Rachel

25/01/2017 13:20

Rachel (SEGOND, Français Courant, JÉRUSALEM, T.O.B.) : brebis. Fille cadette de Laban. Elle était très belle ; Jacob la rencontra auprès du puits où elle allait abreuver ses troupeaux, à proximité de Harân, en Mésopotamie. Dès qu’il la vit, il l’aima. Jacob, dépourvu de biens, ne pouvait payer la somme que tout prétendant donnait aux parents d’une jeune fille. C’est pourquoi il servit son beau-père pendant 7 ans, afin d’obtenir Rachel. En même temps, Jacob, isolé et fugitif, était heureux de se rattacher à un groupe patriarcal. Il se lia par contrat, et on lui donna une femme du clan. Dès lors, il ne pouvait pas partir et emmener sa femme et ses enfants sans autorisation, même au terme du contrat. À la fin des 7 premières années, Laban trompa Jacob, et lui fit épouser Léa, son aînée, beaucoup moins attrayante semble-t-il. Le fils d’Isaac servit encore 7 ans pour avoir la cadette, la seule qu’il ait aimée. Rachel devint sa femme (#Ge 29:1-30) la mère de Joseph (#Ge 30:22-25), puis de Benjamin ; elle mourut à la naissance de celui-ci (#Ge 35:16-20; 48:7). Jacob l’ensevelit un peu au nord de Éphrata, plus connue sous le nom de Bethléhem. La tombe se trouvait en un lieu que traversait le voyageur allant de Béthel à Bethléhem. Jacob éleva sur le sépulcre un monument qui subsista longtemps (#Ge 35:19-20), près de Tseltsah (#1S 10:2). Jérôme et le pèlerin de Bordeaux (IVe siècle) mentionnent ce site fameux attesté par les Juifs, les Chrétiens et les Mahométans. Le petit édifice actuel, appelé Kubbat Rahil (dôme de Rachel), construit par les Croisés, ressemble à une mosquée. D’après la Bible il n’est pas à sa place ; il a une pièce s’ouvrant à l’est et un petit enclos vers l’ouest La construction, qui ne date pas de l’antiquité, est à 6 1/2 km au sud de Jérusalem, et à 1 1/2 km de Bethléhem.

 

      Mais ce site traditionnel (pour les touristes !) n’est pas le site biblique. Samuel a dit à Saül que le sépulcre de Rachel était aux confins de Benjamin et d’Éphraïm, près de Rama, à peu près à 8 km au nord de Jérusalem. Le prophète Jérémie (#Jér 31:15) semble avoir placé le tombeau de Rachel dans cette région. Voir Rama.

     Jérémie montre Rachel pleurant ses enfants, les descendants de Joseph, d’Éphraïm, de Manassé, déportés par les Assyriens (#Jér 31:15; cf. #Jér 9:18). Le prophète parle de Rama, non point tellement parce qu’il prévoyait qu’on y amènerait les prisonniers de Juda et de Benjamin après la chute de Jérusalem, avant de les déporter (#Jér 40:1), mais parce qu’une ville appelée Rama se trouvait peut-être non loin du sépulcre de Rachel (cf. #1S 10,2), et Rama 2) ; ou, ce qui est plus probablement, parce qu’il y avait dans le territoire des descendants de Benjamin, fils de Rachel, une montagne d’où l’on découvrait le pays dépeuplé d’Éphraïm. La prédiction évoquée par les pleurs de Rachel s’accomplit lors du massacre des innocents à Bethléhem, en Juda (#Mt 2:18), bien que ce fussent les descendantes de Léa qui se désolèrent. Rachel regardant la solitude d’Éphraïm et pleurant ses fils, tués ou exilés, atteste que le jugement se poursuivra : des étrangers occuperont le pays, un Édomite montera sur le trône, fera massacrer des descendants de Léa, afin de supprimer le roi légitime, prédestiné à sauver Éphraïm, Benjamin, Juda, et tout Israël. L’image de Rachel, espérant le retour de ses enfants à Dieu et à leur roi messianique (#Jér 30:9), s’associe à celle de Léa, implorant la venue du Fils de David, qui délivrera Juda et donnera la paix à Israël (#Jér 23:6). Le cri de Rachel prélude aux lamentations des mères juives à travers les siècles.

 

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