Roboam

Roboam ou Rehabam ou de son nom complet Rehabam ben Sholmon (en hébreu רְחַבְעָם (Rehabeʿām1)2 : « Celui qui élargit le peuple », en grec Ροβοὰμ (Roboam1)3, en latin Roboam4), fut roi du royaume d'Israël vers -932, à la mort de son père Salomon, puis roi de Juda seul jusqu'en -915 (après le schisme). C'est lui qui fut, selon la volonté divine, à l'origine du schisme qui divisa le royaume d'Israël, en 2 royaumes rivaux.

Roboam (Louis SEGOND 1910) : Qui veut dire : le peuple est agrandi (ou, qui a fait grandir le peuple). Fils du roi Salomon et de Naama, l’Ammonite, l’une de ses femmes (#1R 14:31). Roboam, fils d’un père génial, était peu intelligent. Lors du décès de Salomon, vers 931 avant Jésus-Christ, les représentants des 12 tribus se réunirent en hâte à Sichem, au centre du pays, pour proclamer roi Roboam, l’héritier légitime du trône. La rivalité, due à diverses causes plus ou moins anciennes, tendait à éloigner de Juda les tribus du nord et de l’est. Le peuple, qui souffrait des impôts excessifs levés par Salomon, sollicita un allégement à l’occasion de l’avènement du jeune monarque. Jéroboam, le porte-parole du peuple, avait rempli une charge importante sous le règne précédent, et le prophète Ahiya lui avait annoncé qu’il dominerait sur 10 tribus. Roboam fit attendre sa réponse pendant 3 jours, et demanda l’avis des anciens conseillers de Salomon. Ils lui recommandèrent d’acquiescer à la demande du peuple qui ne cesserait de lui témoigner sa gratitude. Mais Roboam suivit les conseils des jeunes gens, ses amis d’enfance, et répondit : « Mon petit doigt est plus fort que les reins de mon père. Si donc mon père vous a imposé un joug pesant, je le rendrai plus pesant encore. Si mon père vous a châtiés avec des fouets, moi, je vous châtierai avec des scorpions » (fouets armés de pointes). Ces paroles révélaient la présomption et la stupidité de Roboam. En se séparant aussitôt du jeune roi, 10 des 12 tribus renoncèrent désormais à soutenir la maison de David. Le peuple lapida Adoram, chargé par le roi de lever les impôts. Roboam lui-même, craignant de subir le même sort, rentra en hâte à Jérusalem (#1R 12:1-20 ; #2Ch 10:1-19).

      Juda, une grande partie de Benjamin, et les Siméonites, restèrent fidèles au jeune souverain. Il rassembla des troupes d’élite pour combattre les tribus révoltées, mais le prophète Chemaeya parvint à le dissuader de faire cette guerre (#1R 12:21-24 ; #2Ch 11:1-4). Roboam se borna à fortifier des villes de Juda et de Benjamin, et à y entreposer des vivres (#2Ch 11:5-12). Son rival ayant dressé 2 veaux d’or, l’un à Béthel, l’autre à Dan, les prêtres et les Lévites se réfugièrent presque tous en Juda et affermirent le trône de Roboam ; mais 3 ans plus tard, le fils de Salomon se livra lui-même à l’idolâtrie (#1R 14:21-24 ; #2Ch 11:13-17; 12:1).

La 5e année du règne de Roboam, Chichaq, roi d’Égypte, envahit Juda, prit des villes fortes, s’empara de Jérusalem, pilla le Temple et le palais (#1R 14:25-28 ; #2Ch 12:2-12), Roboam eut 18 femmes, 60 concubines, 28 fils, 60 filles (#2Ch 11:21). Abiya, son fils, prétendit que la faute initiale de Roboam, cause du schisme, provenait de sa jeunesse et de son inexpérience (#2Ch 13:1-12). Or Roboam devint roi à l’âge de 41 ans. Il occupa le trône durant 17 ans et mourut vers 915 avant Jésus-Christ. Abiya lui succéda (#1R 14:21,31 ; #2Ch 12:13,16).