MARC 3 : 1 à 35

03/12/2021 00:02

JOUR 33 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MARC 3

MARC 3 : 1 à 35 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s’y trouvait un homme qui avait la main sèche.

 

3:1-6

Ces vv. constituent le dernier des cinq épisodes de conflits qui commencent en #Mr 2:1 (#Mr 2:1-11, #Mr 2:13-17, #Mr 2:18-22, #Mr 2:23-28), et forment en quelque sorte le point culminant de l’antagonisme croissant qui opposait Jésus aux chefs juifs. A l’occasion de cette confrontation, Jésus donna aux pharisiens une illustration vivante de la façon scripturaire d’observer le sabbat et de sa souveraineté sur l’homme autant que sur le sabbat.

 

synagogue. Le lieu de rassemblement et de culte pour les Juifs.

 

main sèche. C’est-à-dire une paralysie ou une déformation due à un accident, une maladie ou une tare congénitale.

 

2  Ils observaient Jésus, pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat : c’était afin de pouvoir l’accuser.

 

l’accuser. Loin d’être ouverts aux enseignements de Jésus, les pharisiens n’avaient de cesse de trouver une occasion de l’accuser de violation du sabbat, accusation qui lui vaudrait de comparaître devant le sanhédrin.

 

3  Et Jésus dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, là au milieu.

4  Puis il leur dit : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer ? Mais ils gardèrent le silence.

 

Jésus répondit aux pharisiens par des questions qui élevèrent le débat pour le faire passer d’une simple querelle juridique à la stature d’un débat moral.

 

Est-il permis. Allusion à la loi mosaïque. Jésus contraignait ici les pharisiens à examiner leur tradition concernant le sabbat afin de voir si elle était en accord avec la loi divine de l’A.T.

 

faire du bien …  du mal, de sauver …  tuer? Christ utilisa un procédé très répandu dans le Moyen-Orient: exprimer le problème en recourant à des opposés clairement et facilement identifiables. Ceci impliquait évidemment que s’interdire de faire le bien ou de sauver une vie ne pouvait qu’être condamnable et en contradiction avec l’intention originelle de Dieu au sujet du sabbat.

 

Mais ils gardèrent le silence. En refusant de répondre à Jésus, les pharisiens démontraient que leur conception du sabbat n’était pas défendable.

 

5  Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l’endurcissement de leur cœur, il dit à l’homme : Etends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie.

 

indignation. Une impatience marquée contre le péché de l’homme révèle une nature morale saine. La réaction de Jésus était en accord avec sa nature divine et prouvait qu’il était vraiment le Fils de Dieu, un Fils juste. Cette indignation envers les attitudes et les pratiques pécheresses allait s’exprimer encore plus fermement lorsqu’il chasserait les marchands du temple (cf. #Mr 11:15-18 ; #Mt 21:12-13 ; #Lu 19:45-48).

 

l’endurcissement de leur cœur. Cette expression renvoie à une incapacité de compréhension due à une attitude rebelle (#Ps 95:8 ; #Hé 3:8-15). Le cœur des pharisiens devenait de plus en plus dur et fermé à la vérité (cf. #Mr 16:14 ; #Ro 9:18).

 

6  Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr.

 

Les pharisiens …  se consultèrent. Loin de se laisser convaincre (cf. #Jn 3:19), ils refusèrent catégoriquement toute parole ou tout acte de la part de Jésus. Bien au contraire, ils décidèrent de le faire mourir. Les mots grecs traduits par « se consulter » (littéralement « prendre conseil ensemble ») impliquent que la décision avait déjà été prise et qu’il ne s’agissait que de la mettre à exécution.

 

hérodiens. Ce parti politique séculier, qui tirait son nom d’Hérode Antipas et fournissait un soutien indéfectible à Rome, s’opposait aux pharisiens sur pratiquement tous les sujets. Ils étaient en revanche prêts à les rejoindre car ils voulaient, comme eux, absolument faire périr Jésus.

 

7  Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit de la Galilée ; (3-8) et de la Judée,

8  et de Jérusalem, et de l’Idumée, et d’au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu’il faisait, vint à lui.

 

Si Jésus s’opposait régulièrement aux pharisiens, il demeurait très populaire auprès des gens ordinaires. Marc est le seul évangéliste à signaler qu’à ce moment-là du ministère de Jésus, les masses venaient de toutes les parties d’Israël pour le voir et l’écouter.

 

l’Idumée. Région s’étendant au sud-est de la Judée. C’est la seule fois qu’il en est fait mention dans le N.T. Elle était peuplée de nombreux Edomites (à l’origine, descendants d’Esaü. A cette époque, elle était devenue presque entièrement juive, et on la considérait comme faisant partie de la Judée.

 

d’au-delà du Jourdain. Région à l’est du Jourdain, appelée aussi Pérée. Elle était gouvernée par Hérode Antipas. Sa population comptait un grand nombre de Juifs.

 

Tyr et Sidon. Deux villes phéniciennes sur la côte méditerranéenne, au nord de la Galilée. On désignait souvent, par ces deux villes, la Phénicie tout entière (cf. #Jér 47:4 ; #Joe 3:4 ; #Mt 11:21 ; #Ac 12:20).

 

9  Il chargea ses disciples de tenir toujours à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule.

10  Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher.

 

maladies. Littéralement « fouet », qui est parfois traduit « fléau » ou « calamité ». Terme qui décrit métaphoriquement diverses maladies physiques entraînant de fortes douleurs.

 

11  Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s’écriaient : Tu es le Fils de Dieu.

 

esprits impurs. Renvoie aux démons.

 

quand ils le voyaient. Ce temps du verbe grec implique qu’il arrivait souvent que les démons regardent Jésus pour contempler la vérité de sa personnalité et de son identité.

 

Tu es le Fils de Dieu. Cf. #Mr 1:24. Les démons affirmaient sans hésiter le caractère unique de la nature de Jésus, et Marc y voyait une preuve évidente de sa divinité.

 

12  Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître.

 

recommandait …  de ne pas le faire connaître. Jésus interdisait toujours aux démons de témoigner de lui. Il préférait que ses enseignements et ses actes rendent témoignage de sa nature, plutôt que les paroles impures des démons

 

13 ¶  Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui.

 

il appela ceux qu’il voulut. Le verbe grec « appela » insiste sur le fait que Jésus agissait selon son propre intérêt souverain lorsqu’il choisit les douze disciples (cf. #Jn 15:16).

 

14  Il en établit douze, pour les avoir avec lui, (3-15) et pour les envoyer prêcher

 

Il en établit douze. Par un acte explicite de sa volonté, Jésus établit un groupe de douze hommes pour en faire ses disciples. Ce nouveau groupe servit de fondation à son Eglise (cf. #Lu 9:1).

 

15  avec le pouvoir de chasser les démons.

 

le pouvoir. Mot parfois traduit « autorité ». Si la mission principale des douze consistait à prêcher, Jésus leur a aussi donné le pouvoir de chasser les démons (cf. #Lu 9:1).

 

16  Voici les douze qu’il établit : Simon, qu’il nomma Pierre ;

 

3:16-19

Une liste des douze.

 

Pierre. Désormais (sauf en #Mr 14:37), Marc utilisera ce nom pour désigner Simon, bien que ce ne soit pas à cette occasion qu’il lui ait été donné pour la première fois (cf. #Jn 1:42), ni à partir de ce moment-là qu’il ait systématiquement remplacé le nom Simon (voir #Ac 15:14). Ce nom décrit bien l’activité et la personnalité de Pierre : il servirait de fondement à la construction de l’Eglise (cf. #Mt 16:18 ; #Ep 2:20).

 

17  Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre ;

 

fils du tonnerre. Marc définit au bénéfice de ses lecteurs non juifs le terme araméen « Boanergès ». Les deux frères reçurent ce nom probablement parce qu’ils possédaient une personnalité affirmée et n’hésitaient pas à s’exprimer (cf. #Mr 9:38 ; #Lu 9:54).

 

18  André ; Philippe ; Barthélemy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d’Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananite ;

 

Thaddée. C’est le seul nom pour lequel il y ait des différences entre les listes des douze du N.T. (cf. #Mt 10:2-4 ; #Lu 6:14-16 ; #Ac 1:13). Dans certains manuscrits de Matthieu, il est présenté comme Lebbée, Thaddée n’étant qu’un surnom ; Luc et Actes parlent de Jude, le fils de Jacques, tandis que #Jn 14:22 mentionne « Jude, non pas l’Iscariot ».

 

le Cananite. Cela n’implique pas que ce Simon soit natif de Cana. Il faut plutôt y voir un dérivé du mot araméen signifiant « faire preuve de zèle », utilisé à propos de ceux qui présentaient du zèle pour observer la loi. Luc utilise le mot dérivé du grec pour signifier « le Zélote » (#Lu 6:15)

 

19  et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus. (3-20) Ils se rendirent à la maison,

 

Iscariot. Ce terme hébreu signifie « homme de Kérioth », par référence à Kerijoth-Hetsron, au sud d’Hébron (#Jos 15:25).

 

20  et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas.

 

Ils se rendirent à la maison. Ou, plus clairement, « rentrèrent chez eux », qui signale le retour de Jésus à Capernaüm (cf. #Mr 2:1).

 

21  Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de sens.

 

Les parents de Jésus. Littéralement « ceux de chez lui », expression grec qui pouvait désigner les amis ou les intimes d’une personne. Au sens strict, elle renvoyait à la famille proche, et cette traduction est donc bien la meilleure.

 

se saisir de lui. Marc utilise le même terme ailleurs pour parler de l’arrestation de quelqu’un (#Mr 6:17 ; #Mr 12:12 ; #Mr 14:1, #Mr 14:44, #Mr 14:46, #Mr 14:51). Les parents de Jésus ne pouvaient qu’être au courant de ce qui est rapporté au v. 20. Ils vinrent à Capernaüm pour l’empêcher de continuer ses multiples activités et le placer sous leur contrôle et leur protection, pour ce qu’ils supposaient être son bien.

 

Il est hors de sens. La famille de Jésus ne pouvait s’expliquer son mode de vie, si peu conventionnel, et sa complaisance à laisser les autres s’imposer à lui, qu’en disant qu’il était irrationnel, avait perdu l’esprit.

 

22 ¶  Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent : Il est possédé de Béelzébul ; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons.

 

les scribes. Erudits juifs qu’on appelait aussi docteurs de la loi (pour la plupart des pharisiens). Ils étaient des experts pour ce qui concernait la loi et son application.

 

Béelzébul. Satan

 

23  Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ?

 

paraboles. Jésus répondit aux scribes en établissant une analogie entre des faits connus et les vérités qu’il voulait faire comprendre.

 

24  Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister ;

25  et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister.

26  Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c’en est fait de lui.

 

c’en est fait de lui. Expression qui ne se trouve que chez Marc et qui fait allusion à la défaite finale de Satan en tant que chef du système du monde démoniaque.

 

27  Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ; alors il pillera sa maison.

 

entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens. On doit être plus fort que Satan pour pénétrer sur son terrain (« la maison d’un homme fort »), le lier (l’empêcher de nuire), et libérer (« piller ») les gens (« ses biens ») qui lui étaient asservis. Seul Jésus possède un tel pouvoir sur le démon. Cf. #Ro 16:20 ; #Hé 2:14-15.

 

28  Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu’ils auront proférés ;

 

Je vous le dis en vérité. Première fois que Marc utilise cette expression. Courante dans les Evangiles, elle était employée comme une formule introductive aux paroles particulières d’autorité prononcées par Jésus (cf. #Mr 8:12 ; #Mr 9:41 ; #Mr 10:15, #Mr 10:29 ; #Mr 11:23 ; #Mr 12:43 ; #Mr 13:30 ; #Mr 14:9, #Mr 14:18, #Mr 14:25, #Mr 14:30).

 

29  mais quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n’obtiendra jamais de pardon : il est coupable d’un péché éternel.

 

mais quiconque blasphémera …  n’obtiendra jamais de pardon. Chaque fois que quelqu’un salit délibérément la personne et le ministère du Saint-Esprit en mettant en doute la seigneurie de Jésus et sa qualité de rédempteur, il nie complètement toute possibilité présente et future de pardon pour ses péchés, et par conséquent s’en prive. Il rejette totalement de ce fait la seule base possible de salut accordé par Dieu.

 

30  Jésus parla ainsi parce qu’ils disaient : Il est possédé d’un esprit impur.

31 ¶  Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l’envoyèrent appeler.

 

sa mère et ses frères. La famille terrestre de Jésus.  Le récit qui s’était interrompu au v. 21 reprend ici.

 

32  La foule était assise autour de lui, et on lui dit : Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent.

33  Et il répondit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?

34  Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères.

35  Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère.

 

Déclaration décisive et englobante sur ce qu’est un véritable engagement en tant que disciple de Christ : il implique une relation spirituelle qui transcende la famille naturelle ; il reste ouvert à tous ceux qui ont reçu par l’Esprit de Dieu la capacité de venir à Christ dans la repentance et la foi, ainsi que la force de vivre leur vie dans l’obéissance à la Parole de Dieu.

 

 

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