ACTES 8 : 1 à 40
10/02/2022 00:05JOUR 102 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
ACTES DES APÔTRES 8
1 ¶ Saul avait approuvé le meurtre d’Etienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie.
approuvé. La haine meurtrière que Paul vouait aux croyants trouve son expression ici dans son attitude à l’égard d’Etienne (#1Ti 1:13-15).
excepté les apôtres. Ils restèrent à Jérusalem à cause de leur consécration à Christ, pour entourer ceux qui étaient restés dans la ville et pour continuer à évangéliser la région (cf. #Ac 9:26-27).
se dispersèrent. Conduite par un Juif nommé Saul de Tarse, la persécution dispersa les membres de l’Église de Jérusalem et ouvrit la voie à la première campagne missionnaire de l’Église. Ils n’eurent cependant pas tous à fuir, car la persécution porta principalement contre les Hellénistes, certainement à cause des origines d’Etienne (cf. #Ac 11:19-20).
2 Des hommes pieux ensevelirent Etienne, et le pleurèrent à grand bruit.
hommes pieux. Probablement des Juifs pieux (cf. #Ac 2:5 ; #Lu 2:25) qui protestèrent ainsi publiquement contre la mise à mort d’Etienne.
3 Saul, de son côté, ravageait l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison.
ravageait l’Église. Le verbe « ravager », dans les écrits extrabibliques, se rapportait à l’action de détruire une ville ou de déchirer, en parlant d’un animal sauvage.
4 ¶ Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.
allaient de lieu en lieu. Le verbe grec est fréquemment employé dans les Actes en rapport avec les efforts missionnaires (v. #Ac 8:40 ; #Ac 9:32 ; #Ac 13:6 ; #Ac 14:24 ; #Ac 15:3, #Ac 15:41 ; #Ac 16:6 ; #Ac 18:23 ; #Ac 19:1, #Ac 19:21 ; #Ac 20:2).
5 Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ.
Philippe. Cf. #Ac 6:5. C’est le premier missionnaire cité dans l’Écriture et le premier à recevoir le titre d’« évangéliste » (#Ac 21:8).
la ville de Samarie. L’ancienne capitale du royaume du nord, tombé aux mains des Assyriens en 722 av. J.-C., après une période d’idolâtrie et de rébellion envers Dieu qui dura plus de 200 ans. Après avoir déplacé de nombreux habitants de la région dans d’autres pays, les Assyriens y firent venir des non-Juifs. Le peuple qui résulta du mélange entre les Juifs et les païens fut connu sous le nom de Samaritains.
6 Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait.
7 Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.
esprits impurs. Cf. #Mt 10:1 ; #Mt 12:43-45 ; #Mr 1:23-27 ; #Mr 5:1-13 ; #Mr 6:7 ; #Mr 9:25 ; #Lu 4:36 ; #Lu 8:29 ; #Lu 9:42. C’étaient des démons, des anges déchus (#Ap 12:3), désignés ainsi à cause de leur méchanceté. Ils demeurent fréquemment dans les non-croyants, en particulier ceux qui laissent libre cours à leur nature mauvaise.
8 Et il y eut une grande joie dans cette ville.
9 Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie.
magie. Une pratique occulte qui s’inspirait des coutumes des Mèdes et des Perses et qui mélangeait la science et la superstition; elle incluait l’astrologie, la divination et l’occultisme.
Moïse interdit formellement au peuple de copier ou imiter les pratiques des Cananéens polythéistes. Voici neuf de leurs pratiques abominables:
1° offrande de sacrifices humains par le feu (cf. #De 12:31);
2° recherche de la volonté divine par l’examen et l’interprétation de présages;
3° tentative de contrôler l’avenir grâce au pouvoir conféré par de mauvais esprits;
4° prédiction de l’avenir appuyée sur des signes;
5° provocation d’effets illusoires par des drogues ou autres;
6° ensorcellement d’autrui par des formules magiques;
7° communication prétendue avec les morts qui consistait en réalité dans une communication avec des démons;
8° relation intime avec le monde spirituel démoniaque;
9° consultation des morts.
C’était à cause de ces pratiques mauvaises que l’Éternel chassait les Cananéens du pays.
L`enchantements, le mot grec utilisé ici a donné le français « pharmacie ». Dans l’Antiquité, on se servait de drogues pour induire des états propices à des expériences mystiques au cours de séances de spiritisme, de sorcellerie, d’incantations et de contact avec les médiums (#Ap 21:8 ; #Ap 22:15).
10 Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande.
8:10-11
la puissance de Dieu … la grande. Simon prétendait être uni à Dieu. Les Pères de l’Église voyaient en lui l’un des fondateurs du gnosticisme, un courant philosophique qui enseignait l’existence d’un ensemble d’émanations divines permettant de parvenir à Dieu et appelées « puissances ». Les gens croyaient que Simon se trouvait au sommet de l’échelle.
11 Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie.
12 Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser.
13 Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s’opéraient.
Simon … crut. Sa foi était motivée par des raisons purement égoïstes et ne fut jamais authentique. Cf. #Jn 2:23-24. Il la considérait comme un acte extérieur qui lui permettrait d’avoir part à la puissance qu’il croyait discerner chez Philippe. En suivant celui-ci, il pouvait de plus garder le contact avec l’auditoire qui l’appréciait auparavant.
14 ¶ Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean.
15 Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit.
16 Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.
il n’était encore … aucun d’eux. Ce v. ne peut être invoqué pour soutenir l’idée que les chrétiens ne recevraient le Saint-Esprit qu’après le salut. Les débuts de l’Église correspondaient à une période de transition durant laquelle les apôtres devaient confirmer l’admission de tout nouveau groupe parmi les croyants. Étant donné l’animosité qui régnait entre les Juifs et les Samaritains, il était essentiel que ces derniers reçoivent l’Esprit en présence des chefs de l’Église de Jérusalem afin de préserver l’unité de l’Église. Le délai entre le moment de la réception du salut et celui où ils reçurent le Saint-Esprit démontrait aussi que les Samaritains avaient besoin de se placer sous l’autorité des apôtres. Le même genre d’événement eut lieu lorsque les non-Juifs se joignirent à l’Église (#Ac 10:44-46 ; cf. #Ac 15:6-12 ; #Ac 19:6).
17 Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit.
leur imposèrent les mains. Un signe de confirmation et de solidarité apostolique.
reçurent le Saint-Esprit. Il est probable que, pour attester de la réalité de cet événement, les nouveaux croyants purent parler en langues, comme le firent auparavant ceux de la Pentecôte et, plus tard, les non-Juifs (#Ac 10:46) et les disciples de Jean (#Ac 19:6). Au fur et à mesure que les Samaritains, les non-Juifs et les croyants de l’ancienne alliance s’ajoutaient à l’Église, l’unité de celle-ci devenait une évidence. Une nation (Israël) ne pouvait plus à elle seule demeurer le témoin de Dieu. Ce rôle était désormais confié à l’Église, composée de Juifs, de non-Juifs, de Samaritains métissés et de saints de l’A.T., qui devinrent tous les croyants du N.T. (#Ac 19:1-7). Afin de démontrer cette unité, il était primordial que l’inclusion de chaque nouveau groupe s’accompagne d’une certaine réplique de ce qui s’était produit à la Pentecôte avec les croyants juifs, notamment de la présence des apôtres et d’une indication manifeste, par le moyen du parler en langues, de la venue de l’Esprit (#Ac 2:5-12).
18 Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent,
19 en disant : Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit.
20 Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent !
21 Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n’est pas droit devant Dieu.
22 Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible ;
8:22-24 Il fut certainement saisi de crainte, mais il refusa cependant de se repentir et de chercher le pardon, son seul souci étant d’échapper aux conséquences de son péché.
23 car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité.
24 Simon répondit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.
25 Après avoir rendu témoignage à la parole du Seigneur, et après l’avoir prêchée, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains.
26 ¶ Un ange du Seigneur, s’adressant à Philippe, lui dit : Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert.
Gaza. L’une des cinq villes principales des Philistins. Elle fut détruite au Ier siècle av. J.-C., et une nouvelle ville fut construite à proximité de la côte.
27 Il se leva, et partit. Et voici, un Ethiopien, un eunuque, ministre de Candace, reine d’Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, venu à Jérusalem pour adorer,
eunuque. Ce mot pouvait désigner un homme émasculé ou, plus généralement, un membre du gouvernement. Il était probablement l’un et l’autre, puisque Luc le qualifie doublement d’eunuque et de surintendant, fonction équivalente à celle de ministre des finances. En tant qu’eunuque d’un point de vue physique, il était interdit d’accès au temple (#De 23:1) et ne pouvait devenir un prosélyte à part entière du judaïsme.
Candace. Il est fort probable que ce terme ne soit pas un nom de personne mais un titre ou une fonction officielle (comme Pharaon ou César) accordé à la reine mère dans cette contrée.
Éthiopie. À cette époque-là, l’Éthiopie était un grand royaume, situé au sud de l’Égypte.
28 s’en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Esaïe.
lisait le prophète Esaïe. Il savait qu’il était important de chercher Dieu dans l’Écriture (#Lu 24:25-27 ; #Jn 5:39, #Jn 5:46 ; #Ro 10:12-15).
29 L’Esprit dit à Philippe : Avance, et approche-toi de ce char.
30 Philippe accourut, et entendit l’Ethiopien qui lisait le prophète Esaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ?
31 Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu’un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter et à s’asseoir avec lui.
32 Le passage de l’Écriture qu’il lisait était celui-ci : Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; Et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, Il n’a point ouvert la bouche.
8:32-33
Le passage … qu’il lisait. C’était #Esa 53:7-8.
33 Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra ? Car sa vie a été retranchée de la terre.
34 L’eunuque dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi ? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre ?
de qui le prophète parle-t-il ainsi? Son interrogation était tout à fait compréhensible. Les experts religieux juifs étaient eux-mêmes divisés sur le sens de ce passage. Certains croyaient que l’agneau sacrifié représentait Israël, d’autres pensaient qu’Esaïe parlait de lui-même, d’autres encore voyaient dans les paroles du prophète une allusion au Messie.
35 Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.
36 Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?
37 Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
Ce verset ne se trouve pas dans les manuscrits les plus anciens, jugés les plus fiables.
38 Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque.
39 Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route,
enleva Philippe. Elie (#1R 18:12 ; #2R 2:16) et Ézéchiel (#Ez 3:12, #Ez 3:14 ; #Ez 8:3) furent, eux aussi, enlevés de manière miraculeuse. C’était une confirmation puissante, pour toute la caravane, que Philippe était un représentant de Dieu.
40 Philippe se trouva dans Azot, d’où il alla jusqu’à Césarée, en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait.
Azot. Le nom que portait au Ier siècle l’ancienne ville philistine d’Asdod, située au nord de Gaza.
Césarée. Probablement la ville où Philippe et sa famille habitaient (#Ac 21:9 ; Cf. #Ac 8:40). Une ville importante de la Méditerranée, située à près de 50 km au nord de Joppé. C’était la capitale de la province romaine de Judée, ainsi que la demeure du procurateur romain et le quartier général d’une garnison romaine importante.
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