INTRODUCTION À GALATES

20/04/2022 00:01

JOUR 171 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

GALATES

INTRODUCTION À GALATES 
 

L’épître de Paul aux Galates

 

Titre

       L’épître aux Galates tire son nom (pros Galatas) d’une région d’Asie Mineure (la Turquie actuelle) où se trouvaient plusieurs Eglises. C’est la seule épître de Paul qui s’adresse à un ensemble d’assemblées situées dans plus d’une seule ville (#Ga 1:2 ; cf. #Ga 3:1 ; #1Co 16:1).

Auteur et date

       Il n’y a aucune raison de douter des affirmations internes de l’origine paulinienne de l’épître (#Ga 1:1 ; #Ga 5:2). Paul est né à Tarse, une ville de la province de Cilicie pas très éloignée de la Galatie. Sous l’égide du célèbre rabbin Gamaliel, il reçut une formation approfondie dans le cadre de l’A.T. et des traditions rabbiniques à Jérusalem (#Ac 22:3). Membre de la secte orthodoxe des pharisiens (#Ac 23:6), il était une des étoiles montantes du judaïsme du Ier siècle (#Ga 1:14 ; cf. #Ph 3:5-6).

       La vie de l’apôtre Paul connut un virage soudain et impressionnant lorsque, sur la route menant de Jérusalem à Damas (où il se rendait pour persécuter les chrétiens), il vit le Christ ressuscité et glorifié. Cette rencontre dramatique transforma Paul: de persécuteur principal du christianisme, il devint son plus grand ambassadeur. Ses trois voyages missionnaires et son voyage à Rome eurent un impact considérable: d’un petit groupe de croyants d’origine juive localisé dans la région d’Israël, le christianisme devint un phénomène touchant l’ensemble de l’Empire romain. Galates est l’une des treize lettres inspirées que Paul adressa à des assemblées composées de païens ou à ses collaborateurs.

       Au chapitre 2, Paul décrit sa participation au concile de Jérusalem mentionné en #Ac 15, ce qui implique que le texte fut rédigé après. Puisque la plupart des commentateurs situent ce concile en 49 apr. J.-C., la date la plus probable pour la rédaction de Galates est peu après cet événement.

Contexte et arrière-plan

       A l’époque de Paul, le mot Galatie avait deux significations distinctes. Dans un sens strict et ethnique, il désignait la région centrale d’Asie Mineure habitée par les Galates, des Celtes qui avaient émigré de Gaule (la France actuelle) au IIIe siècle av. J.-C. Les Romains avaient conquis la Galatie en 189 av. J.-C. mais avaient accordé à ses habitants une certaine indépendance jusqu’en 25 av. J.-C. La région devint alors une province romaine qui engloba des régions non habitées par des Galates au sens strict du terme (p. ex. certaines parties de la Lycaonie, de la Phrygie et de la Pisidie). Dans un sens politique, le terme en vint à décrire toute cette province romaine, et plus uniquement la région habitée par ce groupe ethnique.

       Paul fonda des Eglises dans les villes d’Antioche, d’Icone, de Lystre et de Derbe, situées dans le sud de la Galatie (#Ac 13:14-14:23). Bien que situées dans la province romaine de Galatie, elles ne faisaient pas partie de la Galatie ethnique, peu peuplée et située au nord de la province. Nous n’avons aucun indice que Paul ait fondé des Eglises dans cette dernière région.

       Ces deux utilisations du terme Galatie rendent plus difficile l’identification des destinataires de l’épître. Certains l’interprètent dans un sens ethnique strict et affirment que Paul envoya cette lettre aux Eglises situées au nord de la Galatie où résidaient les descendants ethniques des Gaules. Bien que l’apôtre ait apparemment traversé la frontière pour atteindre ces contrées à deux reprises (#Ac 16:6 ; #Ac 18:23), le livre des Actes ne rapporte pas qu’il y ait fondé des Eglises ou ait évangélisé dans ces lieux.

       Puisque ni Actes ni Galates ne mentionnent aucune des villes ni aucun des peuples de la région nord de la Galatie, il est raisonnable de croire que Paul adressa cette épître aux Eglises situées dans la partie sud de la province romaine, en dehors de la Galatie ethnique. Le livre des Actes rapporte l’établissement d’Eglises à Antioche de Pisidie (#Ac 13:14-50), Icone (#Ac 13:51-14:7 ; cf. #Ac 16:2), Lystre (#Ac 14:8-19 ; cf. #Ac 16:2) et Derbe (#Ac 14:20-21 ; cf. #Ac 16:1). De plus, les Eglises auxquelles Paul s’adresse ont apparemment été fondées avant le concile de Jérusalem (#Ga 2:5), et les Eglises du sud de la Galatie répondent à ce critère, puisqu’elles avaient été établies pendant le premier voyage missionnaire de Paul, avant que le concile ne soit réuni. Paul ne visita pas la Galatie ethnique avant le concile de Jérusalem (#Ac 16:6).

      Paul écrivit aux Galates pour contrer les faux docteurs judaïsants qui minaient l’enseignement central du N.T. sur la justification par la foi. Ignorant le décret exprès du concile de Jérusalem (#Ac 15:23-29), ils répandaient un enseignement dangereux affirmant que les païens devaient devenir des prosélytes juifs et se soumettre à la loi mosaïque avant de devenir chrétiens (voir #Ga 1:7 ; #Ga 4:17, #Ga 4:21 ; #Ga 5:2-12 ; #Ga 6:12-13). Choqué par l’ouverture des Galates à cette hérésie de perdition (cf. #Ga 1:6), Paul écrivit pour défendre la justification par la foi et mettre en garde les Eglises contre les conséquences sérieuses qu’entraînerait l’abandon de cette doctrine essentielle. Galates est la seule épître de Paul qui ne contienne pas de félicitations à l’adresse de ses lecteurs. Cette omission manifeste reflète l’urgence qu’il ressentait à combattre ce dérapage et à défendre la doctrine essentielle de la justification.

Thèmes historiques et théologiques

       Galates offre des renseignements historiques précieux sur les antécédents de Paul (ch. #Ga 1:1-2:2), notamment son séjour de trois ans en Arabie nabatéenne (#Ga 1:17-18), dont les Actes ne parlent pas, sa visite de quinze jours à Pierre après son séjour en Arabie (#Ga 1:18-19), son voyage pour le concile de Jérusalem (#Ga 2:1-10) et son désaccord avec Pierre (#Ga 2:11-21).

       Comme déjà mentionné, le thème central de l’épître aux Galates (comme celui de Romains) est la justification par la foi. Paul défend cette doctrine (qui est au cœur de l’Evangile) dans ses ramifications tant théologiques (ch. #Ga 3:1-4:2) que pratiques (ch. #Ga 5:1-6:2). Il défend par ailleurs sa position d’apôtre (ch. #Ga 1:1-2:2) puisque, comme à Corinthe, des faux docteurs avaient tenté de faire entendre leur enseignement hérétique en attaquant sa propre crédibilité. Les thèmes principaux de l’épître aux Galates sont très proches de ceux de Romains, p. ex. l’incapacité de la loi à justifier (#Ga 2:16 ; cf. #Ro 3:20), la mort du croyant quant à la loi (#Ga 2:19 ; cf. #Ro 7:4), la crucifixion du croyant avec Christ (#Ga 2:20 ; cf. #Ro 6:6), la justification d’Abraham par la foi (#Ga 3:6 ; cf. #Ro 4:3), l’universalité du péché (#Ga 3:22 ; cf. #Ro 11:32), le fait que les croyants sont les enfants spirituels d’Abraham (#Ga 3:7 ; cf. #Ro 4:10-11) et donc bénis (#Ga 3:9 ; cf. #Ro 4:23-24), que la loi n’apporte pas le salut mais la colère de Dieu (#Ga 3:10 ; cf. #Ro 4:15), que le juste vivra par la foi (#Ga 3:11 ; cf. #Ro 1:17), que les croyants sont spirituellement baptisés en Christ (#Ga 3:27 ; cf. #Ro 6:3), que les croyants sont adoptés en tant qu’enfants spirituels de Dieu (#Ga 4:5-7 ; cf. #Ro 8:14-17), que l’amour accomplit la loi (#Ga 5:14 ; cf. #Ro 13:8-10), l’importance de marcher dans l’Esprit (#Ga 5:16 ; cf. #Ro 8:4), la lutte de la chair contre l’Esprit (#Ga 5:17 ; cf. #Ro 7:23, #Ro 7:25) et la nécessité pour les croyants de porter les fardeaux les uns des autres (#Ga 6:2 ; cf. #Ro 15:1).

Questions d’interprétation

      Premièrement, Paul décrit une visite à Jérusalem et la rencontre qui a suivi avec Pierre, Jacques et Jean (#Ga 2:1-10). Une question qui doit être résolue dans ce texte est celle de savoir si cette visite eut lieu au moment du concile de Jérusalem (#Ac 15) ou lorsqu’il apporta un don destiné à soulager la famine dont souffrait l’Eglise de Jérusalem (#Ac 11:27-30). Deuxièmement, ceux qui enseignent la régénération par le baptême (la doctrine erronée prétendant que le baptême est nécessaire pour le salut) s’appuient sur 3:27. Troisièmement, d’autres ont utilisé cette épître pour fonder leur opposition au rôle biblique des hommes et des femmes, affirmant que l’égalité spirituelle enseignée en #Ga 3:28 est incompatible avec la conception traditionnelle de l’autorité et de la soumission. Quatrièmement, ceux qui rejettent la doctrine de l’assurance du salut affirment que la déclaration « vous êtes déchus de la grâce » (#Ga 5:4) décrit des croyants qui ont perdu leur salut. Cinquièmement, il existe un désaccord sur les propos de Paul « voyez avec quelles grandes lettres …  de ma propre main »: est-ce que ces propos renvoient à la lettre tout entière ou simplement aux versets de conclusion? Enfin, plusieurs affirment que Paul a gommé la ligne de distinction entre Israël et l’Eglise en décrivant l’Eglise comme l’« Israël de Dieu » (#Ga 6:16). Ces questions seront abordées dans les notes relatives aux passages concernés.

Plan

I. Partie personnelle: le prédicateur de la justification (1:1-2:21)

A. La correction apportée par l’apôtre (1:1-9)

B. Le crédit de l’apôtre (1:10-2:10)

C. La confiance de l’apôtre (2:11-21)

II. Partie doctrinale: les principes de la justification (3:1-4:31)

A. L’expérience des Galates (3:1-5)

B. La bénédiction d’Abraham (3:6-9)

C. La malédiction de la loi (3:10-14)

D. La promesse de l’alliance (3:15-18)

E. L’objectif de la loi (3:19-29)

F. L’adoption des croyants (4:1-7)

G. La futilité des rites (4:8-20)

H. L’illustration donnée par les Ecritures (4:21-31)

III. Partie pratique: les privilèges de la justification (5:1-6:18)

A. Liberté par rapport aux rites (5:1-6)

B. Liberté par rapport au légalisme (5:7-12)

C. Liberté dans l’Esprit (5:13-26)

D. Liberté par rapport aux liens spirituels (6:1-10)

E. Conclusion (6:11-18)

 

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