
Pied
15/05/2018 12:10Pied. (Hébreu regel ; grec pous). Dans la Bible, le mot pied est employé au sens propre comme au sens figuré.
Sens propre. Selon les ordonnances lévitiques, l’homme qui avait eu une fracture au pied était exclu du service sacerdotal (#Lé 21:19) symbolisant par là l’inaptitude au service de Dieu de celui dont la conduite est « clopinante », non droite. Le jour de la consécration des sacrificateurs, on mettait du sang sur leur pied droit pour signifier l’expiation de leurs fautes commises pendant la marche.
Dans la société antique, c’étaient les gens aisés qui portaient quelque chose aux pieds, et comme ils mettaient généralement des sandales, il fallait laver les pieds en arrivant dans une maison à cause de la poussière qui s’y était attachée. On rendait hommage à son invité en lui offrant l’occasion de se laver les pieds (#Jug 19:21 ; #1S 25:41 ; #Ca 5:3 ; #Jn 13:3-15 ; #1Ti 5:10). L’esclave de la classe la plus basse avait la charge de déchausser l’hôte et de lui présenter de l’eau (#Ge 18:4) ou de laver ses pieds. La chaleur et les vents brûlants desséchant la peau et les cheveux, on lui offrait également de l’huile parfumée (cf. #Ps 23:5). Pour honorer Jésus, Marie lui oignit les pieds avec un nard très précieux (#Lu 7:46 ; #Jn 12:3). Dans #2S 19:25, nous apprenons que négliger de se laver les pieds était un signe de deuil, comme de marcher nu-pieds (#2S 15:30). Lorsque Jésus lava les pieds de ses disciples, il voulut montrer d’une part, que ses disciples devaient être prêts à se rendre les services les plus humbles, comme lui, le Maître et le Seigneur l’avait fait pour eux, d’autre part, que l’homme a constamment besoin d’être purifié. C’est Jésus qui nous sauve et qui nous purifie. C’est pourquoi il s’est adressé à Pierre en disant : « Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver [sauf les pieds], mais il est entièrement pur » (#Jn 13:10). Se laver les pieds les uns aux autres pourrait signifier aussi dans cette perspective, se pardonner mutuellement les fautes.
Pour marquer une victoire militaire, des bas-reliefs assyriens nous présentent les vainqueurs posant leurs pieds sur le cou des vaincus (#Jos 10:24). Parfois on foulait même les perdants aux pieds (#La 3:34 ; cf. #Esa 51:23). L’expression pourrait aussi rappeler l’habitude des pharaons et des princes orientaux de faire graver dans leurs marchepieds autant de rainures qu’ils avaient vaincu de peuples ennemis. Dans #Jos 14:9, Moïse annonce à Caleb que le pays que son pied a foulé, c’est-à-dire la région qu’il a traversée en tant qu’espion, sera à lui pour toujours et #Esa 66:1 nous dit que la terre entière est le marchepied de Dieu (cf. #Ac 7:49). Les pieds des prisonniers étaient mis dans des entraves ou ceps, c’est-à-dire des pièces de bois ou de fer se refermant sur le bas des mollets et fermés par une sorte de serrure pour empêcher les hommes de fuir (#Job 13:27 ; #Ac 16:24).
Sens figuré. Le pied, comme la main, est utilisé dans beaucoup de métaphores et avec des sens très divers. La parole de Dieu est une lampe aux pieds du croyant (#Ps 119:105), c’est-à-dire qu’elle éclaire sa marche un pas après l’autre. L’Éternel ne permet pas que le pied de son protégé chancelle sur le chemin (qui représente la vie) (#Job 23:11 ; #Ps 26:12; 121:3). Il garde les pas de ses fidèles (#1S 2:9). Lorsque le croyant est tenté, ses pieds risquent de glisser (#Ps 73:2) donc de provoquer sa chute. Dans le #Ps 91:12, les anges porteront les protégés de l’Éternel dans leurs mains (= les garderont) pour que leurs pieds ne heurtent pas de pierre. Dieu affermit les pieds de l’homme fidèle, c’est-à-dire lui permet d’avancer d’un pas ferme sur le bon chemin ; il lui permet d’atteindre le roc élevé et solide (#Ps 40:3). Les méchants peuvent dissimuler des filets sous les pieds du juste pour le capturer (#Jér 18:22), c’est-à-dire essayer de le faire tomber dans leurs pièges, lui faire commettre des péchés.
Dans l’histoire du fils prodigue (#Lu 15:11-32), le père commande aux serviteurs de mettre des sandales aux pieds de son fils repenti, signe de son rétablissement au sein de la famille. Dieu a tout mis sous les pieds de son Messie (#Ps 8:7 ; #Mt 22:44 ; #1Co 15:27 ; #Ep 1:22), c’est-à-dire il lui a soumis tous ses ennemis et lui a donné autorité sur toutes les créatures.
Tomber aux pieds de quelqu’un est un signe de soumission totale (#Esa 60:14 ; #Ac 16:29 ; #Ap 3:9), de vénération (#Ac 10:25 ; #Ap 19:10; 22:8) accompagnant souvent une prière (#1S 25:24 ; #Mr 5:22; 7:25). Étreindre les pieds de quelqu’un, c’est le supplier ou l’adorer (#2R 4:27 ; #Mt 28:9) ; les baiser est un signe d’abaissement ou, au contraire, un acte exprimant la reconnaissance et le don de soi (#2R 4:27 ; #Lu 7:38-45). Déposer quelque chose ou quelqu’un aux pieds d’une personne, c’est les confier à ses soins (#Mt 15:30 ; #Ac 4:35; 5:2). #Ps 8:6 dit que toute la création animale est mise sous les pieds de l’homme, c’est-à-dire que Dieu lui a donné autorité sur elle. #1Co 15:27, #Ep 1:22 et #Hé 2:8 nous montrent comment interpréter cette parole. Être assis aux pieds de quelqu’un, c’est avoir l’attitude de l’élève vis-à-vis de son maître car, en Israël, les étudiants étaient effectivement assis par terre autour de l’enseignant assis sur une chaise (#De 33:3 ; #Lu 10:39 ; #Ac 22:3).
Taper du pied exprime la joie (#Ez 25:6) ou la colère (#Ez 6:11). Lever le pied (#Ge 41:44), c’est bouger, se déplacer, entreprendre quelque chose. Rendre les pieds semblables à ceux des biches (2Ro 22:34 ; #Ps 18:34 ; #Ha 3:19) c’est accorder la joie et la liberté (comme mettre les pieds au large : #Ps 31:9). Parler du pied c’est communiquer avec ses affiliés sans être compris par les autres gens, c’est employer un signe convenu d’avance comme cligner des yeux et faire des signes avec les doigts (#Pr 6:13). Secouer la poussière de ses pieds, c’est considérer l’endroit où l’on est comme souillé ou exprimer par ce geste symbolique que l’on ne veut rien devoir aux habitants de cette contrée ou de ce village et rompre toute communion avec eux (voir Poussière). Plonger ses pieds dans l’huile ou la crème symbolise la richesse (#De 33:24 ; #Job 29:6).
Se couvrir les pieds est une expression euphémique pour satisfaire ses besoins naturels (#1S 24:4 ; #Jug 3:24). Le pied est parfois aussi un euphémisme pour les parties génitales (#Ex 4:25 ; #Esa 7:20). Retirer les pieds dans son lit c’est s’apprêter à mourir (#Ge 49:33).
Enlever ses chaussures ou marcher nu-pieds symbolise la misère et la captivité (#Esa 20:2-4), mais aussi l’humiliation et l’adoration en face de Dieu (#Ex 3:5 ; #Jos 5:15).
Dans un sens spirituel, Paul exhorte les croyants à mettre pour chaussures « les bonnes dispositions que donne l’Évangile de paix » (#Ep 6:15). #Esa 52:7 célèbre le messager de Dieu : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds du messager de bonnes nouvelles. » Paul applique ce passage aux prédicateurs de l’Évangile (#Ro 10:15). Dans l’Apocalypse, les pieds de Dieu sont comme du bronze, symbole de solidité et de puissance (#Ap 1:15; 2:18). Avec Paul, les chrétiens croient que le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous nos pieds (#Ro 16:20).
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