PHILIPPIENS 4 : 1 à 23+
08/05/2022 00:54JOUR 189 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
PHILIPPIENS 4
1 ¶ C’est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés !
bien-aimés, et très chers frères. Paul montre ici sa profonde affection pour les croyants de Philippes. Le mot grec pour « très chers » évoque la vive douleur que provoque la séparation d’avec des êtres aimés.
ma joie et ma couronne. Paul ne tirait pas sa joie des circonstances, mais de ses frères et sœurs de Philippes (cf. #1Th 2:19-20 ; #1Th 3:9). « Couronne » renvoie en grec à la couronne de lauriers décernée à l’athlète qui remportait une victoire (#1Co 9:25). On la remettait aussi à un homme que ses pairs désiraient honorer, pendant un banquet, comme le symbole d’une grande réussite ou d’une vie fructueuse. Les Philippiens étaient la preuve vivante que les efforts d’évangélisation de Paul avaient porté du fruit (cf. #1Co 9:2).
demeurez ainsi fermes. Le verbe grec est souvent utilisé pour décrire la sentinelle à son poste. Il s’agit d’un commandement militaire (cf. #Ph 1:27), selon le mode d’expression qui domine dans les versets #Ph 4:1-9.
2 J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à être d’un même sentiment dans le Seigneur.
J’exhorte. En grec « j’invite » ou « je supplie ».
Évodie … Syntyche. Ces deux femmes étaient des membres en vue de l’Église (verset #Ph 4:3). Elles faisaient peut-être partie des femmes réunies pour la prière lors de la première prédication de Paul à Philippes (#Ac 16: 13). Chacune d’elles était à la tête de factions rivales dans l’Église, probablement suite à un conflit personnel entre elles.
un même sentiment. Pourrait aussi se traduire par « harmonie ». L’amour réciproque, l’harmonie et la paix entre croyants sont indispensables à la stabilité spirituelle. Les divisions de l’Église de Philippes menaçaient de détruire l’intégrité de son témoignage.
3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l’Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
collègue. Le terme grec décrit deux bœufs attachés sous le même joug, en train de tirer la même charge. Un collègue est un partenaire ou un égal au cours d’une entreprise particulière, ici d’ordre spirituel. Il est possible que ce frère soit un anonyme, mais il vaut mieux voir dans le mot traduit « collègue » un nom propre (« Syzygos »). Il s’agissait probablement de l’un des anciens de l’Église (#Ph 1:1).
avec Clément. On ne sait rien de lui.
le livre de vie. De toute éternité, Dieu a enregistré le nom de tous ses élus dans ce livre, qui identifie ceux qui hériteront de la vie éternelle; cf. #Da 12:1 ; #Mal 3:16-17 ; #Lu 10:20 ; #Ap 17: 8 ; #Ap 20: 12).
4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous.
5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
douceur. Terme qui renvoie au contentement par rapport aux autres et à la générosité réciproque. Il peut aussi désigner la grâce ou l’indulgence devant les défauts et les échecs des autres. Il peut même décrire la patience de celui qui accepte l’injustice ou les mauvais traitements sans exercer de représailles. Une attitude de bonté accompagnée d’humilité résume toutes les qualités évoquées ci-dessus.
proche. Le mot peut signifier la proximité aussi bien dans l’espace que dans le temps. Le contexte fait pencher pour la première interprétation: le Seigneur enveloppe tous les croyants de sa présence (#Ps 119:151).
6 Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Ne vous inquiétez de rien. L’inquiétude et les soucis révèlent un manque de confiance dans la sagesse, la souveraineté ou la puissance de Dieu. Nous réjouir dans le Seigneur et méditer sa Parole constituent les meilleurs antidotes à l’angoisse (#Ps 1:2).
en toute chose. Toutes nos difficultés font partie du plan de Dieu.
des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Toute prière authentique s’accompagne de reconnaissance envers Dieu.
7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ.
la paix de Dieu. Le calme et la tranquillité intérieurs sont le salaire promis à tout croyant qui manifeste une attitude de reconnaissance, fondée sur la confiance paisible que Dieu désire et peut faire ce qui convient le mieux pour ses enfants (cf. #Ro 8:28).
surpasse toute intelligence. Évoque l’origine divine de cette paix, qui transcende l’intellect, les analyses et les intuitions purement humaines (cf. #Esa 26:3 ; #Jn 16: 33).
gardera. Terme du vocabulaire militaire signifiant « tenir sous sa garde ». La paix de Dieu protège les croyants de l’anxiété, du doute, de la peur et de la détresse.
vos cœurs et vos pensées. Paul ne faisait pas de distinction entre les deux, il désignait par-là la globalité de l’homme intérieur. Puisque le croyant est uni à lui, Christ protège son être intérieur en lui donnant sa propre paix.
8 Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées.
vrai. Ce qui est vrai se trouve en Dieu (#2Ti 2:25), en Christ (#Ep 4:20-21), dans le Saint-Esprit (#Jn 16: 13) et la Parole de Dieu (#Jn 17: 17).
honorable. Les croyants doivent méditer sur tout ce qui mérite l’adoration et le respect, et donc discerner le sacré du profane.
juste. Désigne ce qui est droit. Les pensées du croyant doivent être en harmonie avec la norme de sainteté fixée par Dieu.
pur. Ce qui est moralement propre et non souillé.
aimable. En grec « plaisant, agréable ». Ainsi, le croyant doit prêter attention à tout ce qui est bon.
ce qui mérite l’approbation. Tout ce qui peut être l’objet d’une haute considération et a une excellente réputation. Renvoie à tout ce qui est généralement considéré comme estimable dans le monde: bonté, courtoisie, respect d’autrui.
9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous.
de moi. Les Philippiens devaient suivre la vérité divine qui leur avait été annoncée, de même que son incarnation dans la vie de Paul.
le Dieu de paix. cf. #1Co 14: 33. Dieu est la paix (#Ro 16: 20 ; #Ep 2:14), il fait la paix avec les pécheurs au travers de Christ (#2Co 5:18-20), et il offre une paix parfaite pendant les épreuves (verset #Ph 4:7).
10 ¶ J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que vous avez pu enfin renouveler l’expression de vos sentiments pour moi ; vous y pensiez bien, mais l’occasion vous manquait.
enfin … l’occasion vous manquait. Dix ans s’étaient écoulés depuis le jour où les Philippiens avaient offert un don à Paul pour lui permettre de subvenir à ses besoins, lors de son premier séjour à Thessalonique (versets #Ph 4:15-16). Paul savait qu’ils désiraient continuer à l’aider, mais il comprenait que, dans le cadre de la providence divine, ils n’avaient pas eu l’« occasion » de le faire.
4:10-19 Paul exprime sa reconnaissance aux Philippiens pour la bienveillante expression de leur amour et la générosité du don qu’ils lui avaient envoyé. Il donne ainsi un exemple fort de la manière dont un chrétien peut se montrer satisfait, quelles que soient les circonstances où il se trouve.
11 Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être content de l’état où je me trouve.
content. En grec « qui se suffit à soi-même » ou « satisfait ». Le nom tiré de la même racine est traduit « de quoi satisfaire aux besoins » en #2Co 9:8. Il désigne un état où l’on n’est pas tributaire des autres (cf. #Lu 3:14 ; #1Th 4:12 ; #1Ti 6:6, #1Ti 6:8 ; #Hé 13: 5).
l’état où je me trouve. Paul décrit ces circonstances dans le verset suivant.
12 Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette.
humiliation … abondance. Paul savait comment s’accommoder de faibles moyens (en nourriture, vêtements et besoins de première nécessité) mais aussi comment vivre un temps de prospérité matérielle (de superflu).
être rassasié … avoir faim. « Rassasié » a trait, en grec, à l’alimentation et à l’engraissement des animaux. Paul savait être content, aussi bien lorsqu’il était dans la disette que lorsqu’il avait assez à manger.
13 Je puis tout par celui qui me fortifie.
Je puis tout. Paul utilise un verbe grec signifiant « être fort » ou « avoir de la force » (cf. #Ac 19: 16, #Ac 19: 20 ; #Ja 5:16). Il avait la force de « tout » supporter (versets #Ph 4:11-12), aussi bien les difficultés matérielles que la prospérité.
par celui qui me fortifie. En grec, « fortifier » signifie « instiller de la puissance dans ». Du fait que les chrétiens sont en Christ (#Ga 2:20), il leur déverse sa propre force pour les soutenir jusqu’au jour où ils recevront de l’aide (#Ep 3:16-20 ; #2Co 12:10).
14 Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma détresse.
Paul ajoute ici quelques mots d’explication, pour éviter que les Philippiens ne pensent à cause de ce qu’il venait d’écrire (versets #Ph 4:11-13) - qu’il ne leur était pas reconnaissant de leur dernier don.
prendre part. C’est-à-dire s’associer à quelqu’un et devenir son partenaire.
15 Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la prédication de l’Évangile, lorsque je partis de la Macédoine, aucune Église n’entra en compte avec moi pour ce qu’elle donnait et recevait ; (4-16) vous fûtes les seuls à le faire,
au commencement de la prédication de l’Évangile. C’est-à-dire lorsque Paul prêcha pour la première fois la bonne nouvelle à Philippes (#Ac 16: 13).
je partis. Le jour où Paul quitta les Philippiens pour la première fois, environ dix ans plus tôt (#Ac 16: 40).
Macédoine. Paul exerça son ministère à Philippes, mais aussi dans deux autres villes de Macédoine: Thessalonique et Bérée (#Ac 17:1-14).
pour ce qu’elle donnait et recevait. Paul utilise trois termes du domaine des affaires: « ce » pourrait se traduire par « les comptes »; « donnait et recevait » étaient les termes utilisés, en affaires, pour « sorties » et « entrées ». En intendant fidèle des ressources de Dieu, l’apôtre tenait des comptes précis de tout ce qu’il recevait et dépensait.
16 car vous m’envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins.
les seuls. Les Philippiens avaient été les seuls à envoyer à Paul de quoi subvenir à ses besoins.
déjà à Thessalonique. Paul avait prêché là-bas pendant quelques mois au cours de son deuxième voyage missionnaire.
17 Ce n’est pas que je recherche les dons ; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte.
fruit. Mot grec pouvant aussi se traduire par « profit ».
abonde pour votre compte. En fait, les Philippiens se constituaient un trésor dans le ciel (#Mt 6:20). Les dons qu’ils offraient à Paul étaient crédités sur leur compte en banque spirituel et produiraient des dividendes éternels (#Pr 11:24-25 ; #Pr 19: 17 ; #Lu 6:38 ; #2Co 9:6).
18 J’ai tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j’ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable.
un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Dans le système sacrificiel de l’A.T., tout sacrifice devait répandre une bonne odeur et être accepté de Dieu. Ce ne pouvait être le cas que s’il était offert avec une juste attitude de cœur (#Ge 8:20-21 ; #Ex 29:18 ; #Lé 1:9, #Lé 1:13, #Lé 1:17). Le don des Philippiens était un sacrifice spirituel (cf. #Ro 12:1 ; #1Pi 2:5) qui plaisait à Dieu.
19 Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
tous vos besoins. Paul fait ici allusion aux besoins matériels des Philippiens, car ils s’étaient probablement dépouillés eux-mêmes, dans une certaine mesure, pour rassembler l’argent de leur don (#Pr 3:9).
selon sa richesse. Dieu pourvoirait aux besoins des Philippiens proportionnellement à ses ressources infinies, et pas seulement en leur octroyant les miettes de ses richesses.
20 ¶ A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !
Cette doxologie représente la réaction de louange de Paul face à la grande vérité qui vient d’être développée: Dieu pourvoit à tous les besoins des saints. C’est aussi une louange qu’il élève en songeant à la personne et à la fidélité de Dieu, dans un sens plus général.
21 Saluez tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent.
tous les saints. Littéralement « chaque saint ». En n’utilisant pas un terme collectif, Paul souligne qu’il se soucie de chaque chrétien pris individuellement.
Les frères qui sont avec moi. L’expression inclut vraisemblablement Timothée et Épaphrodite (#Ph 2:19, #Ph 2:25). Étaient aussi présents ceux qui prêchaient l’Évangile à Rome (#Ph 1:14), de même peut-être que Tychique, Aristarque, Onésime et Jésus Justus (#Col 4:7, #Col 4:9-11).
22 Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César.
la maison de César. Loin de se limiter à la famille de l’empereur, l’expression couvrait un nombre important de personnes: courtisans, princes, juges, cuisiniers, goûteurs, musiciens, intendants, maçons, garçons d’écurie, soldats, comptables. Paul avait en tête ceux d’entre eux qui, grâce à la proclamation de l’Évangile par des membres de l’Église de Rome, avaient été sauvés avant sa propre arrivée dans la ville. S’y ajoutaient tous ceux que l’apôtre lui-même avait amenés à Christ, y compris les soldats qui étaient enchaînés à lui durant sa détention (#Ph 1:13).
23 Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit !
Conclusion courante des épîtres de Paul. Certains manuscrits portent encore « amen », un terme de confirmation soulignant la vérité qui précède.
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