Propriété.

24/07/2017 14:56

Propriété.

 

      Biens, possessions. Dans l’Ancien Testament, Dieu, qui a libéré son peuple de la main des Égyptiens, lui a donné un pays en possession. Israël ne l’a pas gagné, il ne se l’est pas non plus approprié, il l’a reçu de Dieu « en héritage » : « Je vous ai donné le pays pour qu’il soit votre propriété » (#No 33:53). Mais il ne s’agit pas de la possession au sens moderne. Dans la Bible, la propriété consiste en une sorte de prêt. Dieu reste propriétaire de toutes choses, du pays en particulier (#Lé 25:33).

 

      La richesse aussi est un don de Dieu (#1Ch 29:12 ; #Ec 5:18). Si quelqu’un devient riche, il ne le doit pas seulement à son zèle et à ses capacités (#Pr 11:16). C’est un non-sens pour l’homme de se reposer sur la richesse (#Ps 52:9 ; #Pr 11:28). Mais la propriété et la richesse sont assorties de devoirs particuliers, par exemple celui de pourvoir aux besoins des nécessiteux, de les protéger (#Job 31:16-25).

 

      L’Ancien Testament comporte toute une série de commandements à ce sujet (#Lé 19:9; 25:36 et suivant ; #De 14:28; 15:8,11). Les prophètes ont condamné ceux qui jouissaient égoïstement de leurs possessions ou qui s’enrichissaient de manière malhonnête (#Esa 5:8 ; #Mi 3:9-12).

 

      Le Nouveau Testament a une attitude assez critique à l’égard de la propriété, car l’argent et les biens qui fascinent les hommes, les empêchent de recevoir ce que Dieu, en Jésus-Christ, veut leur offrir. Luc, en particulier, rapporte la résistance des riches et des satisfaits à l’égard de Jésus. Le pouvoir de la propriété se révèle de manière frappante dans le récit de la rencontre du jeune homme riche et de Jésus (#Lu 18:18 et suivants). Cet homme, prisonnier de ses richesses, passe à côté du salut en refusant d’accepter les conditions que Jésus lui impose : renoncer à ses richesses pour pouvoir le suivre. Cette condition était, dans son cas, un test de sa disponibilité et de son obéissance aux commandements qu’il prétendait avoir respectés depuis sa jeunesse (« Aime ton prochain comme toi-même » !).

 

      Pour gagner la perle de grand prix qui représente le Royaume de Dieu, il faut être prêt à vendre tout ce qu’on a, c’est-à-dire renoncer à tout autre appui, à celui des richesses, en particulier. C’est ainsi que les disciples ont tout laissé pour suivre Jésus (#Lu 18:28) et que Zachée a donné la moitié de ses richesses aux pauvres, l’amour et le pardon de son maître lui étant plus précieux. À Jérusalem, les premiers chrétiens ont volontairement vendu leurs biens afin de s’entraider (#Ac 2:44 et suivant). Cette expérience unique était dirigée par Dieu pour subvenir aux besoins des nombreux. Juifs de la Pentecôte qui s’étaient convertis et voulaient rester à Jérusalem pour se faire enseigner dans la doctrine chrétienne. De toute manière, par la persécution (#Ac 8) les chrétiens allaient perdre tous leurs biens. De cette manière, ces biens ont du moins servi les besoins spirituels de la première communauté. Cette expérience ne semble pas avoir été renouvelée au cours de la période apostolique et les apôtres ne demanderont pas aux chrétiens fortunés de vendre leurs biens mais de faire du bien à ceux qui sont dans le besoin (#1Ti 6:17).

 

      Limiter le nombre de ses biens, en faire cadeau, accepter de se déposséder de ses biens par amour pour les autres sont des signes d’une vie chrétienne authentique placée sous la seigneurie de Jésus-Christ (#Hé 10:34 ; #Ph 4:15-19).

 

      La vie d’un homme ne dépend pas de ses biens (#Lu 12:15). La Bible veut nous enseigner à rester libres à l’égard du pouvoir que l’argent exerce sur la plupart des humains. L’attitude juste a été illustrée par Job : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni » (#Job 1:21), et par celle de l’apôtre Paul : « Je sais vivre dans l’humilité et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et dans la disette » (#Ph 4:12). Aux Corinthiens, il demande « que ceux qui achètent soient comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme s’ils n’en usaient réellement pas, car la figure de ce monde passe » (#1Co 7:29-31). « Nul ne peut servir deux maîtres », disait Jésus et il a bien précisé que ces deux maîtres entre lesquels il nous faut choisir son Dieu et l’Argent (Mammon) (#Mt 6:24). Dans la parabole de l’économe infidèle (#Lu 16:1-8), Jésus nous enseigne le bon usage de la richesse dont nous ne sommes que gérants : nous faire « des amis afin qu’ils nous reçoivent dans les tabernacles éternels », c’est-à-dire faire contribuer l’argent dont nous avons la gérance au bien spirituel et éternel de ceux qui nous entourent (par l’évangélisation, afin qu’ils trouvent le chemin des « tabernacles éternels », par l’action sociale qui l’appui et la rend crédible, par tout ce qui peut contribuer à leur croissance spirituelle). Voir Richesse.

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