Saül (Français Courant, JÉRUSALEM, T.O.B.) ; Saul (SEGOND) ; Chaoul (Français Courant) : demandé (à Dieu).
1. Roi d’Édom, originaire de Rehoboth sur l’Euphrate (#Ge 36:37 ; #1Ch 1:48).
2. Fils de Siméon et d’une Cananéenne (#Ge 46:10 ; #Ex 6:15) ; il fonda un clan (#No 26:13).
3. Lévite descendant de Qehath, par Qorah, Ebyasaph, Tahath (#1Ch 6:9).
4. Le premier souverain d’Israël, fils de Qich, Benjamite, voir Qich 2. La conduite des fils de Samuel prouva qu’ils n’avaient pas la force de caractère de leur père et qu’ils étaient incapables de continuer son œuvre ; les nations voisines, de leur côté, menaçaient le pays (#1S 8:1,3,20; 12:12). Les anciens du peuple demandèrent à Samuel de changer la forme de leur gouvernement et de faire d’Israël une monarchie. Le peuple voulait imiter les nations fortement organisées et souhaitait un roi capable d’écraser ses ennemis (#1S 8:4,5,19,20). Le Pentateuque avait déjà prévu que les Hébreux finiraient par former une monarchie dont le souverain représenterait l’Éternel (#Ge 17:6,16; 35:11 ; #De 17:14-20). Cependant ce fut l’impiété qui incita les Israélites à demander au vieux prophète d’établir un roi. Leur incrédulité rendait impossible la théocratie. Ils abandonnaient la foi au Dieu invisible, pour se fier à un souverain visible. Sur l’ordre du Seigneur, Samuel révéla aux anciens ce que le roi ferait subir à ses sujets, mais le prophète ne put les persuader de renoncer à leur projet (#1S 8:10-22).
Avènement de Saül. Les ânesses de Qich, le Benjamite, s’étant égarées, il envoya à leur recherche Saül, son fils, âgé probablement d’environ 35 ans. C’était un bel homme, dépassant de la tête tous les Israélites. Après 3 jours de recherches vaines, il était sur le point de rentrer chez son père. Le serviteur de Saül lui suggéra de se rendre dans la ville voisine pour y rencontrer l’homme de Dieu. Samuel avait été divinement averti de l’arrivée d’un Benjamite auquel il devrait conférer l’onction royale. Saül et sa famille habitaient Guibéa : ils avaient entendu parler du grand prophète (#1S 9:14-16), mais le fils de Qich ne paraît ni avoir rencontré Samuel avant l’incident des ânesses, ni avoir compris que l’homme de Dieu en question fût Samuel (#1S 9:7). Saül, s’approchant d’un vieillard à la porte de la ville, ne savait pas qu’il s’adressait à Samuel (#1S 9:18,19). Le prophète l’informa que les ânesses étaient retrouvées, lui fit comprendre qu’il serait roi, et lui donna la place d’honneur au banquet rituel. Le lendemain matin, avant le départ de Saül, le prophète l’oignit et lui dit : « L’Éternel ne t’a-t-il pas oint pour que tu sois le chef de son héritage ? » Samuel recommanda à Saül de n’en rien dire, mais d’aller à Guilgal, d’y attendre 7 jours l’arrivée du prophète, qui viendrait lui-même offrir des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces, et communiquer ses instructions (#1S 9:20-10:16). Samuel convoqua tout Israël à Mitspa. On jeta le sort pour élire le roi, et Saül fut désigné. Il se cacha parmi les bagages. On l’en sortit pour le présenter à la foule, qui l’acclama. Dieu avait choisi un homme dont l’aspect physique suscitait l’admiration et la confiance. Son origine benjamite (la tribu de Benjamin se trouvait aux confins d’Éphraïm et de Juda) devait satisfaire les Israélites du nord et ceux du sud. Le prophète avait prié Dieu d’opérer le choix, afin que les hommes pieux soutinssent le jeune monarque. Un grand nombre de ceux-ci accompagnèrent Saül jusqu’à Guibéa ; cependant certains hommes pervers refusèrent de lui rendre hommage, et le roi resta chez lui, attendant que les jalousies fussent dissipées. Il continua à travailler dans les champs de son père. Peu après (selon les Septante, #1S 11:1), les Ammonites assiégèrent Yabéch en Galaad. À la requête des assiégés, les ennemis accordèrent une trêve de 7 jours. Les anciens de Yabéch envoyèrent des messagers à Guibéa, où Saül entendit les mauvaises nouvelles en rentrant des champs. L’Esprit de Dieu le saisit. Il ordonna aux tribus de se ranger autour de lui et de Samuel, pour secourir Yabéch, qui fut délivrée. Tout le peuple se rendit ensuite à Guilgal (lieu le plus proche où l’on avait l’habitude d’offrir des sacrifices), et y confirma la royauté de Saül. À cette occasion Samuel prit congé du peuple, en abandonnant ses fonctions de Juge (#1S 11:1-12:25). Voir Guibea ; Samuel (Livres de).
Règne de Saül. Le texte hébreu de #1S 13:1 présentant une lacune, nous ne savons pas quel âge avait Saül quand il commença à régner. Certains manuscrits des Septante suggèrent 30 ans, ce qui n’est pas plausible, car au début du règne, Jonathan, le fils aîné, commandait un détachement de 1000 hommes. Saül établit une petite armée permanente de 3000 soldats, dont 2000 étaient avec lui à Mikmach et à Béthel ; 1000 se trouvaient avec Jonathan à Guibéa (#1S 13:2). Ce prince battit un poste philistin à Guéba (#1S 13:3), voir Poste. Les Philistins en furent transportés de fureur ; conscients du danger, les Israélites répondirent à la convocation de Saül à Guilgal (#1S 13:3-5), où Samuel avait promis de venir implorer le secours de l’Éternel et d’offrir des sacrifices (#1S 13:8,11,12 ; cf. #1S 10:8). Une armée de Philistins pénétra en Benjamin et campa à Mikmach. La peur s’empara des Israélites, tandis que Samuel différait à dessein son arrivée. Les Israélites commencèrent alors à abandonner le roi, qui craignit l’attaque des ennemis (#1S 13:8,11,12). Pour rallier ses troupes, il se permit d’offrir lui-même l’holocauste et les sacrifices d’actions de grâces. Sur ces entrefaites, Samuel arriva, reprocha au roi d’avoir violé l’ordonnance divine, et lui déclara que cette désobéissance le rendait indigne de fonder une dynastie (#1S 13:13-14). Le prophète se déplaça de Guilgal à Guibéa (#1S 13:15), ce qui ne l’éloignait guère du roi. Saül et Jonathan prirent position à Guibéa de Benjamin, tandis que les Philistins campaient à Mikmach. Un exploit de Jonathan au défilé de Mikmach jeta la panique dans la garnison philistine, qui rejoignit son camp. Saül en profita et battit les Philistins (#1S 13:15-14:46). Le prophète Samuel ordonna ensuite au roi d’entreprendre une guerre d’extermination contre les Amalécites. Saül commença la campagne ; mais, au lieu de vouer le bétail à l’interdit, il se jeta sur le butin et épargna les meilleures bêtes. Questionné à ce sujet par Samuel il rejeta la faute sur le peuple qui, disait-il, voulait les sacrifier à l’Éternel. Saül avait aussi laissé la vie à Agag, roi d’Amalec, et s’était érigé un monument. Il n’agissait plus comme instrument de Dieu, mais suivait sa volonté propre et ses impulsions orgueilleuses. Samuel lui déclara que l’Éternel le rejetait et allait lui enlever la royauté (#1S 15:1-35) ; voir Samuel (Livres de). En conséquence, Dieu envoya le prophète à Bethléhem, pour y conférer l’onction royale à David (#1S 16:1-13).
L’Esprit du Seigneur se retira alors de Saül, qui commença à être en proie à un mauvais esprit. Pour dissiper son humeur noire, ses serviteurs se mirent en quête d’un joueur de harpe et firent venir David à la cour de Saül à Guibea (#1S 16:14-23) (voir Guibea). L’accueil enthousiaste réservé au fils d’Isaï après sa victoire sur Goliath suscita la jalousie du roi. David dut s’enfuir pour sauver sa vie, et Saül le poursuivit sans cesse de sa haine implacable (#1S 17:1-30:@) ; voir David. Les Philistins envahirent le territoire d’Israël, dressèrent leur camp à Sunem, près de la vallée de Jizreel. Saül prit position sur les flancs de la montagne de Guilboa. Agité de sombres pressentiments, il se rendit de nuit tout près du camp de Philistins, à Eyn-Dor, pour y consulter une nécromancienne. Il apprit qu’il mourrait le lendemain, avec ses fils (#1S 28:1-25). Les archers philistins tuèrent de nombreux Israélites, et 3 fils de Saül, dont Jonathan, le prince héroïque et désintéressé. Le roi, grièvement blessé, demanda à son porteur d’armes de le transpercer. Comme le jeune homme s’y refusait, Saül se jeta sur son glaive. Le lendemain, les Philistins victorieux découvrirent son cadavre, lui tranchèrent la tête, attachèrent la dépouille royale aux remparts de Beth-Cheân et firent subir le même traitement aux cadavres des 3 princes. Les ennemis suspendirent les armes de Saül et de ses fils dans le temple d’Astarté. Les hommes de Yabéch en Galaad, que Saül avait sauvés au début de son règne, passèrent le Jourdain de nuit, enlevèrent les cadavres des murs de Beth-Cheân et les ensevelirent. David pleura sur la mort ignominieuse de l’oint de l’Éternel et sur Jonathan. Il composa une élégie en souvenir de ces héros (#1S 31 ; #2S 1). L’Ancien Testament n’indique pas quelle fut la durée du règne de Saül, mais Paul et l’historien Josèphe lui assignent 40 ans (#Ac 13:21 ; Antiquités 6.14.9). Voir Beth-Cheân.
Saül et la nécromancienne d’Eyn-Dor. L’apparition du vieillard drapé dans un manteau (#1S 28:3-19) a été interprétée de 3 façons différentes.
Saül et la nécromancienne d’Eyn-Dor. L’apparition du vieillard drapé dans un manteau (#1S 28:3-19) a été interprétée de 3 façons différentes.
1. Tromperie de la nécromancienne : un vieillard, son complice, apparaît, elle pousse alors un cri strident, simule l’effroi et déclare que Saül vient d’entrer chez elle pour la consulter. Sachant que le roi est dans le voisinage, elle l’a reconnu à sa haute taille, à son attitude et au comportement des serviteurs.
2. Le vieillard est un esprit démoniaque, dont l’apparition inattendue bouleverse la femme ; elle pousse un cri d’effroi : Luther et Calvin pensent que cette apparition est d’origine satanique. C’est aussi l’opinion de ceux qui estiment que certains phénomènes de magie antique sont apparentés au spiritisme moderne. Voir Diable, Démoniaque.
3. Selon d’autres commentateurs, il s’agirait vraiment de Samuel, qui serait réapparu, comme ce fut le cas de Moïse et d’Élie sur la montagne de la Transfiguration. C’est l’opinion de la plupart des auteurs évangéliques postérieurs à la Réformation. Ils étayent leur interprétation sur le fait que le récit biblique présente le vieillard comme étant Samuel (#1S 28:14,15,16,20) et sur la constatation que sa prédication s’est réalisée. S’il s’agit réellement du prophète Samuel, ce serait le seul exemple biblique de retour sur cette terre de l’esprit d’un saint décédé parlant à des vivants. Nous aurions là « l’exception qui confirme la règle » et la démonstration de ce qui arrive en cas de désobéissance (#1Ch 10:13). Le cas de Moïse et d’Élie lors de la Transfiguration n’est pas semblable. D’autre part, il est évidemment troublant que Dieu, ayant refusé de répondre à Saül par des songes ou par des prophètes, ait permis à Samuel de lui apparaître. De toute façon la femme et celui qui la consultait violaient de façon flagrante la loi divine et civile (#Ex 22:17 ; #Lé 20:27 ; #De 18:10-14 ; #1S 28:3,9). Ce péché fut une des causes directes de la mort du roi (#1Ch 10:13-14).
5. Saul, nom hébreu de l’apôtre Paul (#Ac 7:58; 13:9). Voir Paul.
Copyright Editions Emmaüs