Vierge.

13/12/2013 12:59

Vierge. Ancien Testament. Au sens propre l’hébreu betoulah désigne une femme n’ayant jamais eu de relations sexuelles (#Ge 24:16 ; #Lé 21:13 ; #De 22:14,23,28 ; #1R 1:2) et au sens figuré des nations ou des villes conquises par l’ennemi (la vierge d’Israël : #Jér 31:4,21 ; #Am 5:2), dévastées (Sidon : #Esa 23:12), ou à qui Dieu et ses prophètes reprochent l’infidélité, le mal (la vierge, fille de Sion : #Esa 37:22 ; Juda : #La 1:15 ; Babylone : #Esa 47:1 ; Égypte : #Jér 46:11). Dans tous les cas, le mot vierge rappelle un état primitif perdu. Almah désigne aussi une jeune femme mariée ou non, en âge d’avoir des enfants, mais n’en ayant pas encore. On le trouve sept fois dans l’Ancien Testament, traduit par « jeune femme » (#Ge 24:43 ; #Esa 7:14), « jeune fille » (#Ps 68:25 ; #Pr 30:19 ; #Ca 1:3; 6:8) ou « fille » (#Ex 2:8). Parfois ce terme s’emploie aussi pour parler d’un jeune homme vierge (#La 2:21 ; #Za 9:17). Selon la loi de Moïse, celui qui séduisait une vierge devait l’épouser (#Ex 22:15,16) et ne pouvait plus jamais la répudier (#De 22:28-29). Une vierge fiancée infidèle était punie de mort comme la femme adultère (#De 22:22-24), sauf si elle n’avait pas pu appeler à l’aide lors de son viol (#De 22:25-27). Celui qui accusait faussement sa femme de n’avoir pas été vierge lors du mariage était sévèrement puni, mais si l’accusation se révélait exacte, la femme était lapidée (#De 22:13-21). Si une femme était faussement accusée, ses parents pouvaient produire, pour la disculper, les « signes de sa virginité » (#De 22:15), c’est-à-dire le drap de la nuit de noces portant les traces sanglantes de la perforation de l’hymen. Le souverain sacrificateur n’avait le droit d’épouser qu’une vierge (#Lé 21:13,14). #Ez 44:22 étend cette loi à tous les sacrificateurs qui, cependant, avaient le droit d’épouser la veuve d’un autre sacrificateur.

      Dans le contexte historique d’#Esa 7:14, « jeune femme » désigne la jeune reine et annonce, comme signe de l’aide de Dieu, la naissance d’un prince de la lignée de David qui sauvera le peuple de la menace assyrienne. Il s’agirait donc d’Ézéchias. Mais, comme beaucoup de prophéties de l’Ancien Testament, celle-ci a, par-delà le premier accomplissement historique, une application lointaine. Les chapitres 9 et 11 parlent des temps messianiques. La Septante a traduit le mot almah par vierge. Les évangélistes y ont lu avec raison une annonce de la naissance du Messie qui sauvera son peuple d’un esclavage plus grave encore que celui des Assyriens (#Mt 1:23 ; #Lu 1:27-37).

      Le Nouveau Testament emploie le grec parthenos au sens propre pour parler

1. de Marie (#Mt 1:23 ; #Lu 1:27) ;
2. des dix vierges de la parabole (#Mt 25:1,7,11) ;
3. des filles de Philippe l’évangéliste (#Ac 21:9).


      Au sens figuré Paul compare l’Église à une vierge pure destinée à être présentée à l’Époux : le Christ (#2Co 11:2). L’Ancien Testament voyait l’accomplissement de la vie d’une femme dans le mariage. Paul exalte le célibat comme moyen de servir sans partage le Seigneur (#1Co 7:25-38 ; cf. #Ac 21:9).

      Les interprétations de #1Co 7:37 divergent : s’agit-il du père qui décide de garder sa fille vierge ou d’un fiancé qui a pris la décision de ne pas consommer le mariage avec sa fiancée ? Les deux interprétations se heurtent à de nombreuses difficultés, tant grammaticales que morales. Le mot parthenos (vierge) peut être masculin, féminin ou neutre. Dans ce dernier cas, il faudrait traduire : « Si quelqu’un se sent libre de toute contrainte extérieure, après avoir pesé le pour et le contre, a pris dans la pleine liberté de sa volonté, la décision de garder sa virginité (c’est-à-dire de rester célibataire), ‘il fait bien’ ».

      L’Apocalypse désigne les élus dans le ciel par le mot vierges (#Ap 14:4) pour signifier qu’ils ont su se garder de la prostitution de l’idôlatrie et des souillures du monde (cf. #Jér 13:27). La virginité symbolise donc l’état de résurrection (#Mt 22:30 ; #Mr 12:25 ; #Lu 20:35) des chrétiens qui prendront part au banquet des noces (#Mt 25:1-13).

      La naissance virginale de Jésus est actuellement niée par nombre de théologiens critiques sous prétexte qu’elle n’est rapportée que dans deux évangiles. Pourtant, au regard de la science moderne, la parthénogénèse n’est plus à considérer comme une impossibilité physique et, pour le Dieu créateur de la vie « tout est possible » (#Mt 19:26 ; #Lu 1:37). Ce miracle, bien attesté par Matthieu et Luc, n’est omis par Marc que parce qu’il commence son évangile par le ministère de Jean-Baptiste auquel il rattache immédiatement celui de Jésus. Jean, par contre, insiste suffisamment sur la filiation divine du Fils unique du Père.

 

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