Sanhédrin, hébreu du Talmud, dérivé du grec sunedrion : conseil, tribunal. Corps gouvernemental juif. Les Perses accordèrent aux Juifs le droit de juger leurs propres litiges (#Esd 7:25,26; 10:14). La chute de l’empire perse n’abolit pas ce privilège. Il y eut un conseil gouvernemental appelé gerousia, sénat (Antiquités 12.3.3), sorte d’assemblée nationale (#/APCJ 1Ma 12:6) ; des anciens le constituaient (cf. #/APCJ 1Ma 14:20). Ce conseil représentait la nation juive (#/APCJ 1Ma 12:3) et s’unit à Jonathan, souverain sacrificateur et chef militaire, afin de conclure une alliance offensive avec les Spartiates. Jonathan convoqua les anciens et discuta avec eux la construction de forteresses en Judée et l’exhaussement des murs de Jérusalem (#/APCJ 1Ma 12:35; 13:36; 14:20,28,47). Sous Gabinus, proconsul de Syrie (57-55 avant Jésus-Christ), la Judée fut divisée en 5 districts, dépendant chacun d’un sunedrion ou sunodos, c’est-à-dire conseil, ou sanhédrin (Antiquités 14.5.4 ; Guerre juive 1.8.5). Dès lors, la plus haute autorité de Jérusalem s’appela sunedrion, ce qui n’élimina nullement la gerousia, ou boule. Toutefois cet arrangement ne dura pas. En 47 avant Jésus-Christ, César étendit de nouveau la juridiction du sanhédrin de Jérusalem à la Judée entière (cf. Antiquités 14.9.3-5 ; Guerre juive 1.10.7). Au début de son règne, Hérode le Grand mit à mort 45 membres du sanhédrin (Antiquités 14.9.4 ; 15.1.2), mais ne supprima pas ce conseil (Antiquités 15.6.2). Sous les procurateurs romains, de 6 à 66 après Jésus-Christ, les pouvoirs du sanhédrin étaient étendus. Selon les sources juives, cette assemblée se composait de 71 membres (cf. le simulacre de sanhédrin, Guerre juive 4.5.4). Seuls des Israélites d’ascendance incontestable pouvaient être élus. Le nombre 70 correspondait probablement à celui des anciens désignés pour collaborer avec Moïse Le 71e membre était le souverain sacrificateur, faisant office de président. Le sanhédrin était la cour suprême, ayant droit de vie et de mort (Antiquités 14.9.3 et 4 et : #Mt 26:3,57,59 ; #Ac 4:5,6,15; 5:21,27,34,41; 6:12,15; 7:1; 23:1-2) ; mais il semble que, sous les Romains, la sentence capitale ne devait s’exécuter qu’avec l’assentiment des autorités romaines. Le sanhédrin s’occupait d’une façon générale des affaires du gouvernement et de la justice, dans la mesure où elles n’étaient pas du ressort du procurateur et de ses subordonnés (cf. #Ac 22:30). À l’époque de Florus, dirigeants et conseillers se rendaient eux-mêmes dans les villages pour percevoir les impôts (Guerre juive 2.17.1). Le sanhédrin avait une police et le droit de mettre les gens en état d’arrestation (#Mt 26:47 ; #Mr 14:43). Jésus fut jugé par le sanhédrin (#Mt 26:59 ; #Mr 14:55; 15:1 ; #Lu 22:66 ; #Jn 11:47). Pierre, Jean et les autres apôtres durent comparaître devant ce conseil (#Ac 4:5,6,15; 5:21,27,34,41). Étienne fut amené au sanhédrin (#Ac 6:12) ; Paul aussi (#Ac 22:30; 23:15; 24:20). Au moment de la destruction de Jérusalem, le sanhédrin cessa d’exister.
Les membres du sanhédrin étaient les souverains sacrificateurs (en fonction ou anciennement actifs, avec les membres de leurs familles privilégiées), des anciens (chefs de tribus, de familles, de classes sacerdotales), des scribes (assesseurs juridiques ou docteurs de la loi), des Pharisiens et des Sadducéens (#Ac 4:1; 5:17,34; 23:5-6). Il y avait, en outre, des huissiers (#Jn 18:22) et des serviteurs du conseil (#Mr 14:65).
Le sanhédrin se réunissait, semble-t-il, dans l’édifice appelé « maison du conseil » situé à l’ouest du Temple, près du gymnase (Guerre juive 5.4.2). C’est du moins ce que dit Josèphe parlant des dernières années de l’État juif. Selon la Mishna, à l’origine les assemblées avaient lieu dans l’une des salles donnant sur la cour intérieure du Temple. Il semble aussi que, dans des cas urgents, le conseil se rencontrait dans la maison du souverain sacrificateur (#Mt 26:3,57 ; #Mr 14:53).
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