Sacrement.

25/02/2016 16:56
Sacrement. 
Fruit du développement de la pensée théologique post-néotestamentaire, sacrement vient du latin sacramentum, mot qui, pendant la période classique, avait deux sens principaux : 
 
a) terme légal, pour identifier la somme d’argent déposée par des adversaires lors d’un procès, somme qui devait être consacrée par le perdant à un usage sacré ;
b) terme militaire, pour désigner la formule d’engagement prononcée par un nouveau soldat.
 
 
      Il n’est pas difficile de voir comment ces deux idées étaient combinées pour produire la notion d’un rite sacré qui était en même temps un engagement solennel. Ainsi, la Vulgate traduit le mot grec mustêrion par sacramentum (#Ep 5:32 ; #Col 1:27 ; #1Ti 3:16 ; #Ap 1:20; 17:7). Peu à peu le mot est attaché aux deux ordonnances du Seigneur qui sont le baptême (voir Baptême) et la Sainte Cène (voir Cène du Seigneur). Et cependant, dans le Nouveau Testament grec, il n’existe ni un mot ni même une idée générale qui corresponde au sacrement, et l’histoire de l’Église primitive ne contient pas la moindre trace du rapprochement de ce mot à tel ou tel rite ecclésiastique. 
 
      Pline (an 112 environ) dit au sujet des chrétiens de la Bithynie qu’ils se liaient par un sacramentum  —  dans le sens d’un engagement  —  à ne commettre aucun crime. C’est Tertullien (fin du 2e et début du 3e siècle) qui donne les premières indications de l’adoption de ce mot comme un terme technique désignant le baptême, l’eucharistie et d’autres rites de l’Église chrétienne. Cependant il ne leur attribue aucune valeur « sacramentelle », en appelant le baptême un sacrement ; il fait seulement le rapprochement avec le serment d’engagement du soldat. Saint Augustin, par sa définition du sacrement comme « le signe visible d’une grâce invisible », limitera son application, ce qui n’empêchera pourtant pas Hugo de St-Victor (12e siècle) d’appliquer le mot à tout acte rituel et d’en énumérer trente. 
 
      Le Concile de Trente confirme et amplifie la définition de saint Augustin, et ratifie la décision du Concile de Florence (1439) qui limite le nombre des sacrements à sept, savoir : baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, extrême-onction, consécration sacerdotale et mariage. 
 
 Si les Réformateurs retiennent le terme sacrement, ils en distinguent cependant les marques nécessaires suivantes : 
 
a) leur institution par le Seigneur ;
b) la demande expresse adressée par le Seigneur à ses disciples de les observer ;
c) leur rapport intime avec sa Parole, de manière à devenir les expressions de la pensée divine, les signes visibles d’actes divins.
 
 
      Deux actes symboliques seulement remplissent ces conditions : le baptême et le repas du Seigneur. Leur place unique dans la Révélation biblique les sépare de tout autre signe et cérémonie, et fait d’eux une partie intégrante de l’histoire sainte. Reçus dans la conformité à l’Écriture, les sacrements sont un moyen de bénédiction pour le croyant, mais sans jamais se substituer aux réalités spirituelles dont ils sont le signe et le sceau. Ils nous rappellent toujours à nouveau le fondement de notre salut  —  Christ dans sa mort et sa résurrection  —  et nous exhortent à marcher d’une manière digne de la vocation qui nous a été adressée. F. H. 
 
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