16/01/2014 08:56
Vaincre. Dans l’Ancien Testament, le mot vaincre (Hébreu yakol) apparaît dans différents contextes : dans #Ge 30:8, Rachel, qui souffre de stérilité, jubile car sa servante a eu un 2e fils de Jacob. Ainsi l’honneur personnel de Rachel est sauvé. Elle s’exclame : « J’ai lutté auprès de Dieu contre ma sœur (Léa) et j’ai vaincu. » Dans #Ge 32:26, l’ange de l’Éternel lutte avec Jacob et voyant qu’il ne peut le vaincre, il le frappe à l’articulation de la hanche. Dans #Jér 20:10 et suivant, les ennemis de Jérémie veulent séduire le prophète et l’empêcher de remplir sa mission. Mais ce dernier a l’assurance qu’avec l’aide de Dieu il ne sera pas vaincu. #Esa 28:1 et #Jér 23:9 parlent d’hommes vaincus par le vin en utilisant le mot halam. Ésaïe stigmatise ainsi les ivrognes d’Éphraïm, quant à Jérémie, il compare son expérience prophétique à l’ivresse causée par l’alcool. Dans un contexte militaire, vaincre implique la conquête du territoire des ennemis, il est donc synonyme de conquérir (#Ex 17:13).
Dans le Nouveau Testament, le mot grec principal pour vaincre est nikaô, utilisé aussi bien pour la victoire dans le corps-à-corps que dans celle qui termine un conflit armé (par exemple #Lu 11:22). Comme les noms correspondants nike (#1Jn 5:4) et nikos (#Mt 12:20 ; #1Co 15:54,57), nikaô s’utilise surtout pour des victoires dans le sens spirituel ou eschatologique remportées par Jésus-Christ qui a vaincu le monde, c’est-à-dire le péché, la mort, l’Antichrist, etc. (#Jn 16:33), une victoire à laquelle les croyants participent par la foi (#1Jn 2:13-14; 4:4; 5:4-5), les chrétiens qui doivent vaincre le mal en pratiquant le bien (#Ro 12:21) et en saisissant pour eux-mêmes la victoire déjà acquise par Christ sur la croix (#Ro 5:1-5; 6:3-11 ; #1Co 15:57). Jésus-Christ lui-même a prédit cette victoire sur Satan dans la parabole de l’homme fort (#Lu 11:21-22) et lors du retour des 70 disciples (#Lu 10:17-20). La 1re épître de Jean affirme que les croyants ont déjà vaincu le mal (#1Jn 2:14) et les faux-prophètes (#1Jn 4:4). #Hé 11:33 évoque les héros de l’Ancien Testament qui « par la foi ont vaincu des royaumes ». Dans #2P 2:20, les apostats sont vaincus par le mal, leur dernière condition est alors pire que la première. Mais #Ro 8:37 assure aux vrais croyants qu’ils sont « plus que vainqueurs » dans toutes les épreuves qu’ils ont à subir « par celui qui nous a aimés, Jésus-Christ ». C’est aussi le message principal que nous laisse l’Apocalypse. Nikaô y apparaît souvent ; il ne signifie pas détruire l’adversaire, mais le dominer par la force, la sainteté ou l’amour (#Ap 5:5; 6:2; 11:7; 12:11; 13:7; 15:2; 17:14; 21:7). Nikaô est rendu par le terme vainqueur qui, dans ce livre, est une appellation courante pour les chrétiens. Le vainqueur ne reconnaît pas d’autre autorité sur sa volonté que celle de Dieu, il endure les persécutions et résiste aux faux docteurs. Dans les chapitres 2 et 3, à la fin de chacune des 7 lettres adressées aux Églises, Dieu promet une récompense aux vainqueurs (#Ap 2:7,11,17,26; 3:5,12,21). La victoire de Christ est déjà acquise, depuis sa mort sur la croix et sa résurrection (#Jn 12:31; 16:33). Elle ne sera cependant manifestée qu’à la fin des temps, lorsque l’Agneau aura vaincu tous les ennemis (#Ap 17:14). Dans ce passage le pouvoir absolu de Jésus-Christ est mis en opposition avec la puissance temporaire accordée à la Bête dans #Ap 13:7. Dans tous ces passages, les vainqueurs ne constituent pas une catégorie de chrétiens à part. Être vainqueur est le devoir et le privilège de tout enfant de Dieu.
Copyright Editions Emmaüs
https://cms.dieu-avant-tout-com.webnode.fr/