MATTHIEU 16 : 1 à 28

17/11/2021 00:01

JOUR 17 DE 287 : NOUVEAU TESTAMENT

MATTHIEU 16

MATTHIEU 16 : 1 à 28 +
ÉTUDES EXPLICATIVES SUR LES VERSETS

1 ¶  Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel.

2  Jésus leur répondit : Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ;{*}

 

un signe venant du ciel. Cette fois-ci, Jésus leur reprocha de se préoccuper tellement des signes célestes qu’ils n’étaient plus en mesure d’interpréter les signes des temps où ils vivaient. Il les renvoya donc au même signe que celui qu’il leur avait donné auparavant, le signe du prophète Jonas (v. #Mt 16:4 ; cf. #Mt 12:39). Ils s’attendaient à un signe (sens littéral du mot grec) spectaculaire aux proportions astronomiques (#Lu 11:16). Au lieu de cela, Jésus leur donna un signe tiré de l’Ecriture.

 

3  (16-2) et le matin : (16-3) Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps.{*}

 

16:2-3

Si imparfaite que soit leur méthode de prévoir le temps, leur capacité de discernement des choses spirituelles était pire encore. Le Messie promis et tant attendu était au milieu d’eux, et ils refusaient de le reconnaître.

 

4  Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s’en alla. {*}

5 ¶  Les disciples, en passant à l’autre bord, avaient oublié de prendre des pains.

6  Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.{*}

 

levain des pharisiens et des sadducéens. Lorsque Jésus les mit en garde contre cette influence néfaste, les disciples pensaient qu’il parlait du pain. Une fois de plus, il leur rappela que le Seigneur pourvoyait en nourriture, de sorte qu’ils n’avaient pas besoin du pain proposé par les pharisiens. Qu’ils étaient prompts à oublier les miracles!

 

7  Les disciples raisonnaient en eux-mêmes, et disaient : C’est parce que nous n’avons pas pris de pains.

8  Jésus, l’ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n’avez pas pris de pains ?{*}

9  Etes-vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés,{*}

10  ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées ?{*}

11  Comment ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains que je vous ai parlé ? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.{*}

12  Alors ils comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens.

 

l’enseignement des pharisiens et des sadducéens. Dans ce passage, le levain des pharisiens représente leur « enseignement ». En #Lu 12:1, il symbolise leur hypocrisie. Ces deux éléments sont intimement liés. Les chefs religieux juifs exerçaient une influence très néfaste au moyen d’une doctrine pragmatique qui laissait une large place à l’hypocrisie. Ils exagéraient l’importance des aspects extérieurs et rituels et soignaient l’apparence, mais ne se préoccupaient pas assez de l’attitude du cœur. A plusieurs reprises, Jésus les critiqua sévèrement pour leur hypocrisie.

 

13 ¶  Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? {*}

 

Césarée de Philippe. Ville située à environ 40 km au nord de la Galilée, au pied du mont Hermon. Il ne s’agit pas ici de la ville de Césarée bâtie par Hérode le Grand sur la côte méditerranéenne.

 

14  Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.

15  Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ?{*}

16  Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

 

Dieu vivant. L’un des noms de l’Eternel dans l’A.T. (p. ex. #De 5:26 ; #Jos 3:10 ; #1S 17:26, #1S 17:36 ; #2R 19:4, #2R 19:16 ; #Ps 42:3 ; #Ps 84:3 ; #Da 6:26 ; #Os 2:1), par opposition aux idoles sans intelligence et sans vie (#Jér 10:8 ; #Jér 18:15 ; #1Co 12:2).

 

17  Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.{*}

 

ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela. Les affirmations messianiques de Christ furent toujours des allusions subtiles à des prophéties de l’A.T., combinées à des manifestations miraculeuses qui appuyaient ses paroles. Jamais auparavant, Pierre et les autres apôtres n’avaient reçu d’enseignement explicite au sujet de son identité. Dieu le Père avait ouvert les yeux de Pierre pour qu’il comprenne pleinement la portée des déclarations de son Fils. Il lui révéla qui était vraiment Jésus. En d’autres termes, Dieu avait ouvert le cœur de Pierre à cette connaissance approfondie de Christ par la foi. La déclaration de Pierre ne fut pas une affirmation purement intellectuelle au sujet de l’identité de Christ, mais une confession personnelle de sa foi, née dans un cœur régénéré par Dieu.

 

18  Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.{*}

 

sur ce roc. Le prénom français « Pierre » rend exactement la signification du nom grec Petros (#Jn 1:42). Jésus fait ici un jeu de mots avec petra, qui signifie « rocher » (cf. #Mt 7:24-25). Etant donné que le N.T. enseigne explicitement que Christ est aussi bien le fondement (#Ac 4:11-12 ; #1Co 3:11) que la tête (#Ep 5:23) de l’Eglise, il serait erroné de supposer que, dans ce passage, il attribue à Pierre l’un de ces rôles. Dans un sens, les apôtres jouèrent un rôle fondateur dans la construction de l’Eglise (#Ep 2:20), mais la primauté est tout de même réservée à Christ seul; elle n’est nullement déléguée à Pierre. Les paroles de Jésus dans ce passage peuvent donc être interprétées comme un simple jeu de mots dans la mesure où une vérité fondatrice était énoncée par celui qui avait été comparé à une simple pierre. Pierre lui-même explique cette image dans sa première épître: l’Eglise est constituée de « pierres vivantes » (#1Pi 2:5) qui, comme lui, confessent que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Christ lui-même est la « pierre angulaire » (#1Pi 2:6-7).

 

Eglise. Ce terme est employé uniquement dans l’Evangile de Matthieu (voir aussi 18:17). En disant « mon Eglise », Christ insistait sur le fait que lui seul en est l’architecte, le bâtisseur, le propriétaire et le Seigneur. Le mot grec pour Eglise signifie « ceux qui sont appelés en dehors de ». Depuis le début de l’histoire de la rédemption, Dieu rassemble ceux qui sont élus par grâce. Cependant, l’Eglise unique qu’il avait promis de construire commença à la Pentecôte avec la venue du Saint-Esprit, par lequel le Seigneur baptisa les croyants pour qu’ils forment son corps, qui est l’Eglise.

 

les portes du séjour des morts. Le séjour des morts est le lieu de châtiment pour les esprits des non-croyants décédés, qui y entrent au moment de la mort. Ainsi, cette expression est un hébraïsme qui désigne la mort. Même la mort, l’arme suprême de Satan (cf. #Hé 2:14-15), n’a pas le pouvoir d’arrêter l’Eglise. Au contraire, le sang des martyrs a favorisé l’expansion de l’Eglise et accru sa puissance spirituelle.

 

19  Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.{*}

 

les clés du royaume des cieux. Elles représentent l’autorité. Christ confie à Pierre (et, par extension, à tous les autres croyants) l’autorité de déclarer ce qui est lié et délié dans le ciel. Cette délégation va de pair avec la promesse de #Jn 20:23, où Christ donna à ses disciples l’autorité de pardonner ou de retenir les péchés des gens. Les deux passages doivent être compris dans le contexte de 18:15-17, qui contient les instructions précises de Christ sur les mesures à prendre face au péché au sein de l’Eglise. Interprétés ensemble, ces textes signifient que tout corps constitué de croyants qui agissent en accord avec la Parole de Dieu possède l’autorité de déclarer si une personne est pardonnée ou non. L’Eglise n’a pas autorité de décider de la culpabilité, mais seulement celle de prononcer le jugement du ciel en se basant sur les principes de la Parole. Lorsque les croyants s’appuient sur la Parole de Dieu pour porter de tels jugements, ils ont l’assurance que le ciel est d’accord. En d’autres termes, tout ce qu’ils pourraient « lier » ou « délier » sur la terre est déjà « lié » ou « délié » dans le ciel. Lorsque l’Eglise affirme qu’une personne qui refuse de se repentir est liée par le péché, elle exprime l’opinion de Dieu sur cette personne. Lorsque l’Eglise reconnaît qu’une personne s’est repentie de son péché et qu’elle est donc déliée ou libérée, Dieu approuve.

 

20  Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ.

 

ne dire à personne. Répandre la nouvelle de ces miracles pouvait entraver la mission de Christ et détourner l’attention du public de son message. Marc note que c’est précisément ce qui se passa. Débordant de joie à cause du miracle, l’homme désobéit. En conséquence, Christ dut déplacer son ministère de cette ville vers le désert (#Mr 1:45).

Cette recommandation semble être une précaution prise contre le zèle excessif de ceux qui voudraient faire entrer Jésus dans le moule du héros conquérant, fabriqué par les experts rabbiniques sur la base des prophéties messianiques

 

21 ¶  Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.

 

Dès lors. Cet instant marque un tournant dans le récit de Matthieu. Il ne porte plus l’attention sur le ministère public de Jésus, mais sur ses instructions aux disciples, qu’il donna en privé et qui se caractérisent par un ton différent, plus sombre qu’auparavant. Les disciples avaient confessé leur foi en lui en tant que Messie. A partir de ce moment-là, il commença à les préparer à sa mort.

 

22  Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas.

23  Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.{*}

 

Arrière de moi, Satan! La dureté de cette parole contraste vivement avec les paroles d’approbation aux vv. #Mt 16:17-19. Jésus fit comprendre que Pierre se faisait le porte-parole de Satan. La mort de Jésus faisait partie du plan souverain de Dieu (#Ac 2:23 ; #Ac 4:27-28). « Il a plu à l’Eternel de le briser » (#Esa 53:10). Christ était venu dans le but précis de mourir pour expier les péchés des hommes (#Jn 12:27). Ainsi, tous ceux qui se mettaient en travers de cette mission accomplissaient l’œuvre de Satan.

 

24 ¶  Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.{*}

 

se charge de sa croix. Pour la première fois, Jésus parlait de la « croix » à ses disciples. Cette mention évoquait pour eux une mort violente et dégradante. Jésus exigeait d’eux un engagement total, y compris jusqu’à la mort physique. Cet appel à la soumission inconditionnelle ferait désormais partie du message qu’ils auraient à annoncer aux autres. Le même appel à la consécration pour Christ, à la vie et à la mort, est repris en #Mt 16:24 ; #Mr 8:34 ; #Lu 9:23 ; #Lu 14:27. Ceux qui viennent à Christ avec une foi faite de renoncement à soi-même obtiendront la vie éternelle et véritable (v. #Mt 10:39).

 

25  Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.{*}

26  Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ?{*}

 

en échange. Au jour du jugement, lorsqu’il devra affronter le remords et la souffrance de l’enfer pour son âme perdue, que pourra-t-il offrir pour la racheter de la perdition ? Rien.

 

27  Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.{*}

 

doit venir …  il rendra. Il y aura un temps de récompense, dans l’avenir, pour les croyants (#1Co 4:5 ; #2Co 5:8-10 ; #Ap 22:12). Dans ce passage, cependant, le Seigneur parle de la récompense des non-croyants : le jugement final et éternel (#Ro 2:5-11 ; #2Th 1:6-10).

 

28  Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son règne.{*}

 

quelques-uns …  ne mourront point. Dans les trois Evangiles synoptiques, cette promesse précède immédiatement la transfiguration (#Mr 9:1-8 ; #Lu 9:27-36). De plus, le mot « règne » peut être traduit par « splendeur royale ». Par conséquent, il semble plus naturel d’interpréter cette promesse comme une allusion à la transfiguration, à laquelle « quelques-uns » des disciples Pierre, Jacques et Jean - allaient assister 6 jours plus tard

 

 

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