Tsoân ; Tsoan (SEGOND) ; Soan (Français Courant) ; Çoan (JÉRUSALEM) ; Tanis (T.O.B.). Les ruines de la ville biblique de Tsoân sont tout près de la petite ville appelée aujourd’hui San el-Hagar, située presque sur la côte du lac Manzala (salé) au nord-est du delta du Nil. Ce site très ancien (voir #No 13:22 — toutefois nous ne savons pas quand fut fondé Hébron), existait déjà, paraît-il, sous la 6e dynastie, entre 2423 et 2280 avant Jésus-Christ.
Les fouilles entreprises par Mariette, puis par Petrie dans les années 1880 ont été très fructueuses : statues, colonnes, stèles, obélisques, etc., dont beaucoup se rapportent au pharaon Ramsès II. Ceci a amené les archéologues (Petrie, Montet) à penser que Tsoân et Ramsès ne formaient qu’une seule et même ville. Ils ont également pensé que Tsoân était Avaris, la capitale des pharaons hyksos qui dominèrent l’Égypte d’environ 1675-1567 avant Jésus-Christ.
Actuellement, l’égyptologue K. Kitchen propose une autre identification :
1. Tsoân fut appelée plus tard Tanis (en grec). Tsoân et Tanis sont donc la même ville.
2. Mais selon certains textes égyptiens, Tanis ne serait pas la ville de Ramsès mentionnée dans #Ex 1:11.
3. Il n’est pas sûr non plus que Tsoân soit devenue Avaris, la capitale des pharaons hyksos.
4. Au contraire, on penserait plutôt que Ramsès, la capitale du pharaon Ramsès II, était le site d’Avaris.
5. Le site moderne de Ramsès/Avaris serait Qantir-Kataana-Tell Daba, à une trentaine de km au sud de Tsoân (San el-Hagar).
6. À Tsoân, tous les monuments se rapportant à Ramsès II,
a) n’ont pas de fondations de type Ramsès II ;
b) ont été faits de matériel déjà utilisé. C’est donc un autre bâtisseur que Ramsès II, probablement Osorkon II (874-850), qui a fait ces monuments à partir de matériaux provenant d’ailleurs, probablement de Qantir.
De 1000 à 600 avant Jésus-Christ, Tsoân fut effectivement la capitale de l’Égypte, d’où les références des prophètes à Tsoân (#Esa 19:11,13; 30:4 ; #Ez 30:14).
Dans les Psaumes, l’expression « les champs de Tsoân » (#Ps 78:12,43) reste vraie, car les dix plaies se sont abattues sur la région où se situent Tsoân et Ramsès. D’ailleurs, cette expression correspond à l’égyptien sekhet djâ, c’est-à-dire prairie de djâ (Djâni = Tsoân).