Sceau. Le cachet ou le sceau est une bague ou un objet cylindrique, généralement en métal semi-précieux, servant à imprimer une marque dans de l’argile (#Job 38:14). Dans l’antiquité, il avait différentes fonctions :
1. Protection. Comme le sceau s’est développé à partir de l’amulette, les gens lui ont attribué des pouvoirs magiques. Ils n’osaient par exemple pas ouvrir un document scellé, de peur de devenir la proie des forces du mal. Par la suite, le sceau a été considéré comme le moyen de clore de manière inviolable un document (par exemple #Da 12:4,9). Dans la Bible, lorsque Daniel fut jeté dans la fosse aux lions, le roi scella l’ouverture de la fosse de son anneau et de l’anneau de ses grands (#Da 6:17) ce qui interdisait à qui que ce soit de l’ouvrir. À la mort de Jésus, on protégea son tombeau en scellant une pierre roulée devant l’ouverture (#Mt 27:66) pour s’assurer que personne ne pénétrerait dans la grotte. Dans l’Apocalypse, le « sceau du Dieu vivant » appliqué sur le front des saints est un symbole de protection en même temps qu’une marque de propriété (#Ap 7:2). Dans #Ap 5:2, les sceaux qui cachètent le rouleau représentent ce qui est impénétrable aux hommes mais qui est connu de Dieu. La mention du sceau implique donc l’idée de caché, fermé. De manière imagée, Job dit que Dieu « appose un sceau sur les étoiles », c’est-à-dire il les couvre de nuages pour que leur lumière soit cachée aux hommes. De même, lorsqu’il neige, Dieu « ferme d’un sceau la main de tout être humain » (#Job 37:7). Cela veut dire que Dieu empêche le travail de l’homme à cause du froid.
2. Le sceau ou le cachet est aussi le signe de la propriété. Au sens figuré, la présence du Saint-Esprit en nous est la preuve que nous avons passé de la suzeraineté de Satan à celle de Dieu, que nous sommes devenus sa propriété (comme l’acheteur apposait son sceau sur les amphores de vin qu’il achetait dans le port d’Éphèse) : « Vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis » (#Ep 1:13; 4:30). Le Saint-Esprit en nous est un gage et une garantie de notre rédemption finale. Dans ce sens, le sceau du Saint-Esprit est équivalent à son onction (chrisma). Au second siècle, le mot sphragis (sceau) était souvent utilisé pour désigner le baptême lors duquel on pensait à l’époque que le Saint-Esprit était donné.
3. Le sceau sert à authentifier des documents écrits, des lettres, des actes de vente, etc. Ainsi lorsque Dieu dit à Zorobabel : « Je ferai de toi comme un sceau, car je t’ai élu » (#Ag 2:23), il se réfère à l’importance du sceau aux yeux de l’Oriental habitué à le porter constamment sur lui et à en prendre le plus grand soin, car il légalisait toutes ses transactions (l’homme moderne dirait peut-être : Je prendrai soin de toi comme de ma carte de crédit). Dans le même sens, la Sulamite amoureuse exprime son affection pour son bien-aimé en désirant être comme un sceau placé sur son cœur et sur son bras (#Ca 8:6).
4. Le sceau pouvait aussi représenter une sorte de marque de fabrique. En effet, on a retrouvé des traces de poteries avec une marque royale, probablement le sceau de l’atelier royal ayant fabriqué les objets en argile. Cette méthode fut pratiquée entre 3000-2340 avant Jésus-Christ à Suse et pendant de nombreux siècles en Syrie et en Palestine. Enfin, dans un sens particulier, dans #1Co 9:2, les chrétiens de Corinthe sont le sceau de l’apostolat de Paul, c’est-à-dire la marque authentifiant son ministère. Voir Cachet.
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