Samson (SEGOND, Français Courant, JÉRUSALEM, T.O.B.) : petit soleil. L’un des Juges israélites les plus marquants. Fils d’un Danite nommé Manoah, il naquit à Tsorea, localité du territoire méridional de Dan. L’ange de l’Éternel prédit la naissance de Samson et annonça qu’il délivrerait Israël du joug philistin. Naziréen dès sa naissance, Samson ne devait boire ni vin ni boisson fermentée, et le rasoir ne devait point passer sur sa tête. Aussi longtemps qu’il observa le vœu de naziréat, Samson fut victorieux des Philistins (#Jug 13:1-24). Juda et Dan, que les circonstances séparèrent des autres tribus à cette époque, étaient exposés aux attaques des Philistins. Juda, isolé, ne pouvait mener contre eux que des opérations de guérilla. L’Esprit de l’Éternel s’empara bientôt de Samson, au camp de Dan (#Jug 13:24). Samson, esclave de sa nature sensuelle, épousa une Philistine de Timna, mais elle le laissa ensuite pour un autre homme. Aidé peut-être de ses amis, le fils de Manoah s’empara de 300 chacals (ou renards) les lia 2 à 2, queue contre queue, attacha une torche allumée entre les 2 queues, puis lâcha les animaux dans les moissons des Philistins (#Jug 14:1-15:5). Ceux-ci envahirent Juda et exigèrent qu’on leur livrât Samson ; il se laissa lier par les hommes de Juda qui ne discernaient point en lui le futur libérateur. Animé soudain de l’Esprit du Seigneur, le naziréen rompit les cordes au moment où il allait être livré aux incirconcis. Saisissant une mâchoire d’âne, il poursuivit les Philistins, en tua 1000. Samson, mourant de soif, déclara que cette délivrance procédait de l’Éternel, qu’il supplia de lui accorder de l’eau. Dieu fit alors jaillir de l’eau de la cavité d’un rocher. Les hommes de Juda regardèrent dès lors Samson comme leur libérateur (#Jug 14:6-20). Il se rendit à Gaza et y tomba dans le péché. Les gens de la ville en fermèrent les portes, pour se saisir de Samson. À minuit, il arracha les battants, les poteaux et la barre de la porte de la cité et les transporta au sommet de la montagne en face d’Hébron. Sa liaison avec Dalila, Philistine de la ville de Soreq, le perdit. À l’instigation des princes philistins, elle pressa Samson de lui révéler le secret de sa force. Il lui répondit d’abord de façon fallacieuse, puis lui avoua, que, si on lui rasait la chevelure, il n’aurait pas plus de vigueur qu’un autre homme. Dalila vendit le secret aux Philistins. Ils rasèrent l’Israélite, lui crevèrent les yeux, lui firent tourner la meule dans la prison de Gaza. Lors d’une grande fête et de sacrifices publics en l’honneur de Dagon, dieu des Philistins, on montra Samson à la foule. Ses cheveux avaient commencé à repousser et il observait de nouveau son vœu de naziréat. L’intérieur du grand édifice était plein de Philistins et il y avait quelque 3000 personnes sur le toit. Ayant été à Gaza avant d’avoir perdu la vue, Samson connaissait la maison. L’aveugle demanda au jeune garçon qui l’accompagnait de le laisser s’appuyer aux 2 colonnes centrales qui supportaient le toit. Il implora l’Éternel, les saisit et les renversa. Samson périt avec un grand nombre de Philistins (#Jug 16:1-31). Malgré ses faiblesses, il figure parmi les héros de la foi (#Hé 11:32).
Samson était doué d’une force surnaturelle. Quand l’Esprit de l’Éternel l’y contraignait, il accomplissait des hauts faits. Sa force ne résidait pas dans ses cheveux, mais dans sa consécration à Dieu dont ils étaient le symbole. Lorsque Samson viola son vœu par toute sa conduite, et en laissant raser sa chevelure, le Seigneur l’abandonna. La force lui fut rendue en réponse à la prière. Cette puissance surnaturelle attesta aux hommes de Juda que Dieu avait appelé ce naziréen à les délivrer des Philistins, auxquels elle prouva la supériorité du serviteur de l’Éternel. Certains critiques ont voulu voir dans l’histoire de Samson une des légendes qu’ils prétendent découvrir dans la Bible. Mais il est certain que les anciens Hébreux tenaient Samson pour un personnage de leur histoire, appartenant à l’époque antérieure à Samuel et à Saül. Le récit biblique donne des détails précis sur son lieu natal, sa famille, ses exploits, l’endroit où on l’enterra. Toute la vie de Samson nous est une grande leçon spirituelle, par l’exemple à ne pas suivre un homme extraordinairement doué, qui joue avec le péché et avec la patience de Dieu. Au moment où il s’imagine pouvoir s’en tirer « comme les autres fois », il ne sait pas que Dieu s’est retiré de lui (#Jug 16:20). D’esclave de ses passions, il devient esclave de ses ennemis jusqu’à sa mort, et on lui crève les yeux qui n’avaient pas su être clairvoyants. Au dernier moment, il retrouve cependant la communion avec Dieu, qui répond à sa prière. Quel solennel avertissement ! Il est à noter que d’autres hommes de l’Ancien Testament ont reçu dans des circonstances exceptionnelles la force d’accomplir des exploits analogues à ceux de Samson : Jonathan et son porteur d’armes, le jeune berger David tuant un lion et un ours, Éléazar, Chamma, Abichaï (#1S 14:1-17; 17:34-36 ; #2S 23:9-12,18).
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