HÉBREUX 7 : 1 à 28+
18/06/2022 00:38JOUR 230 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT
HÉBREUX 7
1 ¶ En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut, — qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
7:1-2 Résumé du récit concernant Melchisédek en #Ge 14:18-20
7:1-28 En utilisant les deux allusions de l’A.T. à Melchisédek (#Ge 14:18-20 ; #Ps 110:4), le ch. #Hé 7 expose la supériorité du sacerdoce de Christ sur cet exceptionnel souverain sacrificateur qui était, à certains égards, un type de Christ . Le ch. #Hé 7 constitue le centre de l’épître aux Hébreux à cause de la comparaison détaillée qu’il contient entre le sacerdoce de Christ et celui du souverain sacrificateur lévitique.
2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, — qui est d’abord roi de justice, d’après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, —
3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie, — mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, — ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.
Le sacerdoce lévitique était héréditaire, mais celui de Melchisédek ne l’était pas. Sa parenté et son origine sont inconnues, car elles n’étaient pas prises en considération pour son sacerdoce. Contrairement à ce que prétendent certaines interprétations, cela ne signifie pas que Melchisédek n’avait pas de parents. La traduction syriaque (ou Peshitta) rend de façon plus exacte le sens de l’expression grecque: « dont le père et la mère n’apparaissent pas dans les généalogies ». Il n’y a aucune trace écrite de la mort ou de la naissance de Melchisédek, alors que la mort d’Aaron est rapportée en détail (#No 20:22-29).
rendu semblable. On ne trouve ce mot nulle part ailleurs dans le N.T. Cette ressemblance avec Christ tient à la manière dont l’histoire de Melchisédek est rapportée dans l’A.T., et non à sa personnalité. Il n’était pas le Christ pré-incarné, comme l’affirment certains, mais il était semblable à Christ dans le sens où son sacerdoce était universel (verset #Hé 7:1), exercé par un roi (versets #Hé 7:1-2 ; cf. #Za 6:13), caractérisé par la justice (verset #Hé 7:2 ; cf. #Ps 72:2 ; #Jér 23: 5 ; #1Co 1:30) et par la paix (verset #Hé 7:2 ; cf. #Ps 72:7 ; #Esa 9:5 ; #Ro 5:1) et éternel (v. #Hé 7:3 ; cf. vv. #Hé 7:24-25).
4 Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.
Dans l’Antiquité, il était fréquent d’offrir la dîme à un dieu ou à son représentant terrestre. Le fait qu’Abraham, le père de la foi des Hébreux, offrit la dîme à Melchisédek prouve la supériorité de ce dernier sur lui. C’est l’inférieur qui donne la dîme au supérieur (verset #Hé 7:7).
7:4-28 Cette section détaille la supériorité du sacerdoce de Melchisédek sur le sacerdoce lévitique. Les principaux arguments en faveur de cette supériorité ont trait à la perception de la dîme (versets #Hé 7:2-10), à la bénédiction accordée (versets #Hé 7:11-19), au remplacement du sacerdoce lévitique (versets #Hé 7:11-19) et au caractère perpétuel du sacerdoce de Melchisédek (versets #Hé 7:3, #Hé 7:8, #Hé 7:16-17, #Hé 7:20-28).
5 Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d’après la loi, l’ordre de lever la dîme sur le peuple, c’est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d’Abraham ;
En vertu de l’autorité dont ils avaient été investis par la loi mosaïque, les sacrificateurs lévitiques prélevaient la dîme sur leurs coreligionnaires israélites. La soumission des Israélites consistait à honorer non pas les sacrificateurs, mais la loi de Dieu.
6 et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.
7:6-7 Melchisédek ne perçut pas seulement la dîme d’Abraham, il le bénit aussi. Cela démontre encore sa supériorité.
7 Or c’est sans contredit l’inférieur qui est béni par le supérieur.
8 Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant.
7:6-7 Melchisédek ne perçut pas seulement la dîme d’Abraham, il le bénit aussi. Cela démontre encore sa supériorité.
9 De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour ainsi dire, par Abraham ;
7:9-10 Par un argument fondé sur la responsabilité séminale, l’auteur note qu’il est possible de dire que Lévi paya la dîme à Melchisédek. Paul employa le même genre d’argument pour démontrer que, lorsque Adam a péché, nous avons tous péché.
10 car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham.
11 ¶ Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, — car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, — qu’était-il encore besoin qu’il parût un autre sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ?
perfection. Tout au long de l’épître aux Hébreux, ce terme renvoie à la réconciliation totale avec Dieu et à l’accès direct, dépourvu d’obstacle, que nous avons auprès de lui: le salut. Le système lévitique et son sacerdoce ne pouvaient sauver personne de ses péchés.
7:11-28 Dans cette section, l’argumentation franchit un palier: puisque le sacerdoce de Melchisédek est supérieur au sacerdoce lévitique (versets #Hé 7:1-10), celui de Christ l’est aussi. En effet, il a les traits du sacerdoce de Melchisédek, plutôt que du sacerdoce lévitique.
12 Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.
7:12-14 Puisque Christ est le souverain sacrificateur des chrétiens, et puisqu’il est issu de la tribu de Juda, et non de celle de Lévi (cf. #Mt 2:1, #Mt 2:6 ; #Ap 5:5), son sacerdoce se situe au-delà de la loi qui faisait autorité pour le sacerdoce lévitique (cf. verset #Hé 7:11). Cela prouve que la loi mosaïque a été abrogée. Le système lévitique a été remplacé par un nouveau sacrificateur qui a offert un sacrifice nouveau, sous une nouvelle alliance. Il a abrogé la loi en l’accomplissant (cf. #Mt 5:17) et en fournissant la perfection qu’il était impossible d’atteindre à travers elle (cf. #Mt 5:20).
13 En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de l’autel ;
7:13, 15
autre. Dans les deux cas, le terme signifie « autre d’une sorte différente » (heteros), ce qui souligne le contraste avec le sacerdoce lévitique.
14 car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.
15 Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,
16 institué, non d’après la loi d’une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d’une vie impérissable ;
ordonnance charnelle. La loi ne traitait que de l’existence temporelle d’Israël. Le pardon qui pouvait être obtenu le jour des expiations n’était que temporaire. Ceux qui officiaient comme sacrificateurs n’étaient que des mortels dont la fonction était héréditaire. Le système lévitique était dominé par les questions liées à la vie physique et par un cérémoniel provisoire.
puissance d’une vie impérissable. Puisque Christ est la deuxième personne éternelle de la Trinité divine, son sacerdoce ne connaîtra jamais de fin. Il ne l’a pas reçu en vertu de la loi, mais en vertu de sa divinité.
17 car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours Selon l’ordre de Melchisédek.
Citation de nouveau tirée du #Ps 110:4.
18 Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité, —
abolition. La faiblesse de la loi, c’est qu’elle était incapable de sauver ou d’engendrer un changement dans l’être intérieur (cf. #Ro 8:3 ; #Ga 4:9).
19 car la loi n’a rien amené à la perfection, — et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.
la loi n’a rien amené à la perfection. Loin de pouvoir sauver qui que ce soit (cf. #Ro 3:19-20), la loi était porteuse de malédiction pour tout homme (cf. #Ga 3:10-13).
nous nous approchons de Dieu. C’est l’expression clé de tout le passage. L’essence du christianisme, c’est d’amener les hommes à s’approcher de Dieu, par opposition avec le système lévitique qui maintenait le commun des mortels loin de sa présence. En tant que croyants, nous sommes tous des sacrificateurs et devons donc nous approcher de Dieu; c’est en effet l’une des caractéristiques du sacerdoce (cf. #Ex 19:22).
20 Et, comme cela n’a pas eu lieu sans serment,
7:20-21
serment. Les promesses de Dieu sont immuables, scellées par un serment (cf. #Hé 6:17). Le sacerdoce de type melchisédékien de Christ est confirmé par le serment de Dieu au #Ps 110:4. Dieu ne changera jamais d’avis sur ce point (« il ne se repentira pas », verset 21).
21 car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l’est devenu avec serment par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l’ordre de Melchisédek. —
22 Jésus est par cela même le garant d’une alliance plus excellente.
garant. C’est la seule fois que ce terme est utilisé dans le N.T. C’est Jésus lui-même qui garantit le succès de cette nouvelle alliance de salut.
une alliance plus excellente. C’est-à-dire la nouvelle alliance (#Hé 8:8, #Hé 8:13 ; #Hé 9:15). La première mention de l’« alliance » dans cette épître est accompagnée de celle d’un thème clé (« plus excellente » ou « meilleure », #Hé 7:19 ). Le ch. #Hé 8 traitera plus en détail de cette alliance.
23 De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents.
en grand nombre. On dit qu’il y eut 84 souverains sacrificateurs entre Aaron et la destruction du temple par les Romains en 70 apr. J.-C. Il y eut encore plus de sacrificateurs de rang inférieur.
24 Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible.
25 C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.
parfaitement. C’est le même concept que celui exprimé par « perfection » (versets #Hé 7:11, #Hé 7:19). L’expression grecque est utilisée seulement ici et en #Lu 13: 11 (la femme ne pouvait « pas du tout » se redresser).
intercéder. Le terme renvoie à une plaidoirie en faveur d’autrui. On l’utilisait notamment lorsqu’une pétition était apportée au roi en faveur de quelqu’un. Cf. la prière sacerdotale de Christ en #Jn 17. Puisque les rabbins attribuaient aux anges des pouvoirs d’intercession, les Hébreux considéraient peut-être les anges comme des intercesseurs. L’auteur affirme sans ambiguïté que seul Christ peut intercéder pour nous (cf. #1Ti 2:5).
26 Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,
Dans sa relation avec Dieu, Christ est « saint » (d’une piété sans souillure; #Mt 3:17 ; #Mt 17: 5 ; #Mr 1:24 ; #Lu 4:24 ; #Ac 2:27 ; #Ac 13: 35). Dans sa relation avec l’homme, il est « innocent » (sans mal ni méchanceté; #Jn 8:46). Dans sa relation avec lui-même, il est « sans tache » (libre de toute contamination; #1Pi 1:19) et « séparé des pécheurs » (il n’avait pas une nature pécheresse qui aurait engendré des actes pécheurs; cf. « sans commettre de péché » en #Hé 4:15).
7:26-28 La divinité et la sainteté de Christ constituent d’autres preuves de la supériorité de son sacerdoce.
27 qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, — car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.
chaque jour. Sous le système lévitique, chaque fois que le souverain sacrificateur péchait, il devait offrir un sacrifice pour lui-même (#Lé 4:3). Chaque fois que les Israélites péchaient, il devait aussi offrir un sacrifice pour eux (#Lé 4:13). Cela pouvait se passer tous les jours. En outre, chaque année, le jour des expiations, il devait encore offrir des sacrifices pour lui-même et pour tout le peuple (#Lé 16: 6, #Lé 16: 11, #Lé 16: 15). Christ n’a commis aucun péché et n’avait donc pas besoin d’offrir de sacrifice pour lui-même. Un seul sacrifice (par lui) était nécessaire, et ce une seule fois, pour tous les hommes et pour tous les temps.
une fois pour toutes. Un accent clé dans l’épître. L’œuvre sacrificielle de Christ n’a jamais eu besoin d’être répétée, contrairement aux sacrifices des souverains sacrificateurs. Cf. #Hé 9:12, #Hé 9:26, #Hé 9:28 ; #Hé 10:2, #Hé 10:10 ; #1Pi 3:18.
28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité.
la parole du serment. Dieu a confirmé Christ comme souverain sacrificateur.
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