POIDS ET MESURES ANCIENNES souvent utilisés dans la bible

22/07/2014 15:31

POIDS ET MESURES ANCIENNES

souvent utilisés dans la bible

Poids et mesures. Les données que l’on trouve chez les Juifs et les autres peuples de l’antiquité, ne peuvent être converties en mesures de notre époque avec une rigueur mathématique. Comme chez nous avant l’introduction du système métrique, il y avait des étalons divers et variables, qui n’ont jamais été rigoureusement déterminés. Même les rapports établis par les auteurs anciens entre les mesures hébraïques et les normes babyloniennes, grecques ou romaines, ne peuvent pas être d’une précision absolue. Quant au système juif, il a été influencé successivement par ceux des empires voisins de la Palestine, et les savants israélites eux-mêmes ne sont pas d’accord dans leurs évaluations.

 

I. Poids. Les Hébreux se servaient de balances et de poids (#Lé 19:36). On pesait l’or et l’argent, comme des marchandises (#Jér 32:10). Les poids principaux étaient :

 

1. Le talent (grec talanton, hébreu kikkar : rond, ovale ; #1R 9:14).

2. La mine, ou maneh (grec mna, hébreu maneh, akkadien manou : dans ces 2 langues la racine signifie : compter ; #1R 10:17).

3. Le sicle, ou shékel, c’est-à-dire poids (#Ex 30:13). Il y avait encore :

4. la guéra, probablement de l’akkadien geru, qui valait primitivement 1/20 de sicle (#Ex 30:13) ;

5. La béka, ou 1/2 sicle (#Ge 24:22 ; #Ex 38:26). 6. La livre (grec litra ; #Jn 12:3; 19:39) équivalait à la livre romaine d’environ 327 g. Est-il possible d’exprimer, approximativement au moins, la valeur des anciens poids israélites en chiffres d’aujourd’hui ? Les fouilles nous ont livré quelques indications à ce propos. Presque tous les poids primitifs des Hébreux étaient de pierre. À Lakich, on a trouvé un poids portant l’inscription neseph : il pèse 10,5 g ; une dizaine de poids du même genre ont de 9,28 g à 10,21 g ; deux poids de pierre, avec l’inscription pym, c’est-à-dire 2/3 de sicle ; ces 2 poids pèsent 8,13 g et 7,8 g ; enfin 2 poids munis de l’inscription beqa’, qui pèsent 6,15 g et 6,09 g. La plupart de ces objets de Lakich datent probablement de la fin du VIIe et du début du VIe siècle avant Jésus-Christ. L’existence de poids du même nom, mais de pesanteur différente, permet d’admettre que les étalons palestiniens différaient beaucoup selon les localités. En outre, les balances manquaient d’exactitude.

 

 

      En Babylonie et en Assyrie, 60 sicles valaient une mine. Dans ces régions, on distinguait entre poids légers (talents, mines, sicles) et poids lourds des mêmes unités. Les seconds valaient exactement le double des premiers. Il y avait aussi des étalons locaux, outre la maneh (mine) sumérienne. Des mines conservées au British Museum pèsent de 423 à 570 g, tandis qu’une certaine mine babylonienne, de poids moyen, n’a que 505 g. On distingue 3 étalons pour la mine babylonienne. D’après les constatations faites ailleurs, le sicle non plus n’avait pas toujours le même poids. À Ras Shamra (à 40 km au sud-ouest d’Antioche) la mine de 50 sicles fut employée aux XIVe et XIIIe siècle avant Jésus-Christ.

 

      Chez les Hébreux on peut établir approximativement le tableau suivant :

-guéra : 1/20 de sicle ; 0,82 g

-béka : 1/2 sicle ; 8,02 g

-sicle : 16,04 g

-mine : 50 sicles ; 820 g

-talent : 3000 sicles ; 49 200 g

 

 

      Toutefois l’incertitude est grande concernant ces 2 derniers poids. La mine valait-elle 15, 50, 60 ou même 100 sicles ? De même, suivant les estimations, le talent varie de 30 à 50 mines.

 

II. Mesures de longueur. Comme chez les peuples anciens, elles dérivent des dimensions du corps humain. La coudée (du latin cubitum, coude), était l’unité de base ; elle se mesurait en principe du coude à l’extrémité des doigts, mais elle a varié. On parle de « coudées d’homme » (#De 3:11), de « coudées de l’ancienne mesure » (#2Ch 3:3), de « coudée ordinaire », d’une autre coudée « ayant un palme de plus » (#Ez 40:5), de « grandes coudées » (#Ez 41:8). Pour autant que nous sachions, la coudée ordinaire avait environ 44 cm et la grande environ 52 cm. Il en était de même à Babylone : la coudée royale y mesurait 3 largeurs de doigt de plus que la coudée babylonienne courante (Hérodote 1.178). La coudée égyptienne ordinaire, d’environ 45 cm, équivalait à 6 palmes ou paumes, c’est-à-dire 6 fois la largeur d’une main (Hérodote 2.149). La coudée royale égyptienne qui avait une palme de plus, équivalait à environ 52 cm, ce que prouvent les cannes à mesurer découvertes dans les tombeaux.

     Durant la période gréco-romaine, les distances se mesuraient en milles et en stades ; 5000 pieds romains = 1 mille romain d’environ 1480 m. Le stade du Nouveau Testament valait environ 185 m (#Lu 24:13) ; 8 stades romains équivalaient à 1 mille. Le stade grec se divisait en 600 pieds ; comme les pieds variaient, le stade olympique mesurait 192,25 m, tandis que le stade attique n’en avait que 147,85. Le grec stadion désigna d’abord l’emplacement du champ de course, puis la distance parcourue par un homme vigoureux, courant sans reprendre haleine.

 

      Voici comment les mesures de longueur peuvent approximativement se comparer :

 

-doigt (largeur) (#Jér 52:21) : 2,5 cm

-palme, ou paume (largeur de 4 doigts) (#Ex 25:25) : 9,2 cm

-empan, 3 palmes (#Ex 28:16) : 27,7 cm

-coudée, 2 empans : 55 cm (parfois moins)

-canne d’Ézéchiel (#Ez 40:5), 6 coudées longues : 3,32 m

-brasse, longueur des 2 bras étendus, mesure de profondeur (#Ac 27:28) : 1,80 m

-stade (#Lu 24:13 ; #Jn 6:19) : environ 185 m

-mille (#Mt 5:41), 8 stades : environ 1480 m

-chemin de sabbat, 2000 coudées : 1100 m

 

 

III. Mesures de capacité. Nous ne connaissons pas davantage la valeur exacte des anciennes mesures de capacité, qui varièrent suivant les époques, en particulier pendant et après la captivité. L’unité de mesure pour les solides était l’épha ; pour les liquides, c’était le bath. La contenance des 2 unités était identique, malgré la diversité de leurs noms (#Ez 45:11). On peut dresser le tableau général suivant :

 

      Mesures des solides.

-le qab (seulement dans #2R 6:25) valait 1/18 d’épha : 2 l. 94

-le chenix (« mesure », d’#Ap 6:6) = 1 qab

-l’omer (#Ex 16:36), 1/10 d’épha : 3 l. 50

-le boisseau (latin modius, #Mt 5:15), mesure romaine : 8 l. 63

-la « mesure » (seah) (#Ge 18:6 ; #2R 7:16), 1/3 d’épha : 11 l. 70

-l’épha valant comme le bath : 35 l.

-le létek (#Os 3:2), 1/2 homer : 175 l.

-l’homer (#Os 3:2), 10 éphas : 350 l.

-le kor (#1R 5:11 ; #Ez 45:14), équivalant à l’homer : 350 l.

 

 

      Mesures des liquides.

 

-le log (#Lé 14:10,12,15,24 seulement) 0 l. 486

-le hîn (#Ex 29:40), 12 logs : 5 l. 832

-le bath (#1R 7:38 ; #Ez 45:10), 6 hîns : 35 l.

-la « mesure » de #Jn 2:6 (grec metrêtês) : 39 l. 4

 

 

IV. Mesures de surface. Dans la plupart des pays, on indiquait les surfaces d’après l’étendue qu’une paire de bœufs pouvait labourer en un jour. Une autre mesure très ancienne correspondait à la quantité de graines nécessaires à l’ensemencement d’une surface. Les versions françaises rendent par « arpent » l’hébreu tsemed, joug, paire de bœufs (#1S 14:14 ; #Esa 5:10). L’actus romain (sillon) mesurait 120 pieds romains de long. L’unité de surface des Romains était l’actus carré. Le jugerum (arpent) équivalait à l’aire labourée en une journée par une paire de bœufs. Le jugerum avait un double actus de longueur et un actus de largeur, ce qui donnait une superficie rectangulaire de 28 000 pieds carrés romains (2518 m2). On suppose que l’arpent hébreu tsemed était analogue, mais sans avoir d’autres précisions.

Les poids antiques étaient souvent représentés sous forme d’animaux (par exemple tortue, carnard, lion), car ils étaient plus faciles à reconnaître et à manier.  ==> figure 11048

 

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