NOTICE SUR LE RÉVÉREND CHARLES-HADDON SPURGEON 10 de 23 Sa largeur et son orthodoxie

03/05/2021 00:30
NOTICE SUR LE RÉVÉREND CHARLES-HADDON SPURGEON  10 de 23
Sa largeur et son orthodoxie  
 
Rien n’est plus net et plus positif que la doctrine chrétienne prêchée par ce grand orateur, rien n’est plus net et plus positif aussi que sa morale chrétienne ; mais, à côté de cela, rien n’est moins sectaire que son esprit, rien n’est plus large que son cœur. S’il est affirmatif dans les points fondamentaux de la foi, et surtout en ce qui constitue la rédemption et l’expiation, il est large quant aux points secondaires, et il sait, tout en maintenant son idée particulière sur le baptême, faire une large part aux idées particulières d’autrui. Il ne partage nullement les tendances étroites de sa dénomination, qui exclut de la cène quiconque n’est point baptiste, et, plus d’une fois, il n’a pas hésité à les condamner avec véhémence du haut de la chaire. Jamais il n’a refusé aucune invitation à prêcher, de quelque part qu’elle lui vint, et il s’est toujours mis généreusement à la disposition de tous dans la mesure de ses forces. Il tend la main à quiconque croit au Seigneur Jésus-Christ, sans s’inquiéter de savoir à quelle église il appartient.
 Cette même largeur de vues se retrouve dans sa dogmatique. Peu semblable à un certain pasteur du siècle passé, qui écrivait sur son journal : « Médité avec délices pendant plusieurs heures sur la miséricorde infinie que Dieu manifeste en damnant les petits enfants », M. Spurgeon cherche, au contraire, à étendre autant que possible les bienfaits de la rédemption à tous les pécheurs, et ne voit d’autre obstacle à leur salut que leur endurcissement volontaire. Sans doute, il y a là en lui une contradiction flagrante entre la dogmatique de son intelligence et celle de son cœur, car nul ne pose plus imperturbablement la doctrine de l’élection absolue dans certains discours. Cette contradiction n’est pas la seule. Mais il y a dans cette apparente inconséquence une recommandable fidélité à la teneur des Saintes Écritures et un élément de vie et de fécondité spirituelle pour ceux qui reçoivent cette prédication. L’inconséquence est, d’ailleurs, dans les choses plus que dans le prédicateur. Si parfois, fidèle à son mandat, ainsi qu’aux exigences d’une haute philosophie, Spurgeon aborde le mystère de l’élection, loin de s’en faire une arme dangereuse pour anéantir tout espoir de salut, tout effort missionnaire et toute ardente charité envers ceux qui périssent, il aime les âmes, il les appelle avec larmes et avec supplications et ne désespère de leur salut que lorsqu’elles ont comparu devant le Juge suprême des vivants et des morts. L’équilibre dans lequel les auteurs inspirés ont su placer ces deux points opposés, l’élection et la responsabilité humaine, équilibre qui relègue l’élection sur l’arrière-plan et qui base sur la responsabilité toute la vie pratique, se retrouve dans sa prédication, qui repose presque tout entière sur ce dernier point. Si l’on reproche à l’éminent orateur une sorte de contradiction, ce reproche retombe sur l’Évangile et devient le meilleur éloge de celui qui l’annonce.
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