LUC 7 : 1 à 50

24/12/2021 00:03

JOUR 54 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

LUC 7

LUC 7 : 1 à 50 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l’écoutait, Jésus entra dans Capernaüm.

2  Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir.

 

Un centenier avait un serviteur. L’attention affectueuse du centenier pour un humble esclave ne correspondait pas à l’image des officiers de l’armée romaine telle qu’elle s’était forgée en Israël. Pourtant, le N.T. mentionne encore deux autres centeniers qui manifestèrent une foi authentique cf. #Ac 10).

 

3  Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur.

 

anciens des Juifs. #Mt 8:5-13 ne mentionne pas le fait que le centenier fit appel à Jésus par le truchement de ces intermédiaires. Cette attitude de la part des anciens des Juifs, qui acceptèrent d’intercéder pour lui auprès de Jésus, est le témoignage du respect dont cet homme jouissait dans leur communauté. Il aimait la nation juive et avait personnellement contribué à la construction de la synagogue locale (v. #Lu 7:5). C’était évidemment Dieu lui-même qui l’attirait à Christ (cf. #Jn 6:44, #Jn 6:65). Comme tous les hommes saisis d’une conviction de péché, il ressentait profondément sa propre indignité, c’est pourquoi il eut recours à des intermédiaires, au lieu de s’adresser lui-même à Jésus (vv. #Lu 7:6-7).

 

4  Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d’instantes supplications, disant : Il mérite que tu lui accordes cela ;

5  car il aime notre nation, et c’est lui qui a bâti notre synagogue.

6  Jésus, étant allé avec eux, n’était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire : Seigneur, ne prends pas tant de peine ; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.

7  C’est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d’aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri.

8  Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait.

9  Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.

10  De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.

11 ¶  Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.

 

Naïn. Une petite ville au sud-est de Nazareth.

 

12  Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.

13  Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas !

14  Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi !

 

toucha le cercueil. Un tel acte, normalement, rendait la personne rituellement impure. Jésus démontra d’une manière expressive qu’il se trouvait hors d’atteinte de telles impuretés. Toucher le cercueil ne le souilla pas ; bien au contraire, sa puissance chassa toute la mort et l’impureté. Cette résurrection fut la première d’une série de trois accomplies par Jésus (cf. #Lu 8:49-56 ; #Jn 11:20-44). Le v. 22 implique que Christ ressuscita d’autres personnes dont le nom n’est pas mentionné.

 

15  Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.

16  Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

17  Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.

18  Jean fut informé de toutes ces choses par ses disciples.

 

ses disciples. Jean-Baptiste se tenait au courant de la progression du ministère de Christ même après avoir été mis en prison - par l’intermédiaire de disciples qui remplissaient pour lui le rôle de messagers. Cf. #Ac 19:1-7.

 

19 ¶  Il en appela deux, et les envoya vers Jésus, pour lui dire : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

 

Es-tu celui qui doit venir. Jean n’était pas le genre d’homme à vaciller dans ses convictions (v. #Lu 7:24). Son questionnement ne signifie pas que sa foi chancelait ou qu’il avait perdu confiance en Christ. Néanmoins, devant tant d’événements inattendus son propre emprisonnement, une attitude hostile et incrédule à l’égard de Christ - Jean désirait une assurance de la part de Christ lui-même. Jésus répondit pleinement à sa demande (v. #Lu 7:22-23).

 

20  Arrivés auprès de Jésus, ils dirent : Jean Baptiste nous a envoyés vers toi, pour dire : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

21  A l’heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d’infirmités, et d’esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles.

22  Et il leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

 

Allez rapporter à Jean. Les vv. #Lu 7:22-23 reprennent les promesses messianiques d’#Esa 35:5-6 ; #Esa 61:1. #Esa 61:1 fait partie du passage que Jésus avait lu dans la synagogue de Nazareth. Les disciples de Jean avaient pour mission de lui rapporter que Jésus accomplissait précisément ce que l’Ecriture annonçait à propos du Messie (v. #Lu 7:21), même si les événements prophétisés ne se déroulaient pas tout à fait comme Jean l’avait imaginé.

 

23  Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !

 

celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute. Ces paroles ne constituent pas une critique de Jean-Baptiste, mais au contraire un encouragement (cf. v. #Lu 7:28).

 

24  Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?

25  Mais, qu’êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d’habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques, et qui vivent dans les délices, sont dans les maisons des rois.

26  Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète.

27  C’est celui dont il est écrit : Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

 

Citation de #Mal 3:1

 

28  Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

29  Et tout le peuple qui l’a entendu et même les publicains ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean ;

 

ont justifié Dieu. Les gens ordinaires et les collecteurs d’impôts méprisés par la société qui avaient entendu la prédication de Jean-Baptiste avaient reconnu que ce qu’il exigeait d’eux par le moyen de la repentance venait de Dieu et était juste.

 

30  mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu.

 

rendu nul à leur égard le dessein de Dieu. En appelant à la repentance, Jean exprimait la volonté de Dieu. Ceux qui refusèrent de se repentir rejetèrent non seulement Jean-Baptiste, mais Dieu lui-même.

 

31  A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ?

32  Ils ressemblent aux enfants assis dans la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n’avez pas pleuré.

 

enfants. Christ fait aux pharisiens un reproche qui les tourne en dérision. Il leur fait comprendre qu’ils adoptent une attitude enfantine, décidés qu’ils sont à bouder aussi bien une invitation à « danser » (allusion au style joyeux du ministère de Jésus, « mangeant et buvant » en compagnie des pécheurs, v. 34) qu’un appel à « pleurer » (évocation de l’appel à la repentance de Jean-Baptiste et de son style de ministère plus austère, v. 33).

 

33  Car Jean Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon.

34  Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.

 

mangeant et buvant. C’est-à-dire menant une vie ordinaire. Ce passage explique pourquoi le ministère de Jean différait radicalement de celui de Jésus du point de vue du style et de l’approche, tout en présentant le même message. Ces deux méthodes différentes enlevaient toute excuse aux pharisiens. Les caractéristiques qu’ils exigeaient de voir en Jésus une abstinence rigoureuse et un mode de vie spartiate - étaient celles du ministère de Jean-Baptiste, qu’ils avaient pourtant déjà rejeté. En réalité, ils rejetaient le message à cause de la corruption de leur cœur, mais ils ne voulaient pas le reconnaître.

 

35  Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

 

la sagesse a été justifiée par tous ses enfants. La vraie sagesse est manifeste grâce à ses conséquences et à ses fruits. Cf. #Ja 2:14-17.

 

36 ¶  Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.

 

Un pharisien. Il s’appelait Simon (v. #Lu 7:40). Il ne paraît pas avoir été un sympathisant de Jésus (cf. vv. #Lu 7:44-46). Le motif de son invitation ne fait aucun doute : il voulait soit piéger Jésus, soit trouver une raison lui permettant de l’accuser ensuite (cf. #Lu 6:7).

 

37  Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum,

 

un vase d’albâtre. Ce récit coïncide en bien des points avec ceux de #Mt 26:6-13 ; #Mr 14:3-9 ; #Jn 12:2-8. Il est clair cependant que Luc décrit un événement distinct. L’incident rapporté dans les autres Evangiles eut lieu à Béthanie, près de Jérusalem, durant la semaine de la Passion. La personne qui oignit Jésus de parfum à cette occasion fut Marie, la sœur de Marthe et de Lazare. Ici, l’action se déroule en Galilée et implique « une femme pécheresse », une prostituée. Il n’y a aucune raison d’identifier cette femme à Marie de Magdala, contrairement à ce que font certains

 

38  et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.

 

se tint derrière, aux pieds de Jésus. Jésus était à moitié allongé sur une sorte de divan, selon la coutume. Il était choquant aux yeux de tous qu’une femme jouissant d’une telle réputation entre dans la maison d’un pharisien. De tels repas, auxquels participaient des notables de la société, étaient souvent offerts aux yeux du public, un peu à la manière d’un spectacle, mais personne ne s’attendait à voir une prostituée se mêler aux convives. Elle fit preuve d’un grand courage en venant, ce qui montre sa détermination à rechercher le pardon. Ses « larmes » étaient l’expression d’une repentance sincère et profonde.

 

39  Le pharisien qui l’avait invité, voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c’est une pécheresse.

 

de quelle espèce est la femme. Les pharisiens n’éprouvaient que du mépris pour les pécheurs. Simon était convaincu que, si Jésus connaissait la vraie nature de cette femme, il l’aurait renvoyée, notamment parce qu’elle était supposée le rendre rituellement impur par le contact physique.

 

40  Jésus prit la parole, et lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. — Maître, parle, répondit-il. — 

 

Jésus prit la parole. Jésus connaissait les pensées de Simon (cf. #Lu 5:22) il démontrait ainsi à son hôte qu’il était effectivement un prophète.

 

41  Un créancier avait deux débiteurs : l’un devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante.

 

deniers. Un denier avait la valeur d’une journée de travail la somme en question était donc considérable: environ deux ans de salaire.

 

42  Comme ils n’avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l’aimera le plus ?

43  Simon répondit : Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit : Tu as bien jugé.

44  Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.

 

point donné d’eau pour laver mes pieds. Une négligence manifeste ; laver les pieds aux invités constituait en effet une formalité essentielle. Ne pas offrir d’eau à un invité pour le lavement des pieds équivalait à une insulte. C’était comparable au fait pour un hôte, dans la culture occidentale moderne, de ne pas proposer à son invité d’enlever son manteau.

 

45  Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a point cessé de me baiser les pieds.

46  Tu n’as point versé d’huile sur ma tête ; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.

47  C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.

 

car elle a beaucoup aimé. Cela ne signifie pas que la femme fut pardonnée en raison de son grand amour. La parabole (vv. #Lu 7:41-43) dépeint un pardon inconditionnel dont l’amour est le fruit. Vouloir conditionner le pardon accordé à la femme par la mesure de son amour reviendrait à tordre le sens de la leçon que Jésus veut enseigner. « Car » a ici le sens de « par conséquent ». De plus, si elle put obtenir le pardon de la part de Christ, ce fut à cause de sa foi (v. #Lu 7:50), et non grâce à l’onction qu’elle offrit à Jésus.

 

48  Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés.

49  Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés ?

50  Mais Jésus dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va en paix.

 

Ta foi t’a sauvée. Ceux que Jésus avait guéris ne furent pas tous sauvés, mais uniquement ceux qui manifestèrent une foi authentique (cf. #Lu 17:19 ; #Lu 18:42 ; #Mt 9:22).

 

 

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