1 CORINTHIENS 14 : 1 À 40+
03/04/2022 00:04JOUR 154 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
1 CORINTHIENS 14
1 ¶ Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.
Recherchez l’amour. Cet ordre s’adresse à tous les croyants. L’Église de Corinthe aurait dû s’attacher à rechercher avec ardeur l’amour divin tel que décrit dans le ch. précédent, puisqu’un manque d’amour était à la base de tous ses problèmes spirituels.
Aspirez aussi aux dons spirituels. L’amour n’est pas un frein à la manifestation des dons. Paul avait recommandé de ne pas aspirer aux dons spectaculaires (#1Co 12:31) et de ne pas considérer tel don comme supérieur aux autres (#1Co 12:14-25). Dans le désir de se conformer à ses instructions, certains croyants auraient pu croire qu’il était préférable de mettre tous les dons de côté pour sauvegarder l’unité. Cependant, les dons spirituels sont souverainement distribués par Dieu à chaque croyant, et ils sont indispensables à l’édification de l’Église (#1Co 12:1-10). Dans ce contexte, aspirer aux dons, c’est désirer qu’ils soient utilisés au sein de la communauté avec fidélité et pour le service du Seigneur; il n’est nullement question d’ambitionner pour soi-même un don particulièrement prisé dont on est dépourvu. En tant qu’assemblée, les Corinthiens devaient désirer que tous les dons soient pleinement exprimés parmi eux. Le pluriel « vous » souligne l’aspiration de l’Église en tant qu’ensemble.
surtout … prophétie. Ce don spirituel servait à l’édification de l’Église entière, contrairement aux langues (v. #1Co 14: 5).
2 En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères.
celui qui parle en langue. Le mot langue est au singulier dans le texte grec; cf. vv. #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27), ce qui indique qu’il s’agit du don païen factice qui se manifestait par un semblant de discours chez une personne en extase. Comme ce genre d’expression est défini par sa qualité unique de non-langage, l’emploi du singulier s’impose. À l’opposé, il est possible de distinguer les langues véritables les unes des autres, c’est pourquoi Paul emploie un pluriel lorsqu’il les évoque (vv. #1Co 14: 6, #1Co 14: 18, #1Co 14:22-23, #1Co 14: 29). Les seules exceptions se trouvent aux vv. 13, 27-28, où il est question d’une seule personne qui parle une seule langue humaine véritable.
ne parle pas aux hommes, mais à Dieu. « À Dieu » peut être mieux rendu par « à un dieu ». Le texte grec n’emploie pas d’article défini ici (voir une traduction identique en #Ac 17: 23, « à un dieu inconnu »). Leur langage incompréhensible n’était rien d’autre qu’un culte rendu à des dieux païens. La Bible ne mentionne aucun exemple où un croyant aurait parlé à Dieu dans une langue autre qu’une langue humaine.
personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. Les Corinthiens charnels qui proféraient des faux discours d’inspiration païenne ne se souciaient guère d’être compris, mais ils tenaient à se donner en spectacle. L’esprit par lequel ils s’exprimaient n’était pas le Saint-Esprit, mais leur propre esprit humain ou même un démon; les mystères qu’ils proclamaient concernaient les religions initiatiques païennes et étaient censés représenter une profondeur de la connaissance accessible seulement à un petit groupe privilégié d’initiés. Ces mystères ne ressemblaient en rien à ceux mentionnés dans l’Écriture (#Mt 13: 11 ; #Ep 3:9), qui sont des révélations divines de la vérité auparavant cachée
14:2-39 Bien que certaines traductions manquent de cohérence sur ce point, la distinction entre le singulier langue et le pluriel langues est essentielle à la compréhension de ce ch. Paul semble employer le singulier pour désigner le faux don, qui consistait à produire des sons inintelligibles, et réserver le pluriel au don véritable des langues étrangères. C’est probablement à cause de cette distinction que certaines traductions ajoutent le mot « inconnu » devant chaque forme au singulier (cf. vv. #1Co 14: 2, #1Co 14: 4, #1Co 14:13-14, #1Co 14: 19, #1Co 14: 27). L’interprétation qui résulte de cette distinction sera précisée dans chaque passage concerné. Paul aborde trois aspects principaux du parler en langues accordé par le Saint-Esprit, par opposition aux tendances charnelles et aux simulations extatiques de langage empruntées au paganisme:
1° sa position inférieure par rapport à la prophétie (vv. #1Co 14:1-19);
2° sa raison d’être en tant que signe pour les non-croyants, et non pour les croyants (vv. #1Co 14:20-25);
3° son mode d’expression systématique, limité et ordonné (vv. #1Co 14:26-40).
3 Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.
prophétise. Le vrai don de prophétie ou de prédication de la vérité forme un contraste saisissant avec la cacophonie qui voulait passer pour l’expression du don des langues. Il produit des fruits conformes à la volonté de Dieu pour l’Église: l’édification dans la vérité, l’encouragement à l’obéissance et le réconfort dans les difficultés. Les dons spirituels s’expriment toujours pour le bénéfice des autres, jamais pour soi-même.
4 Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; celui qui prophétise édifie l’Église.
en langue. À nouveau (comme au v. #1Co 14: 2), Paul emploie le singulier pour parler du baragouin païen et souligne avec sarcasme (cf. v. #1Co 14: 16 ; #1Co 4:8-10 pour un autre ex. de sarcasme) son caractère égoïste en tant qu’édification de soi-même. Remplis d’orgueil, certains croyants laissaient libre cours à l’expression de leur émotion qui, à son tour, gonflait leur ego et les faisait s’enorgueillir davantage.
édifie l’Église. Quel que soit leur genre, le ministère qui leur est lié ou encore la manifestation particulière qu’ils prennent, tous les dons spirituels proviennent du Saint-Esprit. Ils ont pour fonction de le faire connaître, de le faire comprendre et de le manifester dans l’Église et dans le monde, en étant une source de bénédiction spirituelle pour tous ceux qui bénéficient de leur exercice.
5 Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète, pour que l’Église en reçoive de l’édification.
parliez tous en langues … prophétisiez. Dans ce passage, le pluriel « langues » apparaît puisqu’il s’agit du vrai don des langues. De toute évidence, Paul n’exprimait pas son désir réel, même concernant le vrai don, étant donné que l’idée même était inconcevable et contraire au principe de l’octroi souverain des dons par Dieu (#1Co 12:11, #1Co 12:30). Il émet ici tout simplement l’idée que, s’ils tenaient tellement à réclamer les dons qu’ils ne possédaient pas, ils devaient au moins rechercher celui qui était le plus durable et le plus précieux pour l’Église. Les langues sont utiles à l’Église seulement lorsqu’elles sont interprétées (le mot grec habituel pour « traduction »). Dieu a fait accompagner le don des langues par celui de l’interprétation, afin que le signe puisse servir aussi à édifier les croyants. Le don des langues ne devait jamais être exercé sans traduction (v. #1Co 14: 28), afin que l’Église puisse être édifiée lorsqu’il se manifestait.
6 ¶ Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ?
de quelle utilité vous serais-je … en parlant en langues? Même un apôtre, s’il parlait en langues, n’apportait aucun bénéfice spirituel à une assemblée, à moins qu’une interprétation ne clarifie son discours. Celle-ci lui permettait de prêcher et d’enseigner la révélation et la connaissance d’une manière compréhensible. Ce don ne pouvait pas être employé à des fins personnelles, pour plusieurs raisons:
1° il était un signe pour les non-croyants (v. #1Co 14: 22);
2° il devait être interprété pour revêtir un sens, même pour l’orateur (v. #1Co 14: 2);
3° il devait être une source d’édification pour l’Église (v. #1Co 14: 6).
7 Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ?
14:7-9 Paul illustre ici sa pensée sur l’inutilité du don, même authentique, si aucune traduction ne l’accompagne pour que l’Église puisse en bénéficier. Si même les instruments inanimés sont censés produire des sons qui forment un sens, à combien plus forte raison la parole humaine doit-elle être porteuse de sens, en particulier lorsqu’elle a pour fonction d’exprimer les pensées de Dieu.
8 Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ?
9 De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l’air.
10 Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n’en est aucune qui ne soit une langue intelligible ;
14:10-11 Paul souligne un principe évident: la fonction de toute langue est de communiquer, et non d’impressionner ou de semer la confusion, comme c’était le cas avec le don falsifié chez les Corinthiens. L’intérêt des langues était clair dès leur toute première apparition: chacun pouvait entendre les apôtres parler dans sa propre langue (#Ac 2:6 ; cf. v. #1Co 14: 8). Ce passage prouve, sans aucune ambiguïté, que le vrai don des langues n’a jamais été un charabia inintelligible, mais simplement une langue humaine qui devait être traduite (v. #1Co 14: 13).
11 si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi.
12 De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’Église que vous cherchiez à en posséder abondamment.
Paul reprend le thème de l’édification, qui est l’élément central commun à tous les dons (#1Co 12:7).
13 C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d’interpréter.
14 Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile.
14:14-17 Sur le même ton sarcastique (cf. v. #1Co 14: 16 ; #1Co 4:8-10), Paul continue de parler du don falsifié, c’est pourquoi il emploie le mot « langue » au singulier. Il formule une supposition, afin d’illustrer la folie et l’inutilité de s’exprimer à l’aide de bruits extatiques. L’orateur lui-même ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait. Quelle utilité y a-t-il de prier ou de louer Dieu sans comprendre un mot de ce que l’on dit? Personne ne pourrait dire « Amen » à de telles absurdités.
15 ¶ Que faire donc ? Je prierai par l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai par l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence.
16 Autrement, si tu rends grâces par l’esprit, comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple répondra-t-il Amen ! à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis ?
simples auditeurs. Le mot grec désignait les personnes ignorantes ou non éduquées.
17 Tu rends, il est vrai, d’excellentes actions de grâces, mais l’autre n’est pas édifié.
18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ;
je parle en langue plus que vous. Certains manuscrits grecs mettent ici « langues », au pluriel Paul souligne qu’en écrivant ces lignes il ne condamne aucunement l’utilisation du don authentique des langues. On ne peut pas l’accuser d’être jaloux parce qu’il ne posséderait pas ce don. En cet endroit de son discours, il cesse de parler en termes hypothétiques à propos de l’imitation du parler en langues. En réalité, il avait plus souvent l’occasion d’utiliser le don authentique que toute l’assemblée (même s’il n’est pas précisé dans quelles circonstances). Il savait ce qu’était le don authentique et en faisait un usage conforme à son but. Il est cependant intéressant de remarquer que le N.T. ne mentionne aucune situation où il l’a exercé. L’apôtre ne signale pas non plus, dans ses propres écrits, de cas précis d’une manifestation particulière de ce don par un chrétien quelconque.
19 mais, dans l’Église, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue.
instruire aussi les autres. Il s’agit ici du principe général qui résume sa pensée: ce qui compte, c’est d’enseigner les autres, avec le discernement et l’intelligence nécessaires.
20 Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l’égard du jugement, soyez des hommes faits.
des enfants … des hommes faits. La plupart des membres de l’Église de Corinthe se trouvaient dans un état spirituel tout à l’opposé de l’attitude que Paul leur recommandait d’adopter: ils avaient profondément pénétré les voies du mal, mais ils manquaient lamentablement de sagesse. Pourtant, il leur fallait faire preuve de maturité dans le jugement pour comprendre la véritable nature et le rôle du don des langues, qui exerçait une fascination puissante sur la chair à cause de son caractère spectaculaire et merveilleux. Paul demandait à ses lecteurs de mettre de côté les émotions et les expériences vécues, ainsi que les désirs de la chair et l’orgueil, et de s’engager dans une réflexion sérieuse sur le rôle des langues.
14:20-25 Ce passage capital aborde la raison d’être du don des langues. Paul enseigne clairement qu’il ne peut en aucun cas s’agir d’une expérience commune à tous les croyants, puisque ce don, comme tous les autres, est dispensé souverainement par Dieu (#1Co 12:11); il n’est pas non plus lié au baptême dans le Saint-Esprit, que tous les croyants reçoivent (#1Co 12:13). Loin d’être la marque d’une spiritualité supérieure, il est un don de moindre valeur (v. #1Co 14: 5). Pour toutes ces raisons et à cause de la corruption du don originel par les Corinthiens, l’apôtre décrit les règles à respecter pour que ce don se manifeste d’une manière appropriée et limitée à son rôle de signe.
21 ¶ Il est écrit dans la loi : C’est par des hommes d’une autre langue Et par des lèvres d’étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m’écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur.
Il est écrit. Dans une citation libre d’#Esa 28:11-12, Paul explique que le Seigneur avait prédit, longtemps à l’avance, qu’un jour il utiliserait des étrangers parlant des langues inconnues en tant que signes pour son peuple rebelle, mais qu’ils ne l’écouteraient même pas ainsi. Cette « autre langue » était la manifestation du don des langues, donné uniquement comme signe pour Israël rebelle. Ce signe comprenait la malédiction, la bénédiction et l’autorité. Afin de mettre en évidence la malédiction, Paul cite l’avertissement adressé par Esaïe à Juda au sujet du jugement exercé par l’Assyrie, les chefs rejetaient ses paroles parce qu’elles leur paraissaient trop simples, mais le prophète annonçait que le temps viendrait où le peuple entendrait l’assyrien, une langue qu’il ne comprendrait pas et qui serait un signe de jugement. D’une manière semblable, Jérémie annonça la destruction de Juda par les Babyloniens (cf. #Jér 5:15). Lorsque les apôtres ont parlé diverses langues à la Pentecôte (#Ac 2:3-12), les Juifs auraient dû reconnaître que le jugement prophétisé et historiquement accompli par les Assyriens, puis par les Babyloniens, allait bientôt s’abattre de nouveau sur eux à cause de leur rejet de Christ. Il inclurait la destruction de Jérusalem (en 70 apr. J.-C.), comme en 586 av. J.-C. sous la domination de Babylone.
22 Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants.
un signe … pour les non-croyants. Paul poursuit son explication en indiquant clairement que les langues sont données à cause des non-croyants. En d’autres termes, ce don ne sert à rien dans une assemblée composée uniquement de croyants. Une fois qu’il a accompli sa fonction prononcer un jugement ou une malédiction sur Israël - et que l’événement annoncé s’est produit, ce signe a disparu en même temps que sa raison d’être. En tant que signe de bénédiction, il annonçait la naissance d’une nouvelle nation composée de Juifs et de païens (#Ga 3:28), formée par Dieu pour rendre Israël jaloux et l’amener un jour à la repentance (cf. #Ro 11:11-12, #Ro 11:25-27). À cause de cette fonction, il a été repris lorsque les païens se sont joints à l’Église (#Ac 10:44-46). Il conférait en outre de l’autorité à ceux qui prêchaient le jugement aussi bien que la bénédiction (#2Co 12:12), y compris Paul (v. #1Co 14: 18).
la prophétie … pour les croyants. À l’opposé, le don de prophétie ne profite qu’aux croyants, qui peuvent, grâce à leur nouvelle nature et à la présence du Saint-Esprit, comprendre la vérité spirituelle (cf. #1Co 2:14 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27).
23 Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?
Si donc … tous parlent en langues. Comme Paul l’explique en détail plus loin (vv. #1Co 14:27-28), lorsque le don des langues l’emportait sur les autres et qu’il était exercé d’une manière anarchique au sein de l’Église même auprès de non-croyants et dans le contexte historique approprié - il débouchait sur un désordre qui jetait le discrédit et le déshonneur sur l’Évangile.
vous êtes fous. Le mot grec désigne un état de frénésie incontrôlable. Lorsque le don authentique s’est manifesté en #Ac 2, aucune folie ne l’accompagnait, et chacun a pu comprendre les paroles dans sa propre langue (v. #1Co 14: 11). A Corinthe, le chaos régnait.
24 Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous,
14:24-25
Mais si tous prophétisent. C’est-à-dire s’ils proclament publiquement la Parole de Dieu. « Tous » ne signifie pas qu’il faille parler tous à la fois (cf. v. #1Co 14: 31) mais renvoie plutôt à une situation hypothétique où les Corinthiens, au lieu de créer une cacophonie de langues, se mettraient tous à prêcher la Parole. Leur prédication aurait un effet puissant sur les non-croyants, l’Évangile serait honoré et des âmes se convertiraient et adoreraient Dieu.
25 les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous.
26 ¶ Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification.
les uns ou les autres parmi vous. Il semble que le chaos et le désordre étaient les seuls maîtres de cette assemblée (v. #1Co 14: 33). L’absence de mention d’anciens ou de responsables est significative. Les prophètes eux-mêmes manquaient de maîtrise d’eux-mêmes (cf. vv. #1Co 14: 29, #1Co 14: 32, #1Co 14: 37). Chacun apportait sa contribution à son gré, quand et comment il le voulait.
un cantique. La lecture ou le chant d’un psaume de l’A.T.
une instruction. Il s’agit probablement d’une doctrine ou d’un sujet d’un intérêt particulier (v. #1Co 14: 33).
une révélation. Une parole provenant de Dieu, qu’elle soit fausse ou authentique.
une langue. Au singulier, il est ici question du don falsifié.
une interprétation. Il est ici question de l’interprétation du message donné en langue.
pour l’édification. C’est la manière de Paul de parler de la fin du règne du chaos. L’édification était le but recherché (cf. vv. #1Co 14:3-5, #1Co 14: 12, #1Co 14: 17, #1Co 14: 26, #1Co 14: 31), mais le chaos dans l’assemblée des Corinthiens ne permettait pas de l’atteindre (cf. #Ro 15:2-3 ; #1Th 5:11).
14:26-40 Dans cette dernière partie consacrée aux langues, Paul met l’accent sur leur usage limité et ordonné au sein de l’Église. Même si l’on admet l’existence de ce don aujourd’hui encore, la difficulté de suivre les instructions claires de ces vv. est, elle aussi, toujours d’actualité.
27 En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ;
14:27-28 Ces vv. contiennent des instructions pour l’exercice du don: prise de parole
1° par deux ou trois personnes seulement, à l’occasion d’un culte;
2° à tour de rôle, un à la fois;
3° seulement en présence d’un interprète.
Si ces conditions n’étaient pas remplies, le croyant devait méditer et prier en silence.
28 s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu.
29 Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent ;
14:29-31 Étant donné que les épîtres pastorales de Paul (1 et 2 Ti; Tit) ne mentionnent pas de prophètes, il semble clair que cette fonction unique a cessé d’être exercée dans l’Église avant même la fin de l’ère apostolique. Cependant, au moment où Paul écrivait aux Corinthiens, les prophètes jouaient encore un rôle central dans cette Église (cf. #Ac 13:1). Dans ce passage, il donne quatre recommandations pour leur prédication:
1° seulement deux ou trois pouvaient parler;
2° les autres prophètes devaient juger de leurs paroles;
3° si Dieu donnait une révélation à quelqu’un pendant qu’un prophète parlait, celui-ci devait s’incliner devant celui qui avait reçu le message de Dieu;
4° les prophètes devaient parler à tour de rôle.
30 et si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise.
31 Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés.
32 Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ;
Les prophètes ne devaient pas seulement se juger les uns les autres avec discernement, mais encore se maîtriser eux-mêmes. Dieu ne désire pas que les croyants perdent le contrôle de leur esprit. Ceux qui recevaient et proclamaient la vérité devaient à tout prix avoir l’esprit lucide. Contrairement aux procédés d’origine démoniaque, la communication de la Parole de Dieu aux hommes ne s’accompagne d’aucune bizarrerie, extase, transe ni activité débridée.
33 car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints,
désordre. Ce v. fournit la clé du ch. dans son ensemble. L’attitude de l’Église qui offre un culte doit refléter la nature et le caractère de Dieu, qui est un Dieu de paix et d’harmonie, d’ordre et de clarté, et non de conflit et de confusion (cf. #Ro 15: 33 ; #2Th 3:16 ; #Hé 13: 20).
Comme dans … saints. Certains rattachent ces mots au début du v. 33, mais cela paraît moins adéquat. Il est préférable de comprendre qu’il s’agit d’introduire le v. 34 comme un principe universel, applicable dans toutes les Églises.
34 ¶ que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi.
les femmes se taisent dans les assemblées. Ce principe me paraît universel et applicable sans aucune restriction géographique ni culturelle. Si le contexte immédiat de ce v. concerne la prophétie, il inclut plus largement les langues, qui sont le thème général du ch. La Parole de Dieu définit clairement, à mon avis, la position des femmes au sein de l’Église: leur rôle n’est pas de diriger, mais plutôt de demeurer dans la soumission. Ce n’est probablement pas une coïncidence si de nombreuses assemblées prônant le parler en langues et le don d’opérer guérisons et miracles permettent aussi aux femmes de diriger le culte, de prêcher et d’enseigner. Elles peuvent, certes, être des enseignantes capables, mais elles n’ont pas à « parler » dans les Églises. C’est même « malséant » pour elles. Apparemment, certaines femmes perturbaient le culte, déjà bien chaotique, en posant des questions en public.
35 Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église.
36 ¶ Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ?
de chez vous que la parole de Dieu est sortie? Le message apporté par Paul de la part de Dieu est mis sur le même plan que l’A.T. (#Mr 7:13). C’était le message enseigné par les apôtres (#Ac 4:31 ; #Ac 6:2), prêché par Pierre aux non-Juifs (#Ac 11:1) et communiqué par Paul au cours de ses trois voyages missionnaires (le premier, #Ac 13: 5, #Ac 13: 7, #Ac 13: 44, #Ac 13:48-49 ; le deuxième, #Ac 16: 32 ; #Ac 17: 13 ; #Ac 18: 11 ; le troisième, #Ac 19: 10). Cf. #Col 1:25.
14:36-37 Paul savait que les Corinthiens allaient réagir face à toutes ces règles destinées à mettre fin au laisser-aller dans leurs cultes; les personnes mentionnées pouvaient s’opposer à ses paroles. L’apôtre anticipe cette opposition et lance un défi à ceux qui se croiraient au-dessus de ses paroles et par conséquent au-dessus de l’Écriture - et qui voudraient passer outre ou les interpréter de manière à ce qu’elles confirment leurs idées préconçues: un vrai prophète ou une personne possédant le véritable don des langues se soumettrait sans peine aux principes que Dieu avait révélés par lui.
37 Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.
38 Et si quelqu’un l’ignore, qu’il l’ignore.
ignore. Celui qui ne reconnaît pas l’autorité de l’enseignement de Paul ne peut être reconnu comme un serviteur légitime qui a reçu un véritable don de Dieu.
39 Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langues.
n’empêchez pas … langues. Le don légitime des langues était limité dans son objectif et dans le temps, mais tant qu’il opérait dans l’Église primitive, son exercice ne devait pas être entravé. La prophétie était le don le plus précieux, en raison de sa capacité à édifier, exhorter et réconforter dans la vérité (v. #1Co 14: 3).
40 Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.
Ce v. fournit la clé du chapitre dans son ensemble. L’attitude de l’Église qui offre un culte doit refléter la nature et le caractère de Dieu, qui est un Dieu de paix et d’harmonie, d’ordre et de clarté, et non de conflit et de confusion (cf. #Ro 15: 33 ; #2Th 3:16 ; #Hé 13: 20).
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