Souffrance

14/01/2015 09:28
Souffrance. À l’origine la création de Dieu était bonne (#Ge 1:31) et la souffrance n’existait pas. Mais l’homme, en se révoltant contre Dieu, a placé sa vie sous le jugement divin, se mettant sous la puissance et la menace de la mort (#Ge 2:17; 3:19). Ainsi il est tombé dans l’esclavage du péché (#Hé 2:15) et le reste des créatures a été entraîné avec lui (#Ro 8:18-23). Depuis lors, l’être humain ne fait que « passer et mourir ». Sous l’effet du jugement de Dieu, la mort agit dans notre vie par la souffrance et elle exerce son influence la plus forte. C’est pourquoi les psalmistes mettent souvent de profondes souffrances en parallèle avec la mort (Ps 16:14 ; #Ps 18:5; 22:16; 116:3,8). L’homme ne peut se dégager ni de l’une ni de l’autre par ses propres forces. L’accès au monde sans souffrance lui est barré depuis la chute (#Ge 3:24). Même rachetés, nous restons solidaires de ce monde de souffrance jusqu’au jour où « ce qui est parfait » viendra. 
 
      La souffrance touche notre être tout entier : le corps (par exemple dans la maladie, la persécution et la captivité), l’âme (par exemple dans la perte d’êtres aimés) et l’esprit (par exemple dans la recherche du sens de la vie, de la souffrance et de la justice de Dieu). Job a expérimenté tous ces genres de souffrance. La Bible nous donne d’autres exemples d’hommes qui ont souffert : David (par le perte de ses fils), Asaph, l’auteur du #Ps 73, Salomon, l’apôtre Paul (#2Co 11:23-29), l’Église des rachetés que nous présente l’Apocalypse (#Ap 6:9-11; 13:7; 17:6), etc. 
 
      Dans le Nouveau Testament, deux termes grecs : astheneia (= faiblesse) et pathêma (= épreuve) décrivent deux aspects d’une même réalité : l’homme est faible et livré à une puissance étrangère qui le diminue. Dans cet état, il est placé en face d’un choix : soit 
 
1. il accuse Dieu et se sépare de lui, se mettant sous l’empire de l’Ennemi (#Ap 16:9).
2. soit il reconnaît que la souffrance vient de Dieu (#Ps 39:12; 94:12 ; #Hé 12:6) et qu’elle est pour l’homme l’occasion de s’abandonner à la main divine de laquelle il accepte aussi sa souffrance (#Ps 38:1; 39:12; 66:10-12; 94:12 ; #Hé 12:6 ; #Ap 3:19). Dans ce cas, la souffrance exerce sur son développement spirituel une influence salutaire. Pierre nous dit que « celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché » (#1P 4:1). Là aussi, on peut voir une réminiscence du parallèle signalé dans les Psaumes entre la souffrance et la mort (comme dans #Lu 22:15; 24:26 ; #Ac 1:3). Pierre redirait à sa façon ce que Paul développe dans #Ro 6 concernant la mort au péché. Mais, de plus, comme Élihou l’a développé dans son discours (#Job 36:15), la souffrance vécue avec Dieu exerce une influence purificatrice sur l’homme en nous apprenant à haïr le péché, cause de la souffrance, et à obéir à Dieu (cf. #Hé 5:8 ; cf. #Esa 48:10) en nous préservant de nouvelles désobéissances (#Ja 5:11).
 
 
      Satan est la cause de la souffrance et de la mort (#Job 2:4 et suivants). Dieu le laisse agir car il veut juger le péché (#Jér 21:5 et suivants), corriger et purifier les hommes (#Esa 48:10 ; #Hé 12:5-11). 
    Toutes les forces de la souffrance se sont concentrées sur Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il est venu dans une chair semblable à celle du péché (#Jn 1:14 ; #Ro 8:3) donc accessible à la souffrance. Il a vu cette souffrance comme liée indissolublement à sa vocation (« il fallait que le Fils de l’homme souffre » #Mt 16:21; 17:12 ; #Mr 8:31 ; #Lu 24:26). Il fut semblable à nous en toutes choses (#Hé 2:14-18; 4:14; 5:8). #Esa 52:13-53:12 a d’avance expliqué le sens de ces souffrances. En le faisant mourir, Dieu a accompli son jugement sur le monde souffrant et mourant : « il a fait devenir Christ péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (#2Co 5:21). Celui qui croit en lui participe à sa victoire sur le péché, la souffrance et la mort (#Jn 11:25 ; #Ro 6:3-11 ; #Hé 2:14 ; #Ap 7:13 et suivants). 
 
      Le chrétien communie aussi aux souffrances du Christ (#Ph 3:10). Pour lui, la souffrance est une école de patience et de sanctification dans laquelle il doit conserver la foi (#2Co 1:8; 4:7-12). Par les souffrances que l’Église endure de la part des opposants à l’Évangile, elle « achève …  ce qui manque aux souffrances de Christ » (#Col 1:24) non les souffrances rédemptrices, mais des souffrances en communion avec Christ (qui continue à souffrir dans son Corps qu’est l’Église) pour que d’autres puissent être gagnés à la foi. 
 
      Mais la communion des souffrances implique pour l’Église aussi la communion à la résurrection (#Ph 3:10 et suivant) : « si nous souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec lui » (#Ro 8:17). Pour Paul, « il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée. » (#Ro 8:18). Le Nouveau Testament emploie une douzaine de termes différent pour exprimer l’idée de souffrance : preuve de l’importance de ce thème. Les divers aspects de la souffrance apparaissent dans les différents sens de ces mots : être mis à l’épreuve, endurer l’adversité, rester dessous, persévérer, souffrir injustement, porter, supporter, être frustré, endurer la persécution, l’affliction. Pas plus que la vie des incroyants, celle des chrétiens n’est « un long fleuve tranquille » ou « un chemin bordé de roses » (sans épines !). Mais contrairement aux gens du monde, le chrétien sait que sa souffrance a un sens et qu’elle aura une fin lorsque « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » lorsque « la mort ne sera plus » et qu’« il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (#Ap 21:4). Voir C. S. Lewis, Le problème de la souffrance, ainsi que les articles Affliction ; Tribulation. 
 
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