Temps accomplis.

28/08/2014 18:18
Temps accomplis. Dans la Bible, l’expression le(s) temps accompli(s) apparaît pour la première fois dans #Ge 29:21 où elle s’applique à la fin du temps de service de Jacob chez Laban. #No 6:13 fait référence au naziréat : « le jour où il aura accompli le temps de son naziréat… ». 
 
      Dans le Nouveau Testament. Jésus mentionne aussi les temps accomplis. Dans #Mr 1:15, il proclame que les temps sont accomplis et que le royaume est proche. Il se référait au temps d’attente du Messie qui, lui, apporterait le salut. Dans #Lu 21:24, il annonce l’arrivée de malheurs « jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis ». Dans ce verset, les temps des nations sont les époques marquées par la miséricorde de Dieu où il appelle les nations à recevoir le salut par l’Évangile de sa grâce. Chaque nation semble avoir son temps où le salut lui est offert ; de là le pluriel « les temps ». 
 
      Dans deux passages des épîtres de la captivité, Paul emploie l’expression les temps accomplis pour l’histoire du salut : « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils… » (#Ga 4:4). Dans ce passage, Paul parle, comme Jésus, de la période prémessianique pendant laquelle les Israélites attendaient le Sauveur. Les Hébreux étaient allés en exil, les empires perse et grec avaient passé, l’oppression des Séleucides avait pris fin et Rome régnait : mais quand donc, se demandaient-ils, viendrait le salut ? Paul répond que Dieu n’intervient qu’au moment où toutes les conditions sont réunies. Dans son sens littéral, l’expression désigne l’âge fixé pour la majorité d’un jeune. Il a fallu de même que l’histoire humaine parvienne à une certaine maturité pour que Dieu puisse agir. Une vue a posteriori de l’histoire antique peut faire discerner parmi les facteurs favorables au 1er siècle l’unité de la langue grecque et sa diffusion dans tout le bassin méditerranéen, le contexte hellénistique commun, la paix romaine favorisant les communications, le système routier et la sécurité maritime, le déclin des religions antiques et l’attente généralisée d’un Sauveur (voir A. Kuen, Les lettres de Paul, pages 13-22). Dieu attendait patiemment que les conditions soient réunies (cf. #Ge 15:1-16:@) puisqu’il travaille dans l’histoire et qu’il la contrôle (cf. #Mt 13:11,16-17). « Il (Dieu) nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il s’était proposé en lui, pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis : réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et sur la terre » (#Ep 1:10). 
     Ici, Paul considère les choses d’un autre point de vue. Il sait que la rédemption a été acquise à la croix, mais qu’elle n’est qu’un jalon dans l’histoire du salut. En effet, le « mystère », le dessein bienveillant de Dieu (c’est-à-dire l’union de toutes choses en Jésus-Christ) ne sera pleinement réalisé qu’à l’avènement de Christ. Ainsi, avec cette expression, comme avec tout le message biblique nous nous trouvons placés entre un « déjà » accompli et un « pas encore » qui attend la réalisation plénière du dessein de Dieu. 
 
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