Plénitude

26/01/2018 13:49

Plénitude. Dans le Nouveau Testament, le mot grec plêrôma a 2 significations principales :

 

1. il désigne ce qui comble ou ce qui parachève quelque chose, par exemple un morceau de tissu sur une déchirure. Dans ce sens, l’amour accomplit la Loi (#Ro 13:10).

2. Plêrôma désigne encore l’état de ce qui est achevé, c’est-à-dire à son plus haut degré de développement ou d’intensité (#Esa 63:1). Dans #Ro 11:25, Paul parle de la « totalité » des païens à qui le salut est offert et dans #Ga 4:4, il évoque l’accomplissement des temps, c’est-à-dire le moment parfait où Dieu a fait venir Jésus-Christ sur la terre. « En Christ habite corporellement la plénitude de la divinité » (#Col 2:9). Il est la plénitude de Dieu, car il incarne l’amour de Dieu pour les hommes (#Ep 3:19). Les chrétiens ont tous reçu de sa plénitude (#Jn 1:16). Sachant qu’ils ont tout pleinement en lui, ils peuvent s’approcher de Dieu avec une foi pleine et entière (ou « dans la plénitude de la foi », #Hé 10:22). Ils doivent accepter les souffrances causées par le service pour suppléer dans leur chair à ce qui manque aux afflictions du Christ pour son corps qui est l’Église (#Col 1:24). Dans sa controverse avec les hérétiques de Colosses, Paul utilise le terme-clé de leur philosophie, mélange de philosophie grecque et de judaïsme. Dans l’hellénisme, le mot plêrôma avait différents sens : nous pouvons nous faire une vague idée de ce que les prégnostiques actifs à Colosses entendaient sous le mot de plénitude d’après ce que croyaient les gnostiques du 2e siècle. Pour eux, le plérôme était l’ensemble des 30 éons émanés de la divinité. Il désignait également le monde spirituel supérieur d’où venait Jésus. Parfois encore ce terme s’appliquait aux anges qui devaient aider les gnostiques à accéder au monde spirituel.

 

 

      Ils avaient emprunté leurs idées aux philosophes grecs où Dieu est appelé « le plérôme de la vie » et « toutes choses sont remplies de Dieu ». Le plérôme est donc le cosmos en tant que rempli de la vie de Dieu, qui est aussi le « plérôme du Bien » comme le Bien est le « plérôme de Dieu », alors que le monde opposé à Dieu est le plérôme du mal. Pour Philon, « Dieu remplit tout, pénètre tout, contient toutes choses » (empruntant sa terminologie au stoïcisme). Pour lui le logos ou la sagesse sont le plérôme de Dieu et l’âme est le plérôme des vertus. Paul n’hésite pas à employer des expressions utilisées par ses adversaires, mais en les « désinfectant » et en leur donnant leur véritable sens.

 

      Dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, il utilise le mot plérôme dans un sens « technique » lorsqu’il souhaite que les Éphésiens soient remplis de la plénitude de Dieu (#Ep 3:19) et aux Colossiens qu’ils « deviennent participants de la plénitude divine » (#Col 2:10). Ce sens se trouve déjà dans #Jn 1:16, mais il est surtout attesté dans la littérature hermétique et stoïcienne.

 

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