignage auprès des nations (#Esa 43:1-13,20; 52:6-7).
Dans la Septante.
Le mot laos, utilisé par les poètes grecs (mais pas en prose), apparaît quelque 2000 fois dans la Septante pour traduire le mot hébreu am lorsqu’il s’applique au peuple de Dieu. Lorsque am se réfère à d’autres peuples, la Septante utilise généralement ethnos. Laos désigne le peuple en tant qu’unité (#Ge 34:22), peuple appartenant à Dieu car choisi par lui (#Lé 20:26 ; #De 4:37; 7:6,8), racheté pour qu’il Le serve (#Ex 7:16; 8:1) donc saint (#Lé 19:2) ou destiné à l’être (#Esa 62:12), dont Dieu attend l’amour en retour (#De 7:9).
Nouveau Testament. Le mot apparaît environ 140 fois dans le Nouveau Testament dont plus de la moitié dans Luc-Actes, qui l’oppose souvent au sanhédrin (#Lu 22:2 ; cf. #Ac 6:12) ou aux autorités juives (#Ac 13:15). Les auteurs du Nouveau Testament ont souvent gardé l’opposition de la Septante entre laos (Israël, peuple de Dieu) et ehnos (non-Juifs) (#Mt 1:21 ; #Lu 1:68; 24:19 ; #Ac 7:34 ; #Ro 11:1-2; 15:10). Cependant, puisque l’Église est à présent le nouveau peuple de Dieu, laos lui est aussi appliqué (#Ac 15:14 ; #Ro 9:25-26 ; #2Co 6:16 ; #Hé 4:9 ; #1P 2:9-10). Ce nouveau peuple comprend tous les croyants, qu’ils viennent du paganisme ou du judaïsme.
Le transfert des privilèges et des responsabilités du peuple de Dieu à l’Église est impliqué dans plusieurs passages du Nouveau Testament. L’ange annonce à Zacharie que Jean-Baptiste aura pour mission de « préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (#Lu 1:17). À la Conférence de Jérusalem, Pierre déclare que « Dieu a visité les nations païennes pour choisir du milieu d’elles un peuple consacré à son nom » (#Ac 15:14). Paul forge l’expression « l’Israël de Dieu » pour les chrétiens de Galatie (#Ga 6:16). Il utilise pour l’Église les images du Temple et de l’adoption (#2Co 6:16-18) et applique la promesse d’#Ex 29:45 : « Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » à l’Église pagano-chrétienne de Corinthe (#2Co 6:16). À la question « Dieu a-t-il rejeté son peuple », il répond en parlant du reste choisi selon le principe de la grâce (#Ro 11:5) du milieu des païens (#Ro 11:12). S’appuyant sur #Os 2:23, il démontre que le peuple spirituel a remplacé le laos biologique (#Ro 9:23 et suivant). C’est pour « se faire un peuple qui lui appartienne » (#Tit 2:14) que Christ s’est donné (en sacrifice) pour nous. L’apôtre Pierre écrit aux chrétiens dispersés dans diverses provinces romaines « vous êtes une nation sainte, un peuple racheté … vous qui n’étiez pas un peuple et qui maintenant êtes le peuple de Dieu » (#1P 2:9-10). L’auteur de l’épître aux Hébreux applique également aux chrétiens la prophétie de #Jér 31:31-34 : « Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (#Hé 8:10). Dans #Ro 9:23 et suivants, Paul s’appuie sur #Os 2:23. Dans #Ap 21:3, le peuple de Dieu est celui que prophétisaient #Ez 37:27 et #Za 2:11. Comme vrai peuple de Dieu, l’Église est donc le « véritable Israël » (#Ga 6:16), la vraie circoncision (#Ph 3:3), la véritable semence d’Abraham (#Ga 3:29), le saint temple (#1Co 3:16) donc l’accomplissement de bien des prophéties de l’Ancien Testament. Voir Foule, Multitude.
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