LUC 2 : 1 à 52

19/12/2021 00:03

 

JOUR 49 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

LUC 2

LUC 2 : 1 à 52 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre.

 

César Auguste. C’est-à-dire Octave, le petit-neveu, fils adoptif et héritier de Jules César. Avant et après la mort de César en 44 av. J.-C., le gouvernement romain fut sans cesse déchiré par des luttes de pouvoir. Octave s’acquit une domination sans partage en 31 av. J.-C. lorsqu’il vainquit Antoine, son dernier rival, à la bataille d’Actium. En 29 av. J.-C., les sénateurs romains l’élevèrent au rang de premier empereur. Deux années plus tard, ils l’honorèrent du titre d’« Auguste » (« vénérable », terme de respect à caractère religieux). Le gouvernement républicain de Rome fut aboli de fait, et Octave Auguste obtint le pouvoir militaire absolu. Il régna jusqu’à sa mort à l’âge de 76 ans (14 apr. J.-C.). Sous son règne, l’Empire romain s’étendit sur tout le pourtour méditerranéen, ouvrant ainsi la voie à une période de grande prospérité et de paix relative (la Pax Romana). Auguste donna l’ordre de recenser « toute la terre » (c’est-à-dire tous les territoires de l’Empire romain). Il ne s’agissait pas d’un événement unique : le décret précisait que le dénombrement des habitants de l’Empire devait avoir lieu tous les 14 ans. Il ne servait pas simplement à fournir des renseignements sur le nombre de citoyens romains, mais avant tout à faciliter l’enrôlement de jeunes hommes dans l’armée. Les Juifs étant exemptés du service militaire dans l’armée romaine, le territoire d’Israël avait auparavant échappé à cette obligation. Le but avoué de ce nouveau recensement universel était de dénombrer les membres de chaque nation, par famille et par tribu. (C’est la raison pour laquelle Joseph dut retourner sur la terre de ses ancêtres pour se faire inscrire). Les biens de propriété et les revenus n’étaient pas consignés lors de l’inscription. Cependant, les noms et les diverses statistiques relatives à la population récoltés à cette occasion se révélèrent vite un moyen efficace pour lever des taxes. Comme il était la source de mesures impopulaires, le recensement prit pour les Juifs la valeur d’un symbole détestable de l’oppression romaine.

 

2  Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie.

 

Quirinius était gouverneur de Syrie. Il n’est pas aisé de fixer la date précise de ce recensement. Publius Sulpicius Quirinius fut gouverneur de Syrie de 6 à 9 apr. J.-C. Il est aussi bien établi qu’un recensement eut lieu en Israël en l’an 6 apr. J.-C. Flavius Josèphe note que cette mesure fut à l’origine d’un violent soulèvement parmi les Juifs (mentionné aussi par Luc, dans la bouche de Gamaliel, en #Ac 5:37). Quirinius fut responsable de la conduite de ce recensement ; il joua aussi un rôle majeur dans la répression de la révolte qui s’ensuivit. Toutefois, ce recensement-là, qui intervint près d’une décennie après la mort d’Hérode est bien trop tardif pour correspondre à la chronologie de Luc (cf. #Lu 1:5). Au regard du soin méticuleux apporté par celui-ci à son travail d’historien, il serait déraisonnable de l’accuser d’un anachronisme aussi flagrant. En conclusion, l’évangéliste doit parler d’un autre recensement. De fait, l’archéologie a donné raison à Luc. Un fragment de pierre découvert à Tivoli (près de Rome) en 1764 apr. J.-C. contient une inscription en l’honneur d’un officiel romain qui fut à deux reprises gouverneur de Syrie et de Phénicie durant le règne d’Auguste. Le texte fait état des actes de ce personnage, mais son nom ne figure pas sur le fragment. Cependant, et jusqu’à preuve du contraire, certains détails qui y sont mentionnés ne peuvent s’appliquer qu’à Quirinius. Il a donc servi en tant que gouverneur de Syrie à deux reprises. Il remplissait probablement la fonction de gouverneur militaire à l’époque où les documents historiques situent Varus comme le gouverneur civil. En ce qui concerne la datation du recensement, certains documents anciens trouvés en Egypte mentionnent un recensement du monde entier, ordonné en 8 av. J.-C. Cette date non plus n’est pas sans poser quelques problèmes. Les spécialistes s’accordent généralement à situer la naissance de Christ en l’an 6 av. J.-C. au plus tôt. De toute évidence, le recensement fut ordonné par César Auguste en 8 av. J.-C., mais ne fut effectivement mené en Israël que 2 à 4 ans plus tard, peut-être en raison de tensions politiques entre Rome et Hérode. Par conséquent, l’année précise de la naissance de Christ ne peut être connue avec certitude. On peut seulement affirmer qu’elle ne se situe probablement pas avant 6 av. J.-C. et certainement pas après 4 av. J.-C. Les lecteurs de Luc, au courant des événements politiques de cette époque, n’éprouvaient certainement aucune difficulté à déduire une date précise des informations qu’il leur donnait.

 

3  Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville.

 

sa ville. La ville d’origine de sa famille.

 

4  Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David,

 

Nazareth …  Bethléhem. Joseph et Marie étaient tous deux des descendants de David, c’est pourquoi ils se rendirent en Judée, dans le lieu d’origine de leur famille, pour se faire enregistrer. Ce voyage pénible de plus de 110 km, à travers un terrain montagneux, fut d’autant plus exténuant pour Marie qu’elle était sur le point d’accoucher. Peut-être, étaient-ils tous deux conscients qu’une naissance à Bethléhem accomplirait la prophétie de #Mi 5:1.

 

5  afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.

 

fiancée. #Mt 1:24 indique que, lorsque l’ange apprit à Joseph que Marie était enceinte, celui-ci « prit sa femme avec lui », pour qu’elle habite désormais dans sa maison. Cependant, leur mariage ne fut pas consommé avant la naissance de Jésus (#Mt 1:25). Par conséquent, en ce qui concerne leur relation physique, ils étaient toujours fiancés.

 

6  Pendant qu’ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva,

7  et elle enfanta son fils premier-né. Elle l’emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

 

premier-né. Marie eut d’autres enfants par la suite. Ce sont de véritables frères (demi-frères) de Jésus. Matthieu les relie clairement à Marie, soulignant par là qu’il ne s’agit pas de cousins ou de fils de Joseph issus d’un mariage précédent, comme certains Pères de l’Eglise l’ont avancé. Ils sont mentionnés dans tous les Evangiles (#Mr 3:31 ; #Lu 8:19-21 ; #Jn 7:3-5). Matthieu et Marc fournissent les noms de 4 frères de Jésus et précisent qu’il avait aussi des sœurs (#Mt 13:55 ; #Mr 6:3).

l’emmaillota. La layette de l’époque consistait en bandes de tissu dont on enveloppait serré le bébé, ses mains le long du corps et ses jambes droites. Ainsi, l’enfant ne risquait pas de se blesser le visage ou les yeux avec ses propres ongles (souvent pointus) ; en outre, la coutume y voyait un moyen de fortifier les membres. Cette tradition perdure dans certaines cultures orientales. L’absence de langes dénotait un état de pauvreté ou un manque de soin parental (#Ez 16:4).

 

crèche. Une mangeoire pour animaux. C’est ce mot, et lui seul en l’absence d’autres indications dans l’Ecriture - qui est à l’origine de l’idée que Christ est né dans une étable. Selon une ancienne tradition, il serait né dans une grotte (qui pouvait servir d’abri pour animaux). Cependant, le récit ne fournit aucune description de l’endroit.

 

il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Probablement en raison du grand nombre de personnes qui retournaient dans cette ville ancienne pour s’inscrire dans le cadre du recensement.

 

8 ¶  Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.

 

bergers. Comme Bethléhem se trouvait près de Jérusalem, nombre d’agneaux sacrifiés dans le temple provenaient de là. Les collines environnantes constituaient des pâturages de premier ordre ; les bergers y travaillaient jour et nuit tout au long de l’année. Le fait que les bergers vivaient dans les champs ne permet donc nullement de tirer une conclusion quant à la saison.

 

9  Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur.

10  Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie:

 

Ne craignez point. cf. #Lu 1:65.

 

11  c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.

 

la ville de David. C’est-à-dire Bethléhem, la ville dans laquelle David est né, et non la cité de David, qui se trouvait sur le versant sud du mont Sion (cf. #2S 5:7-9).

 

un Sauveur. Ce terme n’est utilisé à propos de Christ que deux fois dans les Evangiles, ici et en #Jn 4:42, lorsque les habitants de Sychar reconnaissent en lui le « Sauveur du monde ».

 

Christ. Ce mot est l’équivalent grec de l’hébreux « Messie ».

 

Seigneur. Le mot grec peut signifier « maître », mais il est aussi employé comme nom de Dieu depuis l’alliance. Dans ce passage (et dans la plupart de ses occurrences dans le N.T.), il est utilisé dans son second sens en tant que titre de divinité.

 

12  Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.

13  Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant:

 

armée. Le terme désigne un campement militaire. Christ employa aussi une symbolique militaire pour décrire les anges en #Mt 26:53. #Ap 5:11 suggère que le nombre d’armées angéliques dépasse tout ce que l’esprit humain peut concevoir. Fait remarquable, dans ce v., l’armée céleste apporte un message de paix (v. #Lu 2:14).

 

14  Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée !

 

les lieux très hauts. C’est-à-dire le ciel.

 

paix. Il ne s’agit pas ici d’une déclaration universelle de paix envers l’humanité dans son ensemble ; la paix avec Dieu est toujours le corollaire de la justification.

 

les hommes qu’il agrée. Pour « qu’il agrée », le grec emploie un mot qui signifie « bonne volonté, bienveillance », mais aussi « plaisir, satisfaction ». Le même terme apparaît en #Lu 10:21 ; sa forme verbale est employée en #Lu 3:22 et #Lu 12:32. Dans chacun des cas, il s’agit du bon plaisir souverain de Dieu. Par conséquent, ce passage peut signifier « paix aux hommes en qui Dieu trouve son plaisir ». La paix de Dieu est un don gratuit pour ceux qui sont les bénéficiaires de la bonne volonté de Dieu, et non une récompense pour ceux qui font preuve de bonne volonté.

 

15  Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : Allons jusqu’à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.

16  Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche.

17  Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant.

18  Tous ceux qui les entendirent furent dans l’étonnement de ce que leur disaient les bergers.

 

Tous …  furent dans l’étonnement. L’émerveillement devant le mystère des paroles et de l’œuvre de Christ est présent en filigrane tout au long de l’Evangile de Luc. Cf. vv. #Lu 2:19, #Lu 2:33, #Lu 2:47-48 ; #Lu 1:21, #Lu 1:63 ; #Lu 4:22, #Lu 4:36 ; #Lu 5:9 ; #Lu 8:25 ; #Lu 9:43-45 ; #Lu 11:14 ; #Lu 20:26 ; #Lu 24:12, #Lu 24:41.

 

19  Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur.

20  Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, et qui était conforme à ce qui leur avait été annoncé.

 

louant Dieu. Luc rapporte souvent de telles réactions. #Lu 2:28 ; #Lu 1:64 ; #Lu 5:25-26 ; #Lu 7:16 ; #Lu 13:13 ; #Lu 17:15-18 ; #Lu 18:43 ; #Lu 19:37-40 ; #Lu 23:47 ; #Lu 24:52-53.

 

21 ¶  Le huitième jour, auquel l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom qu’avait indiqué l’ange avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère.

22  Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, — 

 

leur purification. Une femme qui mettait au monde un fils était rituellement impure pendant 40 jours (cette période était doublée en cas de naissance d’une fille, #Lé 12:2-5). Après cette période, elle devait offrir en sacrifice un agneau d’un an et un jeune pigeon ou une tourterelle (#Lé 12:6). Si elle était pauvre, elle pouvait offrir deux tourterelles ou deux pigeons (#Lé 12:8). L’offrande de Marie indique clairement qu’elle et son époux étaient pauvres (v. #Lu 2:24).

 

à Jérusalem. Un voyage d’une dizaine de kilomètres depuis Bethléhem.

 

pour le présenter au Seigneur. La consécration du premier-né était aussi requise par la loi de Moïse (v. #Lu 2:23, cf. #Ex 13:2, #Ex 13:12-15).

 

23  suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, — 

24  et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.

 

deux tourterelles. Citation basée sur #Lé 12:8.

 

25 ¶  Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était sur lui.

 

Siméon. Ce personnage n’est mentionné nulle part ailleurs dans l’Ecriture.

 

la consolation d’Israël. Son attente était basée sur des vv. tels que #Esa 25:9 ; #Esa 40:1-2 ; #Esa 66:1-11. Cette expression peut être considérée aussi comme un titre messianique.

 

26  Il avait été divinement averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.

 

divinement averti. Le fait est significatif : malgré l’ardeur de l’attente du Messie (cf. #Lu 3:15) et les nombreuses prophéties annonçant sa venue, seules quelques personnes comprirent ce que signifiait la naissance de Jésus. La plupart d’entre elles reçurent, comme Siméon, un message angélique ou une autre révélation spéciale afin qu’elles puissent comprendre que les prophéties de l’A.T. étaient en train de s’accomplir.

 

27  Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi,

28  il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit:

29  Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S’en aller en paix, selon ta parole.

 

2:29-32

Le cantique de Siméon est connu sous le nom de Nunc dimittis, d’après les deux premiers mots de la traduction latine. Il est le quatrième d’une série de cinq cantiques de louange cités par Luc dans son récit de la nativité. Il exprime d’une manière émouvante la foi extraordinaire de Siméon.

 

30  Car mes yeux ont vu ton salut,

 

ton salut. C’est-à-dire celui qui allait racheter le peuple de Dieu de ses péchés.

 

31  Salut que tu as préparé devant tous les peuples,

 

tous les peuples. Toutes les nations, de toute langue et toute tribu (cf. #Ap 7:9), aussi bien Israël que les nations païennes (v. #Lu 2:32).

 

32  Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d’Israël, ton peuple.

33  Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui.

34  Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction,

 

la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Pour ceux qui le rejettent, Christ est une pierre d’achoppement (#1Pi 2:7-8); ceux qui le reçoivent au contraire sont élevés (#Ep 2:6). Cf. #Esa 8:14-15 ; #Os 14:9 ; #1Co 1:23-24.

 

la contradiction. Emploi synecdotique du terme : Siméon ne mentionne explicitement que les insultes verbales qui seront plus tard proférées contre Christ, mais il englobe aussi le rejet et la haine, qui conduiront jusqu’à la crucifixion, avec lesquels Israël allait accueillir son Messie.

 

35  et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées.

 

une épée. Ce mot symbolise sans aucun doute la douleur et la peine qu’éprouverait Marie lorsqu’elle verrait son fils mourir dans de terribles souffrances (#Jn 19:25).

 

afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. En rejetant le Messie, les Juifs feraient éclater au grand jour la vérité effroyable sur le degré de leur apostasie.

 

36  Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité.

 

une prophétesse. Une femme qui exposait la Parole de Dieu. Elle enseignait l’A.T., mais n’était pas elle-même une source de révélation. L’A.T. ne fait mention que de trois femmes qui avaient prophétisé : Marie, la sœur de Moïse (#Ex 15:20); Débora (#Jug 4:4) et Hulda (#2R 22:14 ; #2Ch 34:22). Une quatrième, la « prophétesse » Noadia, était de toute évidence une fausse prophétesse, puisque Néhémie la cite parmi ses ennemis (#Né 6:14). #Esa 8:3 qualifie de « prophétesse » la femme du prophète, mais rien ne permet d’affirmer qu’elle prophétisait réellement; l’emploi de ce terme à son sujet peut s’expliquer par le fait que son enfant reçut un nom prophétique (#Esa 8:3-4). Il indique aussi que la personne désignée par le nom de prophète n’était pas nécessairement investie d’un ministère prophétique consistant à apporter des révélations de Dieu. La tradition rabbinique comptait quatre prophétesses en plus des trois déjà citées : Sara, Anne, Abigaïl et Esther (probablement dans le but de parvenir au nombre de 7). Dans le N.T., les filles de Philippe prophétisaient.

 

37  Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière.

 

ne quittait pas le temple. De toute évidence, elle avait pris ses quartiers sur le territoire du temple. Les sacrificateurs disposaient d’un certain nombre de lieux d’habitation dans la cour extérieure ; Anne avait certainement reçu l’autorisation d’y demeurer de manière permanente en raison de son statut inhabituel de prophétesse.

 

38  Etant survenue, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

39  Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville.

 

retournèrent en Galilée. Luc ne mentionne pas la visite des mages et la fuite en Egypte (#Mt 2:1-18). Le thème du rejet précoce, si cher à Matthieu, n’était en effet pas le centre de son attention.

 

40  Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

41 ¶  Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque.

 

la fête de Pâque. La Pâque durait un seul jour et était immédiatement suivie de la fête des pains sans levain qui s’étendait sur une semaine.

 

42  Lorsqu’il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.

43  Puis, quand les jours furent écoulés, et qu’ils s’en retournèrent, l’enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s’en aperçurent pas.

 

Jésus resta. En contraste frappant avec les affabulations des évangiles apocryphes sur les miracles de jeunesse et les exploits surnaturels de Jésus, cette unique allusion biblique à sa jeunesse le présente comme un garçon ordinaire dans une famille ordinaire. Si Jésus était resté seul à Jérusalem, ce n’était pas par espièglerie ou par désobéissance. Ses parents crurent à tort qu’il les accompagnait (v. #Lu 2:44) et le laissèrent, sans le savoir, dans la ville.

 

44  Croyant qu’il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances.

 

avec leurs compagnons. Joseph et Marie voyageaient visiblement dans une longue caravane de parents et d’amis de Nazareth. Il est fort probable que des centaines de personnes de leur communauté se soient rendues ensemble à la fête. Les hommes et les femmes d’un tel groupe voyageaient à une certaine distance les uns des autres. Il semble que chacun des parents croyait Jésus avec l’autre.

 

45  Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.

46  Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

 

trois jours. Cela ne signifie pas forcément qu’ils cherchèrent Jésus dans tout Jérusalem pendant trois jours. Il semble qu’ils s’étaient rendu compte de son absence après toute une journée de voyage. Il leur fallut une autre journée pour revenir à Jérusalem ; la plus grande partie de la journée suivante fut consacrée aux recherches dans la ville.

 

les écoutant et les interrogeant. Il se montrait plein de respect, et son attitude était celle d’un étudiant. Mais même à ce jeune âge, ses questions laissaient transparaître une sagesse qui laissait les enseignants perplexes.

 

47  Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.

48  Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.

 

pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Les paroles de Marie sont teintées d’exaspération et de reproche. Son attitude est celle de toutes les mères dans des circonstances semblables, mais elle n’est pas appropriée dans ce cas. Jésus ne se cachait pas d’eux et ne cherchait pas plus à défier leur autorité. En réalité, il avait fait exactement ce que tout enfant devrait faire dans une telle situation (c’est-à-dire lorsqu’il est oublié par ses parents): se rendre dans un lieu public où il était en sécurité, en présence d’adultes dignes de confiance, là où ses parents ne manqueraient pas de le chercher (v. #Lu 2:49).

 

ton père. Joseph, son père légal.

 

49  Il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ?

 

affaires de mon Père. Ces paroles contrastent avec la question de Marie (« ton père », v. 48). Sans la moindre insolence, Jésus se montre sincèrement étonné que ses parents n’aient pas su où le chercher. Sa réponse révèle aussi qu’il avait une conscience claire de son identité et de sa mission, même aussi jeune.

 

50  Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

51  Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur.

 

soumis. La relation de Jésus avec son Père céleste n’annulait pas ses devoirs à l’égard de ses parents terrestres. Son obéissance au cinquième commandement fut un élément essentiel de son obéissance parfaite à la loi, qu’il mit en pratique pour notre salut (#Hé 5:8-9). Il devait accomplir toute la justice de Dieu.

 

52  Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

 

Et Jésus croissait. Jésus n’a pas cessé d’être Dieu et ne s’est pas dépouillé de ses attributs divins dans le but de devenir homme. En réalité, il a pris la nature humaine (une addition, non une soustraction) et a soumis l’usage de ses attributs divins à la volonté du Père (#Jn 5:19, #Jn 5:30 ; #Jn 8:28 ; #Ph 2:5-8). Par conséquent, dans certaines occasions, son omniscience s’est manifestée (#Mt 9:4 ; #Jn 2:24-25 ; #Jn 4:17-18 ; #Jn 11:11-14 ; #Jn 16:30), tandis que dans d’autres elle a été voilée par son humanité, en accord avec la volonté du Père (#Mr 13:32). Christ était donc soumis au processus habituel de la croissance humaine, dans le domaine intellectuel aussi bien que physique, spirituel et social.

 

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