Pourim ; Purim

30/10/2017 16:25

Pourim (Français Courant, T.O.B.) ; Purim (SEGOND, JÉRUSALEM), hébreu pour, pluriel pourim, sort, lot ; cf. l’akkadien purum, lot. Fête juive, instituée pour commémorer la délivrance des Juifs exilés en Perse, où Haman complota de les exterminer. Ce premier ministre d’Assuérus avait fixé, en jetant le sort, le jour favorable à l’exécution de son plan. La fête se célèbre encore le 14 et le 15 du mois d’Adar, approximativement février (#Est 9:20-28) ; #/APCJ 2Ma 15:36 l’appelle « jour de Mardochée ». Josèphe dit que tous les Juifs, y compris ceux de la Dispersion, observaient cette solennité (Antiquités 11.6.13). Certains exégètes ont pensé que la fête mentionnée dans #Jn 5:1 était celle des Pourim, mais le contexte le dément : Jésus monta à Jérusalem, alors que la fête des Pourim avait lieu dans tout le pays, et n’était pas au nombre des 3 grandes solennités se déroulant exclusivement à Jérusalem. Dès son institution, cette fête fut très populaire et observée à date fixe : le 13 d’Adar les Juifs jeûnent ; le soir, au début du 14e jour, ils se réunissent dans les synagogues. La lecture du livre d’Esther commence à la fin du service. À l’ouïe du nom d’Haman, tous crient : « Effacez son nom ! » ou : « Le nom du méchant disparaîtra. » Au milieu du tintamarre des jeunes, les noms des fils d’Haman se prononcent en une seule émission de voix, pour rappeler qu’on les pendit ensemble. Le lendemain matin, tous reviennent à la synagogue, achèvent de célébrer le rituel de la fête, puis se livrent à la joie. Les riches distribuent des cadeaux aux pauvres. L’observation ininterrompue des Pourim, le 14 d’Adar, est un argument péremptoire en faveur de l’historicité du livre d’Esther. Voir Esther.

 

      Note archéologique. L’origine de la fête du Pourim telle qu’elle est racontée dans le livre d’Esther (et c’est l’un des buts du livre) est souvent contestée par des exégètes libéraux. Ainsi l’historicité du livre lui-même est de plus en plus considérée comme suspecte. En effet, certains hébraïsants croient que l’étymologie du mot pour pointerait vers une fête d’origine païenne judaïsée ultérieurement, d’autant plus que les Septante et Josèphe emploient le terme phrourai (= une garde ?). Pour confirmer cette explication, on a proposé différentes étymologies et d’autres termes étrangers à rapprocher de pour et pourim, mais il n’y a aucune concordance entre ces propositions dont certaines sont plutôt fantaisistes.

 

      Un élément nouveau vient confirmer la valeur historique du livre d’Esther et éclairer le sens de ce mot pour. Dans la collection archéologique de l’université d’Yale (USA), on a trouvé un dé en forme de cube dont l’inscription porte deux fois le terme de puru « sort ». Ce dé s’appelle « le dé d’Iahali », ce dernier étant un haut fonctionnaire de Salmanasar III, roi d’Assyrie de 858 à 824 avant Jésus-Christ. Les Assyriens utilisaient donc les dés de manière assez semblable à celle des Babyloniens, quoique dans un but différent. Ce détail vient donc confirmer le sens que le livre d’Esther donne au mot pour = sort et qu’il fait de la fête des Pourim la fête du sort. Du même coup l’historicité de ce livre souvent contesté se trouve affermie.

 

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