Soif et faim. Sensations provoquées par la privation de boisson et de nourriture. Au Moyen-Orient, la chaleur, les étés sans pluie et le désert font de la faim et de la soif une expérience commune (#2S 17:29), la soif étant le péril le plus grave. #Esa 29:8 nous décrit la déception causée par les rêves inspirés par la faim et le désir, le mirage : « celui qui a faim rêve qu’il mange, puis s’éveille le gosier vide. » Mais Dieu rassasie l’âme avide, il comble de biens l’âme affamée et le croyant lui en rend grâce (#Ps 107:9). Il ne laisse pas le juste souffrir de la faim (#Pr 10:3). Il désaltère les assoiffés (#Ge 21:15-19 ; #Jug 15:18-19) et abreuve « tous les animaux des champs » (#Ps 104:10-11). Il veut que l’homme fasse de même envers son prochain et même plus, envers son ennemi (#Pr 15:21 ; #Esa 21:14; 58:7-10 ; #Ez 18:7,16 ; #Mt 25:35-37). L’être humain qui manque à ce devoir encourt le jugement (#Job 22:7 ; #Mt 25:42-44). Les Ammonites et les Moabites ont été exclus de la communion avec l’Éternel car, lors de la sortie d’Égypte des Israélites, ils ne sont pas venus les secourir avec du pain et de l’eau (#De 23:4-5). Mais celui qui donne à boire « même un seul verre d’eau froide », ne « perdra pas sa récompense » (#Mt 10:42).
L’apôtre Paul, qui a été exposé à la faim et à la soif (#1Co 4:11 ; #2Co 11:27), a appris à vivre aussi bien dans l’humiliation que dans l’abondance (#Ph 4:12).
Pour calmer la faim et la soif de l’homme, la Loi l’autorisait à entrer dans la vigne de son prochain et à manger à son gré des raisins, sans toutefois avoir le droit d’en emporter (#Lé 23:25 ; #Mt 12:1).
Job s’élève contre les hommes injustes qui exploitent les affamés et les assoiffés : les pauvres « vont tout nus, sans vêtement, et affamés, ils portent les gerbes ; dans les enclos ils font de l’huile, ils foulent les pressoirs et pourtant ils ont soif » (#Job 24:9-11).
Le manque de pluie et les mauvaises récoltes amenaient de fréquentes famines dans les pays du Moyen-Orient. Pour fuir la famine, Abraham est descendu en Égypte où se trouvait encore de la nourriture (#Ge 12:10). Lors des 7 années de famine, Jacob et sa famille firent de même. (#Ge 41:1-46:@). Dans l’Église primitive, la famine qui sévit sous le règne de Claude poussa l’Église d’Antioche à rassembler un secours pour les chrétiens de Jérusalem (#Ac 11:28-30).
Dans les temps de guerre, l’épée, la faim et la peste sévissent (#Esa 51:19 ; #Jér 5:12; 14:15; 27:8). Dans une ville assiégée, la faim et la soif peuvent même amener les occupants à l’anthropophagie (#De 28:53-57 ; #2R 6:28-29 ; #La 2:19-20; 4:9-10). Dans les prophéties, la faim et la soif sont toujours signes du jugement de Dieu (#De 28:48; 32:24 ; #Esa 5:13; 65:13).
Dans le désert, les Israélites, qui échappèrent à la faim et à la soif grâce à la fidélité de Dieu, sont une préfiguration des temps nouveaux où Dieu fera disparaître toute faim et toute soif (#Esa 41:17-18; 49:10 ; #Ap 21:6; 22:17). Jésus est la source d’eau fraîche : celui qui boit à cette source n’aura plus jamais soif (#Jn 4:10-15; 6:35; 7:37-39). La faim et la soif sont constamment utilisés comme symboles des besoins qu’a l’homme de biens spirituels tout aussi indispensables à sa vie que les nourritures matérielles. Dieu veut préparer un festin à tous les peuples sur sa montagne (#Esa 25:6), la sagesse a préparé aussi son festin pour nourrir celui qui a faim et soif de connaissance (#Pr 9:5). Le Cantique des cantiques exprime par cette image la soif d’amour (#Ca 1:4; 4:10) ; les psalmistes et les prophètes offrent les bénédictions divines sous l’image d’un repas gratuit offert par Dieu (#Esa 55:1-2).
Jésus-Christ à repris l’image sous différent formes : l’homme a besoin de la Parole de Dieu pour s’en nourrir (#Mt 4:4), la nourriture de Jésus était de faire la volonté de son Père (#Jn 4:32). Heureux ceux qui ont faim et soif de justice (#Mt 5:6). Ce besoin sera parfaitement comblé par Jésus : « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif » (#Jn 4:14), « celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (#Jn 6:35; 10:10).
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