Vérité

27/12/2013 12:28
 

 Vérité.

1. En général : terme commun, mais difficile à définir. Les théories de la connaissance ont distingué plusieurs aspects de la notion de la vérité :


a) ontologique : c’est-à-dire la réalité ultime, ce qui est ;
b) logique : c’est-à-dire la relation entre le « connaisseur » et le « connu », la correspondance des concepts avec les faits ;
c) morale (usage caractéristique de l’Écriture sainte) : c’est-à-dire correspondance de l’idée avec le fait, de la réalité concrète avec le type idéal, de l’expression avec la pensée et l’intention ;
d) religieuse : idée sans base biblique, car l’Écriture ne voit aucune contradiction entre la « vérité religieuse » et la « vérité scientifique ».


      Dans la littérature grecque, les mots alêtheia, alêthês, alêthinos n’ont pas de dimension personnelle ou morale, mais se limitent à l’aspect intellectuel, à l’état réel des choses.

2. Ancien Testament : hébreu ’emet = généralement traduit vérité, lié au verbe ’aman = supporter, soutenir, établir ; au substantif ’emounah = solidité, fidélité ; et à l’exclamation ’amen. Comme le mot connaissance qui lui est proche, vérité a deux sens dans l’Ancien Testament :

a) intellectuel, concernant des faits qui peuvent être appréciés pour être vrais ou faux (#De 17:4 ; #1R 10:6) ;
b) beaucoup plus souvent, existentiel et moral, la vérité en tant qu’attribut d’une personne (#Ge 42:16). La Bible attache bien plus de poids au caractère de quelqu’un sur qui l’on peut compter que sur les simples « faits ». Ainsi, la vérité est un attribut fondamental de Dieu (#Ps 31:6 ; #Jér 10:10), dont la vérité s’élève jusqu’aux nues (#Ps 108:5) et qui agit selon la vérité (#Ps 57:4). Sa parole est vraie en ce qu’elle reste toujours valable. La vérité est exigée de l’homme, d’abord au plus profond de sa nature (#Ps 51:8), ensuite dans sa réponse à Dieu et à sa Loi par l’obéissance (#Ps 119) et enfin comme fondement solide de toute relation humaine (#Ex 20:16 ; #De 5:20).

3. Nouveau Testament : le groupe alêth …  revient fréquemment (Nouveau Testament 185 fois), en particulier le substantif alêtheia (Nouveau Testament 110 fois) qui réunit les nuances de l’Ancien Testament avec celles de la littérature grecque. Les autres membres de la famille sont le verbe alêtheuô (Nouveau Testament 2 fois) = être vrai, dire la vérité, agir selon la vérité ; l’adjectif alêthês (Nouveau Testament 25 fois) = ce qui est vrai, véridique, conforme aux faits ; l’adjectif alêthinos (Nouveau Testament 27 fois) = ce qui est réel, d’origine ; et l’adverbe alêthôs (Nouveau Testament 21 fois) = vraiment. Les paroles de Jésus sont parfois introduites par une forme hellénisée de l’hébreu : amên =«  en vérité ».


      Nous pouvons discerner trois sens principaux, mais qui se recouvrent de telle manière qu’il n’est pas toujours facile de les séparer dans la pensée des auteurs néotestamentaires :

a) le sens hébreu de ce qui est juste, droit, sûr dans un caractère, qu’il s’agisse de Dieu (#Ro 3:7; 15:8) ou des hommes (#2Co 7:14 ; #Ep 5:9) ;
b) vérité dans le sens absolu de ce qui est réel et complet, opposé à ce qui est faux et incomplet (#Mr 5:33 ; #Ep 4:25). Ainsi, la foi chrétienne est la vérité (#Ga 2:5 ; #Ep 1:13). Jésus est la vérité personnifiée (#Jn 14:6  —  vérité ci-dessous) ; le Saint-Esprit conduit les croyants dans la vérité (#Jn 16:13), les rendant capables de la connaître (#Jn 8:32), la pratiquer (#Jn 3:21), et demeurer en elle (#Jn 8:44).
c) L’adjectif alêthinos charrie parfois le sens platonicien de ce qui est réel, opposé à l’apparence ou la copie. C’est pourquoi Jésus dit qu’il est le pain véritable (#Jn 6:32,35) et le cep véritable (#Jn 15:1), la réalité éternelle dont le pain et la coupe du repas du Seigneur sont les signes. De même, les adorateurs véritables s’approchent réellement de Dieu, en contraste avec le rituel qui restreint Dieu à Jérusalem ou à Garizim (#Jn 4:21).


      Jean utilise cette famille de mots plus que tous les autres auteurs du Nouveau Testament. Il insiste en particulier sur le fait que Jésus est la vérité « Cette vérité, qu’aucun philosophe n’avait réussi à atteindre, qu’aucune intelligence n’avait pu saisir, qu’aucune personnalité n’avait pu réaliser par la pureté ou le comportement, cette vérité n’est donc ni un système abstrait de propositions, ni une éthique impersonnelle formulée en de nombreux règles. Elle est, au contraire et à la fois, la réalité et l’éthique exprimées dans une Personne qui est plus souple que la rigidité juridique et l’abstraction incompréhensible et qui est, néanmoins, immuable et conséquente. ‘Christ est la vérité’, et ‘il a proclamé la vérité avec une autorité définitive et dans des termes adaptés à la compréhension humaine’ » (Tenney). « Quand l’épreuve est rude, les paroles du Christ : ‘Je suis la vérité’, nous élèvent aussitôt au domaine où ne peuvent entrer ni le doute ni le mensonge. Christ, Fils de Dieu et Fils de l’Homme ; Christ qui réunit le visible et l’invisible ; Christ, qui réconcilie le pécheur avec Celui qui est sans péché : en Lui demeure, essentiellement et éternellement, tout ce qui nous est présenté dans les images qui nous entourent » : ordre, beauté, pureté et amour (Westcott).

   Cette vérité, Dieu la veut reproduite en nous (#Ep 4:15). Nous pratiquons, ou nous ne pratiquons pas la vérité (#Jn 3:21 ; #1Jn 1:6). Recevoir cette vérité, c’est être affranchi (#Jn 8:32), car elle correspond à la loi de notre existence. C’est par la vérité que nous sommes sanctifiés (#Jn 17:17).


 

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